Sommaire
Ocimum bisabolenum
Description
Les tiges florales font, en moyenne, de 10 à 12 cm de longueur et peuvent atteindre 18 cm chez des plantes très irriguées.
L’intervalle entre les (pseudo) verticilles (composés de 6 fleurs) est très petit. Ainsi, ce sont 21 verticilles qui se présentent sur une tige florale de 18 cm – à savoir avec un intervalle, en moyenne, de 8,5 mm.
Il est à noter que le Besobila Ethiopien, Ocimum bisabolenum, est la seule, parmi les principales espèces de Basilics, qui se caractérise, chez une minorité de plantes, par des cristations/fasciations, de la tige principale, qui peuvent atteindre 10 cm de longueur – avec près d’1 cm de largeur. Cette tige principale, en fasciation, se divise, subséquemment, en deux ou trois ramifications.
Les bractées (d’environ 3,5 mm de longueur) sont de couleur vert, ou vert foncé, avec des marges pourprées.
Les fleurs sont de couleur mauve – avec une lèvre inférieure plus pâle chez certains écotypes. L’intérieur de leur corolle, de 6 à 7 mm de longueur, est totalement glabre.
Les pédoncule floraux font, environ, 2,5 mm. de longueur.
Ocimum bisabolenum est, ainsi, la seule espèce majeure de Basilic avec des fleurs de couleur monochrome foncée: la corolle, les étamines et le pistil sont, en effet, de couleur mauve ou violacée.
En fait, c’est pourquoi, dans les années 80, l’un des écotypes d’Ocimum bisabolenum fut commercialisé, en Amérique du nord, sous le nom de “Blue Spice”. Cette dénomination faisait, ainsi, référence à son aura bleutée qui l’embellit, en milieu de journée, au pic de l’épanouissement de ses fleurs – ainsi qu’à son parfum de Myrrhe.
Les calices (d’environ 5 mm de longueur) sont de couleur pourpre sur la face externe – pour la plupart des écotypes – et verte sur la face interne. La largeur de leur écusson est d’environ 4 mm. En ce qui concerne leur pilosité, leur lèvre supérieure (l’écusson) est presque glabre sur la face externe alors que la pilosité est dense sur la face interne de leur lèvre inférieure.
Le pistil est de couleur mauve tirant sur le blanc à son extrémité vers le stigmate de couleur blanche. Les quatre étamines s’étendent, à maturité, bien au-delà de la corolle: leurs filets sont de couleur violacée et leurs anthères sont de couleur orange.
Les étamines produisent un pollen de couleur orange/rouge brique dont les grains sont octacolpates à 40%, heptacolpates à 30% et hexacolpates à 30%. LIEN
Chez les grains de pollen, le nombre de leurs sillons (colpi), ainsi que la nature de leurs pores, permettent de distinguer les diverses espèces.

Ocimum bisabolenum est, ainsi, la seule espèce majeure de Basilic avec des grains de pollen de trois types – octacolpates, heptacolpates et hexacolpates.
Les semences sont de couleur noire et de forme ovale à elliptique et font, environ, 1,5 mm de longueur. Le poids de 1000 semences est d’environ 0,5 gramme. Il ne semble pas exister de dormance dans les semences d’Ocimum bisabolenum.
La production de semences est abondante et rapide. En fait, de toutes les espèces majeures d’Ocimum, Ocimum bisabolenum est la plus précoce à fleurir et à porter des semences mûres.
Régime de Reproduction
L’unique plante d’Ocimum bisabolenum que j’ai cultivée, durant l’été 2025, sous tente de pollinisation contrôlée (à savoir, en autogamie stricte et sans insectes pollinisateurs), a produit une quantité normale de semences.
Ocimum bisabolenum est, ainsi, une plante principalement auto-fertile.
Nonobstant, il s’avère qu’Ocimum bisabolenum possède, également, une certaine propension à conter fleurette – à savoir à se croiser avec d’autres espèces d’Ocimum.
En effet, selon certaines photographies que j’ai pu prendre, il s’avère que certaines fleurs déploient leurs étamines, en début d’anthèse, sans que leur pollen ne soit à maturité – ce qui est très peu courant, chez Ocimum bisabolenum. Ce processus, ainsi, favorise les croisements intra-spécifiques et inter-spécifiques.

