Sommaire
Ocimum americanum sp. americanum
Comment identifier Ocimum americanum et Ocimum basilicum?
Propriétés Médicinales d’Ocimum americanum
Flavonoïdes caractérisant Ocimum americanum
Huiles Essentielles d’Ocimum americanum
Résistance d’Ocimum americanum au Mildiou du Basilic, Peronospora belbahrii
Danger: Graphène et Nano-Technologies
***************
Avant-Propos Botanique
L’espèce Ocimum americanum fait partie du genre Ocimum dans la Famille des Lamiaceae – et de la Tribu, quasi tropicale, des Ocimeae.
La Tribu des Ocimeae se caractérise par des étamines déclinées: elles se trouvent au-dessus de la lèvre inférieure (antérieure) de la corolle plutôt que de monter sous la lèvre supérieure (postérieure).
Le genre Ocimum a été divisé, par Alan Paton, en 1999, en trois sections, ou sous-genres. La première section, dénommée “Ocimum”, se caractérise par des étamines postérieures dotées d’appendices.
Alan Paton divise cette section “Ocimum” en deux sous sections – sur la base de la morphologie du calice: “Ocimum” et “Gratissima”.
La sous-section “Ocimum” se caractérise par la gorge du calice ouverte et barbue. Elle comprend les espèces commercialement les plus importantes telles que: Ocimum basilicum, Ocimum americanum, Ocimum x. citriodorum et Ocimum kilimandscharicum.
La sous-section “Gratissima” se caractérise par une gorge du calice fermée par les lobes médians de la lèvre inférieure pressés contre la surface inférieure de la lèvre supérieure. Elle comprend Ocimum gratissimum.
La seconde section, dénommée “Hierocymum” – et, parfois, “Nautochilus” – se caractérise par des fascicules de poils à la base des étamines postérieures. Elle comprend Ocimum tenuiflorum et Ocimum selloi.
La troisième section, dénommée “Gymnocyum”, se caractérise par des étamines postérieures glabres. Elle comprend Ocimum campechianum.
Selon la classification en clades (par l’équipe de Croatie ci-dessous citée) des espèces d’Ocimum les plus utilisées, les distances génétiques entre les espèces Ocimum tenuiflorum et Ocimum gratissimum – malgré qu’elles soient dans le même clade – sont énormes et considérablement plus élevées que celles entre les écotypes les plus éloignés appartenant à la section Ocimum.
Cette classification donne raison à Alan Paton qui a classé ces deux espèces, dans deux sous-genres différents, au tournant du siècle.
Contrairement à ce que sa dénomination botanique, en Latin, laisserait entendre, Ocimum americanum n’est pas du tout originaire de l’Amérique mais bien plutôt de l’Afrique et de l’Asie. Cette espèce est naturalisée dans toutes les régions tropicales et subtropicales du monde.
Aujourd’hui, selon la classification acceptée, l’espèce Ocimum americanum se décline en deux sous espèces: Ocimum americanum sp. americanum et Ocimum americanum sp. pilosum.
Selon la clé botanique d’Alan Paton [53] – présentée en fin de monographie sur Ocimum basilicum – ce qui différencie, essentiellement, Ocimum americanum sp. americanum et Ocimum americanum sp. pilosum, c’est que le calice fait 2 à 3 mm de longueur pour le premier et 4 à 5,5 mm de longueur pour le second. Les différences sont ténues.
Selon une clé botanique des Ocimum de l’Amazonie Brésilienne [54] – présentée en fin de monographie sur Ocimum basilicum – le calice fait 5 mm de long et les anthères (séchées) ont ± 0,5 mm de diamètre chez Ocimum americanum sp. americanum tandis que le calice fait 6 mm de long et les anthères (séchées) font plus de 0,6 mm de diamètre chez Ocimum americanum sp. pilosum. Les différences sont ténues.
Sur le plan de la taxonomie – et des arbres “génialogiques” – je n’hésite pas, dans cet essai, à me référer à des études portant sur la génétique des Ocimum… parce qu’il s’agit d’un mythos, comme un autre. Ce qu’on lui demande, à ce mythos génétique, c’est d’être fertile dans ses imaginations – et, bien sûr, de ne pas générer de génocides… de type CoqueVide.
D’ailleurs, si l’on en croit cette mythologie, les poids génétiques des deux sous-espèces, Ocimum americanum sp. americanum et Ocimum americanum sp. pilosum, ne possèdent pas la même amplitude – pour ne pas dire qu’ils se mesurent en modes poids léger et poids lourd. Selon une analyse génétique, ad hoc, Ocimum americanum sp. americanum oscille entre, environ, 1700 Mbp et 1900 Mbp tandis qu’Ocimum americanum sp. pilosum oscille entre, environ, 3200 Mbp à 4800 Mbp. [51] Il est à noter, nonobstant, que le plus petit poids ici mentionné est 3 ou 4 fois plus imposant que le poids génétique d’Ocimum tenuiflorum.
Ocimum americanum sp. pilosum
Ocimum americanum sp. pilosum est l’équivalent moderne, à la fois, des antiques Ocimum africanum et Ocimum x. citriodorum. Cependant, dès 2003, Alan Paton qualifiait cet hybride inter-spécifique, Ocimum x. citriodorum, de “putatif”. En effet, en 2005, Alan Paton, et Suddee, entreprirent une révision taxonomique de la Tribu des Ocimeae et en conclurent qu’Ocimum x. citriodorum est, tout simplement, Ocimum africanum – à savoir, aujourd’hui, Ocimum americanum sp. pilosum. [53]
Ainsi, pour résumer la situation botanique, brièvement et une bonne fois pour toutes: Ocimum x. citriodorum = Ocimum africanum = Ocimum americanum sp. pilosum.
Un certain nombre d’études continuent de prétendre que des écotypes très citronnés seraient attribuables à Ocimum basilicum. Ainsi, cette étude, de 2006, “Variability in essential oil composition of Turkish basils (Ocimum basilicum L.)”, qui considèrent que quatre écotypes Turcs, avec un chémotype “Citral” allant de 56,6% à 65,6%, sont des Ocimum basilicum… alors que ce sont, manifestement, des Ocimum americanum sp. pilosum. [65] A noter la présence de 2,1% à 3,4% de bisabolène chez ces écotypes.
De même avec l’étude “Volatile Chemical Constituents of three Ocimum species (Lamiaceae) from Papua New Guinea” qui présente un Ocimum basilicum avec près de 85% de citral – ainsi que 3,8% de cis-α-bisabolène. [67]
Ocimum americanum sp. pilosum est soit naturalisé en Asie soit originaire d’Asie. Ce sont des écotypes dont les feuilles possèdent un parfum de citron, qui y sont cultivés. En Indonésie, il est cultivé pour ses jeunes feuilles très prisées dans des mets de légumes. En Malaisie et en Thaïlande, ses jeunes feuilles aromatisent les plats de poissons. Ocimum americanum sp. pilosum est l’un des légumes les plus appréciés, en Chine, dans les provinces de Henan et d’Anhui.
Dans certains pays d’Asie, Ocimum americanum sp. pilosum constitue l’espèce de basilic la plus commercialisée… parce que la plus appréciée.
Selon ce qui a été mis en exergue en Asie, Ocimum americanum sp. pilosum se caractérise par deux types: un premier type avec anthocyanines, principalement, dans les tiges et les sommités fleuries – ainsi qu’avec des feuilles matures ondulées sur leurs bords – et un second type sans anthocyanines. [82] En effet, une étude Indonésienne, de novembre 2020, a analysé 33 écotypes de Basilic Citron – considérés spécifiquement comme des Ocimum americanum sp. pilosum – et les a séparés, génétiquement, en deux groupes sur la base de la présence d’anthocyanines dans les inflorescences et sur les variations d’ondulations des bordures des feuilles matures.
On découvre ces anthocyanines, par exemple, dans l’écotype “Esfahan” (USDA PI 253157) qui possède deux phénotypes: l’un avec sommités fleuries violacées (de par la couleur violette des calices ) et l’autre aux sommités fleuries non violacées.
Ocimum americanum sp. pilosum comprend, parmi les écotypes les plus connus: “Citron à petites feuilles”, “Mrs Burn”, “Thai Lemon”, “Lemon”, “Sweet Dani”, “Kivumbasi Lime”, un écotype de “Nouvelle Guinée” et “PI 253157” d’Esfahan.
“Kivumbasi”, ou “Kivumbasi Lime”, a été ramené, de Zanzibar, par le botaniste Richo Cech (de Strictly Medicinal Seeds) en même temps que l’écotype d’Ocimum basilicum, “Mrihani”.
Dans les divers dialectes Swahili, basilic se dit “Mrihani”, “Kivumbani” et “Mvumbani”. “Kivumbasi” signifie “bois parfumé” – à savoir, pour chasser les moustiques. C’est, en effet, l’une des fonctions des Tulsi en Afrique: la gestion de la malaria et de ses insectes vecteurs.
