“Basilics 2025” – Troisième Rapport: Au sujet de la biologie reproductive, et des croisements inter-spécifiques, chez Ocimum kilimandscharicum

Sommaire 

L’espèce Ocimum kilimandscharicum se caractérise par une auto-stérilité prépondérante… et, donc, une allogamie quasi-obligatoire 

Historique de mes 3 plantes stériles d’Ocimum kilimandscharicum croisées avec X – avec du pollen orange 

Historique de mes 4 plantes stériles d’Ocimum kilimandscharicum croisées avec X – sans pollen 

Découvertes en cours impliquant une autre vague de plantes d’Ocimum kilimandscharicum croisées avec X

Fleur de Kapura aux anthères et au pollen de couleur orange

L’espèce Ocimum kilimandscharicum se caractérise par une auto-stérilité prépondérante… et, donc, une allogamie quasi-obligatoire

La première de mes principales découvertes, de cet été 2025, c’est que l’espèce de Basilic, Ocimum kilimandscharicum, est principalement auto-stérile et, donc, sous un régime d’allogamie quasi-obligatoire. 

En effet, cet été, dans notre jardin, je viens de découvrir que les premières tiges florales récoltées de l’unique plante d’Ocimum kilimandsharicum qui ait germé, de l’accession PI 652052, du GRIN/USDA (présentée, à tort, par leurs taxonomistes, comme Ocimum americanum) ne portent quasiment pas de graines – alors que cette plante croissait sous une tente de reproduction en moustiquaire… donc, dépourvue d’insectes.

Ocimum kilimandscharicum

Cela signifie que nous avons produit des semences certifiées bios d’Ocimum kilimandscharicum – avec Terre de Semences et l’Association Kokopelli – depuis 1994 sans n’avoir, jamais, été conscient de son authentique système de reproduction. Il en est de même, d’ailleurs, pour tous nos collègues semenciers bios, en Europe et, surtout, en en Amérique du nord – depuis, encore, plus longtemps. 

Nous avons suivi, pendant une trentaine d’années, le principe d’auto-fertilité et de non-hybridation inter-spécifique, chez les espèces majeures d’Ocimum, et le principe d’hybridation intra-spécifique certaine, chez Ocimum basilicum et chez Ocimum americanum. A tort, manifestement, en ce qui concerne Ocimum kilimandscharicum!

Ocimum kilimandscharicum. PI 652052

Je souhaite préciser, de nouveau, que j’ai introduit Ocimum kilimandscharicum – sous forme de semences certifiées bios – en France et en Europe, en 1994, avec le premier catalogue de Terre de Semences. Ocimum kilimandscharicum faisait partie de sa gamme de semences bios – de près de 600 accessions. Nous n’avons jamais trouvé d’informations sur la biologie florale et reproductive de cette espèce. 

De plus, un producteur professionnel de semences cultivant une centaine, ou quelques centaines, de plantes d’Ocimum kilimandscharicum, ne pourra pas découvrir l’allogamie  quasi-obligatoire caractérisant cette espèce car elle ne se manifestera, très majoritairement, qu’en allogamie intra-spécifique dans son champ – à savoir, entre plantes de la même espèce.

Par contre, dans nos jardins, cette année, il s’agit d’une allogamie intra, et inter-spécifique, de par le peu de plantes de Kapura (une vingtaine) cultivées au milieu de centaines d’autres plantes de variétés, ou d’écotypes, des espèces suivantes: Ocimum basilicum, Ocimum bisabolenum, Ocimum americanum, Ocimum tenuiflorum, Ocimum gratissimum, Ocimum carnosum et Ocimum campechianum.

Le mois passé, j’avais évoqué, à tort, qu’il n’existait pas d’études sur les mécanismes de reproduction d’Ocimum kilimandsharicum. Afin de valider ma découverte, concernant sa quasi auto-stérilité, je suis, donc, reparti en quête d’informations sur la Toile… et j’en ai trouvées, effectivement, dans trois études: 

1. Une étude Nigérienne, de 2018, a mis en exergue que la production de semences, chez Ocimum kilimandscharicum, est d’autant plus élevée que la diversité des insectes pollinisateurs est abondante. A 50 mètres de la forêt, la diversité des espèces d’insectes est trois plus grande qu’à 220 mètres – et le nombre des insectes en est le double. LIEN

