Les Choux frisés, Kales, et Caulets, très anti-oxydants et très anti-carcinogéniques, pour la bio-remédiation des dérivés de Graphène, et autres nano-particules métalliques, dans l’organisme humain

Auteur. Xochi

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Sommaire

Avant-Propos

Classification Botanique des Choux frisés, Kales et autres Caulets

Dénominations propres aux Choux frisés, Kales et autres Caulets

Propriétés anti-carcinogéniques, chimio-protectrices et anti-oxydantes des Kales, des espèces de Brassica et des Brassicacées

Propriétés anti-carcinogéniques, chimio-protectrices et anti-oxydantes des Glucosinolates des Choux frisés, Kales et autres Caulets

Brassicacées et Bio-remédiation des substances les plus toxiques contaminant la Biosphère

Kales et Bio-remédiation des substances les plus toxiques contaminant la Biosphère

Brassica pour éliminer l’Uranium et se protéger de la Radioactivité

Qualités Nutritionnelles des Choux frisés, Kales et autres Caulets

Impact des divers processus de cuisson sur les qualités nutritionnelles et médicinales des Choux frisés, Kales et autres Caulets

Les Choux frisés, Kales et autres Caulets sont-ils à éviter en cas d’Hypothyroïdie? 

Produits fermentés à base de Kales – Jus, Kombuchas, Choucroutes, etc – pour une intensification de leur activité anti-oxydante

Production de semences de Choux frisés, Kales et autres Caulets 

Au sujet de la sélection et de l’obtention de nouvelles variétés de Choux frisés, Kales et autres Caulets

“Variegated”. Caulet originaire du sud-est des USA. 
Brassica oleracea convar. acephala var. viridis 
Photographie de Xochi dans son jardin de désert

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Avant-Propos

J’ai le plaisir de proposer, aujourd’hui, le 26 septembre 2023, l’un des essais les plus intelligents qui aient jamais été écrits, en Français, à propos des capacités médicinales des Choux frisés, Kales, Caulets et autres Brassica – si je puis.  Cet essai fait une soixantaine de pages, en A4, et requiert une attention soutenue. Bom Shakti!

Mon objectif, déclaré et transparent, dans ce présent essai, est de proposer que les Choux frisés, Kales, et autres Caulets, puissent constituer l’un des aliments essentiels pour la bio-remédiation des dérivés de Graphène, et autres nano-particules métalliques, dans l’organisme humain. Pourquoi?

Parce que les Choux frisés, Kales, et autres Caulets sont les choux possédant le plus de capacités anti-oxydantes, anti-carcinogéniques et chimio-protectrices – parmi toutes les espèces de Brassica.  

Parce que les Choux frisés, Kales, et autres Caulets possèdent des capacités puissantes, et avérées, de bio-remédiation des substances les plus toxiques, produites par l’Industrie.

Parce que les Choux frisés, Kales, et autres Caulets possèdent des capacités puissantes, et avérées, de protection à l’encontre de la radioactivité et de l’uranium.

Et parce que les Choux frisés, Kales, et autres Caulets ont été choyés par de multiples générations de jardiniers et de paysans depuis de nombreux millénaires – eu égard à leur générosité de puissance nutritionnelle et médicinale. Kale Aventure!

D’ailleurs, aux USA, il existe même un jour officiel pour les Kales, le 4 octobre, depuis 2013 – après que 2012 fût nommée l’année du Kale par le revue Bon Appétit. 

Dans cet essai, après les présentations botaniques d’honneur dues à cette classe particulièrement thérapeutique et nutritionnelle, que constituent les Choux frisés, Kales, et autres Caulets, je vais, tout d’abord, aborder les propriétés anti-carcinogéniques, chimio-protectrices et anti-oxydantes des Kales, des espèces de Brassica et des Brassicacées – et de leurs glucosinolates – avant de plonger, subséquemment, au coeur de la problématique qui nous intéresse, aujourd’hui, au plus haut point.

Il s’agit des capacités avérées et validées que possèdent ces plantes potagères, que sont les Brassicas, de bio-remédier, dans l’organisme humain – et dans l’organisme de la Terre – aux substances toxiques les plus délétères, et létales, que l’Industrie mortifère ait produites – dont l’uranium.

Je vais ensuite aborder divers points qui me semblent importants dans la compréhension de la nature des Choux frisés, Kales, et autres Caulets: leurs qualités médicinales et nutritionnelles; leur composition en éléments bio-actifs; leur fermentation; leur régénération par la semence; leur cuisson éventuelle… 

… sans oublier l’impact négatif, archi-exagéré, de certaines variétés sur le fonctionnement thyroïdien – et, sans oublier, l’impact positif, très avéré, de tous les Brassicas sur le fonctionnement thyroïdien.

“Hen Peck”. Caulet originaire du sud-est des USA. 
Brassica oleracea convar. acephala var. viridis.
Photographie de Xochi dans son jardin de désert

Classification Botanique des Choux frisés, Kales et autres Caulets

La Famille des Brassicacées est une famille hautement diversifiée comprenant, environ, 3700 espèces et 378 genres – en fonction des botanistes.

D’un point de vue botanique, les Choux frisés, Kales et autres Caulets, constituent quatre groupes bien distincts.

Les trois premiers groupes, présentés ci-après, constituent le pool génétique dénommé Brassica oleracea convar. acephala alors que le quatrième groupe est constitué par la sous-espèce Brassica napus var. pabularis.

Un premier groupe de Kales, dénommés “curly/frisés”, qui sont originaires, du nord et du centre de l’Europe. Brassica oleracea convar. acephala var. sabellica. Les diverses dénominations sont: chou frisé, chou d’aigrette, chou frangé, ou chou lacinié; chou d’ornement. En Anglais : Curly Kale, Scotch Kale.

Pour les archives. Selon l’édition, de 1883, de l’ouvrage “Les Plantes Potagères”, de Vilmorin-Andrieux, il existe un certain nombre de variétés de Kales de type “curly/frisés”: Chou frisé vert grand, Chou frisé vert à pied court, Chou frisé rouge grand, Chou frisé rouge à pied court, Chou frisés panachés, Chou frisé prolifère.

Un second groupe de Kales, dénommés “Italiens”, qui sont originaires d’Italie et, plus particulièrement, de Toscane. Brassica oleracea convar. acephala var. palmifolia. Les diverses dénominations sont: chou palmier, Noir de Toscane, Lacinato, Kale de Toscane, chou Dinosaure, Broccolo lavagnino, Nero lavagnino, Nero laciniato, Gaggetta, Nero foglia larga, Nero lavagnino, Foglia liscia, Nero lavagnino, Foglia bollosa, etc. En Anglais : Jersey Kale, Tuscan Black or Palmtree Kale. La plante peut atteindre quatre mètres de hauteur.

Pour les archives. Selon l’édition, de 1883, de l’ouvrage “Les Plantes Potagères”, de Vilmorin-Andrieux, le Kale Italien est, également, dénommé “Chou corne de cerf, Chou noir”. [161]

Selon sa présentation des Kales Italiens – en 1883: « Tige droite ou légèrement courbée, atteignant une hauteur de 2 mètres et plus, et se terminant par un bouquet de feuilles entières, longues de 0,60 m à 0,80 m, larges de 0,08 m à 0,10 m, à bords renversés et roulés en dehors, d’un vert foncé presque noir et finement cloquées comme celles des choux de Milan… Le chou palmier ne fleurit souvent que la troisième année. C’est dans ces conditions qu’il atteint sa hauteur la plus considérable. Il n’est guère regardé en France que comme une plante d’ornement.»

Un troisième groupe de Kales, dénommés “Caulets” ou “Collards”, qui sont originaires d’Europe, tout d’abord, et du sud-est des Etats-Unis, subséquemment. Brassica oleracea convar. acephala var. viridis. Et, peut-être, d’Afrique orientale?

Le terme latin viridis signifie vert.

Les diverses dénominations sont: chou cavalier, chou fourrager, chou en arbre, chou commun, chou vert, ou Caulet de Flandre. 

Pour les archives. Selon l’édition, de 1883, de l’ouvrage “Les Plantes Potagères”, de Vilmorin-Andrieux, le Chou-Cavalier est, également, dénommé “Chou arbre, Chou arbre de Laponie, Chou asperge, Grand chou à vaches. Grand chou de Bretagne, Chou sans tête, Chou vert”. [157] 

Selon sa présentation des Caulets – en 1883: «Le chou cavalier est rustique et passe, sans en souffrir, les hivers ordinaires de notre climat. Au retour du printemps, les fleurs ne se montrent pas toujours chez le chou cavalier ; souvent il continue à produire des feuilles et à s’élever, et c’est dans ce cas qu’il atteint la plus grande taille:il ne fleurit alors qu’au printemps de la troisième année, en comptant celle du semis. Ordinairement on récolte les feuilles pour la nourriture du bétail, en laissant les choux en place ; et, au printemps, on recueille, en étêtant la plante, les jets près de monter à fleur. Les tiges elles-mêmes ne sont pas comestibles; elles deviennent tellement dures et ligneuses, qu’en les laissant sécher, on peut en faire des cannes.»

“Les Plantes Potagères” présentent un autre Caulet: le Caulet de Flandre avec pour synonyme Chou Cavalier rouge qui est «un Chou fourrager de grande dimension, un peu inférieur cependant, sous ce rapport, au Chou cavalier, dont il se distingue par la teinte rouge violacé de ses tiges et de ses feuilles. Il est extrêmement résistant aux froids, plus même que le Chou cavalier, ce qui le fait préférer à toute autre espèce pour la grande culture dans le nord de la France. »

Les “Caulets” sont dénommés, en Anglais : Collard, Tree Cabage, Fodder Kale, Kale, Borecole. Les feuilles peuvent atteindre 40 cm de longueur et elles ont un très long pétiole. Les plantes peuvent atteindre 2 ou 3 mètres de hauteur avant de fleurir. Elles sont dépourvues de bouquet feuillu terminal.

Il existe une diversité incroyable de variétés de Caulets aux USA. Voir le site web de l’organisation “The Heirloom Collard Project” [102] – initiée par Ira Wallace, la fondatrice du groupe de production de semences potagères, en pollinisation ouverte, Southern Exposure Seed Exchange, en Virginie. L’association Kokopelli présente un certain nombre de variétés traditionnelles de Caulets depuis de très nombreuses années.  

L’origine première de ces Caulets remonte à l’Europe de l’ouest. Quant à la généreuse diversité des Caulets du sud-est des USA, de nombreux historiens de l’agriculture sont convaincus qu’elle est originaire d’Afrique et que ce sont les esclaves qui en ont amené les semences avec celles du gombo, de la pastèque, du riz, du sésame, du niébé, etc. En 1795, Thomas Jefferson cultivait des Caulets dans son jardin de Monticello. Voir l’ouvrage “Collards: a Southern tradition from seed to table”. Edward Davis et John Morgan. Page 129.

Selon d’autres historiens, ces Caulets très diversifiés, du sud-est des USA, pourraient être issus du Portugal et du nord-ouest de l’Espagne – qui en sont très amateurs depuis des siècles… si ce n’est des millénaires. 

Un quatrième groupe de Kales, dénommés “Russo/Sibériens”, qui sont originaires de Russie, de Sibérie et, en fait, de tous les pays à l’est de l’Europe centrale. Brassica napus var. pabularia. Ces choux sont, particulièrement, très résistants aux grands froids.

Traditionnellement, les variétés de choux frisés de l’espèce Brassica oleracea sont appelés “choux frisés Européens”, ou “European Kales”, tandis que les variétés de choux frisés, de la sous-espèce Brassica napus var. pabularia, sont appelés “choux frisés Sibériens”, “choux frisés Russes” ou “Siberian Kales” et “Russian Kales”.

Ces dénominations ne sont pas pas très heureuses, ou pratiques – d’autant plus que les Anglophones sont très enclins à “Kaler” tous les Brassica:  “Scotch Kale”, “Chinese Kale”, “Ruvo Kale”, “Jersey Kale”, “Bush Kale”, “Fodder Kale”, “Palmtree Kale” , “Portuguese Kale”, etc. 

 Qui plus est, aujourd’hui, la dichotomie Européen/Russe est, franchement, hautement détestable – et suspecte, à notre époque de dissonances cognitives extrêmes… dont les Globalistes eugénistes font leurs choux gras. En effet, la majorité des Peuples de Russie sont, strictement, Européens et la langue Russe est la principale langue d’Europe avec environ 150 millions de locuteurs. Tout va bien?

“Mind your Step… because They are Stepping on Your Mind”.

Si l’on étend la notion de “sans-tête”, “a/cephala” – à savoir de Choux qui ne pomment pas – les Kales peuvent, également, indiquer, et inclure, les sous-espèces suivantes de Brassica oleracea:

D’autant plus qu’elles sont, même, parfois, dénommées “Kales” en Anglais. 

Brassica oleracea var. ramosa. Les diverses dénominations sont: chou branchu, chou à mille têtes. En Anglais : Branching Bush Kale et Thousand-headed cabbage.

Pour les archives. Selon l’édition, de 1883, de l’ouvrage “Les Plantes Potagères”, de Vilmorin-Andrieux: «Le Chou à mille têtes  est une race très distincte, originaire de la Vendée et malheureusement assez sensible au froid. Les tiges en sont beaucoup plus nombreuses encore que celles du Chou branchu du Poitou, et forment une sorte de touffe ou de petit buisson ne dépassant guère la hauteur de 1 m à 1,20 m mais extrêmement dense et très chargé de feuilles, qui sont entières, assez longues, plus larges à la base qu’à l’extrémité et d’une couleur blonde ou jaunâtre très particulière. »

Pour les archives. Selon l’édition, de 1883, de l’ouvrage “Les Plantes Potagères”, de Vilmorin-Andrieux, il existe un autre type de Chou à mille têtes dénommé Chou branchu du Poitou: « Très grande race qui se distingue du Chou cavalier en ce que la tige se divise ordinairement en un certain nombre de branches dont chacune porte de grandes feuilles à peu près semblables à celles du Chou cavalier. Quoique un peu moins élevé que celui-ci, le Chou branchu du Poitou est généralement regardé comme plus productif, mais il n’est pas aussi rustique et souffre parfois de l’hiver dans les départements du Centre et du Nord. Il est originaire de la région de l’Ouest, et c’est surtout pour ce pays qu’il doit être recommandé.» Le Chou branchu du Poitou est, également, dénommé Chou d’Angers, Chou mille œils, Chou d’hiver à drageons – et, en Anglais, Thousand-headed cabbage

Ces choux branchus sont des Kales vivaces. Il en existait, au siècle passé, de très nombreuses variétés. Voir, par exemple, l’étude “Perennial kales: collection rationalization and genetic relatedness to other Brassica oleracea crop types”, de 2007, qui a étudié la diversité génétique de 24 variétés de “Choux à mille têtes” – ou Kales vivaces. [65]

Brassica oleracea var. costata. Les diverses dénominations sont: chou à grosses côtes, chou Tronchuda, ou chou de Beauvais. En Anglais : Portuguese Kale. La plante ressemble à un Caulet, à tige épaisse, avec de grandes feuilles amples et flottantes et un bouquet feuillu terminal très lâche. Cette sous-espèce semble originaire du Portugal où elle est très importante dans les systèmes agricoles et jardiniers du pays – ainsi que dans ceux du nord de l’Espagne.

En compagnie d’ailleurs, de multiples autres populations de Kales Russo/Sibériens, Brassica napus var. pabularia, dénommées “Nabicol” dans le nord de l’Espagne. A noter que ce terme “Nabicol” signifie parfois chou-navet, à savoir le rutabaga, Brassica napus var. napobrassica. La situation taxonomique est même pire car certains semenciers, sur la Toile, en parlent comme d’un Brassica campestris ou, même, comme d’un chou-rave!

Brassica oleracea var. medullosa: Il est dénommé le chou-moellier. En Anglais : Marrowstem. La plante peut atteindre deux mètres de hauteur et ses tiges sont très renflées. 

Pour les archives. Selon l’édition, de 1883, de l’ouvrage “Les Plantes Potagères”, de Vilmorin-Andrieux: «Grande race de chou fourrager à tige unique très forte et très grosse, renflée principalement dans ses deux tiers supérieurs et remplie d’une moelle ou chair tendre, excellente pour la nourriture des bestiaux. Les feuilles sont extrêmement grandes et amples et donnent aussi un produit considérable. La hauteur de la tige peut atteindre 1,50 m à 1,60 m avec une épaisseur de 0,08 m à 0,10 m dans la portion la plus renflée.» Un chou-moellier rouge est, également, présenté dans cet ouvrage. 

“Russian Frills”. Kale Russo-Sibérien. 
Brassica napus var. pabularis.
Photographie de Xochi dans son jardin de désert

Dénominations traditionnelles propres aux Choux frisés, Kales et autres Caulets

Le Kale, en Ecosse, était une espèce fondamentale dans l’alimentation quotidienne – tout comme pour de nombreux Peuples de par le monde… et tout comme cela le fut tant pour les civilisations Européennes – Celtiques et Russo/Sibériennes – pendant de nombreux millénaires. 

… à ce point que le verbe “to Kale”, dans les terres Ecossaises, signifiait “inviter à dîner”. 

Il en était de même en Angleterre. En effet, il y fallut attendre le 14ème siècle pour que les termes “caboche” et “cabache” entrent dans le langage commun – ce qui veut dire que les seuls choux consommés, auparavant, étaient les choux sans tête – acephala pour les experts.

Les choux frisés ont eu pendant longtemps, il est vrai, une fort mauvaise réputation de digestion ardue mais ne serait-ce pas plutôt l’épicier du quartier qui digérait mal de voir les choux frisés prospérer dans les jardins d’antan – malgré tous les grands froids – et conférer une générosité nutritionnelle sans pareil… A moins que ce ne fut l’industrie pharmaceutique qui voyait d’un très mauvais œil une telle panacée universelle. 

Et en parlant de réputation, c’est Oberon Sinclair, la fondatrice de My Young Auntie PR à New York, qui, de toutes pièces, en a recréé une bonne pour les Kales… à la demande, publicitaire, de l’AKA, l’American Kale Association – aux USA, en 2013.

“To make kale look cool… et kaléidoscopique” – sans l’arc-en-ciel, nonobstant, qui avait, déjà, été piraté par la mouvance des LGBT-Q-bénis.

Il semble que la civilisation Celtique – qui survécut, “durablement”, pendant 2700 années, sur toute l’Europe et même au-delà – ait eu une influence prépondérante sur les dénominations afférentes aux Brassicas. En effet, le terme botanique “Brassica” viendrait des termes Celtiques, “Braissech”, “Bresic” ou “Bresych” – signifiant chou… tout bonnement et Gauloisement. 

Lorsque j’étais enfant, l’ainé de onze, en Bretagne, nous mangions beaucoup de Kales, appelés “Choux Frisés” – la nourriture des pauvres… ou de ceux qui, dans la Vie, prêtent attention à l’harmonisation de leurs forces vitales. D’ailleurs, cela a du me marquer à Vie… car je suis fort enclin à appeler mes enfants, et petits-enfants, “mon chou” et “mon p’tit chou” – et en écrivant cela, je prends conscience qu’il ne m’est jamais venu à l’esprit de les appeler “ma petite betterave”!

Et lorsqu’on pense aux choux, on pense, souvent, à la Bretagne célèbre pour ses choux-fleurs et ses choux/Kales- qui adorent les atmosphères tempérées. Et ce n’est pas pour rien car…

… au siècle passé, il existait une diversité, extraordinaire, de Brassica en Bretagne – et dans l’ouest de la France plus généralement. Selon le témoignage d’Yves Hervé (INRA de Rennes), en 1985, lors du colloque sur la biodiversité légumière, ce sont 794 variétés/populations de Brassicacées – dont 300 variétés de choux-fleurs –  qui ont été collectées entre 1964 et 1984, principalement dans l’ouest de la France. 