Historiquement, ainsi que je l’ai expliqué pour Ocimum kilimandscharicum, nous avons suivi, pendant une trentaine d’années – dans la sphère Européenne et nord-Américaine de production de semences bios – le principe d’auto-fertilité et de non-hybridation inter-spécifique, chez les espèces majeures d’Ocimum, ainsi que les principes d’hybridation intra-spécifique validée, chez Ocimum basilicum et chez Ocimum americanum.
A grand tort, manifestement, en ce qui concerne Ocimum kilimandscharicum et à très petit tort en ce qui concerne Ocimum bisabolenum – car la capacité de croisements inter-spécifiques d’Ocimum bisabolenum n’est pas comparable avec celle d’Ocimum kilimandscharicum.
En effet, en septembre, lorsque je me suis aperçu sur un plateau, de 72 alvéoles, semé au mois d’août, qu’un certain nombre de plantules d’Ocimum bisabolenum ressemblaient plus à des Ocimum basilicum, je me suis dit que le vent, très fort dans notre région, m’avait peut-être joué un tour de Coyote – vu que je suis submergé de semences d’une très grande diversité de Basilics.
Pour ce premier plateau semé au mois d’août, j’avais sélectionné les semences de 6 très grandes plantes en pots, d’Ocimum bisabolenum, qui avaient poussé, durant l’été, sur le balcon, entourées de divers écotypes: Ocimum kilimandscharicum, Ocimum americanum americanum (des écotypes camphrés), Ocimum americanum pilosum (“Esfahan”), Ocimum basilicum (“Anis”, “Réglisse” et “Cannelle” – de Kokopelli).
J’ai, donc, transplanté, en petits pots, 60 plantes de ce plateau – sur des centaines de plantules qui avaient germé – dont celles, en priorité, qui, définitivement, ne paraissaient pas normales… du moins, du point de vue du Besobila. Il s’agissait de 5 plantules avec des feuilles beaucoup plus amples que celles du Besobila. Mais, au début de la floraison, 3 autres plantes se sont avérées croisées – portant le total à 8 plantes de Besobila croisées.
En proie au doute “scientifique” – car des semences étrangères auraient pu s’égarer dans mon sac de terreau ouvert, etc – j’ai resemé, depuis, deux plateaux de semences d’Ocimum bisabolenum… avec un sac de terreau nouveau. Par contre, pour ces deux nouveaux plateaux, j’ai récolté des semences provenant d’une grande diversité de plantes dans le jardin. De ces deux plateaux, j’ai transplanté une cinquantaine de plantules et j’ai, déjà, découvert, à la mi-octobre, plusieurs plantes croisées.
Le 5 octobre, la première de 8 plantes anormales, a fleuri: avec de grandes fleurs blanches, un pistil violacé et des anthères de couleur orange pâle dépourvues de pollen au début de l’anthèse. Au fil des jours, les autres plantes ont fleuri avec des fleurs de couleur blanche ou mauve pâle, des anthères de couleur crème à orange pâle et du pollen de diverses nuances d’orange pâle – parfois mûr dès le début de l’anthèse.
En effet, pour certaines plantes croisées de Besobila, comme chez l’espèce Ocimum kilimandscharicum, le pollen ne murit que subséquemment.
Chez toutes ces plantes – qui sont beaucoup plus hautes que la normale – les fleurs sont beaucoup plus grandes que celles d’Ocimum bisabolenum. Chez certaines, les calices ne sont pas totalement pourpres mais verts et pourpres.
De plus, deux de ces plantes se caractérisent par des feuilles extrêmement amples, et un peu gaufrées – de type “Napoletano” ou “Laitue” – de l’ordre de 13 cm de longueur (avec un pétiole de 3,5 cm) et de 9,5 cm de largeur.

En conclusion, Ocimum bisabolenum est une espèce principalement auto-fertile avec, nonobstant, une légère propension à se croiser inter-spécifiquement.
Ocimum basilicum
Description
La longueur des tiges florales varie considérablement en fonction des écotypes et, plus particulièrement, des sous-espèces d’Ocimum basilicum. A savoir, par exemple, qu’elle est deux fois plus longue chez les ecotypes provenant de l’Asie – “Cannelle”, “Thai”, etc – en comparaison des variétés ayant comme source les types Italiens dits “de Gênes”.
L’intervalle entre les (pseudo) verticilles (composés de 6 fleurs) varie de 9 mm à 16 mm avec une moyenne de 12,5 mm.
La bractée fait entre 6,5 et 14 mm de longueur.
Le calice fait de 5 à 8 mm de longueur.
Le pédoncule floral fait de 2,5 mm à 6 mm de longueur.
La corolle fait généralement, plus de 8 mm et jusqu’à 15 mm de longueur.
Les grains de pollen sont de type hexacolpate.


Les semences sont de forme ovoïde à oblongue à elliptique. Elles peuvent être de couleur noir ou brun-noir ou brun-rougeâtre. Selon Campion-Bourget et al. Lien, elles font de 1,9 à 2,4 mm de longueur et de 1,25 à 1,4 mm de largeur – avec une épaisseur d’1,1 mm. Généralement, l’ornementation de l’épicarpe est du type réticulé-favéolé (alvéoles dont les rebords dessinent un réseau plus ou moins régulier). La face abaxiale est fréquemment marquée par une arête médiane anguleuse.
Selon une étude analysant un écotype d’Ocimum basilicum thyrsiflora, les semences sont une source riche de lipides (33%) et d’hydrates de carbone (43%). Elles contiennent des polyphénols, des alcaloïdes, des flavonoïdes, des saponines, des triterpénoïdes. A noter la prépondérance de l’acide α-linolénique dans leur huile. Lien.
Lorsqu’elles sont humidifiées, elles produisent un mucilage blanchâtre et abondant. A souligner qu’un certain nombre d’études se sont penchées sur ses usages alimentaires et médicinaux – de par sa nature de quasi hydrogel.
“Préparation, caractérisation et évaluation biologique de composites à base d’hémicellulose d’Ocimum basilicum pour la cicatrisation des plaies”. Lien. “Structure, propriétés mécaniques et adhésives du mucilage cellulosique dans les graines d’Ocimum basilicum”. Lien. “Caractérisation fonctionnelle du mucilage des graines de basilic (Ocimum basilicum L.)”. Lien. “Films hydrogels mucoadhésifs multicouches à base de mucilage de graines d’Ocimum basilicum/alginate thiolé/acide hyaluronique modifié par la dopamine et revêtement PDA pour l’administration sublinguale de nystatine”. Lien. etc.
Le poids de 1000 semences est d’environ 1 g à 2,2 g. Leur dormance, à la récolte, est de 75% et requiert environ 2 mois pour être totalement levée. Cette dormance se lève progressivement au bout de 3 semaines.
J’ai pu vérifier, cet été, qu’un semis de graines, fraîchement récoltées, de la variété Cannelle ne m’a donné que deux plantules.