Caveat. La dénomination “Nouvelle-Guinée” est trompeuse car cette appellation recouvre, selon une étude de 2008, un écotype d’Ocimum basilicum, mentionné ci-dessus, avec près de 85% de citral; un écotype d’Ocimum sp. avec 84% d’estragol – qui fut distribué par Companion Plants [62]; un écotype d’Ocimum americanum avec 35% d’eugénol et 27% de linalol. [67] Quant à l’écotype “Nouvelle-Guinée” de l’Association Kokopelli, il est présenté avec un parfum de menthe et de réglisse et des feuilles vertes teintées de violet.
Quant à l’écotype “PI 253157”, originaire d’Esfahan en Iran, la présence de citral y est à hauteur de 18% (nérol, néral, géraniol, géranial) et les deux autres éléments majeurs sont le linalol et l’estragol.
Il est à noter que cet écotype Iranien est considéré comme résistant au mildiou du basilic. [64]
Il n’est que peu de différence, d’un point de vue morphologique, entre ces écotypes d’Ocimum americanum sp. pilosum. Par exemple, “Mrs Burn” fait 60 cm de hauteur avec des feuilles d’un vert, peu franc, tirant vers le jaune et avec des fleurs d’un blanc, franc, avec de légères nuances de rose. “Thai Lemon” fait 50 cm de hauteur avec des feuilles d’un vert, plus franc, et avec des fleurs d’un blanc, peu franc, tirant vers le jaune.
Parmi les Ocimum americanum, ce sont les Ocimum americanum sp. pilosum qui produisent le plus de bio-masse – et en particulier “Mrs Burn” et “Sweet Dani” qui en produisent 15% de plus que la variété “Mammoth” chez Ocimum basilicum.
Selon l’étude de Simon, de 1999, “Basil: A Source of Aroma Compounds and a Popular Culinary and Ornamental Herb”, les 40 écotypes d’Ocimum étudiés fleurissaient de 72 jours à 134 jours après semis. Ce sont les écotypes d’Ocimum americanum sp. pilosum qui fleurissaient le plus rapidement avec 72/74 jours.
L’analyse par marqueurs moléculaires place tous les écotypes citronnés de Basilic dans l’espèce Ocimum americanum sp. pilosum. C’est, également, le cas pour la variété “Sweet Dani” qui aurait été sélectionnée à partir d’un écotype d’Ocimum basilicum originaire de l’ancienne Yougoslavie.
En 1997, l’huile essentielle de feuilles de “Sweet Dani” fut analysée avec une moyenne de 60% à 76% de citral – alors que la variété “Mrs Burn” ne titrait qu’à 28% de citral. [61]
La variété “Sweet Dani” aurait été sélectionnée, dans les années 1985, à partir d’une seule plante découverte dans un écotype de Basilic de Srednolisten, en Macédoine, (USDA PI 358465), qui s’était croisé, naturellement, avec l’un des quelque 51 autres écotypes de Basilics de la banque de semences de l’USDA (provenant de Taiwan, d’Iran, de Turquie, de Thaïlande, de Yougoslavie et de Zambie). [95] L’écotype PI 358465 se caractérise par un taux d’huile essentielle, très bas, de 0,06% selon une étude, de 2020, intitulé “Agro-morphological and phenotypic variability of sweet basil genotypes for breeding purposes” – qui a analysé 74 écotypes d’Ocimum. [96]
Pour être plus précis, “Sweet Dani” aurait été sélectionné à partir d’une seule plante issue d’une seule graine – le fruit d’une fécondation d’un ovule d’une fleur de l’écotype Macédonien, PI 358465, par un grain de pollen issu de l’un, ou l’autre, des 51 écotypes d’Ocimum cultivés dans cette expérimentation dans l’Indiana.
J’émets quelques réserves quant à cette narration rocambolesque d’une fleur d’Ocimum basilicum, Macédonien, dont l’un des ovules fut fécondé par un grain de pollen, anonyme, transporté par quelque insecte… ce qui permit, éventuellement, à la plante, qui en émergea, de grimper en haut de l’échelle du Citral – un élément principalement caractéristique d’Ocimum americanum. En fait, il n’existe pas de chémotype Citral chez Ocimum tenuiflorum ou chez Ocimum gratissimum.
Rappelons, également, que l’étude Taïwanaise, de 2013, ayant recours aux marqueurs moléculaires (polymorphisme d’amplification aléatoire de l’ADN), que j’ai citée dans d’autres essais – car selon, cette étude, la Tulsi tempérée constitue son propre groupe génétique – a regroupé toutes les variétés citronnées commercialisées dans un groupe à part. [58] Il s’agit de “Lemon”, “Mrs Burn”, “Sweet Dani”, “East Indian” et “Lime”.
Cette étude conserve, encore, la spécificité, Ocimum basilicum pour “Mrs Burn” et “Sweet Dani” – alors que les trois autres sont spécifiés en tant qu’Ocimum americanum.
Ocimum americanum sp. americanum
Quant aux écotypes d’Ocimum americanum sp. americanum – du moins, ceux que l’on connaît en Europe, et en Amérique du nord, dans le commerce des semences – en sus du fait que leurs chémotypes majeurs soient diversifiés, ils se caractérisent par un port très lâche, et plutôt bas – pour ne pas dire rampant chez l’écotype de l’Association Kokopelli dénommé “Tulsi Kali”, par exemple – ainsi que par des feuilles plus petites et par des fleurs, beaucoup, plus petites que celles d’Ocimum americanum sp. pilosum.
Par exemple, il existe, chez l’Association Kokopelli, un écotype d’Ocimum americanum sp. americanum, dénommé “Africain”, dont les feuilles font entre 5 et 15 mm de longueur et dont les fleurs blanches minuscules font la moitié de l’amplitude des fleurs blanches de “Mrs Burn”, ou de “Thai Lemon”, chez Ocimum americanum sp. pilosum.
Ocimum americanum sp. americanum, selon certains botanistes, est une sous-espèce très variable qui se caractérise par de nombreuses formes dont beaucoup ont été précédemment traitées comme des espèces et des sous-espèces différentes.
Par exemple, l’étude, de 2014, intitulée “A Rapid Screening Approach to Identify Resistance to Basil Downy Mildew (Peronospora belbahrii)” considère l’écotype PI 652053 comme un Ocimum basilicum [97] alors que trois années plus tard, en Israël, les étude intitulées “Transfer of Downy Mildew Resistance from Wild Basil (Ocimum americanum) to Sweet Basil (O. basilicum)” [88], et “Epidemiology of Basil Downy Mildew”, le considèrent comme un Ocimum americanum sp. americanum [104] – ce qu’il est, très certainement, car il est complètement résistant au mildiou. Tellement résistant qu’il est mentionné sur un brevet de 2018: “Mildew resistant basil plants” – sollicité par l’université Bar Ilan, en Israël. [98]
C’est ainsi que j’ai découvert, cet été – dans ma culture d’une trentaine d’écotypes d’Ocimum – que le basilic “Anis”, de l’Association Kokopelli, n’est pas du tout un Ocimum basilicum mais, bien plutôt, un écotype, aux origines inconnues, d’Ocimum americanum sp. americanum. Son port est très bas et rappelle celui des écotypes “Malawi Camphor”, “Kali”, “African”. De plus, ses fleurs sont d’amplitude “americanum” et non pas “basilicum”.
Il est possible que cela soit le même écotype d’Ocimum americanum sp. americanum – Kew 90157 – qui fut analysé, par Simon et Vieira, en 2004, avec près de 50% d’anisole – et l’eucalyptol et l’α-humulène comme autres composants majeurs. [2]
Qui plus est, l’écotype “Anis” représente un type violacé, au sein de la sous-espèce Ocimum americanum sp. americanum, de par la présence d’anthocyanines. En effet, ses tiges et ses calices (ainsi que des nervures de feuilles) sont de couleur violet foncé et le lobe supérieur de la corolle est de couleur mauve.
Malgré que la Toile soit un vaste fouillis, j’ai réussi à identifier plusieurs sites proposant des photographies de plantes, d’Ocimum americanum, avec des fleurs mauves et avec des tiges violettes – et, ce, en Inde et en Afrique du sud et en Afrique de l’est. Par exemple, un site botanique pour l’Afrique du sud, présente un écotype d’Ocimum americanum sp. americanum au port très bas et aux fleurs complètement mauves – étamines comprises. [94]
Je propose, donc, aujourd’hui, de considérer deux types chez Ocimum americanum sp. americanum: un type non violacé et un type violacé (avec anthocyanines) – de même qu’il existe deux types similaires, en Asie, chez Ocimum americanum sp. pilosum.