2. Une étude de Bangalore, de 2020, a mis en valeur, chez Ocimum kilimandscharicum, la moindre quantité de semences en cages de pollinisation voilées versus en jardins de pollinisation ouverte ou sites de pollinisation par l’abeille locale Apis cerana – mais sans donner de résultats chiffrés. LIEN

3. Une étude Kenyanne, de 2023, a mis en valeur que les plantes d’Ocimum kilimandscharicum croissant sous des cages de pollinisation voilées – donc, en autogamie stricte – avaient produit 103 semences alors que celle croissant, dans les jardins, en pollinisation ouverte, en avaient produite 22 960. LIEN

Au premier plan: “Tête d’Eléphant” Amaranthus cruentus.
Au second plan: Ocimum kilimandscharicum flanqué de deux Ocimum gratissimum

Ensuite, juste après avoir posté – et traduit en Anglais – mon second Rapport “Basilic 2025”, j’informai de ma découverte, Peter Nick, le directeur de l’Institut Botanique de Karlsruhe, qui me demanda si je pensais qu’il existât un délai entre la maturité des étamines et celle du style chez Ocimum kilimandscharicum.

C’est alors que je me souvins de ma séquence de photos, prise en 2022, de l’ouverture d’une fleur d’Ocimum kilimandscharicum. Il y est, ainsi, clairement visible que la fleur s’épanouit avec des étamines totalement exemptes de pollen alors que, dès son ouverture, un insecte se précipite au fond de la corolle afin d’en extraire du nectar – signalant, ainsi, la maturité de l’appareil reproducteur femelle.

Voici une séquence de photographies (de Xochi) illustrant l’épanouissement délicat d’une fleur d’Ocimum kilimandscharicum. En Hommage à la Beauté!

Je n’en suis pas resté à cette séquence de photographies et je suis allé disséquer quelques boutons floraux prêts à s’épanouir afin de vérifier qu’ils se caractérisaient par le même régime de reproduction protérogynique. Et j’en ai pris quelques photographies.

Ocimum kilimandscharicum. Le pollen n’est pas encore mûr
Ocimum kilimandscharicum. Le pollen est en cours de maturité

J’ai même réussi à capter l’ouverture de fleurs de mon 3ème Ocimum kilimandscharicum croisé (Kapura X. OR. 04/2025) – qui a émergé dans le jardin cet été 2025 – doté d’anthères de couleur orange et d’un pollen de couleur orange. J’ai pu, ainsi, noter le même phénomène d’anthères de couleur orange (parfois très clair) mais exemptes de pollen, au début de l’anthèse.

L’une des photographies met en exergue deux anthères avec du pollen mûr alors que les deux autres anthères sont encore vierges.

Deux anthères ont du pollen mûr alors que les deux autres anthères sont encore vierges.

En conclusion provisoire, cette auto-stérilité presque totale, chez Ocimum kilimandsharicum, explique d’autant mieux, bien sûr, l’inclination de cette espèce à se laisser conter fleurette par les très nombreux insectes pollinisateurs vrombissant d’une espèce d’Ocimum à l’autre.

Historique de mes 3 plantes stériles d’Ocimum kilimandscharicum croisées avec X – avec du pollen orange

Durant l’été 2024, deux plantes de Basilic sont apparues dans mon jardin avec du pollen, et des anthères, de couleur orange – comme en est caractérisé Ocimum kilimandscharicum. Elles avaient, cependant, des feuilles très différentes et un parfum de Cannelle – à savoir un chémotype prédominant en Cinnamate de méthyl. 

La première plante – que j’ai nommée Kapura X. OR. 01/2024 (OR signifiant Pollen Orange) – faisait près d’1 mètre d’amplitude, à l’automne 2024, après avoir émergé, spontanément, dans une allée au sol très compact et recouvert d’écorces d’olivier. Fin novembre, j’ai tenté de l’en extraire mais je n’ai pu déterrer qu’une petite partie de son système racinaire… et elle n’en a pas survécu à l’approche de l’hiver.

Cette plante était très particulière dans la mesure où la majorité de ses branches portait des fleurs de couleur violette tandis qu’une minorité en portait de couleur blanche – toutes avec du pollen et des anthères de couleur orange.