face adaxiale et face abaxiale (x 50) ; 2, ornamentation réticulée-favéolée du péricarpe (x 300) ; 4, dépôts de cire sur le péricarpe (x 5000). Photographies extraites de Campion-Bourget et al. Lien

Régime de Reproduction
Selon l’étude Nigérienne, de 2016, “Comparative reproduction mechanisms of three species of Ocimum L. (Lamiaceae)”. Un écotype d’Ocimum basilicum (b1) est considéré comme auto-fertile, à 70%, alors que l’autre écotype d’Ocimum basilicum (b2) est auto-stérile à, plus de 80%. Cependant, comme il est considéré comme un hexaploïde, avec 2n = 72, il s’agit, vraisemblablement, d’un Ocimum americanum var. americanum. Lien.
Aujourd’hui, il n’existe quasiment pas, malheureusement, d’études publiées sur la biologie reproductive de l’espèce Ocimum basilicum.Il existe une très vieille étude, de 1997, du Kerala, qui indique une auto-stérilité de près de 80% pour l’écotype analysé. Lien.
Selon l’étude “Reproductive Ecology of Ocimum americanum L. and O. basilicum L. (Lamiaceae) in India”, l’écotype analysé d’Ocimum basilicum est, principalement, autogame. Lien.
2n = 52. Lien.
Ocimum kilimandscharicum
Caveat. J’ai déjà, traité la biologie reproductive, et les croisements inter-spécifiques, chez Ocimum kilimandscharicum, dans un autre très long essai – et ce, de manière exhaustive: ““Basilics 2025” – Troisième Rapport: Au sujet de la biologie reproductive, et des croisements inter-spécifiques, chez Ocimum kilimandscharicum”. Je ne vais donc, en présenter, dans cette présente contribution, qu’un résumé et j’invite les lecteurs à se rapporter, à ce troisième rapport, afin d’en consulter l’intégralité. LIEN.
J’y utilise tout autant le nom d’espèce, Ocimum kilimandscharicum, que sa dénomination, en Inde, “Kapura”.
Description
Les tiges florales font, jusqu’à 30 cm de longueur.
Les fleurs sont de couleur blanche – avec parfois des nuances violettes. La corolle fait environ 8 mm de longueur et est peu à moyennement pubescente avec de longs poils. Le pédoncule est très pubescent et fait, environ, 2,5 à 3,5 mm de longueur.
Le calice fait environ 3 à 4,5 mm de longueur, à maturité, et est de couleur vert à vert/pourpre en fonction des écotypes. Il est pubescent sur sa face externe à l’exception de l’écusson. Le pistil est de couleur blanche ou violacée en fonction des écotypes.
Les étamines sont très longues, avec un filet de couleur blanche, et s’étendent bien au-delà de la corolle. Leurs anthères sont de couleur orange.
Les grains de pollen sont de couleur orange/rouge brique et de type hexacolpate.
Le poids de 1000 semences est d’environ 0,7 gramme. Les semences sont de couleur noire, de forme ovale à oblongue et font, environ, 1,5 mm de longueur et 0,8 mm de largeur. Selon Campion-Bourget et al. Lien, elles sont lisses ou elles présentent une ornementation finement granuleuse, à granulations irrégulières. La zone hilaire est généralement bien marquée. La face abaxiale présente une arête arrondie.

Il ne semble pas exister de dormance dans les semences d’Ocimum kilimandscharicum. Lorsqu’elles sont humidifiées, elles produisent un mucilage transparent et peu abondant.
Selon les séquençages génétiques, 2n = 76 chez Ocimum kilimandscharicum.

Régime de Reproduction
Durant l’été 2025, dans notre jardin, j’ai découvert que les premières tiges florales récoltées de l’unique plante d’Ocimum kilimandsharicum qui ait germé, de l’accession PI 652052, du GRIN/USDA (présentée, à tort, par leurs taxonomistes, comme Ocimum americanum) ne portaient quasiment pas de graines – alors que cette plante croissait sous une tente de pollinisation contrôlée… donc, dépourvue d’insectes.
Ocimum kilimandscharicum, ainsi, est principalement auto-stérile et, donc, sous un régime d’allogamie quasi-obligatoire.
Aujourd’hui, il reste à déterminer si l’auto-stérilité d’Ocimum kilimandscharicum se situe au niveau de la plante (comme pour les Choux ou les Tournesols) ou au niveau de la fleur individuelle (comme pour les Carottes) – de par sa nature protogynique.
La seule façon de le savoir est de cultiver une “Kapura” sous une tente, voilée de moustiquaire, accompagnée d’une ruchette d’insectes pollinisateurs, à l’intérieur. Si l’auto-stérilité d’Ocimum kilimandscharicum se situe au niveau de la plante, il n’y aura pas, vraiment, plus de production de semences, malgré la pollinisation inter-florale, qu’en situation dépourvue d’insectes.

