La Bio Piratée, sixième épisode. Suspense : Lima/Danival bientôt chez Nestlé… ou chez Amazon ?

En début janvier 2018, cela chauffe pour le groupe Hain Celestial du côté des analystes boursiers qui s’interrogent, non pas sur la destinée de cette société multinationale dont le rachat est inéluctable, mais sur l’identité de l’heureux futur acquéreur : Nestlé ou Amazon ou, peut-être, la Chine ? [16] Rappelons que Hain Celestial est le propriétaire de Lima et de Danival et d’une pléthore d’autres sociétés alimentaires – plutôt non bios que bios. [1]  [29]  [31]

Dans un courrier récent à Claude Gruffat, le président de la centrale Biocoop – que je taquine souvent mais que je connais, en tant que biocoop, depuis ma tendre jeunesse, du temps où nous avions lancé le Laboratoire des Elixirs Floraux Deva – je lui exprimai mes meilleurs voeux et, surtout, tous mes encouragements pour guider les biocoops dans un contexte social et sanitaire de plus en plus explosif. Car, franchement, la problématique de la Bio Piratée, en France, n’est qu’un épiphénomène, bien joyeux, eu égard à l’Imposition, par l’Etat Français, d’un Etat d’Urgence Policière, d’un Etat d’Urgence Vaccinalo/Pharmacratique et d’un Etat d’Urgence Médiatique annoncé. Nonobstant, la centrale Biocoop, et toutes les autres chaînes de distribution de produits bios, ne peuvent être que concernées par les réactions potentielles des consommateurs bios si Hain Celestial est racheté par la multinationale Nestlé – le ténor du terrorisme alimentaire mondial. [19]  [26]  [27] Il est, d’ailleurs, à noter le brusque changement d’orientation mercantile de Nestlé dont le PDG, d’alors en 2011, déclarait, que l’agriculture bio n’était qu’un concept romantique, sans fondement nutritionnel, non productif et même dangereux. [33] Le nouveau PDG de Nestlé a déclaré, en septembre 2017 [34], que la multinationale s’engageait résolument dans le bio et allait se focaliser sur la nutrition, sur la santé et sur le bien-être. N’est-ce pas le constat que Nestlé s’est focalisé, pendant des décennies alimentaires, sur la malnutrition, sur l’empoisonnement et sur le mal-être?

En décembre 2017, Nestlé a déjà racheté Atrium, pour 2,3 milliards de dollars, qui possède la société alimentaire bio, Garden of Life [7]. En novembre 2017, Nestlé a annoncé qu’il allait acheter la compagnie de café bio Chameleon Cold-Brew. En octobre 2017, Nestlé a annoncé le rachat de deux compagnies Californiennes “éco-conscientes”, Blue Bottle Coffee et Sweet Earth Foods. En septembre 2017, la multinationale de l’alimentaire Unilever a annoncé qu’elle achetait les Tisanes bios Pukka, distribuées en France. Quelques mois auparavant, en avril 2017,  Danone a racheté [9], pour 10 milliards de dollars, la compagnie alimentaire White Waves [8] dont j’avais évoqué les péripéties dans mon premier épisode sur la Bio Piratée [15]. White Waves est le propriétaire de sociétés alimentaires bios aux USA (lait, soja, etc.) dont certaines, telle que Horizon, ont été plongées dans des scandales sanitaires assez sidérants.

D’ailleurs, en 2005, lorsque nous tournions avec Ananda, aux USA, pour notre triple DVD, le “Titanic Apicole” (sur l’effondrement des colonies d’abeilles et sur les néonicotinoïdes), nous avons filmé, dans le Colorado, des camps de concentration bios, doublés de stations d’épuration, accueillant – selon des conditions certifiées bios par les cahiers de charge, et les cahiers de “décharge”, officiels du Ministère de l’Agriculture des USA – des dizaines de milliers d’esclavaches dont la mission est de produire du lait, de la viande et autres commodités industrielles – des commodités certifiées également en tant qu’équitables, durables, locales, familiales, conviviales, non-ogm, recyclables, éco-conscientes, carbone zéro, 1%pourlaplanète… et non-violentes.