En fait, la situation était plus complexe dans la mesure où les fleurs blanches étaient portées par des tiges, et des calices, de couleur violacée devenant verts à maturité totale. Quant aux fleurs violettes, elles étaient portées soit par des tiges, et des calices, de couleur violette (et le restant); soit par des tiges, et des calices, de couleur violacée devenant verts à maturité totale.

Kapura X. OR. 01/2024 avec un feuillage quelque peu violacé.
“Magic Mountain”

La seconde, plus tardive – que j’ai nommée Kapura X. OR. 02/2024 – possédait moins d’amplitude et croissait en pot car j’avais pu la déterrer du jardin. Elle a survécu l’hiver, sur un balcon balayé par les vents, à des températures d’environ -7° et, surtout, à quatre jours de brouillards très givrants. Sa corolle est relativement blanche, avec une légère teinte mauve. Le pistil est violet mais les étamines sont blanches.

Fleur de Kapura X. OR. 02/2024. Avec des anthères sans pollen
Fleur de Kapura X. OR. 02/2024. Avec des anthères portant du pollen mûr

La première plante Kapura X. OR. 01/2024 a survécu au travers d’une unique bouture que nous avons réussi à sauver et à transplanter en janvier. Je l’ai dénommée Kapura X. OR. 03/2024. Comme sa plante-mère, elle est immense mais, malheureusement, pour l’instant du moins, elle n’en a pas conservé la double coloration exceptionnelle des fleurs. En effet, elle ne possède que des fleurs blanches portées par des tiges, et des calices, de couleur violacée devenant verts à maturité totale. A signaler que ses tiges florales sont très longues et atteignent 34 cm. 

Kapura X. OR. 03/2024

Au cours de l’été 2025, une autre Kapura croisée est apparue spontanément dans les melons. Je l’ai déterrée et rempotée afin d’étudier son évolution. Je l’ai dénommée Kapura X. OR. 04/2025.

Kapura X. OR. 04/2025. Avec du pollen et des anthères de couleur orange

Elle possède, déjà, une forte amplitude. Ses anthères et son pollen, se caractérisent par une couleur orange. Cependant, contrairement aux autres Kapura croisées au pollen orange, ses sommités florales sont exemptes de coloration violette, et, donc, d’anthocyanines. 

Au début de l’anthèse, les étamines sont totalement dépourvues de pollen. 

Vu l’amplitude des plantes et le chémotype Cannelle, je suppute qu’il s’agisse de croisements spontanés impliquant Ocimum kilimandscharicum et Ocimum basilicum. Pourquoi n’impliquant pas Ocimum americanum? Parce que pour l’instant, il n’existe que des exemples prouvés de croisements entre Ocimum kilimandscharicum et Ocimum basilicum

En effet, ce ne serait pas le premier cas puisque le centre agronomique de Lucknow, en Inde, a développé de nouvelles lignées, résistantes au froid, à partir d’hybrides naturels, impliquant ces deux espèces,  croissant dans leurs jardins vers 2010. Et c’est sans évoquer l’introduction de lignées stériles tels que “Magic Mountain F1”, “Magic White F1” et “African Blue”.

Selon l’étude de Lucknow, en 2020, “Generation of novelties in the genus Ocimum as a result of natural hybridization: A morphological, genetical and chemical appraisal”, [45] les deux hybrides présentés ont un pollen de couleur orange  – mais moins vif que celui d’Ocimum kilimandscharicum.  

Source: “Generation of novelties in the genus Ocimum as a result of natural hybridization: A morphological, genetical and chemical appraisal”. 2020.

Selon les auteurs: « La présente étude a exploré les deux hybrides interspécifiques d’Ocimum issus d’un croisement naturel fortuit entre O. kilimandscharicum et O. basilicum. Ces deux nouveaux hybrides d’Ocimum présentaient des caractéristiques morphologiques intermédiaires des deux espèces parentales. L’analyse ISSR (Inter simple sequence repeats) et le codage à barres de l’ADN avec la région d’espacement intergénique non codante trnH-psbA du plastide ont réaffirmé l’identification parentale sans ambiguïté et la différenciation de ces hybrides naturels par rapport aux autres espèces d’Ocimum disponibles. Par conséquent, le profilage des métabolites de deux hybrides par chromatographie en phase gazeuse et spectrométrie de masse a permis de les identifier comme des chémotypes spécifiques avec la présence d’un mélange unique de métabolites spécialisés provenant des espèces parentales, qui sont riches en terpènes ou en phénylpropanoïdes. En outre, l’analyse de l’expression des gènes clés des voies des terpénoïdes et des phénylpropanoïdes a corroboré l’accumulation différentielle de métabolites. Ainsi, ces deux hybrides d’Ocimum représentent de nouveaux chémotypes…».