Dans un passé récent, j’ai évoqué, à tort, qu’il n’existait pas d’études sur les mécanismes de reproduction d’Ocimum kilimandsharicum. Afin de valider ma découverte, concernant sa quasi auto-stérilité, je suis, donc, reparti en quête d’informations sur la Toile… et j’en ai trouvées, effectivement, dans trois études:
Il faut préciser, avant tout, que l’espèce Ocimum kilimandscharicum est très peu commune, dans les jardins, et très peu investiguée par les chercheurs… car la recherche, cela coûte cher. Par exemple, une requête, sur le site web de Pubmed, présente 1500 références pour Ocimum basilicum, 847 pour Ocimum tenuiflorum et 47 pour Ocimum kilimandscharicum! C’est pour cela qu’il a fallu attendre l’année 2018 afin que soit publiées ces trois études portant sur les processus de reproduction, caractérisant Ocimum kilimandscharicum.
1. Une étude Nigérienne, de 2018, a mis en exergue que la production de semences, chez Ocimum kilimandscharicum, est d’autant plus élevée que la diversité des insectes pollinisateurs est abondante. A 50 mètres de la forêt, la diversité des espèces d’insectes est trois plus grande qu’à 220 mètres – et le nombre des insectes en est le double. LIEN.
2. Une étude de Bangalore, de 2020, a mis en valeur, chez Ocimum kilimandscharicum, la moindre quantité de semences en cages de pollinisation voilées versus en jardins de pollinisation ouverte ou sites de pollinisation par l’abeille locale Apis cerana – mais sans donner de résultats chiffrés. LIEN.
3. Une étude Kenyanne, de 2023, a mis en valeur que les plantes d’Ocimum kilimandscharicum croissant sous des cages de pollinisation voilées – donc, en autogamie stricte – avaient produit 103 semences alors que celle croissant, dans les jardins, en pollinisation ouverte, en avaient produite 22 960. LIEN.
A savoir, environ 230 fois plus en pollinisation ouverte qu’en cages voilées. Il s’agit, donc, bien d’un régime d’allogamie quasi-obligatoire chez Ocimum kilimandscharicum – dont l’auto-stérilité, selon cette étude, est de 99,56%.
Ensuite, juste après avoir posté – et traduit en Anglais – mon second Rapport “Basilic 2025”, j’informai de ma découverte, Peter Nick, le directeur de l’Institut Botanique de Karlsruhe, qui me demanda si je pensais qu’il existât un délai entre la maturité des étamines et celle du style chez Ocimum kilimandscharicum.
C’est alors que je me souvins de ma séquence de photos, prise en 2022, de l’ouverture d’une fleur d’Ocimum kilimandscharicum. Il y est, ainsi, clairement visible que la fleur s’épanouit avec des étamines totalement exemptes de pollen alors que, dès son ouverture, un insecte se précipite au fond de la corolle afin d’en extraire du nectar – signalant, ainsi, la maturité de l’appareil reproducteur femelle.
Il s’agit d’un processus dénommé “protérogynie”, ou “protogynie”, par lequel les cellules femelles sont mûres avant les cellules mâles afin d’éviter l’auto-fécondation.

Je n’en suis pas resté à cette séquence de photographies et je suis allé disséquer quelques boutons floraux prêts à s’épanouir afin de vérifier qu’ils se caractérisaient par le même régime de reproduction protérogynique. Et j’en ai pris quelques photographies.
Il est évident que son auto-stérilité n’est pas totale. En effet, un jour, j’ai eu la chance de pouvoir photographier le début de l’ouverture d’une fleur de Kapura dont les étamines étaient couvertes de pollen. Dans cette séquence, un papillon s’engouffre dans la fleur, 12 secondes plus tard – alors que les étamines ne sont pas encore déployées – et il y reste butiner pendant 52 secondes.
En conclusion provisoire, cette auto-stérilité presque totale, chez Ocimum kilimandsharicum, explique d’autant mieux, bien sûr, l’inclination de cette espèce à se laisser conter fleurette par les très nombreux insectes pollinisateurs vrombissant d’une espèce d’Ocimum à l’autre.
En ce qui concerne les capacités de croisements inter-spécifiques chez Ocimum kilimandsharicum, je les ai abondamment traités dans mon troisième rapport de l’été 2022 ci-dessus mentionné et intitulé “Au sujet de la biologie reproductive, et des croisements inter-spécifiques, chez Ocimum kilimandscharicum”. LIEN.
Voici quelques photographies des croisements inter-spécifiques que j’ai obtenus lors d’une seconde vague de semis. Certains s’avèrent, déjà, très enthousiasmants avec des feuilles énormes vertes ou violettes. Il reste à voir quelle est leur résistance aux températures froides de l’hiver.

Feuilles violettes de 13 cm de longueur avec un pétiole de 2,5 cm.
En conclusion, l’espèce Ocimum kilimandscharicum est une espèce principalement auto-stérile et allogame – de par sa protogynie – avec une très forte propension, également, à se croiser inter-spécifiquement.
Ocimum tenuiflorum
Description
Les tiges florales d’Ocimum tenuiflorum font environ de 5 à 15 cm de longueur et se caractérisent par une pubescence dense. L’intervalle entre les (pseudo) verticilles (composés de 6 fleurs) est, environ, de 6 mm.
Les bractées ont une forme orbiculaire acuminée, sont sessiles, pubescentes et font de 3 à 5 mm de longueur et de largeur.
Les fleurs sont de différentes couleurs, combinant des calices violets ou verts avec des corolles roses-violettes.
A noter qu’il existe une accession, en Inde – originaire d’Almora dans l’Uttarakhand – réputée pour ses corolles totalement blanches avec des calices verts. Lien.
Les pédoncules sont très longs, de 2,5 mm à 3 mm, et sont pubescents.
Les calices sont de couleur violet à vert/violet et font 3 à 5 mm de longueur. Leur pubescence varie en fonction des écotypes – et peut être dense. L’écusson fait de 2,5 à 3 mm de longueur.
Les corolles font, environ de 3,5 à 5,5 mm de longueur.
Le style fait 5 à 6 mm de longueur. Les étamines s’étendent à 2 mm au-delà de la corolle.
Les grains de pollen sont ronds, de couleur jaune et de type hexacolpate. Ils font, environ, de 35 à 50 microns de diamètre – en fonction des écotypes.


