Dans le Jardin des Asclépiades Médicinales

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Les Asclépiades dans l’Aura d’Ophiuchus

Les Asclépiades sont des espèces du genre Asclepias et font, maintenant, partie de la sous-famille des Asclepiadoidées dans la Famille des Apocynacées – car la Famille des Asclépiadacées n’existe plus dans la nouvelle classification phylogénétique.

Les espèces du genre Asclepias se distinguent par des fleurs dont l’extrême complexité rappelle celle des fleurs de la Famille des Orchidacées. Selon les théoriciens phylogénéticiens, et autres taxonomistes, les plantes les plus corrélées, génétiquement parlant, aux Asclepias – en dehors de la Famille des Apocynacées – sont les espèces de café dont Coffea canephora. [71]  [72] Les Familles des Apocynacées et des Rubiacées (la famille du café) font partie des 5 familles botaniques comprenant l’Ordre des Gentianales.

Asclepias speciosa. Toutes photographies de Xochi aux USA.

En Amérique du nord, les Asclepias sont dénommés “Milkweeds” – à savoir des plantes à lait ou à latex.

Une étude de 2008 a analysé la quantité de latex produite par 53 espèces d’Asclepias. [58] En fonction des diverses espèces, le ratio de latex peut varier de 1 à 1000.

Dans les Amériques, 130 espèces d’Asclepias sont originaires d’Amérique du nord et d’Amérique centrale dont 76 espèces sont originaires d’Amérique du nord (USA et Canada).

Une petite trentaine de ces espèces d’Asclepias sont considérées comme des plantes hôtes pour le Papillon Monarque (Danaus plexippus) et le Papillon Reine (Danaus gilippus). Ce sont principalement Asclepias incarnata, Asclepias syriaca, Asclepias viridis, Asclepias asperula, Asclepias curassavica et Asclepias oenotheroides.

Ces papillons séquestrent – pour leur propre protection et défense à l’encontre des prédateurs – les cardénolides produits par les Asclepias. [70]

La taxonomie des Asclepias, et de la sous-famille des Asclepiadoidées, est extrêmement compliquée – et a beaucoup évolué depuis quelques dizaines d’années. Selon certains botanistes, il existe environ deux centaines d’Asclepias de par le monde. Néanmoins, d’autres botanistes refusent la répartition récente de 250 espèces d’Asclepias Africains dans 16 genres différents: Asclepias, Aspidoglossum, Aspidonepsis, Fanninia, Glossostelma, Gomphocarpus, etc. [53]  [54]

Quel serpent a, donc, mordu (ou inspiré) Linné, en 1753, pour qu’il attribue, à ce genre botanique très médicinal, le nom du dieu de la Médecine en Grèce, le Shaman Asclepios – ou Esculape chez les Romains? Dans la mythologie Grecque, Asclepios est le père d’Hygeia, la déesse de la Santé, et de Panacea, la déesse de la Pharmacopée. C’est le Serpent qui confia à Asclepios les secrets de la Médecine – et c’est pourquoi il est décrit portant un bâton autour duquel un serpent est lové. Ne serait-ce pas le même Serpent qui accompagne, et guide, ceux et celles qui communient au sacrement médicinal de l’Ayahuasca?

Après l’avoir foudroyé, pour le punir de ressusciter les défunts, Zeus plaça Asclepios dans le Zodiaque –  en compagnie de son serpent – afin de rendre hommage à ses dons de guérisseur. Il s’agit de la Constellation d’Ophiuchus – ou Constellation du Serpentaire. Cette treizième constellation traditionnelle fut supprimée par Ptolémée (né vers 100 – décédé vers 168) lorsqu’il créa son Astrologie artificielle, dite Tropicale – de type pizza en douze portions égales. Au contraire de l’Astrologie Sidérale, l’Astrologie Tropicale est déconnectée du Ciel Réel des Constellations.

L’éradication, dans le Zodiaque, de cette treizième Constellation d’Ophiuchus, le Shaman, en concomitance avec l’émergence de la religion du Crucifié Sanguinolent, ont fait, deux mille ans plus tard, de l’Europe – et de tout le reste de la planète – ce qu’elle est aujourd’hui: une terre dévastée par le génocide vaccinal et la dictature sanitaire de la Pharmacratie toxique et criminelle.