Elles furent, subséquemment, éradiquées par l’imposition du marché captif des hybrides F1 très clairement manifestée au fil des Catalogues du GNIS.

Ainsi, pour les choux-fleurs – par exemple: en 1995, il y était inscrit 57 variétés en pollinisation ouverte et 40 variétés F1 contre, en 2011, 13 variétés, seulement, en pollinisation ouverte et 140 variétés F1. Ainsi, pour les choux brocolis – par exemple: dès 1997, la totalité des variétés étaient des hybrides F1. Y compris en bio? Effectivement. Voir mes divers articles sur la “Bio Piratée” sur le blog de l’Association Kokopelli. [160]

Pour rappel, le GNIS fut le Groupement National Interprofessionnel des Semences qui est devenu, subséquemment, le SEMAE afin de se refaire une virginité après avoir attaqué et harcelé, juridiquement et médiatiquement – pendant une dizaine d’années…  mais sans succès –  l’Association Kokopelli dont je suis le fondateur. 

Le Groupement National Interprofessionnel des Semences fut créé, en 1941, par le Maréchal Pétain, ou ses contrôleurs, afin de préparer le terrain, industriel, pour le Plan Marshall en 1947. Ce Grand Plan Technologique Agro-Industriel allait, définitivement, régler son compte à l’agriculture vivante traditionnelle de nos ancêtres en promouvant une agriculture de guerre: les fertilisants étant issus des recherches sur la synthèse de différents explosifs à base d’ammoniaque (Fritz Haber); les pesticides étant issus des gaz moutardes (Fritz Haber); les tracteurs étant issus des tanks de combat. 

Au delà de la Bretagne – en tant que vestige du Celtisme détruit par la bourgeoisie parisienne… celle qui prétend avoir fomenté une révolution populaire en 1789 – les deux types de choux présents en Europe du nord ont été caractérisés par deux types de dénominations. 

Les choux sans tête sont diversement nommés “Kale (en Ecosse), “Kaal” (en Norvège), “Kohl” (en Suède), “Kol” (en Espagne), “Kole” (en Angleterre), “Collard” (en France), “Caulis” (en Latin), “Kelum” (en Perse) et “Kaulion” (en Grec)… – tous termes corrélés à la racine Greco-Celtico-Germanique “Caul” signifiant “tige”. 

Le terme Anglais Kale (prononcer “Keil”) est, donc, réellement, à l’origine, un terme générique – qui veut tout simplement désigner un chou ne pommant pas.

Quant aux choux avec tête – qui pomment –  ils sont diversement nommés “Cabus” ou “Caboche” (en France), “Cabbage” (en Angleterre), “Kopi” (en Inde), “Kopf Kohl” (en Allemagne), “Kaposta” (en Tartarie), “Kopee” (au Bengale) … – tous termes corrélés à la racine slavo-celtique “Cap” ou “Kap” signifiant “tête”. 

Le verbe Anglais, “to head”, “têter”, pour désigner les variétés de choux, ou de laitues, qui “pomment” semble plus adapté… car de nombreux choux “pommant” n’ont, strictement, pas la forme de pomme. Voir par exemple le Chou cabus “Pointu de Chateaurenard” – en semences chez Kokopelli. 

De plus, il est vraisemblable que le troisième type de dénominations utilisé pour les choux, “Kraut” (en Allemagne), “Chou-croute” (en France), “Karumb” (en Arabe) soit corrélé à la racine gréco-germanique “Krámbe”. 

C’est de ce terme “Krámbe” que dérive le nom “Crambe” donné à un autre genre de la famille des Brassicacées, un genre contenant une vingtaine d’espèces dont le Crambé maritime. 

“Bear Necessities”. Kale Russo-Sibérien. 
Brassica napus var. pabularis.
Photographie de Xochi dans son jardin de désert

Propriétés anti-carcinogéniques, chimio-protectrices et anti-oxydantes des Kales, des espèces de Brassica et des Brassicacées

Plusieurs études épidémiologiques, sur l’homme, ont mis en valeur qu’une consommation élevée d’aliments du genre Brassica est inversement liée au risque de cancer, avec un effet chimio-protecteur particulier à l’encontre des cancers des poumons, de l’estomac, du colon et du rectum. 

Voir, par exemple, “Brassicaceae: a rich source of health improving phytochemicals”. Avato et Argentieri, 2015. [13]

Au sein des Brassica, les Choux frisés/Kales se caractérisent par leur haute teneur en anti-oxydants, en anti-inflammatoires et en nutriments anti-cancer. 

Les Kales possèdent des qualités anti-oxydantes, anti-carcinogéniques, anti-ulcérogéniques, anti-génotoxiques, anti-inflammatoires, cardio-protectrices et gastro-protectrices.  [53]  [55]  [58] 

Les Choux Frisés et Kales, ont été utilisés, également, pour traiter les troubles osseux, le diabète, les problèmes de vision, les maladies du foie et l’obésité.

Ainsi, diverses recherches ont mis en valeur que dans la famille des Brassicacées, ce sont les Choux frisés/Kales qui contiennent la plus grande quantité de divers polyphénols. 

En effet, les Kales présentent la capacité anti-oxydante la plus élevée par rapport aux choux de Bruxelles, aux fleurs du chou-brocoli, aux choux-fleurs et au choux pommés. 

Et ce n’est peut-être pas une coïncidence si, chez les espèces de Brassica oleracea, ce sont les Kales qui sont le plus résistants à la salinité – une plaie induite par les pratiques de l’agriculture moderne industrielle et toxique. [166]

Les Choux frisés/Kales figurent parmi les détoxifiants les plus puissants, de l’alimentation humaine, de par leur très grande capacité à impacter les processus épigénétiques – à savoir, leur très grande propension à faire évoluer la configuration génomique humaine afin de déclencher plus rapidement une élimination des substances cancérigènes de l’organisme. 

Dans la Vie, ce sont, en particulier, les processus d’évolution épigénétiques qui font déprimer les propagandistes de la secte du néo-darwinisme – qui est aveugle, aléatoire et non-intentionnée – par essence!!

En outre, les Choux frisés/Kales représentent la source alimentaire potentielle la plus pertinente du système glucobrassicine/indole-3-carbinol – aux capacités très réputées de protection à l’encontre du développement du cancer et d’autres pathologies des systèmes immunitaires et hormonaux.

Les Choux frisés/Kales seraient donc au pinacle de la Famille des Brassicacées dans la lutte à l’encontre de l’oxydation, de la mutagénisation, de la cancérisation… Et de la Chimérisation? Et de la Graphénisation?

Il existe quelques études sur les propriétés anti-carcinogéniques, et anti-oxydantes, des Kales mais il en existe une pléthore d’autres portant sur les mêmes propriétés anti-carcinogéniques, et anti-oxydantes, des Choux du genre Brassica – ou des Brassicacées, plus généralement. 

Par exemple, en voici une sélection portant sur les propriétés anti-carcinogéniques, et anti-oxydantes, des Kales:

Une étude, de 2006, a analysé les composants actifs d’1 variété de Kale, de 10 variétés de choux pomme et de 10 variétés de choux-fleurs.  Selon ses conclusions:

La capacité anti-oxydante totale était de 0,76 µmol/g, en poids frais, (moyenne) dans les extraits hydrosolubles et de 0,32 µmol/g, en poids frais, dans les extraits insolubles dans l’eau du chou-fleur, ce qui était 62-68% plus élevé que dans le chou pommé. Le Kale contenait 6,4 et 6,1 µmol/g, en poids frais, de capacité antioxydante totale dans les extraits solubles et insolubles dans l’eau.

A savoir que dans cette étude, l’unique Kale contenait de 9 à 20 fois plus de capacité anti-oxydante que les choux-fleurs  – qui en contenaient, eux-mêmes, de 62 à 68% de plus que les choux-pommés. 

Selon l’étude, de 2007, “Tronchuda cabbage (Brassica oleracea var. costata) seeds: Phytochemical characterization and antioxidant potential”, [85] les graines de Chou Kale Tronchuda possèdent un fort potentiel anti-oxydant. Elles contiennent de très nombreux composés phénoliques et des acides organiques – aconitique, citrique, ascorbique, malique, quinique, shikimique et fumarique. Quant à la composition phénolique des feuilles de Chou Kale Tronchuda, il est à noter que les feuilles externes se caractérisent par la présence de glycosides de flavonol complexes tandis que les feuilles internes présentent à la fois des glycosides de flavonol et des dérivés d’acide hydroxycinnamique.  [38]

Une étude de 2006 a identifié 43% d’acide citrique et 28% d’acides malique et quinique, dans les feuilles externes du Chou Kale Tronchuda, et, à part égale, l’acide ascorbique, l’acide malique et l’acide quinique dans ses feuilles internes. [38]

“Antiproliferative effects of fresh and thermal processed green and red cultivars of curly kale (Brassica oleracea convar. acephala var. sabellica) / Effets antiprolifératifs des cultivars verts et rouges de chou frisé (Brassica oleracea convar. acephala var. sabellica) frais et traités thermiquement”. [62] “Antiproliferative Effect of Bioaccessible Fractions of Four Brassicaceae Microgreens on Human Colon Cancer Cells Linked to Their Phytochemical Composition / Effet antiprolifératif de fractions bioaccessibles de quatre micro-arbres de Brassicaceae sur des cellules cancéreuses du côlon humain, lié à leur composition phytochimique”. Les Brassicacées étaient kale, broccoli, moutarde et radis. [64]

“A napin-like polypeptide with translation-inhibitory, trypsin-inhibitory, antiproliferative and antibacterial activities from kale seeds / Polypeptide de type napine ayant des activités inhibitrices de la traduction, inhibitrices de la trypsine, antiprolifératives et antibactériennes provenant des graines de chou frisé”. En sus de leurs qualités anti-leucémiques, ces semences de Kale possédaient une activité anti-bactérienne à l’encontre d’espèces de bactéries des genres Bacillus, Megabacterium et Pseudomonas. [70]

“Nrf2 antioxidant pathway and apoptosis induction and inhibition of NF-κB-mediated inflammatory response in human prostate cancer PC3 cells by Brassica oleracea var. acephala: An in vitro study / Voie antioxydante Nrf2, induction de l’apoptose et inhibition de la réponse inflammatoire médiée par NF-κB dans les cellules humaines PC3 du cancer de la prostate par Brassica oleracea var. acephala: une étude in vitro”. 

Le pollen de Brassica napus – donc des Kales Russo/Sibériens – exercerait des effets anti-cancéreux sur les cellules cancéreuses de la prostate [91].

Une étude, de 2013, [56] a mis en exergue, plus particulièrement, les capacités anti-oxydantes du Kale Noir de Toscane.

Une étude, de 2008, a analysé les qualités anti-bactériennes et anti-oxydantes d’une population de Kales (feuilles et semences) de la région de Trabzon en Turquie. [48] 

Selon leurs conclusions. Les acides cafféique, sinapique et férulique étaient les plus abondants. Ces Kales étaient anti-bactériens à l’encontre de Staphylococcus aureus, Enterococcus faecalis, Bacillus subtilis, et très fortement, Moraxella catarrhalis. 

Il existe, surtout, une foultitude d’études pharmacologiques sur les activités anti-prolifératives, anti-carcinogéniques, anti-mutagéniques, anti-oxydantes… des principaux composés des Kales – et, au-delà des Kales, des espèces du genre Brassica et, en fait, de toute la famille des Brassicacées. 

A savoir, portant sur leurs Glucosinolates et sur leurs produits d’hydrolyse… et, en particulier, portant sur le sulforaphane qui constitue le composé anti-cancéreux le plus puissant des espèces potagères du genre Brassica.

Il existe, par exemple, une abondance de sulforaphane dans les semences du Kale Noir de Toscane. Selon une étude, de 2014, la farine de ses graines dégraissées contenait  5,1% (en poids frais) de glucoraphanine, son précurseur. [19]

“Variegated”. Caulet du sud-est des USA. 
Brassica oleracea convar. acephala var. viridis 
Photographie de Xochi dans son jardin de désert

Propriétés anti-carcinogéniques, chimio-protectrices et anti-oxydantes des Glucosinolates des Choux frisés, Kales et autres Caulets

Les glucosinolates constituent un vaste groupe de métabolites végétaux secondaires anioniques, hydrophiles et contenant du soufre, qui contribuent de manière significative à la saveur épicée, et à l’amertume, des légumes du genre Brassica. Ils sont dérivés du glucose et des acides aminés. 

Plus de 130 glucosinolates ont été décrits, à ce jour, principalement dans la Famille des Brassicacées – mais, également, dans la Famille des Capparidacées, la Famille des Caricacées, la Famille des Moringacées et la Famille des Resedacées – toutes familles de l’Ordre des Brassicales.

Les glucosinolates sont dérivés de huit acides aminés – tryptophane, leucine, isoleucine, méthionine, alanine, valine, phénilalanine et tyrosine – et ils peuvent être regroupés en glucosinolates aliphatiques, aromatiques et indoliques en fonction des acides aminés à partir desquels ils sont bio-synthétisés.

Les glucosinolates aliphatiques sont dérivés, en grande partie, de la méthionine mais, également, de l’alanine, de l’isoleucine, de la leucine et de la valine.

Les glucosinolates aromatiques/benzéniques sont dérivés de la phénylalanine et de la tyrosine.

 Les glucosinolates indoliques sont dérivés du tryptophane.

Une vingtaine de glucosinolates sont prédominants dans le genre Brassica dont: 

des glucosinolates aliphatiques: la glucoibérine, la glucolépidiine, la progoitrine, l’épiprogoitrine, la sinigrine, la glucoraphanine, la glucoraphénine, la gluconapine, la sinalbine, la glucobarbarine, la glucoérucine et la glucobrassicanapine.

des glucosinolates aromatiques/benzéniques: la gluconasturtiine, la glucotropaeoline et la glucomoringine.

des glucosinolates indoliques: la glucobrassicine, la néoglucobrassicine, la 1-hydroxy-3-indoylmethyl, la 4-méthoxyglucobrassicine et la 4-hydroxyglucobrassicine.

Une partie de ces glucosinolates sont prédominants chez les Kales:

des glucosinolates aliphatiques: la glucoérucine, la glucoraphanine, la progoitrine , la gluconapine, la glucoibérine et la glucobrassicanapine.

des glucosinolates aromatiques/benzéniques: la gluconasturtiine.

des glucosinolates indoliques: la glucobrassicine, la néoglucobrassicine, la 1-hydroxy-3-indoylmethyl, la 4-méthoxyglucobrassicine et la 4-hydroxyglucobrassicine. 

Les glucosinolates représentent les composés phyto-chimiques les plus caractéristiques des choux du genre Brassica. Ils sont réputés – ainsi que leurs produits de dégradation – pour leurs propriétés anti-fongiques, anti-bactériennes et, surtout, anti-oxydantes et anti-carcinogéniques. [71]  [76]  [79]  [97]  [98]

Et cela fait très longtemps que nos ancêtres, proches et lointains, ont pu bénéficier des qualités extrêmement thérapeutiques des Glucosinolates car, selon des recherches récentes, [131] l’émergence des glucosinolates indoliques, les plus antiques, date d’une période du Crétacé supérieur (entre 85 et 92,2 millions d’années).

D’ailleurs, sans remonter aussi loin, et pour la petite histoire, Isatis tinctoria, le Pastel des Teinturiers, a été validé, pharmacologiquement, comme contenant 20 fois plus de glucobrassicine que les brocolis. En fait, Isatis tinctoria contient les 3 glucosinolates indoliques suivants: glucobrassicine, néo-glucobrassicine et sulfo-glucobrassicine. [72]  [73]  [96]  [99] Isatis canescens est, également, une source riche en glucobrassicine. [84]

 Isatis tinctoria est une Plante Médicinale Maîtresse (depuis des millénaires) dans la Pharmacopée Traditionnelle Chinoise. En effet, Isatis tinctoria/Isatis indigotica entre dans la composition d’une centaine de complexes. Isatis tinctoria est, également, une teinture bleue de guerre chez les Celtes – en attente d’un retour en grâce lors de la Grande Réinitialisation, terminale, des Globalistes. 

Il est à noter que l’attaque des tissus végétaux des feuilles, par des prédateurs (tels que les limaces et les chenilles), induit une augmentation de la teneur en glucosinolates aliphatiques – à savoir de la gluconapine, de la progoitrine et de la glucoraphanine… dont la mission est défendre les plantes contre les animaux. 

Ainsi, l’une des études suivantes donne l’exemple de deux plantes de Kales Italiens dont l’une était affectée par des herbivores. Les niveaux de glucosinolates, dans la plante affectée, étaient beaucoup plus élevés. Les voici, respectivement, pour le Kale non affecté et le Kale affecté –  en mg/100g. Gluconasturtiine: 0,01 0,18. Glucoraphanine: 9,9 66,9. Progoitrine: 0,01 0,06.  Glucobrassicine: 28,9 62,4).

Il est à noter, également, que lorsque les Brassicas sont cuits avant d’être consommés, la myrosinase est inactivée et les glucosinolates transitent vers le côlon où ils sont hydrolysés par le microbiote intestinal.

Une étude, de 2021 – portant sur cinq espèces végétales appartenant à la famille des Brassicaceae: Brassica rapa, Brassica oleracea, Brassica carinata, Eruca vesicaria et Sinapis alba – a montré que plus de 30% des glucosinolates initialement présents dans les feuilles de ces espèces végétales seraient capables d’atteindre les entérocytes humains, résistant ainsi aux processus de dégradation des enzymes digestives, y compris leur propre enzyme myrosinase. Dans cette étude, les pourcentages de bio-accessibilité les plus élevés correspondaient aux glucosinolates indoliques tels que la glucobrassicine (70%) et la néoglucobrassicine (environ 56%), suivis par les glucosinolates aliphatiques tels que la progoitrine (49%) et la sinigrine (32-43%). Les pourcentages de bioaccessibilité les plus faibles correspondaient aux glucosinolates aromatiques, avec un pourcentage de 25% pour la sinalbine. [86] 

Ainsi, selon cette étude, ce sont les variétés de Kales caractérisées par un fort pourcentage de glucosinolates, sous forme de glucobrassicine – et, donc, d’indole-3 carbinol – qui auraient le plus de chances d’accéder aux cellules de l’épithélium intestinal, les entérocytes.

Selon la présentation de l’étude, de 2016, “Bioavailability of Glucosinolates and Their Breakdown Products: Impact of Processing / Biodisponibilité des glucosinolates et de leurs produits de dégradation : Impact de la transformation” [87] :

Après ingestion, les glucosinolates peuvent être partiellement absorbés sous leur forme intacte à travers la muqueuse gastro-intestinale.Cependant, la plus grande partie est métabolisée dans la lumière de l’intestin. Lorsque les Brassica sont consommés sans transformation, l’enzyme myrosinase, présente dans ces plantes, hydrolyse les glucosinolates dans la partie proximale du tractus gastro-intestinal en divers métabolites, tels que les isothiocyanates, les nitriles, les oxazolidine-2-thiones et les indole-3-carbinols. 

L’étude, de 2016, “Assessing the Fate and Bioavailability of Glucosinolates in Kale (Brassica oleracea) Using Simulated Human Digestion and Caco‑2 Cell Uptake Models” a caractérisé les glucosinolates, et leurs produits d’hydrolyse, dans les digesta gastriques et intestinaux frais, et in vitro, de chou Palmier (Brassica oleracea convar. acephala var. palmifolia). [163] Selon ses conclusions.