Les semences sont de diverses couleurs (rouge/brun/noir) et de forme globuleuse à sub-globuleuse, avec un tégument brillant qui devient mucilagineux lorsqu’il est humidifié. Le poids de 1000 semences est de 0,2 à 0,3 gramme. En fonction des écotypes, elles font de 934 à 1317 microns de longueur et de 962 à 697 microns de largeur. Leur dormance, à la récolte, est de 100% et requiert environ 4 mois pour être levée.


semence, face adaxiale et face abaxiale (x 70) ; 18, ornamentation finement granuleuse et régulière du péricarpe (x 300) ; 20, detail de granulations formes de plusieurs sous-unites (x 2000). Photographies extraites de Campion-Bourget et al. Lien
Régime de Reproduction
Durant l’été 2025, j’ai cultivé deux écotypes à feuilles vertes, d’Ocimum tenuiflorum – PI 652057 de Cuba et PI 288779 du Gujarat – sous tente de pollinisation contrôlée (à savoir, en autogamie stricte et sans insectes pollinisateurs). ll s’est avéré que les plantes ne produisaient que peu de semences – dont je n’ai pas, encore, testé la fertilité.
J’en ai donc, conclu qu’Ocimum tenuiflorum était, sans doute, sous un certain régime d’auto-stérilité – à savoir, soit au niveau de la fleur, soit au niveau de la plante.
Il est possible que la faible présence de semences s’explique par une maturité du pollen ralentie, le premier jour de l’anthèse, de par le positionnement des tentes de pollinisation contrôlée à l’ombre de deux oliviers.
Les études suivantes, que je viens de découvrir, valident, en effet, l’auto-stérilité partielle et le régime d’allogamie d’Ocimum tenuiflorum – de par sa protandrie.
Selon l’étude, de 1997, “Reproductive Biology and Enzyme studies in Ocimum spp.”. La production de semences en pollinisation ouverte, avec insectes, était de 90% alors qu’elle n’était que de 28% sous tente de pollinisation contrôlée sans insectes. Lien.
A savoir que la production de semences est trois plus grande sous un régime de pollinisation ouverte avec insectes.
Selon l’étude, de 2010, “Floral biology of Tulsi (Ocimum sanctum)”: «Au cours des deux jours de floraison, l’anthère a libéré son pollen le premier jour alors que le stigmate n’était pas réceptif. Ce dernier est devenu réceptif le deuxième jour, mais à ce moment-là, le pollen n’était plus viable. Par conséquent, les fleurs de Tulsi sont protandriques et fécondées par pollinisation croisée, mais il n’existe pas d’auto-incompatibilité. » Lien.
A contrario, une étude de 1997 a indiqué que la déhiscence du pollen pouvait s’observer avant le début de l’anthèse durant des journées très ensoleillées. Selon cette étude, les plantes en pollinisation ouverte, à l’extérieur, produisaient trois plus de semences que sous tente de pollinisation contrôlée sans insectes. Lien.
Selon l’étude, de 2007, “Floral biology, mellitophily and pollination ecology of Tulsi (Ocimum sanctum)”. « Les différences entre les différents régimes de pollinisation (c’est-à-dire pollinisation par les insectes, pollinisation libre, pollinisation par le vent et auto-pollinisation) sur différents paramètres de rendement (par exemple, nombre de graines par inflorescence, rendement par plante et par parcelle, poids spécifique des graines et pourcentage de germination) furent significatives. La production de graines s’est avérée la plus élevée sous un régime de pollinisation par les insectes, avec 1045 graines/inflorescence, suivi de 565 graines/inflorescence sous un régime de pollinisation ouverte. Par contre, la production de graines s’est avérée très faible dans sous les deux autres régimes – à savoir la pollinisation par le vent et l’auto-pollinisation.
Des résultats similaires ont été observés en ce qui concerne le rendement par plante et le rendement par parcelle. Le poids spécifique et le pourcentage de germination se sont révélés similaires pour les trois régimes de pollinisation, à savoir la pollinisation par les insectes, la pollinisation libre et la pollinisation par le vent. Nonobstant, dans le cas de l’auto-pollinisation, ils étaient environ deux fois moins élevés que pour les trois premiers traitements en raison de la présence de graines déformées et de taille insuffisante. Les expériences de pollinisation ont clairement révélé que les fleurs de Tulsi tirent un grand bénéfice de la visite des insectes. Ses paramètres de rendement ont montré qu’il s’agit d’une plante à pollinisation croisée et entomophile. » Lien.
Ocimum tenuiflorum est une espèce diploïde avec diverses formules chromosomiques en fonction des analyses génétiques. 2n = 32. Lien. 2n = 36. Lien.
En conclusion, l’espèce Ocimum tenuiflorum est une espèce principalement allogame – de par sa nature protandrique – avec une propension à se croiser intra-spécifiquement.
Ocimum americanum pilosum
Description
Les tiges florales font, en moyenne, 20 à 30 cm chez “Sweet Dani” et de 17 à 30 cm chez “Esfahan. PI 253157” – à savoir, deux écotypes d’Ocimum americanum pilosum.
Je rappelle que, cette année, les plus grandes tiges florales de Basilics, que j’ai mesurées, dans le jardin, faisaient 36 cm chez “Esfahan”. Ce record a été battu, sur le balcon, par un Ocimum kilimandscharicum croisé, Kapura X. SP. 01/2025, avec 38 cm de longueur.