Les espèces d’Asclepias sont uniquement réparties, géographiquement, en Afrique et dans les trois Amériques – quant à leurs origines. Et de par le fait qu’elles soient très médicinales… ce sont des plantes invasives qui se sont naturalisées de par le monde –  allègrement.

On trouve encore, parfois, la mention d’un Asclepias acida originaire de l’Inde. C’est, en fait, botaniquement parlant, une espèce qui a été intégrée dans le genre Cynanchum – de cette même sous-famille des Asclepiadoidées – et dénommée Cynanchum acidum.

Cynanchum acidum est, également, une plante médicinale avec des propriétés anti-tumorales, anti-carcinogéniques et anti-fongiques mais c’est, surtout, une plante très traditionnelle dans la culture de l’Inde car elle est supposée entrer dans la composition du très réputé soma enthéogénique des Vedas. Selon divers auteurs, Cynanchum acidum constituait une boisson fermentée – psychoactive – dans diverses régions de la péninsule Indienne. [59]  [60]

Il est à noter, d’ailleurs, que c’est dans cette même Famille des Apocynacées que l’on retrouve, en Afrique, les espèces extrêmement enthéogéniques – car contenant de l’ibogaïne –  dénommées “Iboga” (Tabernanthe iboga) et “Voacanga” (Voacanga africana) [61] ainsi qu’en Amérique Latine, la plante dénommée “Sananga” (Tabernaemontana undulata) à partir de laquelle des gouttes sont confectionnées afin d’aiguiser la vision et, même, d’acquérir une vision nocturne.

Asclepias incarnata

Asclepias incarnata est une espèce d’Amérique du nord dont on connait deux sous-espèces: Asclepias incarnata sp. pulchra et Asclepias incarnata sp. incarnata. Aujourd’hui, il existe un certain nombre de variétés horticoles dont la couleur des fleurs varie du blanc au mauve en passant par le rose et le rouge.

La grande majorité des Asclepias sont auto-stériles à l’exception de trois espèces: Asclepias incarnata, Asclepias syriaca et Asclepias fruticosa. [69]  [74] Cela signifie que la pollinisation croisée est, quasiment, la règle au sein de ce genre botanique – même si certaines espèces possèdent, néanmoins, un certain degré d’auto-fertilité. [39]

Asclepias incarnata

Asclepias incarnata a été utilisé, par les Peuples Amérindiens Chippewa, Menominee, Iroquois et Meskawi comme émétique, carminatif, cathartique, diurétique, tonique et pour expulser les vers intestinaux. [38]

Asclepias incarnata est réputé pouvoir expulser un ténia en moins d’une heure. Une étude de 1985 a, également, mis en exergue sa capacité insecticide à l’encontre de la mouche du vinaigre (Drosophila melanogaster).

Asclepias incarnata a été utilisé, en Amérique du nord, par la Médecine Naturopathique et Eclectique pour ses propriétés anthelmintiques, diurétiques, émétiques, stomachiques, carminatives, laxatives, cardiotoniques et pour traiter les refroidissements, la syphilis, les toux, les rhumatismes de froid, les inflammations des poumons, la diarrhée, les catarrhes gastriques, l’asthme, les vers intestinaux et certaines infections cutanées.

Asclepias incarnata possède des glycosides prégnanes [37] qui possèdent la propriété de supprimer l’appétit – et, donc, de diminuer l’apport de nourriture. Il s’agit, par exemple, de l’ikémagénine qui est un analogue du glycoside prégnane P57AS3 qui a été isolé de Hoodia pilifera et Hoodia gordonii – des espèces succulentes originaires du désert du Kalahari, en Afrique du sud, qui permettent, également, de réduire ou supprimer la sensation de faim.  [36]

Asclepias syriaca

Asclepias syriaca, l’Asclépiade de Syrie ou Herbe aux Perruches, est une espèce originaire d’Amérique du nord – et non point de Syrie. Par contre, elle s’est naturalisée en de nombreuses régions du monde: par exemple, dans toute l’Europe jusqu’en Ukraine, en Biélorussie, dans les Pays Scandinaves, l’Ukraine – et même au Japon et en Irak.

C’est une espèce très nectarifère qui attire plus de 450 espèces d’insectes.