Historique de mes 4 plantes stériles d’Ocimum kilimandscharicum croisées avec X – sans pollen

J’ai semé, au printemps 2025, des semences de “Kapura”, issues de mon jardin de Basilics, très diversifiés, de 2022, ainsi que des semences provenant d’une plante apparue, spontanément, durant l’été 2024, ainsi que des semences de l’Association Kokopelli – produites en 2017 et que j’avais, déjà, cultivées durant l’été 2022. 

J’ai, alors, conservé une vingtaine de plantules de “Kapura”, afin de les mettre en culture, en pots ou dans le jardin. Il en résulta quelques plantes croisées, difformes et chétives; une dizaine de plantes normales; et quatre plantes croisées qui ont pris une très belle amplitude sur mon balcon.

Ces quatre plantes croisées “anormales” paraissent moins camphrées à priori. Trois de ces plantes se caractérisent par une hyper-ramification – dont deux avec des branches très courtes: les tiges principales lancent de 12 à 24 sous-tiges florales de 6 à 10 cm de long. 

Hyper-ramification chez Kapura X. SP. 04/2025. 
Hyper-ramification chez Kapura X. SP. 03/2025. 
Hyper-ramification chez Kapura X. SP. 03/2025

De plus, elles possèdent des fleurs avec des étamines relativement courtes et des anthères de couleur blanc/gris/beige – et, parfois, d’un orange très clair – dépourvues, totalement, de pollen… au lieu d’anthères de couleur orange vif, et de pollen de couleur orange vif, et de très longues étamines.  

Au cours de l’été, j’ai pu m’apercevoir que ces quatre plantes sont, également, toutes stériles – à  savoir que leurs tiges florales sont parfaitement développées mais avec des calices fructifères qui restent vides. 

Ces quatre plantes de Kapuras croisées se caractérisent, donc, par une absence totale de pollen, une abondance de nectar et une absence totale de semences.

Existe-t-il des écotypes, d’Ocimum kilimandscharicum, avec des anthères, et du pollen, de couleur blanche? La seule mention d’un pollen de couleur claire, pour  cette espèce, se trouve dans l’étude, de 2017, “Diversity of the genus Ocimum (Lamiaceae) through morpho-molecular (RAPD) and chemical (GC–MS) analysis”. Les auteurs affirment que  «Ocimum kilimandscharicum a un pollen de couleur rouge brique, ou gris, qui est totalement différent des autres génotypes.» LIEN.

Par contre, il existe une étude, de 2015, intitulée “Ocimum kilimandscharicum Guerke (Lamiaceae): A New Distributional Record for Peninsular India with Focus on its Economic Potential”, qui commente la découverte de plantes Ocimum kilimandscharicum dans deux sites de différentes zones agro-écologiques de l’Odisha en Inde. LIEN.

Les photographies, qui y sont présentées, mettent en exergue des plantes au feuillage quelque peu différent et, surtout, des fleurs aux anthères de couleur blanche. Sur ces photographies, le pollen n’est, malheureusement, pas apparent mais les auteurs évoquent la présence de semences – et, donc, de plantes fertiles. 

Existerait-il, donc, des hybrides naturels, mais fertiles, impliquant Ocimum kilimandscharicum dans certaines régions de l’Inde? 

Ce printemps, malheureusement, je n’ai pas gardé la trace de tous mes semis d’Ocimum kilimandscharicum en fonction des diverses sources semencières… car je n’imaginais pas la nature de mes découvertes concernant cette espèce.

Je suspecte, néanmoins, que certaines plantes hybridées d’Ocimum kilimandscharicum, puissent provenir d’un croisement spontané lors de la saison 2017, chez Maryse, alors productrice chez Kokopelli, qui en produisit 337 grammes de semences ainsi que près d’un kilo de semences de l’écotype d’Ocimum basilicum, “Mrihani” – à savoir une ample opportunité de croisements impliquant ces deux espèces de par le très grand nombre de plantes porte-graines… et l’attrait irrésistible pour les pollinisateurs de toutes sphères. 