D’ailleurs, l’étude de 2015, “Resistance Against Basil Downy Mildew in Ocimum Species”, présente trois écotypes d’Ocimum basilicum sp. anisatum (de Turquie) (PI 172996, PI 172997 et PI 172998) très résistants au mildiou du basilic. Ne seraient-ce pas, très vraisemblablement, des écotypes EurAsiatiques, avec anthocyanines, d’Ocimum americanum sp. americanum – de chémotype Linalol/Estragol. [66]
Il semblerait, en fait, qu’Ocimum americanum soit une espèce très souple de caractère… et y compris sur le plan génétique si l’on en croit cette autre étude, de novembre 2016 – émanant de la mythologie génétique – qui a identifié, parmi tous les écotypes analysés, trois amplitudes de taille de génome dans cette espèce: respectivement, 2,3; 4,4; et 7,4 pg/2C d’ADN. [81]
Avec des valeurs génomiques très proches concernant la taille du génome de ce que cette étude appelle Ocimum x. citriodorum: respectivement, 4,6; 6,9; et 7,5 pg/2C d’ADN.
A moins, bien évidemment, que ces chercheurs Polonais se soient, également, fourvoyés – botaniquement parlant – car certains de leurs écotypes proviennent de la banque de semences de l’USDA. Certains d’entre eux pourraient, donc, être des écotypes de Tulsi tempérée.
Dès 1975, Pushpangadan et al. rapportèrent que deux écotypes d’Ocimum americanum possédaient, comme nombre de chromosomes, 2n = 24 et 2n = 26 – le premier originaire du Kenya et le second de l’Inde. De plus, en 2006, Moumita Mukherjee et Animesh K. Datta, en Inde (université de Kalyani), rapportèrent que l’écotype d’Ocimum americanum analysé possédait 2n = 26. [48]
Une étude Nigérienne, de 2015, a mis en valeur qu’Ocimum americanum sp. americanum (2n=52) se reproduit principalement sur mode autogame tandis qu’Ocimum americanum sp. pilosum (2n = 52 et 2n = 24) se reproduit, à la fois, sur mode autogame et allogame. [14]
Lors de cette étude, les deux écotypes d’Ocimum americanum sp. pilosum se caractérisaient, respectivement, par des étamines de 4 et 8 mm et un style de 5 et 10 mm. Quant à l’écotype d’Ocimum americanum sp. americanum, ses étamines faisaient 5 mm. de longueur et son style 8 mm. L’écotype aux étamines et au style les plus longs libérait son pollen avant l’épanouissement floral au contraire du second écotype – ainsi que de l’écotype d’Ocimum americanum sp. americanum.
Pour continuer à surfer sur l’existence d’écotypes d’Ocimum americanum sp. americanum EurAsiatiques, ou Africains, au chémotype anthocyané, les conclusions d’une étude Croate, de 2009, intitulée “Genetic relations among basil taxa (Ocimum) based on molecular markers, nuclear DNA content, and chromosome number”, sont particulièrement intéressantes.
En premier lieu, l’équipe de Klaudija Carović-Stanko et al. annonce un “2n = 72” pour Ocimum americanum.
En effet, cette étude s’est donné comme objectif de combiner, pour la première fois, trois approches – analyses de marqueurs moléculaires (RAPD et AFLP), estimation de la taille du génome, et comptage du nombre de chromosomes – afin de clarifier les relations phylogénétiques entre les espèces, les variétés botaniques et les cultivars d’Ocimum les plus cultivés.
Il est à noter, avec des pincettes existentielles, que les résultats issus de la technique de comptage du nombre de chromosomes – ne font pas l’approbation de tous… en particulier pour Ocimum americanum.
Une analyse génétique a, même, découvert que des températures froides affectent certains gènes chez Ocimum americanum sp. pilosum… alors qu’il est déjà programmé, génétiquement, pour être sensible au froid – à savoir gélif. [63] Les conclusions des analyses génétiques, c’est, parfois, un peu, comme les gâteaux – à l’étouffée, et sans gluten – de ma Shakta: les recettes sont évolutives et non-linéaires.
L’équipe de Klaudija Carović-Stanko et al. a, ainsi, classifié 28 écotypes d’Ocimum appartenant à 6 espèces, en trois clades. Le premier clade comprend Ocimum tenuiflorum (2n = 36) et Ocimum gratissimum (2n = 36). Le second clade ne comprend que des variétés d’Ocimum basilicum (2n = 48) – y compris de la sous-espèce Ocimum basilicum sp. minimum.
Caveat. C’est réellement un Ocimum tenuiflorum que Klaudija Carović-Stanko a analysé dans cette présente étude – contrairement à la suivante où ce furent quatre écotypes de Tulsi tempérée.
Le troisième clade comprend (2n = 72) Ocimum americanum (Ocimum americanum sp. americanum), Ocimum africanum (Ocimum americanum sp. pilosum) et deux écotypes d’Ocimum basilicum sp. purpurascens – originaires de Russie. [47]
Ces deux écotypes violacés apparaissent, également, dans l’étude, de 2011, “Chemical Characterization and Genetic Relationships among Ocimum basilicum L. Cultivars” [92] ainsi que dans l’étude, de 2017, “Morphological and biochemical intraspecific characterization of Ocimum basilicum” [93] – toutes deux publiées par la même équipe de Zlatko Liber et Klaudija Carović-Stanko.
Dans cette seconde étude, “Erevanskii”, ainsi qu’un second écotype Russe de basilic violacé – S60 et S63 – apparaissent, de nouveau, dans un clade génétique à part.
Voilà ce qui est dit de ces deux écotypes violacés dans la première de ces études: «L’arbre NJ (de Neighbor-Joining) montre une séparation claire entre, d’une part, Ocimum basilicum “Erevanski” et Ocimum basilicum purpurascens et, d’autre part, tous les autres cultivars. Comme ces deux cultivars contiennent presque exclusivement de l’estragol (méthyl chavicol) comme composant de l’huile essentielle, l’isolement génétique observé est conforme à la distinction chimique de ces cultivars. Les résultats de nos analyses chimiques et génétiques sont cohérents avec le nombre de chromosomes de ces deux cultivars (2n = 72) ».
Selon cette étude, ces deux écotypes violacés seraient issus soit d’une “autopolyploïdisation” de certaines variétés d’Ocimum basilicum (2n = 48), soit d’une hybridation entre des écotypes d’Ocimum basilicum et les variétés citronnées d’Ocimum americanum sp. pilosum. (2n = 72).
Ou soit de l’Archétype Ocimum americanum émané par la Mère?
Par conséquent, je pose la même question que pour l’écotype “Anis” – commercialisé auparavant comme Ocimum basilicum: ces deux écotypes Russes, avec anthocyanines, ne seraient-ils pas des écotypes d’Ocimum americanum?
J’ai évoqué, par ailleurs, un écotype provenant du jardin botanique de Kew – Kew 90157 – qui a été déterminé comme un Ocimum americanum sp. americanum et qui a été analysé avec un chémotype “Anis” avec près de 50% d’anisole. [2]
En tout cas, cette classification cladistique permet de comprendre pourquoi l’étude de Paton et Putievsky, de 1996, a affirmé que la faisabilité de croisement entre Ocimum basilicum et Ocimum africanum (Ocimum americanum sp. pilosum) fut, dans leur étude, de 0% pour la variété “Dark Opal” et de 12,5% pour un écotype non dénommé d’Ocimum basilicum sp. purpurascens – avec jusqu’à 50% de semences fertiles dans le cas des croisements couronnés de succès. [105]
En fait, l’écotype non dénommé d’Ocimum basilicum sp. purpurascens – parfois dénommé Ocimum basilicum sp. anisatum – est, très vraisemblablement, un écotype Asiatique, avec anthocyanines, d’Ocimum americanum sp. americanum – ou un écotype, avec anthocyanines, d’Ocimum americanum sp. pilosum. La preuve par sa fertilité intra-spécifique à la suite d’un croisement avec un écotype d’Ocimum americanum sp. pilosum… alors que 25 années plus tard, aucun scientifique n’a réussi à croiser, fertilement, et naturellement, un Ocimum basilicum et un Ocimum americanum – afin d’y transférer des gènes de résistance au mildiou.
Aucun scientifique, botaniste, agronome, ou autre, n’y a jamais réussi… et, il semblerait, donc, que l’incapacité de fusion génétique, entre les deux espèces, existe depuis belle lurette! Peut-être un shaman arriverait-il à la réinitialiser?
Comment identifier Ocimum americanum et Ocimum basilicum?
D’un point de vue morphologique, il est très difficile de différencier les fleurs des deux sous-espèces d’Ocimum americanum de celles d’Ocimum basilicum lorsque leur taille n’est pas connue – très précisément. Ces espèces font, en effet, partie de la même sous-section Ocimum du sous-genre Ocimum… et partagent de la même couleur blanche de pollen.