Asclepias syriaca a été utilisé, par les Peuples Amérindiens Cherokee, Chippewa, Dakota, Iroquois, Mahuna, Menominee, Meskwaki, Mohegan, Ojibwa, Omaha, Pawnee,  Ponca, Potawatomi, Rappahanock et Winnebago pour traiter les verrues, la teigne, les maux de dos, l’hydropisie, la lithiase, les maladies vénériennes, la mastite, les rhumatismes, la stérilité, les blessures, les piqures d’insectes, les hémorragies post-partum, ainsi que comme tonique, comme laxatif et pour favoriser la lactation. [43]

Chez tous ces Peuples Amérindiens, Asclepias syriaca est, également, une source de nourriture commune.

Diverses études ont mis en exergue les propriétés cytotoxiques, anti-carcinogéniques et anti-tumorales des composés polyphénoliques d’Asclepias syriaca. [44]  [45]

Une étude de 2012 a analysé l’activité anti-carcinogénique des divers composés d’Asclepias syriaca à l’encontre de divers types de cancers du sein: glycosides cardiaques, glycosides flavonoïdes, triterpènes pentacycliques, lignans…

Certains de ses triterpènes sont l’acide oléanolique, l’acétate de lupéol ainsi que les β-amyrine et α-amyrine  et les acétates de β-amyrine et d’α-amyrine – qui sont tous réputés pour leurs propriétés anti-inflammatoires. [46]

Certains de ses flavonoïdes sont le kaempférol, la quercétine et son métabolite, l’isorhamnétine. [49]   [50] L’isorhamnétine – qui est également présente dans Tagetes lucida, une Tagète psychoactive – se caractérise par ses propriétés anti-oxydantes, anti-inflammatoires, anti-microbiennes et anti-carcinogéniques. [48]

Asclepias syriaca se caractérise par la présence de glycosides cardiaques: syriogénine, syrioside, syriobioside, uzarine, uzarigénine, xysmalogénine, desglucouzarine.

Tout comme Asclepias incarnata, Asclepias syriaca se caractérise, dans ses racines, par la présence de très nombreux glycosides prégnanes – dont l’ikémagénine réputée pour ses propriétés de suppression d’appétit. [47]

Asclepias syriaca est, également, le sujet de nouvelles dynamiques agricoles, en Amérique du nord: il s’agit d’une production de soie hypoallergénique d’asclépiade pour doubler, par exemple, des manteaux et autres vêtements d’hiver. En effet, une gousse d’Asclepias syriaca contient de 150 à 425 semences qui sont rattachées, chacune, à une pléthore de soies –  produisant des kilomètres de fibres! [56]  [57] Ces nouvelles orientations agricoles et vestimentaires impliquent également Asclepias incarnata et Asclepias speciosa.

Asclepias syriaca possède des capacités insecticides à l’encontre de la mouche du vinaigre (Drosophila melanogaster) et des pucerons.

Les semences d’Asclepias syriaca contiennent de 25 à 30% d’huile exempte de cardénolides et hautement insaturée – à savoir composée de triglycérides à 92%. [64] Ces semences, ainsi que leurs gousses, possèdent une activité insecticide à l’encontre de la Noctuelle américaine du maïs (Spodoptera frugiperda) ainsi qu’une activité nématocide à l’encontre, par exemple, de Meloidogyne chitwoodi – un nématode ravageant les cultures de pommes de terre et de carottes. [63]

Asclepias curassavica

Asclepias curassavica est originaire de l’Amérique tropicale et on le trouve du sud des USA jusqu’en Amérique du sud. Cette espèce est naturalisée, depuis des milliers d’années, dans toutes les zones tropicales, ou sub-tropicales, de la planète: Asie, Afrique et Australie.

Dans la Médecine Ayurvédique, Asclepias curassavica est réputé pour ses propriétés émétiques, purgatives, diaphorétiques, sudorifiques, anthelmintiques. Il est utilisé, traditionnellement, pour traiter les hémorroïdes, les ulcères gastriques, la gonorrhée, les fièvres, les verrues, les parasites intestinaux, le vitiligo, la constipation, la dysenterie, les inflammations oculaires, les tumeurs.