C’était même de la vache de plein air… Bien que, même dans le Colorado, à cette densité animale, l’intimité de l’air vivifiant empreint du prana et des colorations enneigées des montagnes majestueuses des Rockies, a été quelque peu modulé par des émanations volatiles induites par une concentration relativement excessive d’exsudats bovins de tous acabits. D’ailleurs, la loi US interdit, sous peine de prison ferme – à savoir sous peine de camp de concentration humain – de filmer les camps de concentration de l’élevage, bios ou non bios : les images pourraient effaroucher de jeunes âmes dans une quête existentielle d’identité… du truc qui se trouve dans leur assiette, à la cantine de l’école, ou entre deux morceaux de pain blanc – tellement glutineux que seul le coca-cola parvient à le liquéfier dans l’estomac – au plus proche restaurant “fast-poison” du quartier.

Camp de concentration “de plein air” d’esclavaches dans le Colorado. Photographie d’Ananda Guillet.

En novembre 2017, Nestlé a annoncé l’abandon de toute forme de production alimentaire impliquant de la torture animale [32] et la promesse que, d’ici 2020/2025, tous les oeufs seraient de plein champ”, donc de “plein air”. Du moins “hors cage”, car encore faudrait-il préciser si ce concept implique – en dérogations – l’inclusion dans une plus grande cage métallique non considérée comme telle  par les cahiers de décharge. 

Cette terminologie signifie que les oeufs sont pondus par des poules dans des champs de concentration qui remplacent, donc, les camps de concentration un peu trop odorants – tant du point de vue atmosphérique que du point de vue éco-conscient. Nestlé va même prendre le leadership de l’Industrie afin de promouvoir la généralisation d’oeufs de plein air pondus par des poules strictement hors cage – mais en liberté surveillée. Good Food, Good Life!

Pour 2025, chez Nestlé: des oeufs de poules de plein air et bientôt de plein nid

En liberté surveillée, à l’image des citoyens Français, en ce moment, avec trois Etats d’Urgentissimes luttes – Cocorico! – à l’encontre du terrorisme des renards enragés d’idéologies pernicieuses, à l’encontre des multiples virus de la grippe aviaire, en collusion sournoise avec la porcine, et à l’encontre des fake-news inévitables dans un poulailler très frivole et fervent de caquetages sans fondements – faisant, de ces poulettes, les proies trop aisées des serres de l’aigle bicéphale. L’Etat Français va donc employer des éboueurs professionnels – les censeurs de Fakebook et les journalistes de la presse aux ordres du complexe militaro-industriel – pour balayer quotidiennement l’espace public cybernétique afin de protéger la productivité de son parc privé de Gallinacées de toute prise de conscience des Ruses … pardon… afin de protéger les fondements Galliques de notre démocratie de toute ingérence des Russes – peut-être même déguisés en petits Chaperons Rouges.

Blagues à part, si Nestlé même se lance dans l’oeuf de plein air – à l’image de son logo de nid douillet – l’Industrie Bio va devoir réagir pour se mettre au diapason de leurs cahiers de décharges – ou peut-être, même, tenter de faire mieux. D’autant plus que le n° 2 de la distribution mondiale, Carrefour – grand expert récent en marchés interdits – s’est engagé à en faire de même, en novembre 2017: quatre mètres carrés de plein air par poule. «Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux. Regardez-les s’envoler, c’est Biau»! Allez les Bios!  A quand les oeufs de poules bios carbone zéro et de plein nid” dans les Biocoops?

Nestlé vient de déclarer que «En tant que n°1 de l’alimentation, Nestlé va transformer la vie de millions de poules pondeuses, dans le monde entier, en s’engageant globalement à ne fournir que des oeufs hors cage, d’ici 2025… L’engagement de produire 100% d’oeufs hors cage est la bonne décision pour Nestlé, pour les consommateurs et pour les poules». 