Dans le chou frisé frais, la glucoraphanine, la sinigrine, la gluconapine, la gluconasturtiine, la glucoérucine, la glucobrassicine et la 4-méthoxylglucobrassicine ont été identifiées. Après 120 minutes de digestion gastrique, les niveaux de glucoraphanine, de sinigrine et de gluconapine ont diminué, et aucune glucoérucine ou glucobrassicine n’a été détectée. 

Cependant, une augmentation concomitante des produits d’hydrolyse des glucosinolates, à savoir le nitrile d’allyle, l’isothiocyanate de 3-butényle, le phénylacétonitrile et le sulforaphane, a été observée. Cette tendance s’est poursuivie tout au long de la digestion intestinale. Après 120 minutes, les niveaux de nitrile d’allyle, d’isothiocyanate de 3-butényle, de phénylacétonitrile et de sulforaphane étaient respectivement de 88,19 ± 5,85, 222,15 ± 30,26, 129,17 ± 17,57 et 13,71 ± 0,62 pmol/g de poids frais. Les digesta intestinaux ont ensuite été appliqués à des monocouches de cellules Caco-2 pour évaluer la biodisponibilité. Après 6 heures d’incubation, aucun glucosinolate n’a été détecté et le pourcentage d’absorption cellulaire totale des produits d’hydrolyse des glucosinolates variait de 29,35 % (sulforaphane) à 46,60 % (nitrile d’allyle).

Une étude, de juillet 2023, “A Cold Case—Glucosinolate Levels in Kale Cultivars Are Differently Influenced by Cold Temperatures”  a analysé l’effet du refroidissement sur la diversité des glucosinolates et, par conséquent, en même temps, sur la saveur de variétés de choux frisé génétiquement différents. Selon ses conclusions. [109]

Nous avons ciblé l’impact à court terme (après 12 heures) sur les glucosinolates ainsi que l’effet à plus long terme (après sept jours) de l’acclimatation au froid. Nos résultats ont révélé des schémas moléculaires différents en ce qui concerne le changement des glucosinolates dans le type sauvage par rapport au chou frisé et au chou frisé de type Lacinato. Dans ces derniers, les glucosinolates aliphatiques primaires ont été induits  -la glucoraphanine dans le chou frisé Lacinato a augmenté de plus de 200%. La glucobrassicine indole n’a pas été significativement affectée. Inversement, chez le type sauvage, l’indole glucobrassicine a été réduite de 35% après l’acclimatation au froid, tandis que les glucosinolates aliphatiques ont été à peine affectés. Les résultats indiquent que les facteurs génétiques et environnementaux sont importants pour la composition des glucosinolates du chou frisé. En conclusion, pour obtenir des plantes ayant une meilleure valeur nutritionnelle, il est crucial de tenir compte à la fois de la température et du choix du cultivar pendant la culture du chou frisé.

Ce qui signifie que des Choux Frisés/Kales qui auront gelé, dans le champ ou dans le jardin, n’auront pas les mêmes qualités nutritionnelles et médicinales que ceux qui n’auront pas gelé. 

“Variegated”. Caulet originaire du sud-est des USA. 
Brassica oleracea convar. acephala var. viridis.
Photographie de Xochi dans son jardin de désert

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Voici, maintenant, une série d’études portant, principalement, sur la caractérisation des glucosinolates dans des variétés de Choux frisés/Kales – ou autres Brassicacées. 

Cette caractérisation des glucosinolates n’est pas des plus aisées car elle peut varier, énormément, selon les espèces de Brassica; selon les sous-espèces, variétés et populations au sein d’une même espèce; et, qui plus est, selon les plantes mêmes. 

De plus d’un point de vue commercial, il existe de multiples variétés de “Romanesco” – hybrides F1 ou en pollinisation ouverte –  ou de “Noir de Toscane”. Tout dépend de la souche, à savoir de l’obtenteur, de l’améliorateur, du reproducteur… et, bien évidemment, des conditions pédo-atmosphériques de culture en sol – saison, température, lumière, nature des sols, hygrométrie, phases de croissance, phases de récolte, conservation… 

C’est sans évoquer, de plus, les synonymes – et, parfois, les terminologies fantaisistes –  dans les noms de variétés. Ainsi, l’une des études suivantes évoque deux variétés de Kales Italiens, “Noir de Toscane” et “Palmizio Senza Testa”… qui sont identiques.

Selon une étude, de 2012, il n’y aurait pas – ou seulement des traces – de glucoraphanine, le précurseur du sulforaphane, dans la plupart des espèces potagères et oléagineuses de Brassica napus – de même que dans Brassica rapa et dans Brassica juncea. [133]  Cette étude, d’ailleurs, portait sur la chimérisation de Brassica napus – en désactivant certains gènes – afin de réduire le taux de progoitrine de 65% et d’augmenter le taux de glucoraphanine.

Rien n’est simple car, selon une autre étude de 2018, “Targeted Metabolomic and Transcriptomic Analyses of “Red Russian” Kale (Brassicae napus var. pabularia) Following Methyl Jasmonate Treatment and Larval Infestation by the Cabbage Looper (Trichoplusia ni Hübner)” [169], les glucosinolates aliphatiques sont bien présents dans les Kales Russo/Sibériens, dont la gluconapine, la progoitrine et la glucoraphanine – et, donc, il en est de même avec le sulforaphane lorsque les plantes sont grignotées par des insectes. 

En conclusion: la glucoraphanine est présente, uniquement, sous de fortes proportions, dans l’espèce Brassica oleracea – donc, dans les divers types de Choux frisés/Kales de cette espèce. Par contre, la glucoraphanine est absente des Choux frisés/Kales de Brassica napus var. pabularis. 

Il est à noter que, selon certaines études, les niveaux de glucoraphanine, dans certaines variétés de choux frisés/Kales, de Brassica oleracea, peuvent être jusqu’à 10 fois supérieurs à ceux d’un brocoli moyen – qui constitue, aujourd’hui, l’étalon en ce qui concerne l’accès alimentaire à la glucoraphanine.

Selon une autre étude, de 2017, portant sur la chimérisation de Brassica rapa, “Enriching Glucoraphanin in Brassica rapa Through Replacement of BrAOP2.2/BrAOP2.3 with Non-functional Genes”, aucune des variétés de Brassica rapa ne contient de grandes quantités [142]de glucoraphanine puisque celle qui est présente est convertie en gluconapine par trois gènes BrAOP2 fonctionnels – et, ensuite, en 3-butényl isothiocyanate.

Une étude plus récente, de février 2023, avait pour objectif, également, de chimériser Brassica napus (colza) – par une mutagenèse dite aléatoire des gènes BnMYB28 et BnCYP79F1 – afin d’en diminuer le taux de glucosinolates. [130] Tout va bien?

La sinigrine est, également, absente de Brassica napus et de Brassica rapa alors qu’il s’en trouve des concentrations élevées[168] dans Brassica nigra, Brassica juncea var. rugosa (feuilles de moutarde) et Brassica oleracea (choux de Bruxelles, choux pommés, choux-fleurs et brocolis chinois). [170]

En conclusion la sinigrine est absente des Choux frisés/Kales de Brassica napus var. pabularis.

Une étude, d’avril 2023, a identifié les glucosinolates et les isothiocyanates, par spectroscopie infrarouge, présents dans diverses Brassicacées: brocoli, chou frisé/Kale, roquette, chou, choux de Bruxelles, moutarde brune, colza…. et le tabouret des champs. [144] Selon ses conclusions pour le Kale:

La teneur en glucosinolates du chou frisé/Kale peut être affectée par les facteurs environnementaux du cultivar (par exemple la température, l’humidité relative et la concentration de dioxyde de carbone), le stade phénologique de la récolte et le degré de dommages causés par les insectes pendant la phase de croissance ainsi que par la nature du cultivar. 

Sa teneur totale en glucosinolates peut varier de 2 à 100 µmol/g de poids sec ou de 17 à 345 mg/100 g de poids frais – mettant en exergue une forte variation avec un ratio pouvant atteindre de 1 à 50. 

Une étude, de 2021, a réalisé, de même, la caractérisation des glucosinolates dans 80 génotypes de brocolis – à savoir, dans leurs différents organes. [41] Selon leurs conclusions: Dans 80 génotypes, douze glucosinolates ont été trouvés dans les fleurettes de brocoli, allant de 0,467 à 57,156 µmol/g en poids sec, la teneur en glucosinolates la plus élevée étant environ 122 fois plus élevée que la valeur la plus faible. La racine contenait 43% des glucosinolates totaux dans 80 génotypes, et la glucoraphanine représentait 29% de la teneur totale en glucosinolates dans différents organes.

Une étude, de 2008, a étudié les glucosinolates dans 101 génotypes de Choux frisés /Kales de la région de la Mer Noire, en Turquie, à deux stades différents du développement de la plante – début et fin. [44] 

Selon ses conclusions. La glucobrassicine était le glucosinolate le plus abondant, suivi par la glucoraphanine, la sinigrine et la glucoibérine à des niveaux beaucoup plus faibles. La quantité d’aliphatiques et d’indoles totaux était significativement plus élevée lorsque les plantes étaient pleinement matures par rapport au stade de développement précoce. Les résultats indiquent que ces génotypes, de la Mer Noire, synthétisent davantage d’indoles que d’aliphatiques, dont les propriétés anticancérigènes ont également été mises en évidence.

Une étude, de 2008, a analysé la variation saisonnière de la teneur en glucosinolates dans les cultures de Brassica oleracea cultivées dans le nord-ouest de l’Espagne – à savoir dans 153 variétés de Kales, 26 variétés de choux pommés, et 3 variétés de Chou Portugais Tronchuda. [47]

Selon ses conclusions. La sinigrine, la glucoibérine et la glucobrassicine furent les principaux glucosinolates trouvés dans les Kales du nord-ouest de l’Espagne.La glucoibérine était le glucosinolate le plus courant dans les choux Tronchuda au cours des deux saisons de plantation et dans les choux semés à l’automne, tandis que la glucobrassicine et la glucoibérine étaient les glucosinolates les plus courants dans les choux pommés de printemps. Dans les Kales, la teneur totale en glucosinolates variait de 11 à 53 μmol -1, avec une valeur moyenne de 26,3 μmol -1. Quatre variétés de Kales présentaient les teneurs totales en sinigrine ou en glucobrassicine les plus élevées.

Une étude, de 2008, a analysé la valeur agricole et nutritionnelle d’une collection de Kales Galiciens (de Brassica oleracea) – à savoir 60 variétés/populations locales et 4 variétés commerciales. 

Une collection de 250 populations de Brassica oleracea est conservée à la Misión Biológica de Galicia. Les variétés de Kales Galiciens constituent, de loin, la culture de Brassica oleracea la mieux représentée… avec 214 accessions

Deux populations locales de Kales Galiciens (de Brassica oleracea) – MBG-BRS0468 et MBG-BRS0476 – se sont distinguées par leur production de bio-masse (1,326 kg et 1,184 kg) et par leur vigueur précoce leur permettant de ne pas se laisser subjuguer par les adventices très abondantes dans la Galicie humide. [46]

Les Kales Galiciens possèdent une forte teneur en calcium et en potassium: beaucoup plus que le brocoli, le chou-fleur, le chou de Bruxelles, le chou frisé, le chou rouge, le chou pomme et le chou de Savoie, le choux de Bruxelles, d’autres choux frisés – mais, encore, moins que les Choux Portugais Tronchuda. 

Ces deux populations locales se caractérisaient, également, par 18% de protéines (matière sèche)…

ainsi que par une forte teneur en glucosinolates. La sinigrine représentait en moyenne 34% de la teneur totale en glucosinolates, suivie de la glucoibérine (28%) et de la glucobrassicine (25%).

Une étude, de 2004, a analysé la composition en glucosinolates de 7 variétés de choux (dits) ornementaux et de 6 variétés de choux frisés/Kales (dits) ornementaux (de Brassica oleracea). Selon leurs conclusions: quinze glucosinolates ont été détectés à des concentrations variables, mais seulement quatre (progoitrine, sinigrine, glucoraphanine et glucobrassicine) ont été trouvés à des concentrations supérieures à 0,5 μmol g-1 de poids sec. En général, les glucosinolates totaux du chou d’ornement étaient environ 35% plus élevés que ceux du chou frisé d’ornement. Dans le chou frisé, la concentration totale en glucosinolates était la plus élevée (17,16 μmol g-1 poids sec) dans “Coral Prince” et la plus faible (6,8 μmol g-1 poids sec) dans “Sparrow White”. [50]

En conclusion. Les cultivars de chou frisé ornemental contenaient à peu près les mêmes concentrations de glucoraphanine, de sinigrine et de glucobrassicine, à l’exception de “Coral Prince” qui contenait de trois à neuf fois plus de glucoraphanine que les cinq autres cultivars de chou frisé. 

Une étude, de 2007, “Variation of glucosinolates and nutritional value in nabicol (Brassica napus pabularia group)” [165], a étudié la composition en glucosinolates de 36 variétés de Nabicol – à savoir de Choux Kales Russo/Sibériens –  dans le nord-ouest de l’Espagne. Selon ses conclusions. 

Huit glucosinolates ont été identifiés, les glucosinolates aliphatiques, la glucobrassicanapine, la progoitrine et la gluconapine étant les plus abondants. La composition des glucosinolates varie d’un endroit à l’autre, bien que le schéma des glucosinolates ne soit pas influencé de manière significative. La teneur totale en glucosinolates variait de 1,4 μmol g-1 à 41,0 μmol g-1 dw à un endroit et de 1,2 μmol g-1 à 7,6 μmol g-1 dw à l’autre endroit. L’analyse sensorielle comparant l’amertume et la saveur avec la variation des concentrations en glucosinolates, gluconapine, progoitrine et glucobrassicanapine a suggéré que d’autres substances phytochimiques sont probablement impliquées dans la saveur caractéristique.

Une étude, de 2016, “The diversity of Kale (Brassica oleracea var. sabellica): Glucosinolate content and phylogenetic relationships” [59], a étudié la composition en cinq glucosinolates – gluconapine, progoitrine, glucoraphanine, gluconasturtiine et glucobrassicine – de 25 variétés de Kales (Brassica oleracea var. sabellica) et de 11 variétés de Brassica oleracea non-Kales.  

Chez une variété de “Romanesco”: pas, ou quasiment de gluconapine, de gluconasturtiine et de progoitrine; peu de glucobrassicine; maximum de glucoraphanine.

Chez la variété  “Vates” de Caulet du sud-est des USA: pas, ou quasiment de glucobrassicine et de glucoraphanine; peu de gluconasturtiine; peu ou beaucoup de progoitrine (en fonction des deux plantes); beaucoup de gluconapine.

Chez la variété “Noir de Toscane” de Kale Italien: peu de glucobrassicine; moyennement ou beaucoup (en fonction des deux plantes) de glucoraphanine; pas du tout de gluconasturtiine, de progoitrine et de gluconapine. 

Parmi les quatre variétés de Caulet, du sud-est des USA, analysés –  “Georgia Southern”, “Champion”, “Vates” et “Morris Heading” – les trois premières possèdent un fort ratio de progoitrine et de gluconapine. 

Voici, pour terminer cette section – et pour mettre en exergue, de nouveau, les extrêmes variations dans leurs ratios – deux études portant sur l’extrême diversité de la composition en glucosinolates dans des choux-pommés et dans des brocolis. 

L’étude de 2020, “Profiling of Individual Desulfo-Glucosinolate Content in Cabbage Head ( Brassica oleracea var. capitata) Germplasm”, [127] a identifié les glucosinolates présents dans 146 variétés de choux-pommés – dont 16 de couleur rouge. Selon ses conclusions:

Sept glucosinolates aliphatiques (la glucoibérine, la progoitrine, l’épi-progoitrine, la sinigrine, glucoraphanine, la glucoérucine et la gluconapine), un glucosinolate aromatique (gluconasturtiine) et quatre glucosinolates indoliques (glucobrassicine, 4-hydroxyglucobrassicine, 4-méthoxyglucobrassicine, et néoglucobrassicine) ont été identifiés dans cette étude. Des variations significatives ont été observées dans la teneur individuelle en glucosinolates et dans chaque classe de glucosinolates parmi les génotypes de choux. Les glucosinolates aliphatiques étaient prédominants (58,5 %) parmi les glucosinolates totaux, suivis par les glucosinolates indoliques (40,7 %) et les glucosinolates aromatiques (0,8 %), avec des coefficients de variation de 46,4, 51,2 et 137,8 %, respectivement. La glucoibérine, la glucobrassicine et la néoglucobrassicine sont les glucosinolates les plus courants dans tous les génotypes. La glucobrassicine constituait le glucosinolate le plus dominant, avec une valeur moyenne de 3,91 µmol g-1 (0,79 à 13,14 µmol g-1). La sinigrine, la glucoibérine, la progoitrine et la glucoraphanine constituaient les autres glucosinolates les plus importants, avec des valeurs moyennes de 3,45, 1,50, 0,77 et 0,62 µmol g-1, respectivement.

L’étude, de 2019, “Natural Variation of Glucosinolates and Their Breakdown Products in Broccoli (Brassica oleracea var. italica) Seeds” [137] a analysé les glucosinolates présents dans les semences de 32 lignées pures et de 6 cultivars commerciaux de brocoli (Brassica oleracea var. italica) cultivés en Chine – à savoir 6 variétés F1, dotées de stérilité mâle cytoplasmique, 5 double-haploïdes et 27 lignées consanguines. Selon ses conclusions:

La teneur en glucosinolates aliphatiques était de 54,5 à 218,7 μmol/g de poids frais [à savoir un ratio de 1 à 4 en fonction des cultivars] représentant plus de 90% des glucosinolates totaux. Les principaux glucosinolates trouvés, dans les semences, furent, ainsi, la glucoraphanine et la glucoérucine dans 27 échantillons et la progoitrine dans 7 échantillons. Nonobstant, ainsi que les chercheurs le précisent: «Les glucosinolates aliphatiques s’accumulent dans les graines de Brassicacées, probablement comme défense contre les herbivores ou les pathogènes, et diminuent considérablement après la germination pour fournir des nutriments (soufre et nitrate). »

“Georgia” et “Champion”.
Caulets originaires du sud-est des USA. 
Brassica oleracea convar. acephala var. viridis.
Photographie de Xochi dans son jardin de désert

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Je vais, maintenant, aborder la caractérisation des activités anti-carcinogéniques, chimio-protectrices et anti-oxydantes des glucosinolates dans des variétés de Choux frisés/Kales – ou autres Brassicacées.

En fait, ce sont certains produits de dégradation et d’hydrolyse des glucosinolates – à savoir, les isothiocyanates, les thiocyanates, les nitriles, les épithionitriles, les amines [108] – qui sont considérés comme responsables des effets protecteurs contre la cancérogénèse de par leurs propriétés anti-oxydantes, chimio-préventives et anti-carcinogéniques. 

Une enzyme végétale, la myrosinase, est indispensable aux processus de dégradation et d’hydrolyse des glucosinolates. Lorsque les tissus végétaux sont endommagés mécaniquement, infectés par des agents pathogènes ou attaqués par des insectes, les glucosinolates et la myrosinase se lient directement. Les glucosinolates sont ensuite hydrolysés en une partie aglycone, en glucose et en sulfate. [150]

Ces isothiocyanates comprennent: le sulforaphane dont le précurseur est la glucoraphanine; l’ibérine dont le précurseur est la glucoibérine; l’isothiocyanate de phénéthyle dont le précurseur est la gluconasturtiine; l’isothiocyanate de benzyle dont le précurseur est la glucotropaeoline; le 3-butényl isothiocyanate dont le précurseur est la gluconapine; et l’isothiocyanate d’allyle dont le précurseur est la sinigrine. Quant à l’indole-3 carbinol, et au 3,3’-Diindolylméthaneson (DIM), leur précurseur est la glucobrassicine. 