L’intervalle entre les (pseudo) verticilles (composés de 6 fleurs) est relativement ample. Chez les Basilics de type Citron, l’intervalle entre les verticilles dépend des variétés et des écotypes: il varie de 16 mm à 19 mm.
A noter que cet intervalle, en moyenne de 17,5 mm, est, quasiment, identique pour les écotypes “Kali”, “Mrs. Burns”, “Sweet Dani” et Lime Thai” – quelle que soit la taille de la plante.
Les bractées sont de forme ovale et font de 5 à 9 mm de longueur.
Les calices font de 5,5 à 6,5 mm de longueur avec un écusson, sec, qui peut atteindre 5,5 mm de largeur. La face interne de leur lèvre inférieure est glabre.
Les corolles font de 7 à 11 mm. de longueur. Elles sont de couleur blanche même dans les écotypes avec anthocyanines.
Les grains de pollen sont de forme sphéroïde avec une exine rugueuse. Ils sont de type hexacolpate (à 87%) et octacolpate. LIEN
Le poids de 1000 semences est de 1,4 g à 2,1 g. Les semences sont de forme oblongue, à elliptique, et de couleur noire. Selon Campion-Bourget et al. Lien, elles font, environ, 2,3 à 2,6 mm de longueur sur 1,5 mm de largeur. Lorsqu’elles sont humidifiées, elles produisent un mucilage.
Régime de Reproduction
L’étude, “Reproductive Ecology of Ocimum americanum L. and O. basilicum L. (Lamiaceae) in India” évoque la forte auto-fertilité d’un écotype d’Ocimum americanum – jusqu’à 88% – sans préciser s’il s’agit d’un écotype d’Ocimum americanum pilosum... mais cela semble probable au vu de sa biologie reproductive caractéristique. Cette étude mentionne que l’espèce a trois systèmes de reproduction: autogamie, géitonogamie et xénogamie. Lien.
Aujourd’hui, il n’existe, malheureusement, que quelques études publiées sur la biologie reproductive de l’espèce Ocimum americanum.
Selon l’étude Nigérienne, de 2016, “Comparative reproduction mechanisms of three species of Ocimum L. (Lamiaceae)”. En fonction des écotypes, la déhiscence du pollen se manifestait avant ou après l’anthèse chez les trois écotypes d’Ocimum americanum. L’un de ces écotypes, nommé “Ocimum americanum”, dans une tente de pollinisation contrôlée, n’était auto-fertile qu’à 13% alors que les deux autres, nommés “Ocimum canum” , l’étaient à 82/86%. Il s’agit, vraisemblablement, de deux écotypes d’Ocimum americanum var. pilosum. Lien.
Dans cette étude, les trois écotypes dénommés Ocimum americanum et Ocimum canum étaient, supposément, des tétraploïdes avec 2n = 52 de même qu’un écotype d’Ocimum basilicum alors que l’autre écotype d’Ocimum basilicum était hexaploïde avec 2n = 72.
Selon l’étude Nigérienne, de 2018, “Pollination Mechanisms in two variants of Ocimum canum”, les deux écotypes d’Ocimum canum sont auto-fertiles à hauteur de 80/85%. Il s’agit, vraisemblablement, de nouveau, d’un écotype d’Ocimum americanum var. pilosum de par la taille de ses organes floraux. Lien.
J’ai pu vérifier par moi-même, durant l’été 2025, que deux plantes de l’écotype Iranien “Esfahan” ont produit une quantité normale de semences alors qu’elles croissaient dans une tente de pollinisation contrôlée en autogamie stricte – à savoir sans aucun insecte.
La question se pose, encore, de connaître le degré d’allogamie potentielle inter-spécifique d’Ocimum americanum pilosum.
Cette année, je n’ai pas perçu d’hybridation patente dans les plantes issues de semences de l’écotype “Esfahan” cultivé en pollinisation libre en 2022 – parmi 30 types de Basilics. Cependant, je n’avais pas assez de plantes pour en tirer des conclusions pertinentes.
Aujourd’hui, lorsque j’observe la diversité morphologique de mes quelque 50 plantes hybrides issues de croisements spontanés impliquant Ocimum kilimandscharicum et Ocimum bisabolenum – en tant que plantes mères – il est certain qu’elles proviennent de semences issues, en majorité, d’un pollen d’Ocimum basilicum. Nonobstant, pour certains plantes, au vu de la forme de leurs feuilles, de l’amplitude de leurs fleurs blanches et de la longueur extrême de leur tiges fleuries, il semblerait que le pollen provienne, également – en ce qui concerne les plantes croisées d’Ocimum kilimandsharicum, du moins – d’Ocimum americanum pilosum.
En ce qui concerne la capacité de croisements inter-spécifiques d’Ocimum americanum pilosum, il reste à la valider, plus explicitement, eu égard à Ocimum kilimandsharicum – mais, aussi, eu égard à Ocimum bisabolenum. C’est ce que j’ai l’intention de faire, durant l’été 2026, en utilisant des tentes de pollinisation croisée impliquant l’usage, dans chacune d’elle, d’une ruchette de bourdons pollinisateurs.
A savoir, afin de vérifier, dans un tel type d’hybridations à deux sens – la quantité de semences fertiles produites et le nombre de croisements inter-spécifiques avérés.
En tout cas, il semble qu’elle ait été validée par un obtenteur amateur aux USA qui affirme avoir cultivé des hybrides d’Ocimum americanum pilosum dont la création d’une variété dénommée “Linnamon” – un croisement entre un Basilic Citron (au Citral) et un Basilic de type Cannelle (au Cinnamate de Méthyle). Voir le blog “Basically about Basil”. Lien.
Rappelons que si tant est que des hybridations spontanées inter-spécifiques émergent de façon avérée, même si extrêmement exceptionnelle – sauf en ce qui concerne celles communes impliquant Ocimum kilimandsharicum – elles restent au sein d’un même “groupe” de Basilics qui a été déterminé par Alan Paton, un généticien de Kew, au début du siècle.
Il s’agit du “Groupe Basilicum” comprenant Ocimum basilicum, Ocimum kilimandscharicum, Ocimum americanum var. americanum et Ocimum americanum var. pilosum. J’y ai intégré, en 2022, l’espèce Ocimum bisabolenum. Et ce, dans le dos d’Alan Paton qui refusa, dès 2017, de prendre en considération la problématique de la Tulsi tempérée et qui me répondit, alors, du bout des lèvres, en bottant, lâchement, en touche dans le camp d’Ocimum americanum var. pilosum.
En conclusion, l’espèce Ocimum americanum var. pilosum est une espèce principalement autogame avec une certaine inclination aux croisements intra-spécifiques – ainsi qu’une bien moindre inclination aux croisements inter-spécifiques.
Ocimum americanum var. pilosum est une espèce avec diverses formules chromosomiques en fonction des analyses génétiques. 2n = 78. Lien.
Ocimum americanum americanum
Description
L’intervalle entre les (pseudo) verticilles (composés de 6 fleurs) est très petit. Ainsi, ce sont jusqu’à 35 verticilles qui se présentent sur une tige florale de 21 cm chez les Basilics Camphrés de Zambie – à savoir avec un intervalle, en moyenne, de 6 mm.
Les grains de pollen sont de forme sphéroïde avec une exine rugueuse. Ils sont de type hexacolpate (à 87%) et octacolpate. LIEN