… en compagnie, d’ailleurs, d’Ocimum kilimandscharicum qui lui, est très identifiable de par l’extrême amplitude de ses étamines et de par la couleur rouge brique de son pollen… alors que les autres espèces de cette sous-section sont à pollen blanc.
En fait, lorsque l’on photographie des abeilles porteuses de grosses pelotes de pollen d’Ocimum americanum, ou d’Ocimum basilicum, ce pollen en pelote n’apparait plus blanc mais très beige.
D’ailleurs, si l’on accorde à la Tulsi tempérée le statut d’espèce, Ocimum bisabolenum – appartenant à cette sous-section – elle doit être identifiée avec deux couleurs de pollen, rouge brique et blanc.
Chez Ocimum americanum, la floraison de chaque thyrse de fleurs va durer, environ, 21 jours et, environ, 28 jours chez Ocimum basilicum.
Chez Ocimum americanum, la plante n’a pas tendance à développer des ramifications ligneuses au contraire d’Ocimum basilicum.
Chez Ocimum americanum, les fleurs sont, presque, toujours blanches – tirant sur le rose, le jaune pâle… – alors qu’elles peuvent être blanches, roses, mauves, violettes chez Ocimum basilicum.
Les exceptions se trouvent dans le type violacé d’Ocimum americanum sp. americanum doté d’anthocyanines: la fleur est alors blanche avec le lobe supérieur de la corolle de couleur mauve – tel que dans l’écotype “Anis”. Ainsi que dans le type violacé Asiatique d’Ocimum americanum sp. pilosum doté d’anthocyanine – tel qu’on en trouve des photographies floues dans l’étude Thaïlandaise déjà citée. [82]
Il est à noter que certains des écotypes d’Ocimum americanum sp. pilosum – tel que l’une des deux formes de l’écotype Iranien “Esfahan” (USDA PI 253157) – peuvent se caractériser par des sommités fleuries violacées (de par la couleur des calices) alors que les fleurs épanouies sont blanches.
Chez Ocimum americanum, la taille du pollen est de 60 microns, en moyenne – entre 56 et 62 microns – tandis qu’elle l’est de 76 microns chez Ocimum basilicum. [45]
Pour comparaison, la taille du pollen est de 26 microns, en moyenne, chez le cannabis (entre 23 et 29 microns.
Chez Ocimum americanum, la partie supérieure des anthères est, théoriquement, plus arrondie alors qu’elle est plus réniforme chez Ocimum basilicum.
Chez Ocimum americanum, l’échancrure inférieure des anthères est, théoriquement, moins évasée – et plus profonde – à l’attache, qu’elle l’est chez Ocimum basilicum.
Caveat. Tout cela étant dit, il n’est pas aisé, avec des fleurs aussi petites, d’étudier la forme des anthères, ou de la base du style, si ce n’est avec un matériel fort grossissant – tel qu’un appareil photo en macro… et, encore, faut-il beaucoup de persévérance.
J’ai, ainsi, pris beaucoup de photographies d’anthères d’Ocimum basilicum, d’Ocimum americanum et d’Ocimum kilimandscharicum: le sujet n’est pas aisé quant à réellement déterminer ce qui se passe. Pour certaines anthères, nous sommes au niveau du demi-millimètre… et les vents sont forts.
Chez Ocimum americanum, le calice fait 4 à 6 mm de longueur alors qu’il en fait 6 à 8 mm chez Ocimum basilicum.
Chez Ocimum americanum, la corolle fait, environ, 5 ou 6 mm de longueur alors qu’elle en fait de 8 à 12 mm chez Ocimum basilicum.
Ainsi que déjà signalé, chez l’écotype dénommé “Africain”, les fleurs sont encore beaucoup plus petites.
Chez Ocimum americanum, la lèvre supérieure de la corolle est beaucoup moins échancrée et possède beaucoup moins d’amplitude, en largeur, que chez Ocimum basilicum.
En fait, la taille de la fleur, ainsi que l’amplitude du lobe supérieur de la corolle (vu de derrière ou du dessus) constituent deux éléments qui permettent – avec un peu d’habitude et d’observation – de distinguer Ocimum americanum, du premier coup d’oeil, d’Ocimum basilicum.
Chez les deux espèces, les anthères ont tendance à libérer leur pollen – qui reste viable pendant 27/28 heures – alors que le stigmate est, déjà, réceptif, avant le plein épanouissement du bouton floral. De plus, le déploiement du style est tel qu’il accompagne, de très près, le déploiement des étamines – et ce, durant 20 à 30 mn. Il en résulte une très forte inclination à l’autogamie qui selon certains chercheurs [52], est encore plus forte chez Ocimum basilicum – à 100%.
Selon une étude, chez Ocimum americanum, le ratio pollen/ovule serait de 350:1 tandis qu’il serait de 330:1 chez Ocimum basilicum.
C’est ainsi que, selon les clés botaniques d’Alan Paton, pour les Ocimum, la différenciation, très simple, entre Ocimum basilicum, Ocimum americanum sp. americanum et Ocimum americanum sp. pilosum, se fait de par la longueur du calice et de la corolle. A savoir, pour Ocimum basilicum une corolle d’au moins 7 à 8 mm de longueur et un calice d’au moins 6-8 mm de longueur.
Propriétés Médicinales d’Ocimum americanum
Ocimum americanum a été utilisé, par les tradi-praticiens – en Afrique et en Asie – pour soigner la malaria, les douleurs, les refroidissements, les toux, les pathologies respiratoires, les convulsions, les rhumatismes, les coliques néphrétiques, les hémorroïdes, la tuberculose, les douleurs d’estomac, les conjonctivites, les pathologies des oreilles, les ulcères, le diabète, les diarrhées, la dysenterie, la constipation, les parasites intestinaux, les maux de dents…
La base de données Françaises – Ethnopharmacologia.com – propose un grand nombre de références quant à l’utilisation médicinale traditionnelle d’Ocimum americanum en Afrique: cataractes, torticolis, rhumatismes, conjonctivites, paludisme, rhinites, sinusites, éruptions cutanées, panaris, mycoses, toux, bronchites, psychose dépressive, convulsions, fièvres, douleurs pulmonaires, diarrhées, herpès, maux d’oreilles, saignements de nez, maux du colon, gonorrhée, infections néphrétiques et urinaires, constipation [99]
Des investigations pharmacologiques récentes ont mis en exergue ses activités anti-prolifératives, anti-inflammatoires, anti-oxydantes [40] [41] [100], anti-microbiennes, anti-hypertensives [41], insecticides, repoussantes, catalytiques, anti-ulcères, gastro-protectrices, sédatives.
En Ethiopie, chez les Konta, Ocimum americanum est l’espèce médicinale la plus réputée, parmi cinq, pour traiter la toux – en compagnie d’Eucalyptus camaldulensis, Artemisia afra, Artemisia abyssinica et Ocimum basilicum sp. thyrsiflorum. [13]
Dans le nord-ouest de l’Ethiopie, Ocimum americanum fait partie d’un spectre d’une quinzaine d’espèces médicinales utilisées pour repousser les moustiques vecteurs de la malaria – en particulier Anopheles arabiensis – en compagnie des espèces médicinales, Azadirachta indica, Ocimum lamiifolium et Moringa oleifera. [3]
Caveat. Eu égard à ces deux premiers exemples, je n’ai pas pu vérifier s’il s’agit, réellement, d’écotypes d’Ocimum americanum… ou, bien, de la Tulsi tempérée.
Au Burkina-Faso, Ocimum americanum est utilisé pour soigner la malaria, les fièvres, les affections de la peau, les problèmes digestifs, les problèmes ophtalmiques.
A l’ouest du Kenya, Ocimum americanum est l’une des espèces médicinales les plus réputées pour repousser les moustiques (Anopheles gambiae) – en compagnie de Lantana camara, Tagetes minuta et Azadirachta indica. [30]
Au Zimbabwe, les feuilles d’Ocimum americanum sp. americanum – Amakha – sont traditionnellement, frottées sur le visage “afin d’éveiller les esprits”. Elles sont, également, utilisées, avec d’autres plantes, pour traiter les convulsions et la démence. Selon une étude, de 2008, intitulée “A review of plants used in divination in southern Africa and their psychoactive effects”. [6]
Au Zimbabwe, Ocimum americanum est, également, utilisé pour conserver les corps des défunts.
Au Cameroun, Ocimum americanum est utilisé pour soigner la malaria, les douleurs abdominales, les diarrhées et les pathologies gastriques.
Ses feuilles y sont, également, utilisées comme épice dans une soupe dénommée “Mbongo tchobi”.
En Afrique de l’est, Ocimum americanum sp. americanum est utilisé en infusion, pour se parfumer le corps et pour parfumer le tabac. Les Swahilis l’utilisent pour faire baisser la pression sanguine et pour soigner les maux d’estomac.