C’est très beau: Nestlé annonce vouloir abandonner sa politique de panier de crabes pour s’engager résolument dans la lutte pour la libération animale – avec pour idéal ultime, l’oeuf “hors cages”. Les poules vont enfin pouvoir se lisser les plumes en toute dignité et se délester du pondéral, de leur mission pondeuse, avec un chant de partenariat fertile – et non plus un chant de concentration.  Nestlé a omis de préciser s’ils envisageaient, également, de transformer la vie des centaines de millions d’êtres humains qu’ils ont terrorisés, dans le Tiers-Monde, depuis des décennies, et qu’ils terrorisent encore. [36] Comme le titrait, en 2014, le journal Libération – pourtant très à la botte même avant d’avoir été racheté par Drahi: “Nestlé en Afrique: le côté obscur de l’Empire”  [35] – ce qui reste encore un euphémisme car cela stipule qu’il en existerait même un côté lumineux. L’article portait, d’ailleurs, sur le scandale de la “concentration” du lait de Nestlé au Cameroun – trafiqué avec des graisses végétales – qui provoqua la faillite d’une entreprise locale employant 200 Camerounais. Good Food, Good Life!

Et pour en revenir aux autres multinationales de l’alimentaire, elles  sont, présentement, en train de se goinfrer, encore un peu plus, avec le secteur bio aux USA [17] pendant que Royal Wessanen [30] amuse la galerie, en Europe, avec sa toute nouvelle campagne “L’alimentation bio contre le changement climatique” [10]. Pour mémoire, Royal Wessanen possède des sociétés bios et non bios : Bjorg, Bonneterre, Evernat, Whole Earth, Zonnatura, Kallo, Clipper, De Rit, Allos, Tartex, Alter Eco, Isola Bio, Ineobio, le Sillon, etc. On ne doute pas que Royal Wessanen tente de lessiver, à grandes eaux climatiques, son image de marque de groupe alimentaire “bio” – à la trésorerie très climatisée par les fonds bancaires, dont certains sont bien au chaud dans les paradis fiscaux. L’un des participants à ce concours, contre le changement climatique, produit des condimentaires bios “sous serre” en Hollande. Carbone zéro ? Cet argument de rédemption climatique a été utilisé par Monsanto, pour valider ses technologies agricoles “sans labour” et au glyphosate – qui ont détruit tous les sols du Brésil et de l’Argentine [12] ; utilisé par toutes les multinationales et certains “écologistes”, pour promouvoir leurs nécro-carburants, en 1997 [13] ; utilisé par tous les semenciers industriels pour promouvoir leurs chimères génétiques en Afrique [11] [18] ; utilisé par les nouvelles technologies chimériques de “correction de gènes” promues, actuellement, en France, par l’Institut Pasteur, l’IRD, le CNRS, l’INRA, Calyxt, Sanofi Pasteur, Limagrain, Monsanto, Syngenta, etc., [14].

En décembre 2015, [1] j’ai évoqué la fragilité grandissante des bulles de spéculation alimentaire et ce que j’avais déjà pronostiqué, dès décembre 2014, [29] quant à la destinée de Hain Celestial, un groupe chimérique tout simplement contre Nature : « Et d’ailleurs, pour Erwin David Simon, le fondateur mégalomane de Hain Celestial, le rachat de Lima et de Danival n’est sans doute aussi que cela : un épiphénomène, l’une des nombreuses marches du tremplin qui va le propulser vers la place de leader mondial de l’alimentaire “naturel”. Mais les tremplins des bulles financières sont souvent bâtis sur des sables mouvants et ils s’effondrent lorsque les bulles éclatent… Surtout lorsque les bulles de la boulimie d’acquisitions ne fonctionnent qu’avec un fort niveau d’endettement entretenu par les grands Saigneurs de l’Internationale Bancaire ». Et j’ai évoqué, également, la grande fragilité financière de cet autre monstre de l’alimentaire bio et naturel – du “naturel” farci de chimères génétiques et de pesticides – Whole Foods, le partenaire privilégié de Hain Celestial – du moins, jusque récemment.