Ces isothiocyanates, et l’indole-3-carbinol, se sont avérés très importants dans la prévention et le traitement de divers cancers: de la prostate, du colon, du sein, de la vessie et de l’ovaire. 

Le sulforaphane est métabolisé par la voie de l’acide mercapturique et il rétablit les niveaux de glutathion cellulaire. [2] [6] [45] Le sulforaphane est présent dans le chou pommé, le chou-fleur et le chou frisé/Kale, et à des niveaux élevés dans le brocoli, en particulier dans les jeunes pousses de brocoli.

Le sulforaphane a été synthétisé en 1948, Von Schmidt et P. Karrer. Il fut isolé, Procháska et al., en 1958, à Prague, à partir d’une espèce de cresson, Lepidium draba, la Passerage drave (appelée aussi Pain blanc ou Brocoli sauvage) [5] et, subséquemment, à partir du chou rouge eu du chou de Milan. [8] Il a été isolé, à Baltimore, à partir du brocoli, en 1992, [15] et son précurseur, la glucoraphanine, à été isolé à partir des jeunes pousses germées de brocoli en 1997. [9]

Depuis que le sulforaphane a été isolé du brocoli, pour la première fois, et que ses propriétés chimio-protectrices contre le cancer ont été démontrées chez le rat au début des années 1990, plus de 3000 publications ont décrit son efficacité (dans des modèles de maladies chez les rongeurs) et les mécanismes d’action sous-jacents.

Les propriétés curatives du sulforaphane dans les cas de cancer du sein, du col de l’utérus, de la prostate, du côlon et de l’estomac sont bien établies. Des études montrent qu’une alimentation riche en sulforaphane peut lutter contre l’Helicobacter pylori responsable des ulcères d’estomac. Le sulforaphane peut également protéger contre la fibrose kystique, la rhinite, l’asthme et d’autres troubles pulmonaires, l’arthrite, le vieillissement, l’obésité, etc.

Dans l’intestin des mammifères, le sulforaphane a montré sa capacité à induire l’expression des glutathion S-transférase et des glycosyltransférases, en renforçant l’activité du facteur Nrf2.

Selon ce que résume une étude de 1999, “Antioxidant Functions of Sulforaphane: a Potent Inducer of Phase II Detoxication Enzymes” [1]:

«Les antioxydants indirects tels que le sulforaphane et d’autres inducteurs d’enzymes de phase II sont en fait des antioxydants très efficaces et plutôt polyvalents pour les raisons suivantes : (a) contrairement aux antioxydants directs, ils ne sont pas consommés de manière stœchiométrique pendant qu’ils exercent leurs fonctions antioxydantes ; (b) ils ont une durée d’action plus longue et il n’est pas nécessaire de maintenir en permanence des concentrations cellulaires élevées puisque les enzymes induites ont des demi-vies qui se mesurent en jours ; (c) ils soutiennent les fonctions d’importants antioxydants naturels à action directe, tels que les tocophérols et les coenzymes Q ; (d) ils renforcent la synthèse du glutathion, l’un des antioxydants directs intracellulaires les plus abondants ; et (e) ils augmentent le nombre d’enzymes capables de faire face à une grande variété de types d’oxydants. » 

Selon ce que résume un ouvrage récent, de 2021, “Nutraceuticals in Brain Health and Beyond”: [146]  

«La glucoraphanine est un glucosinolate que l’on trouve principalement dans les légumes crucifères, le brocoli et les pousses de brocoli. Lorsque les tissus végétaux sont endommagés, la glucoraphanine se combine à l’enzyme myrosinase pour former un isothiocyanate, le sulforaphane. Le sulforaphane est un produit de santé naturel dont les propriétés ont des effets paradoxaux. D’une part, il s’est révélé profondément protecteur de la mort cellulaire en tant qu’agent neuroprotecteur pour les maladies neurodégénératives et, d’autre part, il s’est révélé proapoptotique en tant qu’agent anticancéreux. Notre laboratoire a constaté que les pousses de brocoli et le sulforaphane étaient “protecteurs” du cerveau du fœtus dans des modèles précliniques de rongeurs souffrant d’insuffisance placentaire, d’inflammation fœtale et d’accident vasculaire cérébral périnatal.

Cependant, la recherche visant à fournir des stratégies préventives au fœtus, via la mère enceinte, est rare et difficile à entreprendre. Cela est particulièrement vrai pour les produits pharmaceutiques conventionnels, probablement en raison de la crainte des litiges. Cette étude a pour but d’examiner les différents mécanismes d’action du sulforaphane lorsqu’il est utilisé comme agent antiapoptotique ou comme agent proapoptotique dans le cadre d’un cancer. La littérature sur la santé maternelle et le sulforaphane a montré que de faibles doses de sulforaphane agissent comme un inducteur d’enzymes de phase II et favorisent les enzymes antioxydantes pour réduire le stress oxydatif, prévenant ainsi la mort cellulaire. L’examen de la littérature sur le sulforaphane en tant qu’agent anticancéreux, y compris nos propres études en culture cellulaire, montre que des doses plus élevées de sulforaphane agissent en tant qu’agents proapoptotiques et inhibiteurs possibles d’Inhibiteurs de l’histone désacétylase, conduisant à la mort d’un grand nombre de types de cellules cancéreuses. »

Il existe diverses études portant sur l’impact thérapeutique des isothiocyanates eu égard à des maladies telles que:

 la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, la maladie de Huntington, la sclérose en plaques, la sclérose latérale amyotrophique, les lésions cérébrales ischémiques, les lésions cérébrales traumatiques et les lésions de la moelle épinière.

L’étude, de 2015, “Absorption and chemopreventive targets of sulforaphane in humans following consumption of broccoli sprouts or a myrosinase-treated broccoli sprout extract”, a analysé les processus d’absorption du sulforaphane suite à l’ingestion de choux. [143] Selon ses conclusions:

« La formation du sulforaphane commence dans la bouche, après mastication des légumes crus qui contiennent de la glucoraphanine et de la myrosinase. Cependant, son absorption est rapide et se produit au niveau intestinal. Le pic maximal dans le plasma, après consommation des légumes qui le contiennent, est atteint en une à trois heures. En outre, le sulforaphane a une biodisponibilité élevée, jusqu’à 80% de la quantité ingérée par le biais d’un supplément étant absorbée, tandis que la consommation de sulforaphane par le biais des aliments a une biodisponibilité de 100%.

Sa durée de vie dans le plasma est de 12-24 h, et son excrétion se fait par voie urinaire sous forme conjuguée avec la N-acétyl-cystéine, le glutathion et sous forme libre. Cependant, après 6 heures de consommation, sa capacité à inhiber les enzymes histone désacétylases est réduite. Ainsi, pour une meilleure régulation de ces enzymes, un dosage toutes les 6 heures pourrait être une bonne stratégie. »

J’ai, d’ailleurs, découvert une recette de choucroute Russe qui stipule que: Au cours des trois premiers jours, des trous ont été percés dans ce chou à l’aide d’un bâton en bois, afin de libérer les gaz. Ensuite, le chou a été haché et écrasé à nouveau. 

Les Peuples Russes savent, intuitivement, depuis des millénaires, que l’élément le plus anti-cancer des Choux, le sulforaphane, est produit lorsque les feuilles de choux sont lésées, grignotées, coupées, hachées, mastiquées…

Faut-il en conclure qu’il serait préférable, dans les jardins, de récolter des feuilles de Kales qui ont été, partiellement, grignotées par des bactéries, par des insectes, par des fungi ou par des herbivores – pour un plus grand accès à du sulforaphane? 

Tout en précisant qu’il est rare, dans un jardin bio sans pesticides de synthèse – que des feuilles de Kales ne soient pas grignotées par des invités volontaires… ce qui les fait, ainsi, produire ces isothiocyanates thérapeutiques qui, réellement, constituent des pesticides organiques et naturels.  

De faibles niveaux d’isothiocyanates déclenchent, chez les mammifères, un système de défense qui les protège contre les maladies chroniques. Étant donné que les humains cuisent généralement leurs légumes du genre Brassica, ce qui détruit la myrosinase, il serait très intéressant de déterminer comment le microbiote humain peut être soutenu afin d’hydrolyser les glucosinolates et de les libérer, afin de pourvoir les bénéfices des isothiocyanates pour une meilleure santé.

“Bear Necessities”. Kale Russo-Sibérien.  Brassica napus var. pabularis. Photographie de Xochi dans son jardin de désert

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Voici, maintenant, une série d’études portant, principalement, sur la caractérisation des activités anti-carcinogéniques, chimio-protectrices et anti-oxydantes des glucosinolates dans des variétés de Choux frisés/Kales – ou autres Brassicacées.

L’étude, de 2006, “Atg5 regulates phenethyl isothiocyanate-induced autophagic and apoptotic cell death in human prostate cancer cells” [148], a comparé le potentiel d’inhibition de la croissance cellulaire cancéreuse (du colon) de quatre dérivés de glucosinolates: le sulforaphane, l’isothiocyanate de phényléthyle,  l’indole-3-carbinol et le 3,3′-diindolylméthane. Selon ses conclusions:

En ce qui concerne le sulforaphane, outre ses effets modulateurs sur le métabolisme des carcinogènes, l’induction de l’apoptose dans diverses lignées cellulaires cancéreuses a été identifiée comme un mécanisme potentiel sous-tendant ses activités chimio-préventives. L’indole-3-carbinol et le 3,3′-diindolylméthane suppriment la prolifération cellulaire et induisent l’apoptose dans les lignées cellulaires des cancers du sein, de la prostate, du col de l’utérus et du côlon. L’isothiocyanate de phényléthyle, hydrolysé à partir de la gluconasturtiine, présente une activité anti-microbienne, et anti-cancéreuse, à l’encontre du cancer de la prostate,  et du cancer du côlon, par apoptose.

L’étude, de 2006, “Comparison of growth inhibition profiles and mechanisms of apoptosis induction in human colon cancer cell lines by isothiocyanates and indoles from Brassicaceae[147] a comparé les profils d’inhibition de la croissance et des mécanismes d’induction de l’apoptose dans les lignées cellulaires du cancer du côlon humain par les isothiocyanates et les indoles des Brassicaceae. Selon ses conclusions:

Les isothiocyanates sulforaphane et PEITC (β-phényl isothiocyanate) ainsi que les indoles indole-3-carbinol et son produit de condensation 3,3′-diindolylméthane sont connus pour inhiber la prolifération des cellules cancéreuses et induire l’apoptose…. Dans l’ensemble, nous avons démontré que les produits de dégradation des glucosinolates étudiés dans cette étude présentent des profils distincts d’inhibition de la croissance cellulaire, de potentiel d’induction de l’apoptose indépendante de la p53 et de modulation de l’expression des protéines de la famille Bcl-2 dans les lignées cellulaires humaines de cancer du côlon.

Une étude récente, de juin 2023, “Anticancer properties of sulforaphane: current insights at the molecular level”, vise à résumer et à comprendre les mécanismes qui sous-tendent le potentiel anti-cancéreux du sulforaphane. [126] Selon ses conclusions:

Le sulforaphane protège contre le cancer en modifiant diverses voies épigénétiques et non épigénétiques. Il s’agit d’un puissant produit phytochimique anti-cancéreux dont la consommation est sûre et les effets secondaires minimes.

Une étude, de 2014, “Anti-proliferative activities of sinigrin on carcinogen-induced hepatotoxicity in rats”, a analysé l’activités anti-proliférative de la sinigrine – l’un des principaux glucosinolates médicinaux chez les Kales et autres Brassicas – sur l’hépatotoxicité induite par des carcinogènes chez le rat. [100] Selon ses conclusions:

Les résultats suggèrent que la sinigrine exerce d’importantes activités anti-prolifératives dans l’hépato-carcinogenèse induite par les carcinogènes chez les rats, et soulignent le potentiel de la sinigrine en tant qu’agent anticancéreux pour le cancer du foie.

“Indole-3-carbinol and 3-3′-diindolylmethane antiproliferative signaling pathways control cell-cycle gene transcription in human breast cancer cells by regulating promoter-Sp1 transcription factor interactions / Les voies de signalisation antiprolifératives de l’indole-3-carbinol et du 3-3′-diindolylméthane contrôlent la transcription des gènes du cycle cellulaire dans les cellules cancéreuses du sein humain en régulant les interactions entre le promoteur et le facteur de transcription Sp1”. [66] Selon ses conclusions:

Les dérivés des glucosinolates des Brassica possèdent une activité thérapeutique à l’encontre du cancer du sein.

“Allyl-isothiocyanate causes mitotic block, loss of cell adhesion and disrupted cytoskeletal structure in HT29 cells / L’isothiocyanate d’allyle provoque un blocage mitotique, une perte d’adhésion cellulaire et une perturbation de la structure du cytosquelette dans les cellules HT29”. [68] Selon ses conclusions:

L’isothiocyanate d’allyle, un produit de dégradation majeur de la sinigrine, inhibe la prolifération des cellules cancéreuses, du colon-rectum, en provoquant un blocage mitotique associé à une perturbation de l’alpha-tubuline d’une manière analogue à un certain nombre d’agents chimiothérapeutiques.

“In vitro wound healing and cytotoxic effects of sinigrin-phytosome complex / Cicatrisation in vitro et effets cytotoxiques du complexe sinigrine-phytosome”. [95] Selon ses conclusions:

L’utilisation de la sinigrine, en synergie avec un phytosome, permet de guérir des plaies, totalement, en 42 heures.

“Anticancer Activity, Mechanism, and Delivery of Allyl Isothiocyanate / Activité anticancéreuse, mécanisme et administration de l’isothiocyanate d’allyle”. [75] Selon ses conclusions: 

Le goût piquant de ces légumes est principalement dû à leur teneur en ‘isothiocyanate d’allyle. L’isothiocyanate d’allyle est stocké de manière stable dans la plante sous la forme de son précurseur, la sinigrine (un type de glucosinolate), qui est physiquement séparée des cellules de myrosine contenant de la myrosinase. Lors de la rupture des tissus, la myrosinase est libérée et hydrolyse la sinigrine pour produire de l’isothiocyanate d’allyle et des sous-produits. L’isothiocyanate d’allyle est un composé organosulfuré, à la fois irritant et toxique, mais il possède des propriétés pharmacologiques, notamment des activités anticancéreuses, antibactériennes, antifongiques et anti-inflammatoires.

“Oral administration of nasturtium affects peptide YY secretion in male subjects / L’administration orale de capucine affecte la sécrétion du peptide YY chez les sujets masculins”. [69] Selon les conclusions:

La glucotropaéoline, et son produit de dégradation correspondant, l’isothiocyanate de benzyle, sont réputés pour la chimio-prévention du cancer et les propriétés anti-inflammatoires.

“Dose-Dependent Responses of I3C and DIM on T-Cell Activation in the Human T Lymphocyte Jurkat Cell Line / Réponses dose-dépendantes de l’I3C et du DIM sur l’activation des cellules T dans la lignée cellulaire T humaine Jurkat”. [80] Selon les conclusions:

Les métabolites bioactifs de la glucobrassicine, l’indole-3-carbinol et son dimère, le diindolylméthane, possèdent des propriétés pro-apoptotiques, anti-prolifératives et anti-cancérigènes – via la modulation des voies immunitaires.

“The Glucosinolates: A Sulphur Glucoside Family of Mustard Anti-Tumour and Antimicrobial Phytochemicals of Potential Therapeutic Application / Les glucosinolates des Brassicacées : Une famille de glucosides soufrés de composés phytochimiques antitumoraux et antimicrobiens d’application thérapeutique potentielle”. [89] 

Cette étude passe en revue certains aspects de la biologie de deux membres de la famille des glucosinolates, à savoir la sinigrine et la glucoraphanine, ainsi que leurs propriétés antitumorales et antimicrobiennes. La sinigrine et la glucoraphanine sont converties par la β-sulphoglucosidase myrosinase, ou le microbiote intestinal, en leurs formes bioactives, l’isothiocyanate d’allyle et la sulforaphanine, qui font partie d’un système de défense sophistiqué que les plantes ont développé au cours de plusieurs centaines de millions d’années d’évolution pour se protéger des attaques parasitaires des pucerons, des tiques, des bactéries ou des nématodes. Selon ses conclusions:

L’isothiocyanate d’allyle et la sulforaphanine sont aussi puissants que la Vancomycine dans le traitement des bactéries répertoriées par l’Organisation Mondiale de la Santé comme pathogènes prioritaires résistants aux antibiotiques et agissent également comme agents anticancéreux par l’induction d’enzymes antioxydantes de phase II qui inactivent les substances cancérigènes potentielles. 

Les glucosinolates peuvent être utiles dans le traitement des biofilms formés sur les implants médicaux et les cathéters par des bactéries pathogènes problématiques telles que Pseudomonas aeruginosa et Staphylococcus aureus et sont des antimicrobiens puissants contre une série de bactéries et de champignons cliniquement importants. Les glucosinolates ont également été utilisés pour prévenir l’altération bactérienne et fongique des produits alimentaires dans les technologies d’emballage atmosphérique avancées, ce qui améliore la durée de conservation de ces produits.

“Indoles Derived From Glucobrassicin: Cancer Chemoprevention by Indole-3-Carbinol and 3,3’-Diindolylmethane / Indoles dérivés de la glucobrassicine : Chimioprévention du cancer par l’indole-3-carbinol et le 3,3’-diindolylméthane”. [88] Selon les conclusions:

On suppose que l’altération du métabolisme des œstrogènes dépendant du cytochrome P450 est un moteur important de la prévention du cancer du sein dépendant du 3,3’-diindolylméthane. Les quelques études réalisées à ce jour pour comparer les crucifères riches en glucobrassicine, comme le chou de Bruxelles, avec les suppléments d’Indole-3-Carbinol/3,3’-diindolylméthane ont montré que l’impact plus important de ces derniers est dû à la dose. L’ingestion quotidienne de quantités de choux de Bruxelles, de l’ordre du kilogramme, est nécessaire pour produire des niveaux in vivo de 3,3’-diindolylméthane pouvant être atteints par la supplémentation. Lors d’essais cliniques, ces doses de supplément n’ont provoqué que peu d’effets indésirables, voire aucun. Le sulforaphane issu de la glucoraphanine peut agir en synergie avec le 3,3’-diindolylméthane dérivé de la glucobrassicine, ce qui pourrait ouvrir la voie à des approches combinatoires (à base de suppléments et d’aliments) en clinique.

“Chemopreventive properties of 3,3′-diindolylmethane in breast cancer: evidence from experimental and human studies / Propriétés chimiopréventives du 3,3′-diindolylméthane dans le cancer du sein : preuves issues d’études expérimentales et humaines”. [93] Selon les conclusions:

La recherche sur l’activité préventive du 3,3′-diindolylméthane contre le cancer a permis d’obtenir des données mécanistiques fondamentales, des données animales et des données d’essais humains. En outre, cet ensemble de preuves est largement étayé par des études d’observation. Le 3,3′-diindolylméthane bioactif a démontré une activité chimiopréventive à tous les stades de la carcinogenèse du cancer du sein. Cette revue décrit les preuves actuelles relatives au métabolisme et aux mécanismes du 3,3′-diindolylméthane impliqués dans la prévention du cancer du sein.

L’étude, “Sulforaphane from Cruciferous Vegetables: Recent Advances to Improve Glioblastoma Treatment”, a étudié l’impact du sulforaphane sur la tumeur du cerveau la plus fréquente, le glioblastome. [3] Selon les conclusions. 