Les 1000 semences font de 0,35 g à 0,75 g. Elles sont de forme ovoïde et de couleur noire. Selon Campion-Bourget et al. Lien, elles font, environ, de 1,3 à 1,5 mm de longueur et 0,8 à 0,9 mm de largeur. La face abaxiale de la semence est marquée d’une arête nette. Lorsqu’elles sont humidifiées, elles produisent un mucilage transparent et peu épais.
Leur dormance, à la récolte, est de 100% et requiert environ 80 jours pour être totalement levée. Elle se lève progressivement au bout de 3 semaines.

Ocimum canum. 5, ensemble de Ia semence, face adaxiale (x 90); 6’ et 6”, dépôts de cire sur le péricarpe (x 5000 et x 1 0000). Ocimum americanum. 7, ensemble de Ia semence, face abaxiale (x 70) ; 8, ornementation réticulée-favéolée du péricarpe (x 300). Photographies extraites de Campion-Bourget et al. Lien
Régime de Reproduction
Selon l’étude Brésilienne, de 2008, “Floral biology and reproductive mechanisms of the Ocimum canum Sims (Lamiaceae)”, l’écotype analysé présente un régime de reproduction avec une prédominance d’allogamie. «Au stade pré-anthèse, bien que la fleur reste fermée, il y a libération de grains de pollen sur le stigmate, qui est déjà réceptif. Au début de l’anthèse, un faible taux de germination des grains de pollen de 1,70% a été observé. La longévité de la fleur est d’environ 24 heures. En ce qui concerne le système reproductif, le basilic présente un taux de pollinisation croisée naturelle plus élevé que celui de l’auto-pollinisation naturelle (tableau 3), ce qui indique que l’espèce est préférentiellement allogame.» Lien.
Selon cette étude, ce sont 5 fois plus de semences qui ont été produites en pollinisation libre (allogamie) versus en pollinisation sous cage voilée (autogamie). De plus, les semences produites en autogamie ne germèrent qu’à 30% versus 69% pour les semences produites en pollinisation libre avec des insectes.
Cela signifie, pour cet écotype d’Ocimum americanum americanum, que la pollinisation libre par les insectes produit plus de 10 fois plus de semences fertiles que la pollinisation en autogamie stricte sans insectes.
Selon l’étude Nigérienne, de 2016, sus-nommée, l’un des écotypes analysés, nommé “Ocimum americanum”, n’était auto-fertile qu’à 13% dans une tente de pollinisation contrôlée. Lien.
En conclusion, l’espèce Ocimum americanum americanum est une espèce principalement allogame avec une inclination aux croisements intra-spécifiques.
Selon l’étude Nigérienne, de 2018, “Pollination Mechanisms in two variants of Ocimum canum”, les deux écotypes d’Ocimum canum sont auto-fertiles à hauteur de 80/85%. Il s’agit, vraisemblablement, de nouveau, d’un écotype d’Ocimum americanum var. pilosum de par la taille de ses organes floraux. Lien.
Ocimum americanum var. americanum est une espèce avec diverses formules chromosomiques en fonction des analyses génétiques. 2n = 24. Lien. 2n = 26. Lien.

Ocimum campechianum
Description
Les inflorescences sont composées de verticilles à six fleurs, espacés de 0,8 cm à 2 cm, regroupés en pseudo-racèmes bractés, atteignant 8 cm de long à l’anthèse et 15 cm de long à maturité.
Les pédicelles floraux sont hérissés, de 1 à 1,5 mm de long en fleur, devenant réfléchis dans le fruit, de 4 à 7 mm de long.
Les bractées sont ovales ou subrhomboïdales, persistantes, à apex aigu.
Le calice fait de 2,5 à 3 mm de longueur à l’anthèse, atteignant 8 mm de long à maturité, à bords hispides.
La corolle est blanche, lilas ou violette, de 3 à 4 mm de long.
Les étamines sont glabres et elles font de 5 à 6 mm de long, avec un filet de couleur blanche ou violacée, tandis que le style fait 5 mm de long. Le pollen est de couleur blanche et les anthères sont de couleur blanche ou violacée.
Les semences sont obovoïdes à elliptiques, de 1,5 à 2 mm de long et de couleur brun-noir. Lorsqu’elles sont humidifiées, elles produisent un mucilage abondant.
Cette description est extraite de l’étude, de 2017, “Taxonomic revision of Ocimum (Lamiaceae) in Argentina” de Nataly O’Leary . Lien.