En effet, Whole Foods (et ses 456 supermarchés) a été racheté par Amazon, durant l’été 2017, pour près de 14 milliards de dollars. Le seul fait de proposer le rachat de Whole Foods a fait grimper la capitalisation boursière d’Amazon de 19 milliards de dollars. Le capitalisme, c’est bien pratique pour jouer au Monopoly. Et aujourd’hui, Hain Celestial, qui cherche désespérément un acquéreur depuis deux ans [3], est dans la panique [4] – et ne va pas tarder à se faire lâcher par les “marchés” et décrocher de la Bourse. [2] D’autant plus que l’investisseur activiste ultra-capitaliste, Glenn Welling – qui possède 10% des actions de Hain Celestial – a lancé une forte pression financière pour faire sauter le couvercle de la marmite, très rapidement… Et propulser Hain Celestial dans les bras d’une multinationale bienveillante – eu égard au développement exponentiel de l’alimentation bio et des simulacres d’aliments qualifiés, sans vergogne, de “naturels”.

Qui est dans la course au rachat de Hain Celestial depuis novembre 2017 ? La multinationale Nestlé SA. Cependant, Nestlé préférerait acheter Hain Celestial [5] sans son secteur poulet/dindon qui représente 18% de son chiffre d’affaires global. [6] On a bien compris, ci avant, que Nestlé tente, avec force annonces, de nettoyer son propre poulailler médiatique, purulent de scandales alimentaires et de génocides humains, et qu’il ne souhaite pas forcément gérer les autres dindons du grand farceur mégalomane qu’est Erwin David Simon.  Mais, en vérité, Nestlé est déjà en partenariat avec Hain Celestial au travers de sa filiale, Hutchison Hain Organic Holdings Limited, et au travers de Nutrition Science Partners, une joint-venture entre Nestlé et Hutchison China Meditech. 

En effet, j’évoquais déjà, en 2015, les relations sulfureuses existant, à l’époque, entre la multinationale Syngenta, Nestlé et Hain Celestial via leur partenariat mutuel avec la multinationale Chinoise Hutchison China Meditech – un partenariat d’autant plus affirmé, avec la Chine, depuis le rachat de Syngenta par l’Etat Chinois :

Quant à Hutchison China Meditech Ltd, rappelons les faits. Hain Celestial a établi, en 2009, une joint venture, à 50/50, avec Hutchison China Meditech – une entreprise pharmaceutique Chinoise géante qui vend également des produits naturels et des produits bios – afin d’établir la société Hutchison Hain Organic Holdings Limited. [20] [21] Hutchison China Meditech a des accords de partenariat avec AstraZeneca/Syngenta [22] ; avec la société pharmaceutique Janssen, filiale de Johnson and Johnson ; avec la méga société pharmaceutique Lilly qui est aussi en partenariat avec AstraZeneca/Syngenta [23] et qui commercialise le Cialis et qui fut l’une des premières à produire de l’insuline transgénique.

De plus, Hutchison China Meditech a créé, avec Nestlé, la société Nutrition Science Partners, une joint venture à 50/50 dont l’objectif est « de développer, manufacturer et commercialiser des produits médicinaux et nutritionnels à partir de plantes botaniques… Ce nouveau partenariat ouvre à Nestlé l’accès à la bibliothèque médicinale de Hutchison China Meditech contenant plus de 50 000 extraits dérivés de plus de 1200 plantes différentes » [24]. En juillet 2013, Nutrition Science Partners  annonce qu’un premier patient est traité avec le produit HMPL-004, NATRUL-4, un remède confectionné à partir de plantes pour des problèmes de colite [25]. Un exemple patent de biopiratage au service de la Mafia Pharmaceutique.

Une mafia pharmaceutique qui n’hésite pas à établir de fortes passerelles entre tous ses pseudopodes, témoin la nomination, dans le CA de Bayer/Monsanto, de Heiko Schipper, en mars 2018, l’un des vice-présidents actuels de Nestlé. 

Dans les mois qui viennent, nous saurons, donc, si Hain Celestial a été racheté par Nestlé, par Amazon ou directement par la Chine. L’année 2018 s’annonce prégnante de nombreuses surprises, sous tous aspects. N’est-ce pas une très belle opportunité, pour les Biocoops, d’initier un rachat collectivement motivé – une OPA citoyenne – de ces deux très vieilles sociétés issues de l’agriculture biologique Franco-Belge, Lima et Danival ?

Xochi, alias Dominique Guillet, Président-Fondateur de Kokopelli

Le 6 janvier 2018.