Ocimum americanum possède une très large distribution géographique en Afrique de l’Est, ce qui en fait la plante ethnobotanique la plus populaire de la région.
Au Bangladesh, chez le Peuple tribal Tonchongya, le jus des feuilles d’Ocimum americanum est mélangé avec des graines de Moutarde Indienne (Brassica juncea) écrasées (ainsi que des feuilles d’Acore odorant, Acorus calamus) afin de traiter la schizophrénie – et les possession par de mauvais esprits. [43]
En Inde, au Bengale, dans le district de Dakshin Dinajpur, Ocimum americanum sp. americanum, dénommé“Bon Tulsi”,est utilisé pour soigner les flatulences et les faiblesses sexuelles et pour repousser les moustiques et les taupes tandis qu’Ocimum americanum sp. pilosum, dénommé “Lebu Tulsi”,est utilisé pour soigner les pathologies de la peau, les piqures et les morsures. [50]
En Inde, Ocimum americanum est, également, appelé “Kali Tulsi”, “Kattu Tulsi” ou “Naai Tulsi”.
Une étude, de 2008, a analysé les divers acides phénoliques d’un écotype d’Ocimum americanum sp. pilosum: acides rosmarinique, lithospermique, vanillique, p-coumarique, hydroxybenzoique, férulique et cinnamique. [5]
Une étude de 2020, a analysé les divers acides phénoliques d’un écotype d’Ocimum americanum sp. pilosum (avec un chémotype linalol dans son huile essentielle): les deux principaux acides étaient l’acide hydroxybenzoique et l’acide p-coumarique. [11]
Cette étude a, également, mis en exergue l’activité anti-inflammatoire et anti-cancéreuse d’Ocimum americanum sp. pilosum.
L’activité larvicide d’Ocimum americanum a été validée à l’encontre des larves du moustique Aedes aegypti – à plusieurs reprises. [57] [80]
L’activité insecticide d’Ocimum americanum a été validée à l’encontre d’Agrotis ipsilon [16], Callosobruchus maculatus, Rhyzopertha dominica, Sitophilus oryzae, Acanthoscelides obtectus, Zabrotes subfasciatus [91].
L’activité insecticide, et larvicide, d’Ocimum americanum a été validée, en Inde, à l’encontre de Culex quinquefasciatus, d’Anopheles stephensi, et d’Aedes aegypti qui sont des vecteurs de la dengue, de la malaria, du chikungunya et de la filariose. [32] [101]
En Afrique, Ocimum americanum est utilisé pour protéger les récoltes à l’encontre de la bruche.
L’activité allélopathique d’Ocimum americanum a été validée à l’encontre de: Mimosa pudica, Senna obtusifolia. [1]
L’activité bactéricide de divers extraits d’Ocimum americanum a été validée à l’encontre de: Bacillus cereus, Staphylococcus aureus, Clostridium penfrigens, Klebsilla pnemoniae, Salmonella paratyphi. [7] [31]
Une étude, de mars 2020, intitulée “Preservation potential of lemon basil essential oil on tofu: Development of a natural food preservative” a validé l’utilisation, bactéricide, de l’huile essentielle d’Ocimum americanum sp. pilosum pour augmenter la durée de conservation du tofu. L’écotype analysé était de type citral. [34]
Lors d’une étude Croate, de 2010, portant sur la composition de l’huile essentielle de sept espèces d’Ocimum, et sur leur activité anti-bactérienne, ce sont Ocimum americanum et Ocimum x. citriodorum qui furent les plus actifs à l’encontre des bactéries suivantes: Enterococcus faecalis, Enterococcus faecium, Proteus vulgaris, Staphylococcus aureus et Staphylococcus epidermis. [38]
L’activité fongicide de divers extraits d’Ocimum americanum a été validée à l’encontre de: Candida albicans et Aspergillus niger.
L’activité anti-cancéreuse de l’huile essentielle d’Ocimum americanum sp. pilosum a été mise en exergue à l’encontre du cancer de l’estomac dans une étude de juin 2022. [72]
L’activité anti-parasitaire et insecticide de l’huile essentielle d’Ocimum americanum sp. pilosum a été mise en exergue à l’encontre de Plasmodium falciparum et des larves du moustique Anopheles funestus. [84]
En Thaïlande, les graines sont consommées en dessert – après avoir été trempées dans de l’eau : le mucilage peut être mélangé avec un jus ou du lait ou servir comme assaisonnement pour les crèmes glacées. Ce mucilage ayant un fort ratio de fibres, il favorise, ainsi, le tractus intestinal.
La graine d’Ocimum americanum sp. pilosum contient 75% de fibres, 15% de lipides riches en Omega 3 et 10 de protéines.
C’est, ainsi, que le mucilage des graines d’Ocimum americanum sp. pilosum constitue le sujet de quelques recherches industrielles. Par exemple, une étude, de 2019, a évalué la faisabilité de produire de la fibre dégraissée à partir des graines de cette sous espèce. [70] La condition de rentabilité requérait que la tonne de graines de basilic ne dépasse par les 6500 dollars.
En fait, les graines d’Ocimum americanum sp. pilosum constituent une source de mucilage au même titre que le Gombo (Abelmoschus esculentus), que le Jacquier (Artocarpus heterophyllus) ou que la Baselle (Basella alba).
Une étude récente, publiée en mars 2022, concerne une découverte au sujet de la protéine de graines d’Ocimum americanum sp. pilosum dégraissées. En effet, selon cette étude, cette protéine peut être utilisée pour produire des peptides liant le calcium et peut donc jouer un rôle dans la production d’aliments nutraceutiques en tant qu’ingrédient bioactif. [77]
Selon une autre étude, de 2020, cette même protéine est considérée “comme une source de peptides bioactifs qui peuvent jouer un rôle comme ingrédients dans les aliments fonctionnels” – car ces possèdent une activité anti-hypertensive. [71]
Une étude Thaïlandaise récente, de mai 2022, a étudié le potentiel d’usage des tiges d’Ocimum americanum sp. pilosum en tant que substrat – et stimulateur – de croissance du champignon cultivé, Pleurotus pulmonarius. [83]
En effet, en Thaïlande, après l’extraction des graines d’Ocimum americanum sp. pilosum, les tiges constituent ce que l’on appelle, dans l’agriculture industrielle, un “déchet industriel” – à hauteur de 1500 tonnes annuelles pour ce pays.
En homépathie, Ocimum americanum est, également, un remède. Selon le laboratoire Boiron, Ocimum americanum, en 5CH, est prescrit pour les urétrites, les coliques néphrétiques, les calculs rénaux, les mamelons douloureux et le prolapsus vaginal.
Selon le site Planète Homéopathie: «Ocimum americanum souffre du rein droit, de l’uretère droit. Les douleurs coupantes de l’uretère droit sont une key note au degré trois dans le Répertoire. La présence des vomissements au cours de ces coliques néphrétiques est le signe essentiel d’Ocimum Canum. Si sa prescription pourra soulager les vomissements du malade, il faudra un remède plus indiqué pour diminuer les douleurs. Les urines sédimentaires rouge-brique d’Ocimum americanum peuvent contenir des calculs.» [73]
Au Brésil, une étude, de 2015, a investigué les capacités sédatives, anti-stress et anesthésiantes de l’huile essentielle d’Ocimum americanum dans les élevages de poisson-chats argentés (Rhamdia quelen). [85]
Flavonoïdes caractérisant Ocimum americanum
Une étude, de 2002, d’Alan Paton et al., a analysé les divers flavonoïdes présents dans 111 échantillons d’Ocimum americanum, provenant de l’Afrique, de l’Australie et de l’Asie, avec comme objectif d’authentifier une grande partie des échantillons de feuilles d’Ocimum americanum sur la base des profils de leurs flavonoïdes externes. Les 111 échantillons se déclinaient comme suit: 37 d’Ocimum americanum sp. pilosum et 74 d’Ocimum americanum sp. americanum. Cette étude leur a permis de découvrir six chémotypes qui, malgré certaines similitudes de profils, se caractérisent par des différences de composants en fonction des espèces. [20]
En 2001, Alan Paton et al. avaient, déjà, étudié les glycosides flavonoïdes foliaires comme caractères chimio-systématiques chez les diverses espèces d’Ocimum [18] La vicénine était uniquement présente chez Ocimum americanum sp. pilosum avec des traces chez Ocimum americanum sp. americanum. La vicénine, possède une activité radio-protectrice. [74] [76]
Selon Alan Paton: « Le principal chémotype, présent dans environ 80% des spécimens des deux sous-espèces, Ocimum americanum sp. americanum et Ocimum americanum sp. pilosum, collectés dans toute l’aire de répartition de l’espèce, se caractérisait par des niveaux très élevés de névadensine, des niveaux légèrement inférieurs de salvigénine et des niveaux beaucoup plus faibles de jusqu’à 15 autres flavones externes.