Dans la Médecine Ayurvédique, Asclepias curassavica est dénommé “Kaka Nasa” ou “Kaka Nasica”, en Sanskrit – ce qui dénote son usage millénaire dans le sous-continent Indien. Par exemple, les Tribus Malayalli, dans le Tamil Nadu, utilisent – pour soigner certaines parties paralysées du corps – une pâte confectionnée avec les racines d’Asclepias curassavica ainsi qu’avec les plantes suivantes: Evolvulus alsinoides, Crotalaria pallida, Indigofera linnae et Solanum seaforthianum.

Dans la Médecine Traditionnelle Chinoise, Asclepias curassavica est dénommé “Lian Sheng Gui Zi Hua”. Il est utilisé pour améliorer le flux sanguin et soigner les hémorragies, les blessures, les angines, les fièvres, la pneumonie, la bronchite, l’uréthrite, les problèmes cardiaques, les tumeurs, l’aménorrhée, les décharges vaginales, l’eczéma.

Le latex d’Asclepias curassavica contient des glycosides cardiaques (des glycosides cardiotoniques) à hauteur d’environ 50%. [62]

Dans les Médecines Tribales Traditionnelles des Amériques Latines, Asclepias curassavica est réputé pour ses propriétés purgatives, dermatologiques, analgésiques, émétiques, anti-inflammatoires, respiratoires, fébrifuges, expectorantes. Le latex d’Asclepias currasavica est utilisé pour traiter la gale, les infections, les blessures, éliminer les verrues et soulager les maux de dents. Dans l’Etat de Tabasco, au Mexique, ce sont les semences d’Asclepias currasavica qui sont introduites dans les caries pour soulager les douleurs de dents.

Sa capacité d’éliminer les poisons a été validée, par exemple, lors d’une étude portant sur les morsures de la vipère Bothrops diporus. [8]

Asclepias curassavica contient des glycosides cardiaques tels que: l’asclépine, la calotropine, la calotropagénine, l’uzarine, la coroglaucigénine, l’asclépogénine, la calactine, la coroglucigénine, la calotroposide, la curassavogénine et l’uzarigénine. Il contient également du bêta-sitostérole.

Les glycosides cardiaques, ou glycosides cardiotoniques, se composent de deux groupes principaux: les cardénolides et bufadiénolides. Ces deux types de glycosides cardiaques peuvent être produits par des végétaux ou des animaux – tels que les crapauds de la Famille des Bufonidées ou les insectes des Familles des Lampyridées et des Chrysomelidées.

Aujourd’hui, ce sont environ 500 glycosides cardiotoniques qui ont été caractérisés dans une soixantaine de genres botaniques de 12 Familles d’Angiospermes. [67]

Selon une étude de 2012, ce seraient environ 27% des genres botaniques (étudiés dans cette Famille des Apocynacées) qui contiennent des cardénolides et 75% qui contiennent des alcaloïdes. Les genres botaniques contenant des cardénolides contiennent, également, sauf quelques exceptions, des alcaloïdes. [68]

Les cardénolides ont été particulièrement bien étudiés dans la Famille des Apocynacées car ils y sont relativement communs – dans ses 400 genres botanique. On connait, environ, 200 cardénolides, structurellement différents, dans le genre Asclepias.

De récentes études pharmacologiques ont mis en exergue ses capacités cytotoxiques, anti-tumorales et carcinogéniques. [17]  [18]  [19]  [20]  [21]

Le bêta-sitostérole est actif à l’encontre des cancers du colon, du sein, de la prostate, des poumons, de l’estomac, des ovaires, etc. [30]  [31]  [32]. La calactine est active à l’encontre de la leucémie. [22] La calotropine est active à l’encontre du carcinome du nasopharynx [23], du cancer du colorectum [24], de la leucémie [25], etc.

La calotropine possède, également, des propriétés anti-fertilité: elle inhibe la spermatogenèse chez les mâles et provoque des avortements chez les femelles. [26]  [28]

Divers Peuples, des trois Amériques, utilisèrent une décoction de la plante entière pour ses propriétés abortives. 

