Voici une brève présentation de ma découverte, dans le jardin, de deux plantes de Basilic – paraissant être de type “Cannelle”, “Réglisse”, à savoir de l’espèce Ocimum basilicum – avec la spécificité, relativement rare, de posséder du pollen (et des anthères) de couleur orange… tout comme Ocimum bisabolenum mais, aussi, tout comme Ocimum kilimandscharicum.
Il s’agit, manifestement, d’hybrides naturels impliquant Ocimum basilicum et Ocimum kilimandscharicum.
La première conclusion, que l’on puisse en tirer, c’est d’éviter de cultiver ces deux espèces simultanément pour une production de semences pures.
****************
Cette année 2024, je n’ai pas semé de Basilics et je me suis contenté de déplacer, ou de repiquer en grands pots, les plantules qui se sont portées volontaires, durant l’été 2024, dans le jardin. Ces plantules sont issues de semences produites à partir de 30 variétés, ou espèces, d’Ocimum – tombées en terre en 2022 ou semées à la volée au printemps 2024.
Cette année, j’ai, ainsi, replanté, environ, 50 plantules d’Ocimum bisabolenum, 1 plantule d’Ocimum americanum var. americanum “Malawi Camphor”, 2 plantules d’Ocimum kilimandscharicum et, enfin, 3 plantules d’Ocimum basilicum – ou présumées telles.
Une quarantaine de plantules d’Ocimum bisabolenum ont été replantées durant les derniers jours d’août.
J’ai remarqué à ce sujet, que les semences de cette espèce germent en surface, à l’ombre ou au soleil, et avec des températures relativement “tempérées”… puisque “Ocimum bisabolenum” est originaire des hauts-plateaux d’Ethiopie.
Par conséquent, les semences qui germent à l’ombre d’une plante d’Ocimum bisabolenum âgée – pourvue d’une ample canopée – produisent des plantules bien structurées qui atteignent parfois 7 cm de hauteur… sans quasiment de soleil.
Ocimum bisabolenum est une espèce dotée d’une énergie montagneuse et très adaptée à des situations telluriques fluides.
Pour rappel, certaines de mes plantes Ocimum bisabolenum en sont à leur 3 ème été de culture. C’est un Basilic à faire se pâmer les adeptes de la mouvance permacultrice!
En ce qui concerne les 3 plantules d’Ocimum basilicum – ou présumés tels. La première a donné une magnifique plante de Basilic de type “Grec” ou “Fino Verde”.
Quant aux deux autres, elles m’ont fait l’énorme surprise de s’exprimer avec un pollen de couleur orange… alors que la couleur du pollen d’Ocimum basilicum est, strictement, blanche – du moins, il n’existe aucune référence, sur la Toile, indiquant le contraire.
Deux hybrides naturels inter-spécifiques – avec du pollen orange, qui plus est – sur trois plantes: c’est un immense cadeau de la Terre-Mère… car, statistiquement, cela demanderait une foultitude d’Univers!
C’est en fait, une réponse charmante à mes incessantes requêtes de découvrir, dans mon jardin, des croisements spontanés, et rares, entre des espèces qui, normalement, ne font que se côtoyer – sans la fusion explosive du pollen rencontrant un ovule.
Pour rappel. Seuls les croisements intra-spécifiques (inter-variétaux) sont prévalents dans le genre Ocimum. Les croisements spontanés interspécifiques y sont excessivement rares.
Les PhD qui prétendent le contraire n’ont pas 30 années de production de semences, de toutes les espèces majeures d’Ocimum, à leur actif.
C’est ce qui explique, d’ailleurs, la quasi impossibilité de transférer la résistance au milidou du Basilic à partir de diverses espèces vers Ocimum basilicum extrêmement sensible – à part l’écotype “Mrihani” de Zanzibar.
Il s’agit, manifestement, dans mon jardin, de deux manifestations d’hybrides naturels impliquant Ocimum basilicum et Ocimum kilimandscharicum. En effet, ce ne serait pas le premier cas – sans évoquer les cultivars stériles tels que “African Blue”,“Magic Mountain F1” et “Magic White F1”. – puisque le centre agronomique de Lucknow, en Inde, a développé de nouvelles lignées, résistantes au froid, à partir d’hybrides naturels, impliquant ces deux espèces, poussant dans leurs jardins vers 2010.
Selon l’étude de 2020, “Generation of novelties in the genus Ocimum as a result of natural hybridization: A morphological, genetical and chemical appraisal”, [45] les deux hybrides présentés ont un pollen de couleur orange – mais moins vif que celui d’Ocimum kilimandscharicum.
Par contre, l’un des deux hybrides possède des étamines de la longueur d’un Ocimum basilicum tandis que l’autre de la, grande, longueur d’un Ocimum kilimandscharicum.
Dans mon jardin, le premier hybride naturel, en pleine terre, est une plante de grande ampleur – que je vais tenter de replanter… car elle a poussé en plein milieu d’une allée très tassée et recouvertes d’écorces d’olivier. Quant à la seconde, elle est en pot.
Ces deux plantes sont complètement violacées: les jeunes feuilles et les tiges.
Au niveau de la morphologie des fleurs. Chez le premier hybride, en pleine terre, le coeur de la corolle, le style et les étamines sont violacés. La longueur du style et des étamines se situe entre ceux d’Ocimum kilimandscharicum et ceux d’Ocimum basilicum.
J’en ai semé des graines aujourd’hui – le 24 septembre – afin de vérifier qu’elles soient fertiles.
Chez le second hybride, en pot, la corolle est relativement blanche, avec une légère teinte mauve. Le pistil est violet mais les étamines sont blanches. La longueur du style et des étamines correspond plus à ceux d’Ocimum kilimandscharicum.