Parmi les cinq chémotypes restants, deux furent trouvés dans Ocimum americanum sp. americanum et trois dans Ocimum americanum sp. pilosum. Tous les spécimens, appartenant à ces chémotypes mineurs, étaient originaires de l’Afrique du Sud ou de l’Afrique de l’Est. Ces échantillons contenaient des niveaux de flavones beaucoup plus faibles que ceux présents dans le chémotype principal d’Ocimum americanum – et tous manquaient de névadensine. Le xanthomicrol, un composé absent du chémotype principal, était le flavonoïde dominant dans deux des chémotypes mineurs ».
Voici les 6 chémotypes de flavonoïdes découverts par Alan Paton est son équipe.
Névadensine/Salvigénine. Il concernait 86% d’Ocimum americanum sp. americanum et 78% d’Ocimum americanum sp. pilosum. Ce chémotype se caractérisait, également, par un taux très élevé de flavonoïdes de surface – à raison de 7,3 mg/g de feuilles sèches. Le troisième composant majeur était la pilosine – dont le nom s’inspire de la dénomination spécifique “pilosum”… alors qu’elle se retrouve, plus fréquemment, dans des écotypes d’Ocimum americanum sp. americanum.
Salvigénine/Cirsimaritine. Il concernait 2 spécimen d’Ocimum americanum sp. pilosum d’Afrique tropicale de l’est. La névadensine était absente. Le taux de flavonoïdes était moyen avec 0,95 mg/g de feuilles sèches.
Ce chémotype de flavonoïdes se retrouve, également, dans certains écotypes d’Ocimum kilimandsharicum qui, est originaire de l’Afrique de l’est – comme les deux spécimen d’Ocimum americanum sp. de ce chémotype. Selon Alan Paton, il n’existe pas trop de différence, de plus, entre ce profil de flavonoïdes et celui de l’espèce Ocimum fisheri.
Cirsimaritine/Cirsilinéole. Il concernait 1 spécimen d’Ocimum americanum sp. pilosum d’Afrique du nord-est. Le taux de flavonoïdes était très bas avec 0,1 mg/g de feuilles sèches.
7,4’-diméthyl Apigénine/Salvigénine. Il concernait 3 spécimen d’Ocimum americanum sp. americanum d’Afrique tropicale de l’est. Le taux de flavonoïdes était très bas avec 0,13 mg/g de feuilles sèches.
Xanthomicrol/Nobilétine. Il concernait 7 spécimen d’Ocimum americanum sp. americanum dont 5 d’Afrique du sud. Le taux de flavonoïdes était très bas avec 0,28 mg/g de feuilles sèches.
Xanthomicrol/Cirsimaritine. Il concernait 2 spécimen d’Ocimum americanum sp. pilosum d’Afrique tropicale de l’est. Le taux de flavonoïdes était très bas avec 0,12 mg/g de feuilles sèches.
Alan Paton – un expert mondial pour le genre Ocimum – a ensuite comparé les profils des flavonoïdes découverts dans les 6 chémotypes d’Ocimum americanum avec ces mêmes profils chez Ocimum x. citriodorum – du moins, 11 spécimen de cette supposée espèce – et quelques autres espèces d’Ocimum.
«Le principal profil “névadensine/salvigénine” présent chez Ocimum americanum se retrouve également chez Ocimum citriodorum, Ocimum basilicum et certains spécimens d’Ocimum minimum, mais il existe de fortes différences quantitatives dans les flavonoïdes externes entre ces taxons. Les autres chémotypes d’Ocimum americanum présentaient certaines similitudes dans leurs profils de flavones externes avec ceux trouvés dans les espèces est-africaines étroitement apparentées Ocimum fischeri, Ocimum forskolei, Ocimum kenyense et Ocimum kilimandscharicum, qui se trouvent dans les mêmes zones géographiques. Ceci suggère que les chémotypes peu communs d’Ocimum americanum peuvent avoir été créés par un échange de gènes avec d’autres espèces d’Ocimum, par exemple par hybridation introgressive.»
Dans cette étude, Alan Paton a mis en exergue que les principaux flavonoïdes présents dans le chémotype Névadensine/Salvigénine sont, également, présents chez Ocimum x. citriodorum. A savoir: névadensine, salvigénine, pilosine, sinensétine, cirsimaritine, cirsilinéol, genkwanine, apigénine, xanthomicrol, nobilétine, gardenine B, scutellaréine.
En 2004, Alan Paton n’avait pas encore établi l’équivalence entre Ocimum x. citriodorum et Ocimum africanum (Ocimum americanum sp. pilosum).
Selon ses conclusions d’alors, la différence entre le chémotype majeur Névadensine/Salvigénine, d’Ocimum americanum, et celui d’Ocimum x. citriodorum est ténue.
Le ratio névadensine/salvigénine est, respectivement, 3,3 pour Ocimum americanum sp. americanum, 2,8 pour Ocimum americanum sp. pilosum et 1,4 pour Ocimum x. citriodorum.
La Névadensine possède des propriétés hypotensives, anti-tumorales, anti-cancéreuses, anti-inflammatoires, anti-tuberculeuses, anti-allergiques, anti-microbiennes, anti-diabétiques et anti-leishmaniennes. [106] [107]
La Névadensine est, également, un puissant inhibiteur de la carboxylestérase humaine.[108]
Quant à la Salvigénine, elle possède des propriétés anti-tumorales [93], anti-nociceptives, anxiolytiques, anti-dépressantes, neuro-protectrices, anti-diabétiques, anti-inflammatoires, analgésiques [109] et trypanocides.
La Salvigénine est, également, un puissant inhibiteur de l’activité enzymatique des monoamines oxydases de type A [110] ainsi qu’un inhibiteur des leucotriènes. [111]
Malheureusement, la salvigénine est, également, le sujet de recherches démentes consistant à créer des composés nano-technologiques l’impliquant ainsi que de l’oxyde de fer… afin d’améliorer, prétendument, son potentiel thérapeutique à l’encontre du cancer du sein. [112]
Quant au xanthomicrol, c’est un flavonoïde que l’on retrouve dans certaines espèces croissant dans des régions très ensoleillées et l’une de ses missions est, peut-être, de protéger les feuilles à l’encontre des radiations UV.
80% des espèces botaniques contenant du xanthomicrol font partie de la Famille de Lamiacées – dont les genres Thymus, Ocimum, Nepeta, Satureja, Dracocephalum, Stachys, etc.
Le xanthomicrol a été validé, pharmacologiquement, [36] pour ses activités anti-cancérigènes, anti-tumorales [23], anti-oxydantes, anti-inflammatoires [27], anti-bactériennes, fongicides, anti-spasmodiques, relaxantes, anti-plaquettaires, anti-angiogéniques [28], insecticides.
Son activité anti-cancérigène a été validée à l’encontre des cancers du sein [24], du colon [25], du foie [26].
Huiles Essentielles d’Ocimum americanum
Avant toutes choses, il est impératif de bien préciser que les analyses d’huiles essentielles doivent toujours être replacées dans un contexte. En effet, les résultats obtenus, quant aux divers éléments les composant, sont, extrêmement, dépendants de nombreux paramètres: des conditions pédo-climatiques de l’écosystème, des conditions de culture, de la période de récolte (pré-floraison, floraison, maturité des semences), des techniques de séchage… et, surtout, des organes de la plante utilisés pour l’extraction de cette huile essentielle.
Par exemple, une étude Brésilienne, de 2015, déjà citée, [85] a mis en exergue des taux très différents pour les composants de l’huile essentielle d’un écotype d’Ocimum americanum – en fonction des feuilles ou des sommités fleuries. A savoir: 21% d’eucalyptol pour les feuilles et 8,43% pour les fleurs; 20,18% de linalol dans les feuilles et 46,61% pour les fleurs; 11,96% de camphre pour les feuilles et 9,50 pour les fleurs; 17,17% d’eugénol pour les feuilles et 3,22 pour les fleurs. Les différences sont ainsi considérables entre l’huile essentielle de fleurs et celle de feuilles.
Les divers chémotypes principaux d’Ocimum americanum sont:
Chémotype “Camphre”. Un écotype de l’Inde fut analysé, en 2014. Il possédait 41,8% de camphre, 7,1% de limonène, 6,2 d’a-pinène, 5,6% β-sélinène (5.6%) et 5% de camphène. [4] Un autre étude analysa un autre écotype “Camphré”, d’Ocimum americanum, du Bangladesh, avec 38,6% de camphre – et ensuite, du limonène, de l’a-sélinène et du β-sélinène.