Diverses études ont mis en valeur son activité anti-microbienne à l’encontre de: Bacillus subtilis, Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa, Klebsiella pneumoniae, Candida albicans, Pseudomonas solanacearum, Fusarium oxysporum, Helminthosporium oryzae, Aspergillus niger, Staphylococcus aureus, Proteus vulgaris. [13]  [14]  [15]  [16]

Asclepias tuberosa

Asclepias tuberosa dénommée “Butterfly Weed” et “Pleurisy Root” – l’Asclépiade Tubéreuse – est originaire de l’Amérique du nord.

Cette espèce médicinale faisait partie de la Pharmacopée officielle des USA de 1820 à 1905 et du National Formulary de 1916 à 1936.

Asclepias tuberosa a été utilisé, par les Peuples Amérindiens Cherokee, Delaware, Iroquois, Menominee, Mohegan, Navajo, Omaha, Ponca et Rappahannock pour traiter la pleurésie, les pathologies respiratoires et pulmonaires, les morsures de serpents, les blessures, les abcès, les oedèmes, la grippe, les morsures de coyotes, les rhumatismes, la diarrhée, les troubles cardiaques, les douleurs intestinales.

Le botaniste US, Charles Frederick Millspaugh (1854–1923) déclara au sujet de cette espèce: «Asclepias tuberosa a reçu plus d’attention, sur le plan médicinal, que toutes les autres espèces de ce genre. Il a été considéré, depuis quasiment la création de ce pays, comme une plante sub-tonique, diaphorétique, expectorante, diurétique, laxative, escharotique, carminative, anti-spasmodique, anti-pleuritique, stomachique, astringente, anti-rhumatique, anti-syphilitique… et plus encore. Il a été recommandé pour la typhoïde, la pneumonie, le catarrhe, la bronchite, la pleurésie, la dyspepsie, l’indigestion, la dysenterie, l’helmintiase et les eczémas chroniques».

Asclepias tuberosa fut l’une des espèces médicinales les plus réputées chez les fondateurs de la Médecine Eclectique. Les Asclepias constituaient, en fait, les diaphorétiques, par excellence, de la Pharmacopée Eclectique – comme on peut le découvrir dans leurs ouvrages majeurs tels que “King’s American Dispensatory”, de John Uri Lloyd et de Harvey Wickes Felter (en 1898) et “The Eclectic Materia Medica, Pharmacology and Therapeutics”, de Harvey Wickes Felter (en 1922).

Asclepias tuberosa possède, ainsi, des propriétés vasodilatatrices, diurétiques, laxatives, expectorantes, cardiotoniques, anti-spasmodiques, carminatives, diaphorétiques et relaxantes.

Asclepias tuberosa se caractérise par la présence de glycosides cardiaques : afroside, asclépine, asclépiadine, calactine, calotropine, gomphoside, syriogénine, syrioside, uscharidine, uscharine, uzarigénine.

Il contient, également, des flavonoïdes (kaempférol, quercétine, rutine et isorhamnétine), des acides phénoliques (acides cafféique et chlorogénique), des triterpènes (α- et β-amyrines, lupéol, viburnitol, friedéline).

Tout comme Asclepias incarnata et Asclepias syriaca, Asclepias tuberosa se caractérise, dans ses racines, par la présence de très nombreux glycosides prégnanes – dont l’ikémagénine réputée pour ses propriétés de suppression d’appétit. [51]

Autres Asclépiades Médicinales en Amérique du Nord

Il existe de très nombreuses espèces d’Asclepias en Amérique du nord. Ainsi, selon le tome 2 de l’ouvrage de botanique “The Useful Wild Plants of Texas, the Southeastern and Southwestern United States, the Southern Plains, and Northern Mexico” – qui consacre, à ce genre, pas moins de 75 pages: «Le genre Asclepias, dont de nombreuses espèces se retrouvent au Texas, se caractérise par des usages tellement nombreux, diversifiés et importants que ce genre constitue l’un des genres les plus mis en valeur dans cet ouvrage. Le nombre d’usages médicinaux des Asclepias – incluant des traitements pour quasiment chaque fonction du corps – est tout simplement phénoménal».

Asclepias speciosa.

Dans le seul Etat du Texas, ce sont une petite quarantaine d’espèces d’Asclepias qui y ont été répertoriées. [33]

L’ethnobotaniste Michael Moerman, dans sa base de données, “Native American Ethnobotany”, décline les usages et les propriétés médicinales de 24 espèces d’Asclepias.