Le sulforaphane, un isothiocyanate dérivé des légumes crucifères, en particulier le brocoli et les pousses de brocoli, a été largement étudié en raison de ses propriétés prometteuses de promotion de la santé dans la maladie et de sa faible toxicité dans les tissus normaux. Bien qu’ils ne soient pas encore totalement compris, de nombreux mécanismes d’activité anti-cancéreuse, à chaque étape du développement du cancer, ont été attribués à cet isothiocyanate. Compte tenu des données prometteuses disponibles concernant le sulforaphane, cette revue vise à fournir une vue d’ensemble des activités potentielles du sulforaphane liées aux mécanismes cellulaires impliqués dans la progression du glioblastome.

L’étude “Concentrations of thiocyanate and goitrin in human plasma, their precursor concentrations in brassica vegetables, and associated potential risk for hypothyroidism”, [4] les chercheurs ont analysé les concentrations de thiocyanate, et de goitrine, dans le plasma humain après ingestion de Caulets, choux de Bruxelles et certains choux frisés/Kales Russo/Sibériens de l’espèce Brassica napus, navets, brocolis, brocolis raab et choux frisés/Kales de l’espèce Brassica oleracea. Selon leurs conclusions:  

Le sulforaphane a été décrit comme “l’inducteur le plus puissant d’enzymes de phase II identifié à ce jour” et a montré des avantages dans le soulagement de multiples conditions chroniques, y compris l’inflammation respiratoire allergique due à des stimuli oxydants dans les voies aériennes supérieures causées par l’asthme ou les polluants de l’air. Il a également été associé à une diminution du risque de diverses maladies cardiovasculaires, du cancer du poumon, du cancer de la prostate, du cancer de la vessie, et du cancer du côlon. Outre le sulforaphane, il a été démontré que d’autres produits de la dégradation du glucosinolate induite par la myrosinase ont des effets anticancérigènes significatifs. Ces composés comprennent les isothiocyanates aliphatiques de faible poids moléculaire, l’isothiocyanate de phényle et deux produits de la dégradation du glucosinolate indole, l’indole-3-carbinol et le diindolylméthane.

Floraison de Caulets.
Photographie de Xochi dans son jardin de désert

Brassicacées et Bio-remédiation des substances les plus toxiques contaminant la Biosphère

En sus des Brassicas, de nombreuses autres espèces végétales possèdent des capacités de bio-remédiation: Armeria maritima, Ambrosia artemisiifolia, Festuca ovina, Helianthus annuus, Tagetes minuta, Thalspi rotundifolium, Triticum aestivum, Zea mays, Nicotiana tabacum, Solanum tuberosum, Solanum lycopersicum, Cannabis sativa, Medicago sativa, Viteveria zizanioides, Populus sp. –  parmi des centaines.

Pour des processus de phyto-remédiation, ce sont, surtout, les espèces de Brassicacées suivantes qui ont été utilisées – Brassica juncea, Brassica carinata, Brassica napus, Brassica nigra, Brassica rapa et Brassica oleracea. [27]  [28]  [29] – eu égard à leurs capacités de bio-remédiation mais, en fait, c’est toute la Famille des Brassicacées qui s’illustre par cette fonction d’épuration des toxiques. 

Pour rappel, la Famille des Brassicacées comprend, environ, 3700 espèces (en fonction des botanistes) et environ 378 genres. 

Les espèces de la famille des Brassicaceae présentent différentes stratégies de tolérance aux concentrations élevées de métaux lourds: elles peuvent être excluantes, accumulatrices ou hyper-accumulatrices. [14]

La stratégie prédominante des plantes, vivant dans des environnements extrêmement contaminés par des métaux lourds, est l’exclusion comme mécanisme afin d’éviter les dommages potentiels induits par l’adoption des métaux – et, plus particulièrement, dans les organes en charge de la photosynthèse. [20]

Plus d’une centaine d’espèces de Brassicacées sont considérées comme des hyper-accumulateurs de métaux lourds – en particulier, de Cadmium, Plomb, Zinc, Sélénium, et Nickel – dans les tissus de leurs parties supérieures. 

Ce sont les genres Noccaea et Odontarrhena (avec 62 espèces) qui sont les plus hyper-accumulateurs – en particulier de Nickel. 

Il existe, également, des espèces de Brassicacées qui ne sont pas des accumulateurs mais qui tolèrent de très hauts niveaux de contamination métallique dans leurs parties supérieures: il s’agit, plus particulièrement, des espèces dans le genre Brassica.

Il existe 39 espèces reconnues dans le genre Brassica, en EurAsie, dont 22 en Europe.

Voici quelques études portant sur les capacités de Bio-remédiation chez les Brassicacées:

“Phytoremediation: A Green Technology to Remove Environmental Pollutants / La phytoremédiation: Une technologie verte pour éliminer les polluants environnementaux”. [23]  

Selon cette étude, les scientifiques privilégient Brassica juncea et Brassica olearacea, pour la phytoremédiation car ces plantes semblent éliminer de grandes quantités de Cr, Pb, Cu, et Ni du sol.

“Phytoremediation of toxic heavy metals by Brassica plants: A biochemical and physiological approach /Phytoremédiation des métaux lourds toxiques par les plantes du genre Brassica : Une approche biochimique et physiologique”. [25]

Selon le résumé. La contamination des sols et des masses d’eau par des métaux lourds toxiques tels que le cadmium (Cd), le chrome (Cr), le mercure (Hg), l’arsenic (As), le plomb (Pb) et le zinc (Zn) est un problème environnemental majeur. La phytoremédiation par le genre botanique Brassica apparaît comme une technique importante, dans laquelle les plantes sont utilisées pour décontaminer ces zones. Notre objectif était d’élucider l’utilisation physiologique et biochimique potentielle de différentes espèces appartenant au genre Brassica pour la biorestauration et la tolérance des effets nocifs de ces contaminants environnementaux sur leur métabolisme. Ces espèces présentent des processus de phyto-remédiation efficaces, tels que la phyto-volatilisation, la phyto-stabilisation et la phyto-extraction. Ces espèces possèdent également des processus physiologiques qui facilitent l’absorption, la translocation et l’accumulation des métaux lourds toxiques dans des organites cellulaires à faible activité, en plus d’un mécanisme de défense enzymatique et non enzymatique efficace qui atténue les dommages oxydatifs induits par la surproduction d’espèces réactives de l’oxygène.

Ces espèces présentent des processus de phyto-remédiation efficaces, tels que la phyto-volatilisation, la phyto-stabilisation et la phyto-extraction.

“Rapid and Sustainable Detoxication of Airborne Pollutants by Broccoli Sprout Beverage: Results of a Randomized Clinical Trial in China / Détoxication rapide et durable des polluants atmosphériques par la boisson à base de jeunes pousses de brocoli : Résultats d’un essai clinique randomisé en Chine.” [118] 

Selon le résumé. Une boisson dérivée des pousses de brocoli fournissant des doses quotidiennes de 600 μmol de glucoraphanine et de 40 μmol de sulforaphane a été évaluée pour l’ampleur et la durée de son action pharmacodynamique dans le cadre d’un essai clinique randomisé de 12 semaines. Deux cent quatre-vingt-onze participants à l’étude ont été recrutés dans le canton rural de He-He, Qidong, dans la région du delta du fleuve Yangtze en Chine, une zone caractérisée par des expositions à des niveaux substantiels de polluants atmosphériques. L’exposition à la pollution atmosphérique a été associée au cancer du poumon et aux maladies cardio-pulmonaires. 

L’excrétion urinaire des acides mercapturiques des polluants, le benzène, l’acroléine et le crotonaldéhyde, a été mesurée avant et pendant l’intervention par chromatographie liquide avec spectrométrie de masse en tandem. Des augmentations rapides et soutenues, statistiquement significatives (p ≤ 0,01) des niveaux d’excrétion des conjugués de benzène (61 %) et d’acroléine (23 %) dérivés du glutathion, mais pas de crotonaldéhyde, ont été observées chez les personnes recevant une boisson à base de jeunes pousses de brocoli par rapport au placebo. 

L’excrétion de l’acide mercapturique dérivé du benzène était plus élevée chez les participants GSTT1 positifs que chez les participants de génotype nul, indépendamment de l’affectation au bras de l’étude. Les mesures des métabolites du sulforaphane dans l’urine ont indiqué que la biodisponibilité ne diminuait pas au cours de la période d’administration quotidienne de 12 semaines. Ainsi, l’intervention avec des pousses de brocoli améliore la détoxication de certains polluants atmosphériques et peut constituer un moyen frugal d’atténuer les risques sanitaires à long terme qui leur sont associés.

“Remediation of organic pollutants by Brassica species. / Remédiation des polluants organiques par les espèces de Brassica”. [24]

Selon le résumé. Les principales sources de polluants organiques sont les intrants agricoles, les effluents industriels, la combustion de combustibles fossiles et les déchets d’égouts. Plusieurs classes de polluants organiques nocifs comprennent les polluants organiques persistants (POP), les phénols, les hexachlorocyclohexanes (HCH), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les polychlorobiphényles (PCB), les polybromodiphényléthers (PBDE) et les dichlorodiphényltrichloroéthanes (DDT). Le puits ultime de tous ces contaminants est constitué par les masses d’eau et les sols sur lesquels les plantes en croissance absorbent une part importante de ces contaminants, mais leur devenir intratissulaire varie d’une espèce à l’autre. 

La phytoremédiation des sols contaminés par ces polluants organiques est une technique économique, écologique et efficace. Les espèces de Brassica, connues pour leur croissance vigoureuse et leur nature hyperaccumulatrice, font l’objet d’études approfondies concernant leur rôle dans l’accumulation et la dégradation des polluants présents dans le sol et les masses d’eau. Les espèces de Brassica peuvent maintenir une croissance bonne et saine qui permet la dilution tissulaire des contaminants absorbés et la dégradation de ces espèces invasives intracellulaires via la modulation de la physiologie cellulaire et de la machinerie enzymatique. Les racines vigoureuses de Brassica fournissent des sites actifs pour l’adsorption statique des contaminants du sol et des masses d’eau et libèrent des exsudats qui facilitent la croissance des rhizobactéries dégradant les contaminants. 

Le partenariat bactérien du Brassica a un impact progressif sur la dégradation des polluants organiques, tout comme l’application d’amendements organiques et inorganiques immobilisants. Une fois absorbés, ces contaminants sont convertis en composés contenant du soufre à l’intérieur du corps de Brassica, ce qui fait des tissus secs des espèces de Brassica un excellent combustible, ce qui conduit à leur utilisation pour la production d’énergie dans le cadre du processus de biofumigation. Ce chapitre s’efforce de donner une vue d’ensemble du devenir des polluants organiques dans l’environnement et du rôle des espèces de Brassica dans l’assainissement de l’environnement par le biais de la phytoremédiation.

Les racines vigoureuses de Brassica fournissent des sites actifs pour l’adsorption statique des contaminants du sol et des masses d’eau et libèrent des exsudats qui facilitent la croissance des rhizobactéries dégradant les contaminants. 

Brassica Species in Phytoextractions: Real Potentials and Challenges / Les espèces de Brassica dans les phytoextractions : Potentiels et défis réels”.

“Phytoremediation of soil contaminated with heavy metals using Brassica napus / Phytoremédiation de sols contaminés par des métaux lourds à l’aide de Brassica napus”. [12]

Brassica napus has a key role in the recovery of the health of soils contaminated with metals and diesel by rhizoremediation / Brassica napus joue un rôle clé dans le rétablissement de la santé des sols contaminés par les métaux et le diesel par rhizoremédiation”. [31]

“Phytoremediation of Arsenic and Lead Using Brassica rapa / Phytoremédiation de l’arsenic et du plomb à l’aide de Brassica rapa”. [35]

“Screening of various Brassica species for phytoremediation of heavy metals-contaminated soil of Lakki Marwat, Pakistan /  Criblage de diverses espèces de Brassica pour la phytoremédiation des sols contaminés par des métaux lourds à Lakki Marwat, Pakistan”. [33]

Caulets originaires du sud-est des USA. 
Brassica oleracea convar. acephala var. viridis. 
Photographie de Xochi dans son jardin de désert

Kales et Bio-remédiation des substances les plus toxiques contaminant la Biosphère

Eu égard aux capacités de bio-remédiation, il existe un certain nombre d’études qui font, sous-spécifiquement, référence aux Kales:

“Using kale (Brassica sp acephala) as a phytoremediation plant species for lead (Pb) and cadmium (Cd) removal in saline soils / Utilisation du chou frisé (Brassica sp acephala) comme espèce végétale de phytoremédiation pour l’élimination du plomb (Pb) et du cadmium (Cd) dans les sols salins”. [22] 

“Cadmium mobility, uptake, and accumulation in spinach, kale, and amaranths vegetables as influenced by silicon fertilization / Mobilité, absorption et accumulation du cadmium dans les épinards, le chou frisé et les amaranthes, sous l’influence de la fertilisation au silicium”. [26]

“Removal of multi-contaminants from water by association of poplar and Brassica plants in a short-term growth chamber experiment / Élimination de multi-contaminants de l’eau par l’association de peupliers et de Brassica dans une expérience de chambre de croissance à court terme”. [34] 

Selon cette étude. L’association de deux espèces de Brassica, un Kale (Brassica oleracea sp. acephala)  et un chou pommé (Brassica oleracea var. capitata) avec l’espèce Populus alba (le peuplier) a donné des résultats satisfaisants dans l’élimination du Cadmium, du Zinc et de la caféine de l’eau. Après 15 jours d’exposition, l’efficacité du groupe de plantes analysé dans l’élimination du Cadmium, du Zinc et de la caféine était de 79-99%.

Brassica pour éliminer l’Uranium et se protéger de la Radioactivité

Il existe un certain nombre d’études qui font, plus particulièrement, référence aux capacités des espèces de Brassica d’éliminer l’uranium radioactif – ou de se protéger des effets de la radioactivité.

“Phytoremediation of cadmium (Cd) and uranium (U) contaminated soils by Brassica juncea enhanced with exogenous application of plant growth regulators / Phytoremédiation des sols contaminés par le cadmium (Cd) et l’uranium (U) par Brassica juncea améliorée par l’application exogène de régulateurs de croissance végétale.” [30]

“Potential for rhizofiltration of uranium using hairy root cultures of Brassica juncea and Chenopodium amaranticolor / Potentiel de rhizofiltration de l’uranium à l’aide de cultures de racines ciliées de Brassica juncea et Chenopodium amaranticolor”. [51]

“Enhanced phytoremediation of uranium-contaminated soils by Indian mustard (Brassica juncea L.) using slow release citric acid / Amélioration de la phytoremédiation des sols contaminés par l’uranium par la moutarde indienne (Brassica juncea L.) à l’aide d’acide citrique à libération lente”. [36]

“Uranium Rhizofiltration by Lactuca sativaBrassica rapa subsp. chinensisRaphanus sativusOenanthe javanica under Different Hydroponic Conditions / Rhizofiltration de l’uranium par Lactuca sativa, Brassica rapa subsp. chinensis, Raphanus sativus, Oenanthe javanica dans différentes conditions hydroponiques”. [32]

“Rhizofiltration Process with Helianthus annuus, Phaseolus vulgaris and Brassica juncea to Remediate Uranium Contaminated Groundwater / Processus de rhizofiltration avec Helianthus annuus, Phaseolus vulgaris et Brassica juncea pour remédier aux eaux souterraines contaminées par l’uranium”. [60]

“Plant cell (Brassica napus) response to europium (III) and uranium (VI) exposure / Réponse des cellules végétales (Brassica napus) à l’exposition à l’europium (III) et à l’uranium (VI)”. [40]

“Bioremediation of uranium from waste effluents using novel biosorbents: a review / Bio-remédiation de l’uranium dans les effluents de déchets à l’aide de nouveaux biosorbants : une revue.” [63] 

En sus de Brassica juncea, il s’agit, de: Chlorella salinaLaminaria japonicaCandida utilis, Spirulina platensis (modifiée chimiquement), Deinococcus radiodurans (modifié génétiquement).

“Insights into mechanism on organic acids assisted translocation of uranium in Brassica juncea var. foliosa by EXAFS / Aperçu du mécanisme de translocation de l’uranium assistée par les acides organiques dans Brassica juncea sp. foliosa par EXAFS”. [37]

“Potential of Brassica juncea and Helianthus annuus in phytoremediation for uranium / Potentiel de Brassica juncea et Helianthus annuus dans la phytoremédiation de l’uranium”. [52]

“Protective effect of the cruciferous vegetable mustard leaf (Brassica rapa subsp. chinensis) against in vivo chromosomal damage and oxidative stress induced by gamma-radiation and genotoxic chemicals / Effet protecteur de la navette (Brassica rapa subsp. chinensis) contre les dommages chromosomiques in vivo et le stress oxydatif induits par les rayons gamma et les produits chimiques génotoxiques”. [43]

Qualités Nutritionnelles des Choux frisés, Kales et autres Caulets

Parmi les légumes du genre Brassica et les autres légumes, les Choux frisés/Kales présentent les teneurs les plus élevées en caroténoïdes (zéaxanthine, carotène et lutéine) associés à la chlorophylle, en tocophérols, en acide ascorbique et en anti-oxydants totaux. 

Les Choux frisés/Kales contiennent des niveaux élevés de lutéine et de β-carotène, qui possèdent d’importantes propriétés pour la santé humaine. La lutéine et le bêta-carotène sont des nutriments essentiels dans la prévention des stress oxydants qui se manifestent par des pathologies telles que les cataractes, l’artériosclérose, les maladies pulmonaires obstructives chroniques et, bien sûr, les cancers en tous genres.

Les Choux frisés/Kales constituent la meilleure source de triglycérides, de folates, d’acide nicotinique et de vitamines A, B, C, E, K, par rapport à d’autres légumes de la Familles des Brassicacées. Les Choux frisés/Kales sont, également, considérés comme riches en macro-nutriments, et micro-nutriments, tels que le sodium, le potassium, le magnésium, le manganèse, le calcium et le fer. 

A poids égal, il y a deux fois plus de vitamine C dans le chou frisé/Kale que dans l’orange. Il y autant de calcium dans 85 grammes de chou frisé/Kale que dans un verre de lait. 

Les vitamines, hydrosolubles, du complexe B sont composées de la vitamine B1 (thiamine), de la vitamine B2 (riboflavine), de la vitamine B3 (niacine), de la vitamine B5 (pantothénate), de la vitamine B6 (pyridoxal), de la vitamine B7 (biotine) et de la vitamine B9 (folate). Les Choux frisés/Kales contiennent toutes ces vitamines B. Par contre, la vitamine B12 (cyanocobalamine) en est absente. 

Sur le plan des bénéfices anti-inflammatoires des choux frisés, de nombreuses recherches restent à réaliser de par leur teneur, et ratio, en oméga-3 et surtout de par leur teneur très exceptionnelle en vitamine K.

Les variétés de choux frisés à feuilles violettes se caractérisent, de plus, par leur teneur en anthocyanes.  

En ce qui concerne les flavonoïdes, ce sont surtout le kaempférol et la quercétine qui sont les plus abondants chez les Choux frisés/Kales: nonobstant, diverses études y ont identifié plus de 45 flavonoïdes différents. 

Par exemple, une étude, de 2009, a mis en exergue la présence prépondérante de kaempférol et de quercétine dans une variété de Kale curly – Brassica oleracea convar. acephala var. sabellica. [57] Une étude, de 2010, a mis en exergue la présence prépondérante de kaempférol, d’isorhamnétine et de quercétine dans une autre variété de Kale curly – Brassica oleracea convar. acephala var. sabellica. 