F. Semence. E. Calice. D. Sommité fleurie.
Régime de Reproduction
Selon l’étude “Biologia reprodutiva e citogenetica da alfavaca do campo, Ocimum campechianum”, de 2007, le ratio d’auto-incompatibilité, à savoir d’auto-stérilité, d’Ocimum campechianum est d’environ 64%. Lien.
Il m’a semblé, en effet, durant l’été 2025, que l’unique plante que j’ai placée sous tente de pollinisation contrôlée, sans insectes, ne portait que peu de semences.
Ses fleurs sont protandriques – à savoir que le pollen est mûr avant que le stigmate ne le soit.
Ocimum campechianum . 2n = 48. Selon les séquençages génétiques
En conclusion, Ocimum campechianum est une espèce très fortement auto-stérile et allogame, avec une forte propension aux croisements intra-spécifiques.
Ocimum carnosum/selloi
Description
Les Inflorescences sont composées de verticilles à six fleurs, espacés de 1 à 2 cm, regroupés en pseudo-racèmes bractés, atteignant 3 cm de long à l’anthèse et 15 à 25 cm de long à maturité.
Les bractées sont ovales, peu pubescentes et caduques au début de l’anthèse. Elles font de 6 à 7 mm de longueur. Elles se développent en un nectaire auxiliaire en forme de coupe.
Les pédoncules floraux sont très pubescents, de 1,5 à 3 mm de long à l’anthèse et au stade fructifère, quelque peu réfléchis au stade fructifère.
Les calices font de 2,5 à 3 mm de long à l’anthèse, jusqu’à 10 mm de long à maturité. Ils sont subglabres à hispides.
Les corolles sont de couleur bleu pâle ou violet foncé et font de 4 à 8 mm de long.
Les étamines sont de couleur rose à violacé; elles font 5 mm de long; la paire supérieure est velue à la base tandis que la paire inférieure est glabre. Les anthères sont de couleur jaune ou violet. Le style violacé fait 7 mm de long.
Le pollen est de couleur blanche.
Les semences sont de forme obovoïde et font de 1,5 à 2 mm de long. Elles sont de couleur brun clair à brun foncé et sont légèrement striées à réticulées. Lorsqu’elles sont humidifiées, elles ne produisent pas de mucilage.
Cette description est extraite de l‘étude, de 2017, “Taxonomic revision of Ocimum (Lamiaceae) in Argentina” de Nataly O’Leary Lien et de l’étude “El genero Ocimum en el nordeste del Brasil”. Lien.
Régime de Reproduction
Selon l’étude, de 2008, “Reproductive biology of Ocimum selloi populations”. «Cette espèce est auto-compatible, formant des graines à la fois par pollinisation libre et par auto-pollinisation spontanée, ce qui indique qu’elle possède une grande polyvalence reproductive, garantissant une variabilité génétique». Lien.
Selon l’étude, de 2015, “Genetic and chemical diversity of native populations of Ocimum selloi”. «Les populations d’Ocimum selloi présentent des systèmes reproductifs mixtes, avec auto-fécondation et croisement». Lien
En fait, il existe une énorme différence génétique et chémotypique chez les populations d’Ocimum selloi qui sont présentes en Amérique centrale tout autant qu’en Amérique du sud.
Selon mes propres observations, de novembre 2025, la seule plante d’Ocimum selloi – dont je ne connais pas l’origine géographique – que j’ai isolée sous tente de pollinisation contrôlée, en autogamie stricte et sans insectes, n’a produit que peu de semences. Je les ai comptées sur 4 branches en ne prenant que les 6 premiers verticilles et il y n’en avaient, seulement, que 26. A contrario, les 6 premiers verticilles de 4 branches prises sur 2 plantes, ayant poussé en pollinisation ouverte, ont produit un peu plus de 200 semences. A savoir 8 fois plus en pollinisation libre par rapport à une autogamie stricte – signifiant une auto-stérilité à près de 90%.
En conclusion, Ocimum selloi – selon cet unique écotype, du moins – serait une espèce principalement auto-stérile, allogame, avec une forte propension aux croisements intra-spécifiques.

Ocimum gratissimum
Description
Les Inflorescences sont composées de verticilles à six fleurs, espacés de cm, regroupés en pseudo-racèmes bractés, atteignant 17 cm de long à maturité.
Les bractées sessiles, et de forme ovoïde, font de 3 à 12 mm de longueur. 3,5 à 4. 4,5 à 5,5.
Le pédoncule fait 1,5 à 4 mm de longueur.
Les calices font de 3 à 4 mm, 2,5 à 3, de longueur à l’anthèse et de 6 à 8 mm à fructification.
Les corolles font de 2 à 3 mm de longueur. 5 mm. Elles sont de couleur vert ou vert-blanc. Leur face interne est glabre et leur face externe est plus ou moins pubescente en fonction des écotypes.
Les filets des pistils, ainsi que les stigmates, sont de couleur blanche.
Les étamines dépassent la corolle de près de 2 mm. Les étamines supérieures sont pubescentes à leur base. Leurs filets sont de couleur blanche. Le pollen est de couleur jaune.
Les 1000 semences font de 0,8 g à 1,2 g. Elles sont de forme subglobose à globose. Elles font de 1 à 1,5 mm de longueur sur 1 mm de largeur. Leur dormance, à la récolte, est de 100% et requiert environ 1 mois pour être totalement levée. Elles produisent une très fine pellicule d’un mucilage transparent lorsqu’elles sont humidifiées – tellement léger que cette espèce a la réputation d’avoir des semences ne produisant pas de mucilage.

Régime de Reproduction
2n = 40. Lien.



















































