Chémotype “Eucalyptol/ 1,8-cinéole”. En 2004, trois écotypes d’Ocimum americanum ont été analysés au Burkina Faso avec l’eucalyptol comme élément majeur de 45 à 60%. [75]
Chémotype “Linalol”. En 1986, différents échantillons d’Ocimum americanum ont été analysés au Rwanda. Leur composant majeur était le linalol – entre 60% et 90% – alors que le camphre, le citral ou le cinnamate de méthyle en étaient, totalement, absents. Les deux autres terpènes notoires étaient le bergamotène et le β-caryophyllène. [10]
En 2017, deux écotypes, de Sierra Leone (Central Freetown) et du Nigeria (Ile-Ife), furent analysés avec, respectivement, 49,1% et 39,6% de linalol. Les autres composants majeurs, pour l’écotype de Sierra Léone, étaient: le camphre, le terpinène-4-ol, le thymol et l’α-Cadinol. Les autres composants majeurs, pour l’écotype du Nigeria, étaient: l’eugénol, le terpinène-4-ol et l’α-bergamotène. [9]
En 2003, au Cameroun, un écotype d’Ocimum americanum a été analysé avec 44,9% de linalol et 38,2% de géraniol. [68]
Chémotype “Citral”. En 2002, un écotype du Bangladesh (avec 0,93% d’huile essentielle) a été analysé avec 27,9% de néral et 37,7% de géranial – à savoir 65,6% de citral. [8] En 2010, l’étude Croate, sus-mentionnée, a analysé une écotype d’Ocimum americanum avec un taux global de 56,47% pour néral, nérol, géranial et géraniol – et 2% de a-bisabolène. Quant à écotype d’Ocimum americanum sp. pilosum analysé, par la même étude, il avait un taux global de 72,68% pour néral, nérol, géranial et géraniol – et 1,87% d’a-bisabolène. [38]
Les écotypes “Citron à petites feuilles”, “Mrs Burn”, “Sweet Dani” et “Lime” se caractérisent par une forte teneur en citral (néral + géranial) – à hauteur de 65%. Ils possèdent de plus, en fonction des divers écotypes, une forte teneur en linalol ou en spathulénol ou en γ -élémène.
Une étude Arménienne, de 2017, a identifié un chémotype d’Ocimum americanum sp. pilosum avec un taux global de près de 50% pour néral, nérol, géranial et géraniol – mais, par contre, avec 11% de bisabolène.
Une étude Indonésienne, de 2015, a identifié un chémotype “Citral” chez Ocimum americanum sp. pilosum qui possédait, également, du β-bisabolène et du cis-α-bisabolène. [103]
Une étude Irlandaise, de 2014, a identifié entre 8 et 11% de Z-α-bisabolène dans trois écotypes d’Ocimum americanum sp. pilosum: “Lime”, “Lemon” et un écotype non dénommé – qui tous, trois, étaient de chémotype “Citral”. [106]
Chémotype “Terpinène-4-ol”. Il existe deux écotypes en Afrique (ouest du Kenya et Togo) dont le chémotype est le monoterpène, “Terpinène-4-ol” (ou 4-terpinéol). Pour celui du Kenya, le taux de Terpinène-4-ol est 43,21% – avec, en sus, 16,13% d’eucalyptol et 4,01% d’α-terpinéol. [21]
Chémotype “Eugénol/Estragol”. Une étude Egyptienne, de 2007, a analysé l’activité de l’huile essentielle d’un écotype d’Ocimum americanum sp. pilosum – provenant de Cornell University, Ithaca – à l’encontre de la Noctuelle baignée (Agrotis ipsilon). Son chémotype était “Eugénol/Estragol” – avec, à noter, présence d’environ 5% de bisabolène. [16]
En 2007, une étude Egyptienne a analysé un écotype avec 28,46% d’eugénol et 17,34% d’estragole.
Chémotype “Cannelle”. Une étude de l’université de Purdue, réalisée en 2003, a analysé trois écotypes d’Ocimum americanum. Le premier (Ocimum americanum sp. americanum) était de chémotype “Cannelle” et contenait 96,15% de cinnamate de méthyle.
Une étude Brésilienne, déjà citée, dans cet essai, a identifié, également, un écotype d’Ocimum americanum avec 70,9% de cinnamate de méthyle. De même une étude Indienne, de 2003, avec 82% de cinnamate de méthyle. [12]
Chémotype Anis. Le second de cette étude (Ocimum americanum sp. americanum), provenant du jardin botanique de Kew – Kew 90157 – était de chémotype “Anis” et contenait près de 50% d’anisole – avec, également, un fort taux d’eucalyptol. Quant au troisième, j’ai mentionné, dans mon essai sur la Tulsi tempérée, qu’il s’agissait de cette Tulsi… et non pas d’un Ocimum americanum. [2]
Il est à noter que la composition des huiles essentielles peut varier, considérablement, en fonction des phases de la croissance. Ainsi, une étude, de 2013, a mis en valeur que le taux de citral, dans une variété citronnée de Basilic, était de 42% en pré-floraison, 65% en pleine floraison et 79% en phase de maturité totale des semences. [69]
Résistance d’Ocimum americanum
au Mildiou du Basilic, Peronospora belbahrii
La même étude, de 2014, intitulée “Morphological Characteristics and Susceptibility of Basil Species and Cultivars to Peronospora belbahrii”, qui a mis en exergue que les écotypes de Tulsi tempérée, et autres “Spice” et “Blue Spice”, sont totalement résistants au mildiou du basilic a, également, évalué les résistances des écotypes, ou variétés – attribués à Ocimum citriodorum/Ocimum africanum – dénommés “Lemon”, “Lime”, “Mrs Burn”, “Sweet Dani”. Il en résulte que même si ces écotypes n’ont pas la résistance de la Tulsi tempérée (ou d’autres espèces d’Ocimum), ils sont beaucoup moins susceptibles à Peronospora belbahrii que toutes les variétés d’Ocimum basilicum – à l’exception de l’écotype dénommé “Mrihani” originaire de Zanzibar. [39]
Ainsi sur l’échelle de 0 à 3, de sévérité, en fin de saison, le score de de ces quatre écotypes était de 0,2 à 0,8 – alors qu’il était de 0 pour la Tulsi tempérée ( “Spice” et “Blue Spice”) ainsi que pour Ocimum tenuiflorum.
Il en est de même de l’étude, de 2010, intitulée “Susceptibility of Basil Cultivars and Breeding Lines to Downy Mildew”, par McGrath et al., qui conclut que “Spice” et “Blue Spice” étaient indemnes de sporulations et que tous les écotypes “citronnés” étaient très peu susceptibles au mildiou – à savoir, “Lemon”, “Lime”, “Mrs Burn”, “Lemona” et “Lemon std” [42].
Ainsi sur l’échelle de 0 à 3, de sévérité, en fin de saison, le score de de ces cinq écotypes était de 0,75 à 1.
Les résultats de cette étude de l’université de Rutgers confirmaient ceux du Snyder Agricultural Research Center, au New Jersey, qui cultiva 24 écotypes dans des conditions naturelles – à savoir sans inoculation du mildiou – dont “Lemon”, “Lime”, “Mrs Burn”, “Lemona” et “Lemon std” [42].
Ainsi sur l’échelle de 0 à 3, de sévérité, en fin de saison, le score de de ces cinq écotypes était de 0 “Lime” à 1.
Quant à l’étude Israélienne, de 2015, intitulée “Resistance against Basil Downy Mildew in Ocimum species” [44], qui a analysé la résistance au mildiou du basilic de 113 variétés ou écotypes d’Ocimum, voici quelques unes des ses conclusions:
Tous les écotypes d’Ocimum americanum sp. americanum et d’Ocimum americanum sp. pilosum (au nombre de 17) était totalement résistants, ou très peu susceptibles, au mildiou – à savoir avec un score de 0 à 0,96 sur une échelle de 4 – sauf un écotype d’Ocimum americanum sp. pilosum de Zambie (PI 500947) qui titrait à 2,03.
Quant aux écotypes “citronnés” – “Lemon”, “Sweet Dani” et “Mrs Burn” – ils étaient moyennement résistants au mildiou avec un score respectivement de 1,79; 1,47 et 2,15. Deux écotypes de Zambie (“PI 296391” et “PI 253157”) étaient caractérisés par, environ, le même type de résistance.
Lors de cette étude, les tentatives d’hybridation interspécifique entre les écotypes résistants d’Ocimum americanum et une variété moderne Israélienne de basilic, “Peri”, furent vouées à l’échec… car les hybrides obtenus étaient stériles – en raison, selon les chercheurs, de la distance génétique et de différentes ploïdies. En effet, Ocimum americanum est hexaploïde alors qu’Ocimum basilicum est trétraploïde.
De par toutes ces affirmations mettant en exergue la stérilité inter-spécifique impliquant Ocimum basilicum, on ne peut que remettre en question les conclusions de l’étude de James Simon, en 1999, intitulé “Estimation of Outcrossing in Basil”. En effet, selon cette étude, la variété “Lemon” s’hybridait, librement, à hauteur de 1,6% – avec un écotype d’Ocimum basilicum, “Dark Opal” – alors que certaines variétés telle que “Cannelle” se croisaient à hauteur de 33%.