Une étude, de 2007, a étudié les changements dans les concentrations de pigments caroténoïdes et chlorophylliens du chou frisé au cours de l’ontogenèse des feuilles [67]. Lors de cette étude, le chou frisé a été cultivé dans un environnement contrôlé et les pigments ont été mesurés dans les jeunes feuilles (<1 semaine), les feuilles immatures (1-2 semaines), les feuilles matures (2-3 semaines), les feuilles pleinement développées (3-4 semaines) et les feuilles sénescentes (>4 semaines) à l’aide de la chromatographie liquide à haute performance. 

Selon ses conclusions. Les concentrations les plus élevées de lutéine mesuraient 15,1 mg/100 g de masse fraîche et se trouvaient dans les feuilles âgées de 1 à 2 semaines. Les autres pigments ont atteint des niveaux maximums à 2-3 semaines (β-carotène à 11,6 mg/100 g ; chlorophylle a à 251,4 mg/100 g ; et chlorophylle b à 56,9 mg/100 g de masse fraîche). Les feuilles de chou frisé matures et pleinement déployées ont accumulé des concentrations de caroténoïdes plus élevées que les feuilles immatures, les feuilles sénescentes présentant les concentrations de caroténoïdes les plus faibles.

Ainsi donc, en ce qui concerne la lutéine et les autres caroténoïdes, il est préférable de mélanger, pour la consommation, des feuilles de Choux frisés/Kales âgées de 1 à 3 semaines.

Une étude, de 1999, a analysé les teneurs en carotène, en tocophérol et en ascorbate des sous-espèces de Brassica oleracea [49] Les parties comestibles de 50 brocolis et de 13 choux, choux frisés, choux-fleurs et choux de Bruxelles ont été analysées pour déterminer la variation des teneurs en α-carotène, β-carotène, α-tocophérol, γ-tocophérol et ascorbate au sein et entre les sous-espèces de Brassica oleracea.

Selon ses conclusions. Chez les Kales , la teneur en α-carotène, β-carotène était, quasiment, quatre fois supérieure à celle des choux pommés, des brocolis, des choux fleurs et des choux de Bruxelles. De plus, les Kales possédaient les teneurs les plus élevées en α-tocophérol et β-tocophérol. Il s’agissait des variétés de Kales “Vates” et “Winterborne”.

Une étude, de 2013, a analysé la teneur en composés bioactifs – composés phénoliques, glucosinolates, caroténoïdes et chlorophylles – de 40 variétés de Kales originaires d’Italie, du Portugal et de Turquie. 25 de ces variétés étaient locales et cultivées localement tandis que 15 variétés étaient commerciales et cultivées dans le centre de recherches. [77] Selon leurs conclusions:

Chlorophylles. Parmi les différentes accessions, la teneur en chlorophylle la plus élevée a été observée dans les populations Italiennes à feuilles sombres, de Toscane – et encore, ce fut dans les variétés locales et non commerciales. Les teneurs étaient comprises entre  1740 et 16 924 mg kg (-1).

Composés phénoliques. Les Kales Portugais affichaient la teneur la plus élevée suivis par les Kales Turcs et les Kales Italiens. Les teneurs étaient comprises entre 8310 et 38110 mg kg (-1). Le plus basse teneur, en composés phénoliques, chez les Kales Portugais, correspondait, environ, à la plus haute teneur des Kales Turcs. Les flavonols étaient plus abondants que les acides hydroxycinnamiques, représentant plus de 80% des composés phénoliques dans tous les échantillons. Les kales Portugais présentaient la fraction de flavonol la plus élevée, s’élevant à environ 95% des composés phénoliques totaux.

Glucosinolates. Les glucosinolates quantifiés étaient : la glucoibérine , la sinigrine et la gluconapine parmi les glucosinolates aliphatiques; et la glucobrassicine, la méthoxyglucobrassicine et la néoglucobrassicine parmi les glucosinolates indoliques. Les teneurs étaient comprises entre 755 et 8580 mg kg (-1).  La quantité totale de glucosinolates la plus élevée fut déterminée dans les Kales Portugais suivis par les échantillons Turcs et Italiens. Dans les Kales locaux, la teneur en  Glucosinolates était au moins deux fois supérieure à celle des Kales commerciaux/expérimentaux de la même origine.

Caroténoïdes. La plus grande quantité de caroténoïdes a été déterminée dans les Kales Italiens. Par contre, ce sont les Kales Portugais qui contenaient le plus de lutéine. Les teneurs étaient comprises entre 135 et 2354 mg kg (-1). Les conditions de culture ont eu une incidence significative sur les teneurs en caroténoïdes, qui étaient en moyenne cinq fois plus élevées dans les échantillons expérimentaux que dans les échantillons locaux – en raison de la très forte fertilisation réalisée pour les Kales expérimentaux. Par contre, les échantillons locaux avaient deux fois plus de lutéine.

En ce qui concerne les acides aminés, il est à noter que deux acides aminés ont été validés, in vivo, pour leurs capacités anti-oxydantes: ce sont l’acide glutamique et l’acide aspartique – très présents dans les choux frisés-Kales. [155]

En effet, en fonction des auteurs, des analyses, et des cultivars, les acides aminés prédominants dans les Choux frisés/Kales peuvent être diversifiés mais ce sont, généralement, l’acide glutamique, la proline et l’acide aspartique…

… du moins, dans les Kales de l’espèce Brassica oleracea. 

Ainsi, une étude de 2012, portant sur des Kales,  y a identifié ces trois acides aminés prédominants: l’acide glutamique, l’acide aspartique et la proline. [151] 

Il en est de même pour une étude, de 2006, qui avait comme objectif d’évaluer la teneur en acides aminés, et la qualité des protéines, dans des feuilles de chou frisés/Kales fraîches et cuites et dans deux types de produits congelés préparés pour la consommation après un stockage de 12 mois à -20 °C. [158] Selon ses conclusions: 

Dans tous les échantillons, l’acide glutamique, la proline et l’acide aspartique étaient dominants, tandis que la lysine et la leucine étaient les acides aminés limitants. Les feuilles cuites contiennent 78% de la teneur totale en acides aminés des feuilles fraîches, tandis que les produits congelés traditionnels et modifiés en contiennent respectivement 76% et 78%

Ainsi, une étude de 2006, a identifié, chez des Kales – choux moelliers – les acides aminés libres présents en frais et à la suite de fermentation. Cette étude s’est penchée, effectivement, sur les changements qui se produisent dans le profil des acides aminés libres lorsque des bouillies d’eaux d’ébullition de Kale sont mises à fermenter dans des conditions (a) d’aération, (b) d’anaérobiose et (c) de stérilisation partielle à l’anhydride sulfureux. [153] Selon ses conclusions:

Il a été constaté qu’avec les mélanges aérés, la perte d’acides aminés libres est pratiquement complète en 2 semaines, alors qu’elle n’est que légère avec les mélanges anaérobies. Les mélanges contenant de l’anhydride sulfureux n’entraînent aucune perte d’acides aminés. La formation d’acide α-amino-butyrique, peut-être à partir de la thréonine, a été observée.

Il semble important de préciser qu’au sein des mêmes types de choux, ou sous-espèces – Kales, choux pommés, choux-fleurs, etc – il peut exister une immense diversité, génotypique et phénotypique, qui se traduit, en particulier, par des compositions différentes en acides aminés majeurs. 

Ainsi, une étude, de 2021, a identifié les acides aminés prédominants chez 69 variétés de choux pommés – mais, attention, il s’agit de moyennes. [145]Les 3 acides aminés prédominants, en moyenne, étaient: l’acide glutamique avec une moyenne de 12,3 mg/g, un minimum de 4,3 mg/g et un maximum de 23,9 mg/g; l’alanine avec une moyenne de 9,4 mg/g, un minimum de 2,8 mg/g et un maximum de 42 mg/g; l’histidine avec une moyenne de 7,6 mg/g, un minimum de 3 mg/g et un maximum de 20 mg/g.

Ainsi, selon une méta-revue de diverses études, voici une estimation des ratios d’acides aminés libres présents dans les Kales.  [152]  

La teneur en acide glutamique des Choux frisés/Kales est comprise entre 33 et 450 mg/100 grammes. 

La teneur en proline des Choux frisés/Kales est comprise entre 17 et 434 mg/100 grammes.

La teneur en cystéine des Choux frisés/Kales est comprise entre 34 et 58 mg/100 grammes – selon diverses études. 

La teneur en glycine des Choux frisés/Kales est comprise entre 11 et 190 mg/100 grammes. 

La teneur en hystidine des Choux frisés/Kales est comprise entre 4 et 106 mg/100 grammes.

La teneur en arginine des Choux frisés/Kales est comprise entre 14 et 29 mg/100 grammes.

La teneur en thréonine des Choux frisés/Kales est comprise entre 10 et 164 mg/100 grammes.

La teneur en alanine des Choux frisés/Kales est comprise entre 12 et 215 mg/100 grammes.

La teneur entyrosine des Choux frisés/Kales est comprise entre 8 et 122 mg/100 grammes.

La teneur en sérine des Choux frisés/Kales est comprise entre 11 et 163 mg/100 grammes.

La teneur en valine des Choux frisés/Kales est comprise entre 12 et 207 mg/100 grammes. 

La teneur en méthionine des Choux frisés/Kales est comprise entre 60 et 72 mg/100 grammes.

La teneur en isoleucine des Choux frisés/Kales est comprise entre 9 et 156 mg/100 grammes.

La teneur en phénylalanine des Choux frisés/Kales est comprise entre 11 et 189 mg/100 grammes.

La teneur en lysine des Choux frisés/Kales est comprise entre 12 et 221 mg/100 grammes.

La teneur en tryptophane des Choux frisés/Kales serait à 89 mg/100 grammes – selon une seule étude.

En ce qui concerne la composition en acides aminés des Kales de l’espèce Brassica napus, il n’existe que peu de littérature à ce sujet. Ainsi, une étude, de 2000, a identifié les acides aminés dans les feuilles, et dans le phloème, de deux génotypes de Brassica napus – deux colzas d’hiver. [159]  Selon ses conclusions:

Les acides aminés prédominants dans le phloème, et dans les feuilles, sont l’acide glutamique et la glutamine, suivis de la sérine, de l’aspartate et de la thréonine.

Selon une étude, d’août 2013, les graines de colza (Brassica napus) contiennent une abondance d’acides aminés soufrés – à savoir méthionine, cystéine, homocystéine, et  taurine.

Impact des divers processus de cuisson sur les qualités nutritionnelles et médicinales des Choux frisés, Kales et autres Caulets

Des recherches réalisées, en 2011 – par Nishi K, Kondo A, Okamoto T, et al – ont démontré qu’une cuisson d’une demi-heure ne nuisait en rien à la capacité que les choux frisés ont d’activer la production d’immunoglobuline dans le corps. [107]

Cependant, des recherches réalisées, en 2012 – par Sikora et Bodziarczyk – ont mis en exergue les résultats suivants. La cuisson détruirait 89% de la vitamine C, 5% du bêta-carotène, 56% des flavonoïdes et 62% de l’activité antioxydante. Par contre, la cuisson détruirait, également, une grande partie des nitrites et des nitrates présents – 67% et 78% respectivement.  [106]

La cuisson détruit une partie des acides aminés des feuilles de Kales (environ 20%).

Il est ainsi conseillé de consommer crues les jeunes feuilles de choux frisés (bios, naturellement) et de blanchir légèrement les feuilles plus âgées afin de bénéficier le plus amplement possible de leurs qualités anti-oxydantes. L’idéal serait de se faire un jus quotidien de feuilles, fraîches, de choux frisés/Kales bios ! 

Selon l’étude, de 2008, “Kinetics of changes in glucosinolate concentrations during long-term cooking of white cabbage (Brassica oleracea L. ssp. capitata f. alba)”. [7] Le chou pommé (Variété “Bartolo”) a été bouilli, ce qui a entraîné une diminution spectaculaire de 56% des niveaux totaux de glucosinolates dans la matrice végétale au cours des 2 premières minutes. Après 8 à 12 minutes d’ébullition, la diminution, des niveaux totaux de glucosinolates, a atteint plus de 70%. Au fur et à mesure de l’ébullition, la concentration de tous les glucosinolates a continué à diminuer à un rythme plus faible pendant le reste de la période de cuisson. 

La progoitrine présentait un taux de diminution exceptionnellement élevé par rapport à tous les autres glucosinolates. 

L’étude, de 2012, “Composition and antioxidant activity of kale (Brassica oleracea var. acephala) raw and cooked / Composition et activité antioxydante du chou frisé (Brassica oleracea var. acephala) cru et cuit”, a mis en exergue les pertes considérables de capacités anti-oxydantes d’une variété de Kale, “Winterbor”, suite à un processus de cuisson – par ébullition pendant 12 à 15 mn. [83] Selon ses conclusions:

Les pertes de vitamine C étaient d’environ 89%, les polyphénols de 56%, en calculant sur la masse sèche du produit. La stabilité la plus élevée a été observée dans le cas du bêta-carotène, pour lequel les pertes ont été d’environ 5 %. L’activité antioxydante des légumes cuits a diminué pour atteindre 38%. Des pertes ont également été observées dans les macro-composants, de 13 % pour le zinc à 47 % pour le sodium. Les teneurs en nitrites et nitrates nocifs, calculées sur la masse sèche, ont été significativement réduites à la suite de la cuisson, de 67% et 78%, respectivement.

L’étude, de 2018, “Home food preparation techniques impacted the availability of natural antioxidants and bioactivities in kale and broccoli” a investigué les techniques de préparation des aliments à la maison qui ont eu un impact sur la disponibilité des antioxydants naturels et des bioactivités dans le chou frisé et le brocoli”. [78] 

Selon ses conclusions. Cette étude a évalué les effets du broyage et du hachage avec/sans micro-ondes sur les composants bénéfiques pour la santé et les capacités antioxydantes, anti-inflammatoires et anti-prolifération d’échantillons commerciaux de chou frisé et de brocoli. Les résultats indiquent que c’est le hachage qui libère le moins de composants nutraceutiques et de capacités anti-oxydantes. Le passage au micro-ondes n’a eu aucun effet sur la libération d’indole-3-carbinol par le Kale, mais a entraîné une libération élevée (plus de 2 fois) d’indole-3-carbinol par le brocoli. En outre, le choix d’un mixeur a affecté la disponibilité de la capacité anti-proliférative des légumes, mais n’a eu aucun effet sur la disponibilité de leur activité anti-inflammatoire.

L’étude, de 2016, “The kinetic of key phytochemical compounds of non-heading and heading leafy Brassica oleracea landraces as affected by traditional cooking methods”,  a analysé l’impact de divers modes traditionnels de cuisson sur les Kales et autres choux. [61] 

Selon ses conclusions. L’ébullition a conduit à des pertes substantielles dues à la lixiviation. Les glucosinolates ont suivi une cinétique de dégradation de second ordre (20% de leurs valeurs initiales après 10 minutes d’ébullition dans la variété “Noir de Toscane”). Le contenu phénolique des feuilles + eau de cuisson est resté inchangé, tandis que leur capacité anti-oxydante a été réduite. La teneur en caroténoïdes a augmenté au cours des premières minutes d’ébullition. La cuisson à la vapeur a montré la plus grande rétention de substances phytochimiques, avec une cinétique de dégradation souvent d’ordre zéro, ayant cependant un effet important sur la couleur. La friture a entraîné des pertes importantes pour tous les composés mesurés ; en outre, la teneur en β-carotène a été réduite de 10 à 23 %, indépendamment de la variété. Les valeurs de conversion pour les composés dérivés de l’indole allaient de non détectables à 23,5 %.

Une étude de 2022 “Effect of pre-treatment and drying methods on the content of minerals, B-group vitamins and tocopherols in kale (Brassica oleracea var. acephala) leaves”, a analysé l’impact du processing et du séchage sur la composition en vitamines B des Kales . [105] Selon ses conclusions.

Il est recommandé de blanchir le Kale avant de le sécher. Le blanchiment, appliqué avant le séchage, a réduit de manière significative les teneurs en minéraux (3-38%) et en vitamines (8-45%), à l’exception du calcium, du zinc et du manganèse. Ce prétraitement a, toutefois, eu un effet bénéfique, notamment sur la rétention des vitamines pendant le stockage des produits séchés. Après 12 mois de stockage, les pertes de vitamines B1, B2 et de tocophérols totaux, dans les matières premières séchées, préalablement blanchies, variaient de 3 à 10%, 1 à 4% et 1 à 16%, respectivement, selon le type d’échantillon. Dans les produits séchés obtenus à partir de matières premières non blanchies, les pertes étaient plus importantes et s’élevaient respectivement à 10-17%, 8-16% et 4-17%.

Selon l’étude, de 2014, “Comparison of the degradation and leaching kinetics of glucosinolates during processing of four Brassicaceae (broccoli, red cabbage, white cabbage, Brussels sprouts)”, il n’existait pas vraiment de différences notables quant  à la diminution des niveaux totaux de glucosinolates dans quatre types de Brassica oleracea durant leur cuisson: un chou pommé blanc, un chou pommé rouge, un brocoli et un chou de Bruxelles. [11]

L’étude, de 2021,“The effect of processing and cooking on glucoraphanin and sulforaphane in brassica vegetables” a analysé les pertes de glucoraphanine, et de  sulforaphane, en fonction des processus de conservation ou de cuisson. [21] Selon leurs conclusions: 

La congélation permet d’éviter les pertes de glucoraphanine, tandis que le passage, de courte durée, au micro-ondes, à la cuisson et à la vapeur, ainsi que la fermentation, favorisent la biotransformation de la glucoraphanine en sulforaphane. L’ébullition et le blanchiment entraînent les pertes les plus importantes de glucoraphanine et de sulforaphane, tandis que la congélation protège considérablement leurs pertes. 

Lors de la cuisson à la vapeur, le sulforaphane atteint son maximum entre 1 et 3 minutes et s’épuise à 5 minutes, mais la formation de nitrile ne semble pas exister à un niveau suffisant avec ce type de cuisson.

Les Choux frisés, Kales et autres Caulets sont-ils à éviter en cas d’Hypothyroïdie?

Une version étendue est, maintenant, disponible intitulée “Les Choux frisés, Kales, Caulets et autres Choux, du genre Brassica, constituent de puissants harmonisateurs du fonctionnement thyroïdien… car leur goitrogénicité n’est qu’un mythe pernicieux colporté par la Mafia Pharma

Une question extrêmement essentielle … car les Choux frisés, Kales et autres Caulets,  constituent l’un des premiers barrages, de bio-remédiation, à l’encontre de l’offensive nano-particulaire métallique et toxique – et, parfois, létale. 

Les Choux frisés, Kales et autres Caulets sont-ils à éviter en cas d’Hypothyroïdie? C’est une question extrêmement essentielle dont il faut débattre et qu’il faut, absolument, tenter de résoudre, méthodiquement – et en respirant de bonnes bouffées d’air frais…

Il ne faut pas paniquer! D’autant plus que l’humeur de ces derniers siècles – dont le tempo est orchestré par les Globalistes eugénistes du complexe militaro-industriel – est au parfum de Terrorismes qu’ils soient vaccinaux, climatiques, religieux, pandémiques, intellectuels, militaires, médicaux, médiatiques, etc.