A ce sujet, avant même de découvrir sa situation de culture, risquée, en 2017, j’avais évoqué, avec le directeur de l’Institut Botanique de Karlsruhe, Peter Nick, l’hypothèse qu’un écotype de l’Afrique de l’est, du Basilic du Kilimandjaro, Ocimum kilimandscharicum, ait pu se croiser avec l’écotype local, de l’île de Zanzibar (en Tanzanie), d’Ocimum basilicum – dénommé “Mrihani”… du terme Arable “Reihan” pour Basilic. De ce croisement spontané proviendrait la résistance intégrale, et unique au monde, au Mildiou du Basilic, de cet écotype Zanzibarien utilisé par tous les chercheurs aux USA. et ailleurs.  

Cette hypothèse est intéressante dans la mesure où Zanzibar se situe, dans l’Océan Indien, quasiment en face du Kilimandjaro – en Tanzanie. D’ailleurs, comble de coïncidences, le Mildiou du Basilic, Peronospora belbahrii, est, également, originaire de la zone de Tanzanie et de l’Ouganda – en 1932.

En conclusion, au niveau de l’intégration des gènes de résistance au Mildiou du Basilic, dans les variétés alimentaires de Basilic, la piste Ocimum kilimandscharicum X Ocimum basilicum pourrait s’avérer fertile. Et ce, d’autant plus si des écotypes moins “camphrés”, d’Ocimum kilimandscharicum, sont disponibles – car les consommateurs ne raffolent pas de Camphre dans leur assiette. 

En autre conclusion, si Ocimum kilimandscharicum se croise spontanément avec Ocimum basilicum, et vice-versa, il est fort possible qu’Ocimum kilimandscharicum puisse se croiser avec d’autres espèces d’Ocimum – et vice-versa.

Découvertes en cours impliquant une autre vague de plantes d’Ocimum kilimandscharicum croisées avec X

J’ai semé, durant l’été 2025, une autre vague de semences d’Ocimum kilimandscharicum provenant des plantes, cultivées au printemps 2025 (Kapura 2025), issues de l’unique plante-mère (Kapura 2024) apparue spontanément durant l’été 2024. 

Les résultats ont été très surprenants dans la mesure où les 30 plantules – que j’ai replantées des plateaux de semis – étaient toutes des plantes croisées… de par leur feuillage et leur port. J’en ai, donc, conservé 20 que j’ai replantés en plus gros pots avec du bon terreau. 

Je fus à ce point surpris de l’amplitude de ces croisements que j’ai semé, de nouveau, la semaine passée, des plateaux (de 72 alvéoles) de semences d’Ocimum kilimandscharicum provenant de Kapura 2024 et de Kapura 2025.

En effet, je suis extrêmement intrigué par la similitude phénotypique des plantes  croisées obtenues dans ces semis. En effet, la taille des feuilles varie quelque peu, ainsi que la couleur des sommité florales naissantes, mais le port global est très similaire. C’est comme si le pollen, à la source des croisements spontanés, était issu des mêmes donneurs. 

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Au milieu , une Kapura authentique entourée de deux Kapuras croisées avec X – peut-être avec un type Cannelle

Dans mon Premier Rapport, publié le 12 juillet 2025, j’avais écrit: «Cette année, je vais même jusqu’à planter ensemble, dans le même pot, un Basilic “Cannelle”, ou “Réglisse”, par exemple, avec un Ocimum kilimandscharicum afin de chahuter avec la destinée! Pourquoi? parce qu’il semble que mes deux premiers croisements spontanés impliquaient le “Cinnamate de Méthyl” chez Ocimum basilicum».

Il semblerait, donc, a priori, que certaines de ces Kapuras croisées pourraient l’être avec ces Basilics de type “Cannelle” – dont les sommités florales possèdent des colorations violettes. 

Je saurai, dans quelques semaines, quelle est la nature des plantules de ma dernière vague de semis de Kapura 24 et de Kapura 2025.

Il semble, ainsi, très aisé, pour les jardiniers, d’obtenir des plantes croisées d’Ocimum kilimandscharicum. Il suffit, dans un jardin, d’en cultiver quelques unes complètement isolées – et entourées de nombreux autres Basilics d’Ocimum basilicum. De par leur auto-stérilité, les plantes d’Ocimum kilimandscharicum sont, alors, statistiquement, beaucoup plus pollinisées par du pollen mâle émanant des plantes environnantes d’Ocimum basilicum.