Une étude de 2017, intitulée “Transfer of Downy Mildew Resistance from Wild Basil (Ocimum americanum) to Sweet Basil (Ocimum basilicum)” a mis en exergue que les embryons résultant du croisement interspécifique d’Ocimum americanum et Ocimum basilicum, issus de sauvetage in vitro, étaient résistants au mildiou du basilic mais tous stériles… en raison de la distance génétique entre les deux espèces. [19]
Le croisement fut réalisé entre un écotype tétraploïde d’Ocimum americanum et la variété Sweet Basil, également tétraploïde.
Selon un certain nombre de chercheurs, certaines accessions d’Ocimum americanum var. americanum seraient diploïdes. Certaines accessions d’Ocimum americanum var. americanum, d’Ocimum americanum var. pilosum et d’Ocimum basilicum seraient tétraploïdes. Quant aux basilics citronnés, d’Ocimum americanum var. pilosum, ils seraient hexaploïdes
En 2020, la société semencière Israélienne, Genesis Seeds – spécialisée dans les semences pour l’agriculture biologique industrielle – en partenariat avec les chercheurs de l’université Israélienne de Bar-Ilan, a introduit une nouvelle variété, dénommée “Prospera F1”, qui est un hybride interspécifique. [86]
La dénomination “Prospera” est un jeu de mots entre Prospérité et Peronospora belbahrii.
Cet hybride interspécifique a été obtenu en croisant une variété commerciale de basilic hautement susceptible, de type “Vert de Gênes” (Ocimum basilicum), avec un écotype d’Ocimum americanum sp. pilosum originaire de Zambie – et portant le matricule PI 500950 dans la banque de semences de l’USDA.
En fait, ce furent deux lignées d’Ocimum americanum sp. pilosum, originaires de Zambie, qui furent impliquées dans ces créations in vitro de lignées résistantes: PI 500950 et PI 500945.
C’est, également, cette lignée PI 500945 qui a été utilisée, en Floride, pour créer, tout autant artificiellement, une variété résistante dénommée “Amazel” ou “UF16-23-2” – à partir de la variété commerciale d’Ocimum basilicum “Caesar”. [87]
Comme les croisements impliquant ces deux espèces sont, strictement, stériles, les chercheurs Israéliens ont eu recours à des méthodes plus artificielles, à savoir, n’existant pas dans la Nature: le sauvetage d’embryons in vitro – après avoir pollinisé les hybrides stériles avec du pollen de la variété commerciale de basilic. [88]
Selon Yariv Ben-Naim: «Le basilic doux (Ocimum basilicum, 2n = 4x = 48) est sensible au mildiou causé par Peronospora belbahrii. Le gène Pb1 présente une résistance totale à la maladie. Cependant, Pb1 est devenu sensible à la maladie en raison de l’apparition de nouvelles races virulentes. Nous montrons ici que l’accession Zambienne PI 500950 (Ocimum americanum var. pilosum) est hautement résistante aux nouvelles races. A partir d’un rétrocroisement inter-spécifique, entre PI 500950 et le basilic doux susceptible, nous avons obtenu, par sauvetage d’embryons, une population de 131 plantes BC1F1. Cette population présentait une ségrégation de 73 plantes résistantes (58) et sensibles (1:1 ; P = 0,22), ce qui suggère que la résistance est contrôlée par un gène incomplètement dominant appelé Pb2. » [89]
En fait, c’est une gamme d’hybrides F1, sous le nom “Prospera F1” qui est, aujourd’hui, commercialisée. En France, par exemple, la société Ducrettet en propose 3 versions pour 2023 – sur mode “bios” ou “non traitées”. Aux USA, par exemple, la société Johnny’s Seeds en propose 6 versions – en semences “bios”.
Selon un communiqué récent de Johnny’s Seeds, le mildiou peut apparaître sur des feuilles des Prospera F1… mais il ne se dissémine pas – en détruisant toutes les plantes en l’espace d’1 ou 2 jours, comme à l’accoutumée. [90]
Avec la prospective que ces nouveaux hybrides interspécifiques faillissent, eux-aussi, totalement, de par l’émergence de nouvelles souches encore plus virulentes, les chercheurs se sont lancés dans la création de chimères génétiques de basilics – communément qualifiées de “transgéniques”.
En Israël, où Prospera a été développé, une nouvelle souche de Peronospora belbahrii a été identifiée, récemment, capable de surmonter le gène résistant de cette variété. Il en a été de même aux USA où certains maraichers ont vu leur basilic Prospéra ne plus prospérer sous l’impact des sporulations. Il en résulte qu’une nouvelle variété de Prospéra a été testée, au LIHREC, aux USA, an 2021 qui intègrerait un nouveau gène de résistance, prétendu, à cette nouvelle souche de mildiou.
C’est, ainsi, une course aux gènes de résistance eu égard à un champignon qui évolue, au fil de ses caprices, tant pour contourner les résistances, prétendues, des fongicides que les résistances, prétendues, des variétés artificiellement concoctées avec des hybrides interspécifiques stériles.
Danger: Graphène et Nano-Technologies
Une étude, juillet 2021, a présenté la “synthèse verte” de nano-particules d’oxyde de cuivre réalisées à partir d’extraits d’Ocimum americanum avec pour objectifs, prétendus, de soigner des cancers, de détruire des bactéries pathogènes et de nettoyer des sols contaminés par des teintures industrielles. [37]
Une étude, de 2020, a présenté la “synthèse verte” de nano-particules d’argent réalisées à partir d’extraits aqueux d’Ocimum americanum avec pour objectif, prétendu, l’investigation de leur activité anti-cancérigène, anti-oxydante, anti-bactérienne et catalytique. [17]
Une étude, de 2014, a présenté la “synthèse verte” de nano-particules d’argent réalisées à partir d’extraits aqueux d’Ocimum americanum avec pour objectif, prétendu, l’investigation de leur activité anti-bactérienne. [102]
Une étude, de mai 2019, a présenté la “synthèse verte” de nano-particules d’oxyde de zinc – de 21 nm de diamètre – réalisées à partir d’extraits aqueux d’Ocimum americanum avec pour objectif, prétendu, l’investigation de leur activité anti-oxydante, bactéricide et fongicide. [29]
Une étude, de novembre 2021, a présenté la “synthèse verte” de nano-particules d’oxyde de zinc/or réalisées à partir d’extraits aqueux d’Ocimum americanum [46].
Une étude, de 2009, a considéré la possibilité de créer des filtres permanents – à base de graines bouillies d’Ocimum americanum – afin de purifier, continuellement, le chromium de solutions aqueuses.
L’étude ne donne aucune explication quant au “recyclage” des semences d’Ocimum americanum hyper-contaminées par ce métal lourd très toxique.
A signaler, également, que la variété “Lemon” est le sujet d’une chimérisation selon une étude, de décembre 2021, qui est intitulée “Differentiation of Essential Oil Components after Grx2 Gene Transfer of Lemon Basil Ocimum citriodorum” – avec comme objectif la création d’un basilic Citron transgénique possédant le gène de la glutarédoxine-2. [62] Qui va les arrêter?
Selon une étude, que j’ai déjà citée, par ailleurs portant sur la phyto-remédiation de certaines espèces de la Famille des Lamiacées, les plantes d’Ocimum americanum (et d’Ocimum tenuiflorum) furent incapables de survivre après 120 jours alors qu’elles étaient cultivées dans une terre contaminée, à dessein, par du plomb et du cuivre. Les deux autres espèces étudiées – Ocimum basilicum et Mentha spicata – survécurent et le Basilic en augmenta, même, son taux de linalol… au détriment de l’estragole. [15]
C’est tout bénéfice pour l’Industrie qui recycle ses déchets archi-toxiques tout en augmentant sa production de linalol pour la parfumerie.
Et pour finir sur une note naturaliste! Il n’est pas que l’industrie de la parfumerie qui soit obsédée par le linalol: les fourmis, également. En effet, durant tout cet été 2022, j’ai du lutter contre des colonnes de fourmis qui déchiquetaient, systématiquement, les tiges florales – avant maturité totale des semences – uniquement des variétés d’Ocimum basilicum possédant un chémotype “Linalol”. Ces colonnes de fourmis ne laissaient, une fois leur butin sécurisé dans les fourmilières, que des tiges florales strictement nues. Jamais ne s’en prirent-elles aux écotypes d’Ocimum possédant un chémotype “Citral”, “Camphre”, “Bisabolène”, “Cannelle” ou “Anis”.
Le Linalol, seul, les motivait. Le Linalol est réputé, entre autres activités médicinales, pour ses propriétés acaricides, bactéricides et fongicides. Peut-être le Linalol, dans la fourmilière, est-il l’équivalent de la Propolis dans les ruches d’abeilles?