… si tant est que d’aucuns, et autres naturo-millepattes auto-proclamés, soient enclins à cesser de répéter, inlassablement, les mêmes  ritournelles de sornettes avérées – lorsque, par malheur, ils sévissent impunément par le vecteur de sites Internet.  [171]

J’ai découvert des blogs d’influenceurs, auto-proclamés “carnivores”, qui considèrent que les Kales, les Brassicas, et certains autres légumes verts, sont des bombes de toxicité… eu égard à leur capacité de bio-remédiation, à savoir de pomper les poisons industriels  – dont ceux déversés dans le sol, abondamment, par les agriculteurs. 

L’agriculture biologique existe encore, à quelques %, et, en fait, elle exista depuis de nombreux millénaires jusqu’en 1842… lorsque Justus Liebig Möser commença à sévir – chimiquement parlant. 

La même question se pose, assurément, pour toutes les espèces potagères de Brassica ou de Brassicacées – quant à leur impact négatif, potentiel, sur le fonctionnement thyroïdien de l’organisme animal… et, bien évidemment, aussi, quant à leur impact positif, avéré, sur le fonctionnement thyroïdien de ce même organisme animal.

Par exemple. L’étude d’octobre 2022, “Broccoli Sprouts and Their Influence on Thyroid Function in Different In Vitro and In Vivo Models”, [18] a analysé l’influence des jeunes pousses de brocoli sur la fonction thyroïdienne. Selon ses conclusions:

Les résultats de notre étude indiquent que les jeunes pousses de brocoli diminuent la viabilité des cellules cancéreuses de la thyroïde et préviennent l’inflammation. Les résultats ont également confirmé le profil de sécurité satisfaisant des pousses, tant in vitro qu’in vivo.

En effet, le noeud de cette “problématique” est le suivant: la goitrine, dérivée de l’un des principaux glucosinolates des Brassica, la progoitrine, serait un perturbateur confirmé du système thyroïdien car elle bloque l’iodation de la tyrosine.

En 1971, Langer, et al, ont étudié les doses de goitrine altérant l’absorption d’iode par la thyroïde. Selon leurs conclusions: 70 μmol (10 mg) n’étaient associées à aucune inhibition tandis que 194 μmol (25 mg) inhibaient l’absorption d’iode.  [154] 

Il en serait de même des thiocyanates – principalement dérivés de l’un des principaux glucosinolates des Brassica, la glucobrassicine, et de son dérivé, l’indole-3-carbinol – qui pourraient réduire l’absorption de l’iode par la glande thyroïde et qui pourraient entraîner une diminution de la synthèse de l’hormone thyroïdienne. 

Nonobstant, dès son introduction, l’étude de Peter Felker, de 2016, [124] évoquée ci-après, invalide cette supposition en déclarant que: « Les concentrations de thiocyanate dans le plasma humain résultant de l’action de la myrosinase sur les glucosinolates indoliques n’ont pas été rapportées dans la littérature. En utilisant les concentrations plasmatiques de sulforaphane, après ingestion de glucoraphanine, comme substitut des concentrations plasmatiques de thiocyanate, après ingestion de glucosinolate indole, la contribution maximale de thiocyanate provenant de la dégradation des glucosinolates indoliques est estimée à 10 μM – 10 micromolaires – ce qui est significativement inférieur aux concentrations plasmatiques de thiocyanate de fond (40 à 69 μM). 

On peut ainsi supposer queles thiocyanates, générés par la consommation de glucosinolates indoliques, présentent des risques minimes pour la santé thyroïdienne.»

Je confirme que l’étude de Peter Felker est la seule étude cohérente disponible quant aux concentrations de goitrine, et de thiocynate, dans le plasma humain après l’ingestion de légumes du genre Brassica. PubMed ne propose rien d’autre.

Il est à noter, d’ores et déjà, que le phrasé de cette conclusion est empreint de précaution scientifique… eu égard à cette problématique de goitrogénicité. Pourquoi? Parce que les auteurs précisent que «malgré le développement de méthodes de chromatographie liquide à haute performance et de spectrométrie de masse pour mesurer la goitrine et d’autres produits de l’hydrolyse des glucosinolates dans le plasma, il n’existe pas de données sur les concentrations de goitrine dans le plasma humain après l’ingestion de légumes du genre Brassica, qui pourraient être utiles pour établir des lignes directrices en matière de sécurité nutritionnelle». [124]

Faut-il répéter? Il n’existe pas de données sur les concentrations de goitrine dans le plasma humain après l’ingestion de légumes du genre Brassica. 

Comment, selon une telle absence de données, sourcées et sérieuses, se peut-il donc qu’il soit, très souvent, clamé, sur tous les toits de la Toile, depuis quelques décennies, que les choux sont anti-thyroïdiens? 

Sur quoi ces affirmations sont-elles fondées? Se pourrait-il que la Mafia Pharma ait financé des “influenceurs” afin de détruire la réputation des Kales et autres Brassicacées – beaucoup trop nutritionnels et médicinaux à leur goût… très prononcé pour l’empoisonnement allopathique chimique?

Ainsi, en tout début de débats, il semble possible, déjà, de tirer des conclusions relativement non-alarmistes eu égard à la consommation de Kales – en cru, plus particulièrement, car la cuisson détruit, de toutes manières, une grande partie des glucosinolates.

En effet, une étude à mis en exergue l’inactivation de la myrosinase – qui permet d’hydroliser les glucosinolates en leurs dérivés – lors de l’ébullition de brocoli, par exemple, dans 1,5 litre d’eau – au bout d’une minute.

Une autre étude a fait bouillir du chou pommé, (Variété “Bartolo”), ce qui a entraîné une diminution spectaculaire de 56% des niveaux totaux de glucosinolates dans la matrice végétale au cours des 2 premières minutes. Après 8 à 12 minutes d’ébullition, la diminution, des niveaux totaux de glucosinolates, a atteint plus de 70%.La progoitrine présentait un taux de diminution exceptionnellement élevé par rapport à tous les autres glucosinolates.

Et ce n’est que le tout début… car, par la suite, rien n’est simple: tout d’abord, en raison de l’extrême diversité des variétés commerciales, ou des populations traditionnelles, au sein des diverses espèces de Brassica – et donc de leurs diverses sous-espèces – sans évoquer l’extrême variation, au sein des plantes d’une même variété, de la concentration en glucosinolates entre les graines, les feuilles et les racines… et ce, d’autant plus, s’il s’agit de populations ou de variétés anciennes.

En effet, l’étude de Peter Felker, [124] évoquée ci-après, en détail, met en exergue que certaines variétés de “Kales” ont 180 fois moins de progoitrine que celles qui en ont le plus et 150 fois moins de thiocyanates que celles qui en ont le plus.  

Comment, selon de telles données, se peut-il donc qu’il soit très souvent clamé, sur tous les toits de la Toile, que tous les Kales sont anti-thyroïdiens?

De plus, rien n’est simple, surtout, car, dans les Kales, le sulforaphane et l’indole-3-carbinol sont, tous les deux, réputés pour leurs capacités anti-carcinogéniques 

– de même que l’isothiocyanate de phénéthyle dont le précurseur est la gluconasturtiine.

En effet, le sulforaphane serait un protecteur, tout autant confirmé, de la thyroïde, à l’encontre du cancer, selon les études suivantes – par exemple:

“Sulforaphane inhibits thyroid cancer cell growth and invasiveness through the reactive oxygen species-dependent pathway”. [120]

“Sulforaphane Enhances The Efficacy of Photodynamic Therapy In Anaplastic Thyroid Cancer Through Ras/RAF/MEK/ERK Pathway Suppression”. [110]

Or, le sulforaphane et la goitrine sont, tous deux, dérivés de la glucoraphanine – le glucosinolate qui en est le précurseur. 

En effet, la goitrine est issue de la progoitrine qui est catalysée à partir de la gluconapine qui est elle-même catalysée à partir de la glucoraphanine (grâce à l’enzyme GSL-A) qui est elle-même catalysée à partir de la glucoérucine… issue de l’acide aminé méthionine. 

C’est ainsi que plusieurs études ont réalisé une chimérisation de Brassica napus, et de Brassica juncea, en désactivant leur gène GSLALK afin de bloquer la production de progoitrine et de fortifier les plantes en glucoraphanine. [135]  [136]  [138] En effet, les tourteaux ce graines de Brassica napus (Colza) sont réputés avoir un très fort ratio de progoitrine et l’étude de Felker a identifié, de même, jusqu’à 176 μmol/100 g de poids frais dans des Kales Russo-Sibériens.

Ainsi, si tant est qu’il existe un péril thyroïdien avec les Kales, ce serait, plutôt, avec les Kales Russo-Sibériens de Brassica napus… ainsi que de certains Caulets et choux de Bruxelles – du moins, selon l’étude de Felker. Car, répétons-le: il existe de multiples variétés de Caulets et de choux-fleurs.

Et encore, faut-il préciser que selon ses conclusions: «Il convient d’éviter la consommation excessive  – par exemple, plus d’1 kg par jour pendant plusieurs mois –  de chou frisé Russo/Sibérien cru de l’espèce Brassica napus, de certains Caulets et choux de Bruxelles, qui présentent tous des concentrations élevées de progoitrine et peuvent donc diminuer l’absorption de l’iode par la thyroïde et affecter la synthèse de l’hormone thyroïdienne. »

Aujourd’hui, qui consomme plus d’1 kg par jour, pendant plusieurs mois, de Kales Russo-Sibériens de  l’espèce Brassica napus – en cru?

Voie de conversion du glucosinolate de méthylthiobutyle (glucoérucine) en goitrine. Les enzymes glucosinolate oxydase (NCBI accession no. J3760740) (GSL-OX), glucosinolate alcénylation (NCBI accession no. EF611253) (GSL ALK), et glucosinolate hydroxylation (NCBI accession no. FJ376074) (GSL-OH) et la réaction non enzymatique sont indiquées en dessous ou à côté des flèches.

Extrait de l’étude “Concentrations of thiocyanate and goitrin in human plasma, their precursor concentrations in brassica vegetables, and associated potential risk for hypothyroidism” [124]

Quant au sulforaphane, il est catalysé, lui-aussi, à partir de la glucoraphanine – sous l’action de l’enzyme myrosinase. 

Pour rappel. La myrosinase est une enzyme végétale indispensable aux processus de dégradation et d’hydrolyse des glucosinolates. Lorsque les tissus végétaux sont endommagés mécaniquement, infectés par des agents pathogènes ou attaqués par des insectes, les glucosinolates et la myrosinase se lient directement. Les glucosinolates sont ensuite hydrolysés en une partie aglycone, en glucose et en sulfate. [150]

Hydrolyse de la glucoraphanine par la myrosinase

L’indole-3-carbinol possède, lui-aussi, des qualités, très réputées, de protection à l’encontre du développement du cancer et d’autres pathologies des systèmes immunitaires et hormonaux.

Or, l’indole-3-carbinol et son thiocyanate sont, tous les deux, dérivés de la glucobrassicine – le glucosinolate qui en est le précurseur. 

L’indole-3-carbinol est catalysé à partir de la glucobrassicine – sous l’action, également, de l’enzyme myrosinase – issue de l’acide aminé tryptophane.

En fait, la situation est quelque peu plus complexe dans la mesure où ce sont quatre  glucosinolates indoliques qui produisent des thiocyanates. En sus de la glucobrassicine, ce sont: la néoglucobrassicine, la 4-méthoxy-glucobrassicine, la 4-hydroxyglucobrassicine. Nonobstant, dans les Brassica, le principal glucosinolate indolique est, assurément, la glucobrassicine. 

Voie de dégradation enzymatique et non enzymatique des glucosinolates indoliques, qui aboutit à la production de thiocyanate et des composés anticancérigènes indole-3-carbinol et diindolylméthane. Abréviations : HSO 4 , sulfate d’hydrogène ; SCN2, thiocyanate.

Extrait de l’étude “Concentrations of thiocyanate and goitrin in human plasma, their precursor concentrations in brassica vegetables, and associated potential risk for hypothyroidism” [124]

Voici maintenant la présentation de quelques études, ayant abordé la présente problématique, dont la plus élaborée est celle de Peter Felker et al. 

Lors de l’étude, de 2016, par Peter Felker, “Concentrations of thiocyanate and goitrin in human plasma, their precursor concentrations in brassica vegetables, and associated potential risk for hypothyroidism” [124], les chercheurs ont analysé les concentrations de thiocyanate, et de goitrine, dans le plasma humain après ingestion de Caulets, de choux de Bruxelles et de certains choux frisés/Kales Russo-Sibériens de l’espèce Brassica napus var. pabularis, de navets, de brocolis, de brocolis raab et de choux frisés/Kales de l’espèce Brassica oleracea. Selon leurs conclusions:  

Il y est à noter que si l’on se réfère aux taux de concentrations de thiocyanates, en ce qui concerne la dénomination “Kales” ou “Caulets”, ils évoluent de 6 à 840 μmol/100 g de poids frais, pour des Caulets en passant par 465 μmol pour des Kales Russo-Sibériens. Tout en sachant que, dans cette étude, 840 μmol est une moyenne entre 446 μmol et 1172 μmol, en fonction des plantes de Caulets et que 465 μmol est une moyenne entre 216 et 803 en fonction des plantes de Kales Russo-Sibériens.

Il y est à noter que si l’on se réfère aux taux de concentrations de progoitrine, en ce qui concerne la dénomination “Kales” ou “Caulets”, ils évoluent de 2 à 366 μmol/100 g de poids frais. Les deux valeurs les plus hautes, 366 et 314 μmol/100 g appartiennent, respectivement, à un Kale Sibérien et à un chou-moellier. 

En conclusion: si cette étude est correcte, quant à ses évaluations, cela signifie que certaines variétés de “Kales”, ou “Caulets”, ont 180 fois moins de progoitrine que celles qui en ont le plus et 150 fois moins de thiocyanates que celles qui en ont le plus.  

Une autre étude, de 1974, “The goitrogenicity of Kale and its relation to thiocyanate content”, a mis en exergue la différence entre les Kales de Brassica oleracea, et les Kales de Brassica napus, en ce qui concerne leur goitrogénicité potentielle. [121]  Selon ses conclusions: Le Kale de Brassica napus var. pabularis était un peu plus goitrogène que les divers Kales de Brassica oleracea  qu’ils analysèrent – à savoir: “Mille-Têtes”, “Chou Moellier”, “Canson”, “Maris Kestrel”. 

Il faut noter que, ainsi que nous l’avons signalé, le type “Mille-Têtes” appartient à Brassica oleracea var. ramosa et le type “Chou Moellier” appartient à l’espèce Brassica oleracea var. medullosa: ce sont des Kales … par extension. De plus, “Maris Kestrel” est un cultivar triple hybride de Chou Moellier: c’est une variété à haut rendement, courte, à rapport feuilles-tiges élevé, hautement digestible et adaptée au pâturage – mais moyennement résistante au froid. Quant à “Canson”, c’est une variété de type Chou à Mille-Têtes.

Il existe quelques études soulignant la différence entre des jeunes pousses de Brocoli, versus des jeunes pousses de Caulets ou de Kales Russo/Sibériens, quant à la présence de goitrine et quant à leur impact sur la fonction thyroïdienne chez des animaux [113] [114] ou chez des humains [115] [116]. Ces études présentent les mêmes conclusions portant sur les effets bénéfiques de la consommation des jeunes pousses de Brocoli.

En effet, il n’est que très peu de progoitrine chez les jeunes pousses de Brocoli. Selon une étude de 2005, les jeunes pousses de Brocoli, ainsi que les Choux de Bruxelles, se caractérisaient par un faible taux de progoitrine – alors que les Brocolis et les Choux-Fleurs en avaient 8 fois plus. [117] Répétons-le: il existe de multiples variétés de Brocolis, de Choux de Bruxelles et de Choux-fleurs.

Des études Polonaises ont investigué l’impact de la consommation de jeunes pousses, de 8 jours, de Rutabaga (Brassica napus var. napobrassica) – une sous-espèce de Brassica napus tout comme le Kale Russo/Sibérien – sur le fonctionnement thyroïdien de rats et sur leurs paramètres hématologiques, biochimiques et immunologiques. Les jeunes pousses ont été testées seules et en combinaison avec d’autres facteurs anti-thyroïdiens, tels que la carence en iode et l’ingestion de sulfadiméthoxine. Ces études sont “Interaction between iodine and glucosinolates in rutabaga sprouts and selected biomarkers of thyroid function in male rats”, de 2018, [111] et “Animals in Iodine Deficiency or Sulfadimethoxine Models of Thyroid Damage Are Differently Affected by the Consumption of Brassica Sprouts”, de 2020. [17] Selon leurs conclusions.

L’ingestion des jeunes pousses de Rutabaga par des animaux mâles en bonne santé n’a pas d’effets nocifs sur leur fonction thyroïdienne et pourrait même avoir eu un effet bénéfique sur l’équilibre antioxydant de la glande thyroïde chez les rats souffrant d’hypothyroïdie. En outre, la progoitrine et la glucoérucine, substances goitrogènes isolées à partir de semences de Brassica napus et d’Eruca sativa respectivement, n’ont pas provoqué de perturbation significative du profil des hormones thyroïdiennes dans le sérum des rats.

 Cependant, chez les rats souffrant d’hypothyroïdie, les jeunes pousses évaluées ont renforcé les effets néfastes d’une carence en iode ou de l’ingestion de sulfadiméthoxine. 

La durée de germination des graines de rutabaga a été déterminée sur la base de nos résultats antérieurs, qui ont montré qu’une durée de germination plus longue entraînait une diminution significative de la teneur en progoitrine, le composé goitrogène les plus actif de cette plante, en particulier pour 10 et 12 jours de germination, par rapport à 8 jours.

L’une des caractéristiques évaluées, entre 1951 à 1990, au centre agronomique national Ecossais, fut le taux de thiocyanate contenu dans 15 cultivars, et  50 variétés hybrides, de Kales, dits “fourragers” – qui ont été produits et évalués, pour leurs caractéristiques fourragères, dans le sud-est de l’Ecosse en 1982. [123] Selon leurs conclusions:  

Les teneurs en ions thiocyanate variaient considérablement, de la plus faible dans les choux à moelle, des variétés “Giganta” et “Vulcan”, (35,0 mg/100 g en matière sèche) à la plus élevée dans les choux de Milan (96,2 mg/100 g en matière sèche) – les choux nains à Mille-Têtes, des variétés “Canson” et “Dwarf Thousand-Head” et les choux frisés/Kales, des variétés “Dwarf Green Curled” et “Tall Green Curled ”, présentant également des teneurs élevées.

Lors de l’étude, “Effect of nitrogen on thiocyanate content of Brassica oleracea var. acephala leaves”, [125] une expérience a été menée pour étudier l’effet des niveaux d’application d’engrais azotés (0, 47, 94 et 188 kg N/ha) sur les teneurs en thiocyanate des pétioles et des lamelles de deux variétés de Brassica oleracea var. acephala – un Kale “Mille-Têtes” et la variété de Caulet du sud-est des USA, “Georgia”. Selon ses conclusions. 

Les résultats ont montré que l’application d’azote réduisait de manière significative les teneurs en thiocyanate des lamines et des pétioles. L’application de 47, 94 et 188 kg N/ha a réduit le thiocyanate des lamines et des pétioles de 26%, 41% et 52% et de 2%, 9% et 39%, respectivement. Les résultats ont également montré que le thiocyanate des feuilles du Kale “Mille-Têtes” était significativement plus élevé que celui des feuilles du Caulet “Georgia”. Les thiocyanates des lamelles et des pétioles du Caulet “Georgia” représentaient respectivement 79% et 83% de ceux du Kale “Mille-Têtes”.

Doit-on en déduire qu’un sol bien fumé, dans un jardin bio, va permettre de diminuer les taux de thiocyanates dans les Brassicas? 

L’étude, de 2022, “Varied effect of fortification of kale sprouts with novel organic selenium compounds on the synthesis of sulphur and phenolic compounds in relation to cytotoxic, antioxidant and anti-inflammatory activity”, se concentre sur l’évaluation de l’influence de nouveaux composés organiques, à base de sélénium, sur la synthèse des glucosinolates, des isothiocyanates, des indoles et des acides phénoliques dans les germes de chou frisé, ainsi que sur la détermination de leur impact sur l’activité antioxydante, anti-inflammatoire et cytotoxique sur les cellules normales et cancéreuses du tractus gastro-intestinal, de la prostate et de la thyroïde. [119] Selon ses conclusions:

La présente étude permet de conclure que l’enrichissement des jeunes pousses de chou frisé/Kale avec des composés organiques à base de benzosélénoate influence la production d’isothiocyanates et d’acides phénoliques, et renforce les propriétés antioxydantes des jeunes pousses enrichies. Notamment, l’enrichissement avec des composés, basés sur la structure du benzosélénoate, présente des propriétés chimioprotectrices dans divers types de cancer (cancer gastrique, de la thyroïde et de la prostate).

Produits fermentés à base de Kales – Jus, Kombuchas, Choucroutes, etc – pour une intensification de leur activité anti-oxydante

Dans le sud de l’Ethiopie, le Kale Ethiopien, Brassica carinata, est utilisé pour la production de boissons alcoolisées – tel que la bière locale nommée Parshot – qui sont concoctées tant à partir de fermentation alcoolique que de fermentation lactique. [104] Voir l’ouvrage “Local Beer as Food in the Dirasha, Ethiopia”. 2020. [112]

En Russie, les Kales, de Brassica napus, ont fait partie de 5 aliments fermentés essentiels à la survie de leurs centaines de Peuples pendant des millénaires – avec le Kama (farine de seigle ou d’avoine fermentée); le pain de seigle au levain; le Kasha, une bouillie fermentée à base d’avoine, d’épeautre, de sarrasin ou d’orge; le Tvorog (ou Quark), une forme de kéfir de lait.

Au fil de l’écriture de ce dossier, l’intuition m’est venue qu’il serait intéressant d’enquêter sur la confection de produits fermentés à base de feuilles de Kales. 

La fermentation de la famille des Brassicacées peut se produire spontanément et elle repose sur un processus microbien séquentiel appelé hétéro-fermentation/homo-fermentation. Les bactéries homo-fermentaires sont des bactéries lactiques qui ne produisent que de l’acide lactique en tant que sous-produit principal de la fermentation du glucose. Les bactéries hétéro-fermentaires sont des bactéries lactiques qui produisent de l’éthanol/acétique. 

Cette fermentation est d’abord dominée par les espèces des genres Leuconostoc et Weissella, puis passe progressivement à une phase ultérieure avec des espèces appartenant aux genres Lactobacillus et Pediococcus.

Par exemple, une “Choucroute” de Kale – qui ne semble pas encore exister sur le marché de la bio. Ou encore un “Kombucha” réalisé non pas à partir de feuilles de Thé noir ou de Thé vert (ou d’autres plantes médicinales) mais à partir de feuilles de Kales – ou tout autre Brassicacée puissamment anti-oxydante. Ou encore, un “Kimchi” de Kale  en s’inspirant des recettes Asiatiques ayant recours, traditionnellement, aux choux chinois de l’espèce Brassica rapa var. pekinensis.

Aujourd’hui, sur le marché du Kale, bio et non bio, en tant que “super-food”, il se trouve beaucoup de Kale “surgelé”, de la poudre de Kale fermenté pour les smoothies, du jus de Kale stérilisé sous haute-pression… mais pas vraiment de produits à base de Kale fermenté non stérilisé. 

Voici quelques études, concernant cette potentialité dans la mesure où il s’agit de processus de fermentation impliquant des Kales: 

Il existe même une étude (tous aux Abris!) intitulée, “Cabbage and fermented vegetables: From death rate heterogeneity in countries to candidates for mitigation strategies of severe COVID-19”, [39] dont le propos est de prouver que les choux, et autres légumes, bien fermentés, ont protégé leurs consommateurs (en Asie, en Europe centrale, dans les Balkans) à l’encontre du CoqueVide/19 – inexistant. Pourquoi? Parce que les lactobacilles sont des activateurs de la voie Nrf2! 

C’est une explication très sympathique et on en tirera la conclusion que les Choux fermentés permettent de se protéger à l’encontre des grippes et autres troubles respiratoires. 

“Composition of lactic acid bacteria during spontaneous curly kale (Brassica oleracea var. sabellica) fermentation”. Cette étude analyse la composition des bactéries lactiques au cours de la fermentation spontanée du chou frisé/Kale (Brassica oleracea var. sabellica). [74] 

Ce sont: Lactobacillus curvatus, Lactobacillus plantarum, Lactobacillus paraplantarum, Lactobacillus brevis, Pediococcus pentosaceus, Pediococcus acidilactici, Lactococcus lactis, Weissella hellenica, Weissella cibaria, Leuconostoc mesenteroides. 

“Controlled fermentation of curly kale juice with the use of autochthonous starter cultures”. Cette étude porte sur la Fermentation contrôlée du jus de chou frisé à l’aide de cultures starter autochtones”. Selon ses conclusions. [81]

C’est la bactérie lactique, Lactobacillus plantarum, qui est la plus adaptée afin d’initier la fermentation du jus de Kale. 

“Probiotic potential of lactic acid bacteria obtained from fermented curly kale juice / Controlled fermentation of curly kale juice with the use of autochthonous starter cultures”. Le microbiote initial, composé principalement de bactéries Leuconostoc mesenteroides, a été progressivement remplacé par des espèces de Lactobacillus, principalement Lactobacillus plantarum, Lactobacillus sakei et Lactobacillus coryniformis. [101]

Les isolats de Lactobacillus plantarum se sont caractérisés par le plus large spectre d’interactions anti-microbiennes, tant à l’égard des bactéries Gram-positives que Gram-négatives. En outre, les souches de Lactobacillus plantarum ont présenté les meilleures capacités de croissance dans des conditions de faible pH et à différentes concentrations de NaCl et de sels biliaires.

“Spontaneously fermented curly kale juice: Microbiological quality, nutritional composition, antioxidant, and antimicrobial properties / Jus de chou frisé fermenté spontanément : Qualité microbiologique, composition nutritionnelle, propriétés antioxydantes et antimicrobiennes”. [91] L’objectif de cette étude était de déterminer les changements dans la qualité microbiologique, l’activité anti-microbienne et anti-oxydante, la teneur en phénol, en vitamine C, en minéraux et en cadmium au cours de la fermentation spontanée du jus de chou frisé. Selon ses conclusions.

Le processus de fermentation a contribué à une croissance significative des bactéries lactiques, des entérocoques et des levures, alors qu’aucun pathogène Escherichia coli et Salmonella spp. n’a été observé. Les propriétés anti-microbiennes du jus obtenu se sont améliorées au cours de la fermentation pour tous les micro-organismes indicateurs. La teneur totale en composés phénoliques et l’activité anti-oxydante ont augmenté, passant respectivement de 48 à 116 mg d’équivalent acide gallique/100 ml et de 4,5 à 6,8 mM Trolox/100 ml, tandis que la teneur en vitamine C a diminué. Les résultats indiquent que 100 ml de jus contribuent de manière significative à l’apport minéral recommandé.

“Fermentation of Kale (Brassica oleracea var. sabellica) Vegetable Enhances Its Properties as a Functional food / La fermentation du chou frisé (Brassica oleracea var. sabellica) améliore ses propriétés en tant qu’aliment fonctionnel”. [92] Selon ses conclusions.

A la suite de la fermentation, de trois semaines, les polyphénols totaux, les flavonoïdes et la valeur antioxydante IC50 du Kale ont augmenté. Ils sont passés respectivement, de 9,22 à 10,64 mg équivalent acide gallique/g, de 5,35 à 6,20 mg QE/g, et de 186,70 à 378,50 ug/m. Par contre, une diminution significative de la teneur en béta-carotène et en caroténoïdes totaux a été observée dans tous les groupes fermentés par rapport au contrôle.

“Production of Fermented Kale Juices with Lactobacillus Strains and Nutritional Composition / Production de jus de chou frisé fermenté avec des souches de Lactobacillus et composition nutritionnelle”. Des jus de chou frisé fermentés, utilisant quatre types de lactobacilles, ont été produits dans le cadre de cette étude. Selon ses conclusions: [94]

Ce sont Lactobacillus acidophilus et Lactobacillus brevis qui se sont avérés les deux lactobacilles les plus facteurs de nutrition augmentée. 

“Starter culture for curly kale juice fermentation selected using principal component analysis / Culture de départ pour la fermentation du jus de chou frisé sélectionnée à l’aide de l’analyse des composantes principales”. Il s’agissait de souches de Lactobacillus paraplantarum, de Lactobacillus plantarum et de Pediococcus pentosaceus. [82] Selon ses conclusions: [94]

Des échantillons de jus de chou frisé fermenté avec une formulation multi-souches ont montré une acidification rapide avec un nombre élevé de cellules viables, un niveau élevé d’activité anti-oxydante et des effets anti-microbiens contre certaines bactéries pathogènes. En outre, la formulation multi-souches a donné de meilleurs résultats que le contrôle et les souches bactériennes autochtones testées individuellement.

“Effect of fermentation stages on glucosinolate profiles in kimchi: Quantification of 14 intact glucosinolates using ultra-performance liquid chromatography-tandem mass spectrometry”. [149] Selon ses conclusions: 

Les échantillons de kimchi contenaient de la progoitrine, de la sinigrine, de la glucoraphanine, de la glucoraphénine, de la glucoalyssine, de la gluconapine, de la glucobrassicanapine, de la glucobrassicine, de la glucobertoïne, de la gluconasturtiine, de la 4 méthoxyglucobrassicine et de la néoglucobrassicine – dont la 4-méthoxyglucobrassicine, la glucobrassicanapine et la gluconapine étaient les principaux composés.

Dans le kimchi modérément fermenté,la glucobrassicanapine et la gluconapine restèrent au même taux alors que la 4 méthoxyglucobrassicine passa de 38% à 42%. 

Dans le kimchi très fermenté, la 4 méthoxyglucobrassicine passa à 82%.

Production de semences de Choux frisés, Kales et autres Caulets

Voici une section particulière pour les jardiniers souhaitant produire leurs propres semences de Choux frisés/Kales – qui, sont, très généralement, des plantes bisannuelles en ce qui concerne leur reproduction semencière. 

Les Choux frisés/Kales fleurissent à la suite d’une vernalisation. De plus, ils ne se reproduisent que par le vecteur de pollinisation que constituent les insectes. En effet, l’auto-fécondation est largement empêchée par un système d’incompatibilité sporophytique. 

Voir l’essai, de 1957, Self-incompatibility in marrow-stem kale, Brassica oleracea var. acephala. Demonstration of a sporophytic system. Thompson KF. Ce système d’auto incompatibilité peut être, partiellement, et très artificiellement, contourné, en pollinisant une fleur avec du pollen provenant d’une autre fleur de la même plante au moins deux jours avant leur ouverture naturelle – afin de produire des lignées inbred/consanguines auto-incompatibles pour l’agronomie toxique.

En conclusion, il faut au moins deux plantes de Kales, Brassica oleracea, pour qu’une fécondation puisse se manifester – entre les fleurs des deux plantes – suivie d’une grenaison. 

En fait, il en est de même pour la très grande majorité des sous-espèces, et variétés, de Brassica oleracea – à l’exception de quelques variétés de choux-fleurs auto-compatibles et autres excentricités.

Les variétés de Choux frisés/Kales de l’espèce Brassica napus vont se croiser entre elles et avec toutes les variétés de Colza et de Rutabaga (dans un rayon de quelques kilomètres en fonction de la présence des insectes pollinisateurs).

Attention. Les trois sous-espèces de Brassica napus vont, également, se croiser avec toutes les variétés de Moutarde Indienne (Brassica juncea).

Les variétés de Choux frisés/Kales de l’espèce Brassica oleracea vont se croiser entre elles et avec toutes les variétés des autres types de Brassica oleracea: chou-fleur, chou-cabus, chou-rave, etc.

Un gramme de semences de Kales en contient environ 220 à 320 par gramme – en fonction des variétés de Brassica oleracea convar. acephala ou des variétés de Brassica napus var. pabularia. 

Les semences de Brassica peuvent se conserver, viables, durant de nombreuses années dans des conditions de stockage sec: de 5 à 10 années – et encore beaucoup plus, assurément, en congélation. 

En première conclusion, le jardinier souhaitant produire ses semences de Kales peut le faire, dans son jardin, chaque année, à partir d’une seule variété de Brassica oleracea, et d’une seule variété de Brassica napus, puisqu’il n’existe pas de risque de croisement inter-spécifique entre ces deux espèces – sauf cadeau de l’Evolution Gaïenne sur mode Emanation. 

Par contre, c’est à condition stricte que, dans un rayon de 1 à 2 km – surtout si les ruches d’abeilles sont abondantes alentour –  aucun autre jardinier, ou paysan, ne se prête au jeu de la production de semences de Kales, d’autres types de choux de l’espèce Brassica oleracea… ou encore de colza ou de rutabaga – et qui plus est, de toute variété de moutarde Indienne, Brassica juncea, dans le cas de la production de Kales Russo/Sibériens.

En seconde conclusion, le jardinier souhaitant créer ses propres variétés peut le faire, dans son jardin, en croisant deux ou plusieurs variétés de Brassica oleracea, ou deux ou plusieurs variétés de Brassica napus. 

Le jardinier peut, ainsi, laisser partir en semences, la seconde année, des plantes qu’il aura sélectionnées – pour leur couleur, leur résilience, leur saveur, leur nutrition, etc – dans deux ou plusieurs variétés de Brassica oleracea… ou bien dans deux ou plusieurs variétés de Kales Brassica napus. Je suis enclin, personnellement, à créer des pools génétiques – permettant, subséquemment, de choisir parmi une large diversité.  

Afin que la classification botanique soit bien claire, voici une présentation des espèces Brassica oleracea et Brassica napus. En effet, sans classification botanique très précise, il n’est pas possible de produire ses semences, en pureté variétale, en raison des croisements inter-spécifiques, et inter-variétaux, très nombreux, chez les Brassica.

L’espèce Brassica oleracea se subdivise en diverses sous-espèces:

Brassica oleracea var. acephala: le chou frisé ou chou Kale 

Brassica oleracea var. botrytis: le chou-fleur

Brassica oleracea var. capitata: le chou cabus, le chou rouge

Brassica oleracea var. cymosa: le chou-brocoli

Brassica oleracea var. alboglabra: le brocoli Chinois

Brassica oleracea var. costata: le chou à grosses côtes

Brassica oleracea var. gemmifera: le chou de Bruxelles

Brassica oleracea var. gongylodes: le chou-rave

Brassica oleracea var. medullosa: le chou-moellier

Brassica oleracea var. sabauda: le chou de Milan

Brassica oleracea var. italica: le chou brocoli à jets

L’espèce Brassica napus se subdivise en trois sous-espèces:

Brassica napus var. pabularis: Chou-frisé Russo/Sibérien. 

Brassica napus var. napobrassica: le rutabaga, le chou-navet.

Brassica napus var. napus: le colza annuel, la navette.

L’origine de Brassica napus est nimbée de mystères évolutifs – du moins, pour les poètes. Selon les généticiens, Brassica napus  (2n = 4x = 38) serait issu de flux génétiques spontanés (ou pas?) entre Brassica rapa (2n = 2x = 20) et Brassica oleracea (2n = 2x = 18). Nonobstant, on ne connaît pas de populations de Brassica napus véritablement sauvages.

Et pour la petite histoire des mordus de la diversité – et de la création variétale. L’agronome obtenteur, très excentrique, Tim Peters, de Peters Seed and Research, en Oregon, aux USA – qui a créé, en pollinisation ouverte, des variétés de choux brocolis, ainsi que la variété de chou frisé Sibérien “Winter Red”, et qui est un passionné, également, des céréales vivaces (telles que les seigles vivaces) – a réalisé une expérimentation afin de tenter de retracer l’origine de Brassica napus. Il croisa un chou chinois (Brassica rapa) avec un chou frisé Européen (Brassica oleracea) et il obtint ainsi un magnifique chou dit “Sibérien” (Brassica napus). Il croisa ce premier résultat avec une moutarde (de l’espèce Brassica nigra) et il obtint un chou frisé dit “Sibérien” de type “Red Russian”. 

Cette anecdote prouve, au moins deux points. Premièrement, la Terre-Mère a créé des espèces végétales ouvertes au jeux évolutifs avec l’Humain. Secondement, si Tim Peters put croiser Brassica oleracea avec Brassica rapa, c’est qu’il avait la capacité de jouer avec certaines espèces végétales déjà domestiquées – tout comme mon ami Mushroom, alias Alan Michaël Kapuler, lui aussi en Oregon… l’un des paradis des semenciers… et des cultivateurs de Ganja.

Au sujet de la sélection et de l’obtention de nouvelles variétés de Choux frisés, Kales et autres Caulets

Quasiment dans tous les pays Européens, il existe divers types, variétés, populations de choux frisés/Kales. Malgré qu’ils y constituent des cultures traditionnelles, ils ont été, largement, négligés par la sélection agronomique et il n’existe pas, ou très peu, de variétés dites modernes.

Au Royaume-Uni, il a existé une sélection agronomique, à partir des années 1950, afin de produire de nouvelles obtentions de Kales dits fourragers – des hybrides simples, doubles, triples… à la folie! [122] 

Il existe, par exemple, une variété fourragère dénommée “Bittern” qui est un croisement entre le chou à moelle et le chou de Bruxelles – et qui constitue l’un des seuls triples-hybrides de Kale fourrager commercialisé en semences, actuellement.

En fait, de 1951 à 1990, c’est le centre agronomique Ecossais – Scottish Plant Breeding Station – qui a réalisé une pléthore de recherches portant sur les variétés fourragères de Kales en pratiquant des croisements impliquant des choux pommés, des choux de Bruxelles, des choux-raves, des choux moelliers, des Kales Curly, des choux à mille-têtes,  des choux-brocoli à jets, etc. 

Un article récent, de 2022, “Use of Botanical Varieties of Brassica oleracea L. in the Breeding of Forage Kale”, en présente des recherches, qui sont inédites, dans lesquelles 8 types botaniques (15 cultivars) de Brassica oleracea et 13 types d’hybrides intra-spécifiques (50 variétés hybrides) ont été produits et évalués pour leurs caractéristiques fourragères dans le sud-est de l’Ecosse en 1982. [123]

De plus, il est à noter que Watts, en Nouvelle-Zélande, a constaté que les croisements entre d’une part le chou frisé/Kale et, d’autre part le brocoli à jets et le chou-fleur – ainsi qu’entre le chou sauvage et le chou-fleur – étaient les plus productifs (poids frais) des croisements entre neuf types botaniques. [128]

Ces dernières décennies, ce sont, surtout, les semenciers bios, aux USA, qui ont joué à développer, où à commercialiser, de nouvelles variétés créées par des obtenteurs professionnels ou amateurs. Il s’agit, par exemple, des variétés “Dazzling Blue”, “Red Ursa”, “Lacinato Rainbow”, “White Russian”, “Winter Red”, “Wild Red”, “Western Front”, “Gulag Stars”, “Kale Coalition”, “Siber Frill”, “Nash Red Kale”, “Bear Necessities”, “Violet Moss Curled”, “Russian Frills”, “Russian Hunger Gap”, “North Star Polaris”, “Red Ruffled”,  etc. Voir la dernière section, de cet essai, portant sur la production de semences.