Asclepias asperula. Chez les Peuples Gosiute, Hopi et Navajo, cette espèce est utilisée comme cardiotonique; pour soigner les rhumes, la bronchite, l’asthme et les morsures de chien ou de coyote; ainsi que comme émétique cérémoniel; et pour traiter les infections fongiques en y appliquant, quotidiennement, du latex frais.

Dans l’Etat du Nouveau-Mexique, cette espèce est, également, utilisée pour ses propriétés emménagogues et abortives. [34]

Asclepias auriculata. Chez les Peuples Amérindiens, cette espèce est utilisée pour traiter les problèmes respiratoires.

Asclepias californica. Chez le Peuple Kawaiisu, la plante pulvérisée en poudre est utilisée pour soulager les morsures d’araignées. Ce peuple en fait, également, un chewing gum soit en grillant les feuilles sur des braises, soit en cuisant le latex jusqu’à épaississement.

Il est à noter que les racines d’Asclepias californica produisent une abondance de latex mais ce latex est dépourvu de cardénolides – alors que ses feuilles se caractérisent par une concentration de cardénolides. [55]

Asclepias cordifolia. Chez le Peuple Karok, Miwok et Yurok, cette espèce était utilisée comme substance abortive et comme remède pour traiter les morsures de serpent.

Il a été retrouvé, chez le Peuple Miwok, un filet à daim faisant 13 mètres de longueur et conçu à partir de cordes qui furent confectionnées avec les tiges d’environ 35 000 plantes d’Asclepias cordifolia.

Asclepias cryptoceras. Chez les Peuples Paiute et Shoshoni, cette espèce est utilisée pour traiter la teigne (le latex) ainsi que les maux de tête (décoction des racines) et les abcès (cataplasme de poudre des racines).

Asclepias engelmanniana. Chez les Peuples Navajo, cette espèce est utilisée pour traiter les problèmes respiratoires.

Asclepias eriocarpa. Chez les Peuples Pomo, Kashaya, Ohlone, Luiseno, Mendocino, Karok, Costanoan, Concow, cette espèce est utilisée pour les refroidissements, les verrues, l’asthme, les blessures, les abcès.

Cette espèce est également usitée pour fabriquer des jupes mais aussi des cordes d’arc, des cordages, des filets, des lance-pierres, etc.

Cette espèce possède de la labriformine [35], un glycoside cardiaque [7] que l’on retrouve, également, chez Asclepias glaucescens et Asclepias labriformis.

Asclepias exaltata. Chez les Peuples Omaha et Ponca, cette espèce est utilisée pour soigner les pathologies de l’estomac.

Asclepias fascicularis. Chez les Peuples Costanoan, Kawaiisu, Mendocino, Miwok,  Yokia et Paiute, cette espèce est utilisée pour les morsures de serpents.

Asclepias hallii. Chez les Peuples Navajo, cette espèce est utilisée comme tonique pour les femmes venant d’accoucher.

Asclepias involucrata. Chez les Peuples Navajo, Keres et Zuni, cette espèce est utilisée pour les maux de dents et les troubles de l’estomac.

Asclepias latifolia. Chez le Peuple Isleta, cette espèce est utilisée pour les catarrhes.

Asclepias latifolia. Parc national des Arches. Utah.

Asclepias nyctaginifolia. Chez les Peuples Navajo et Kayenta, cette espèce est utilisée pour les diarrhées des enfants.

Asclepias perennis. Chez le Peuple Cherokee, cette espèce est utilisée comme analgésique et laxatif ainsi que pour traiter les problèmes cutanés, les troubles rénaux, la mastite et les maladies vénériennes.

Asclepias pumila. Chez les Peuples Lakota, cette espèce est utilisée, en infusion des feuilles, pour les diarrhées des enfants.

Asclepias quadrifolia. Chez le Peuple Cherokee, cette espèce est utilisée pour la mastite, les maux de dos, l’hydropisie, les verrues, les troubles rénaux et les maladies vénériennes.

Asclepias speciosa. Chez les Peuples Acoma, Apache, Cheyenne, Crow, Flathead, Hopi, Keres, Laguna, Lakota, Miwok, Montana, Navajo, Okanagan-Colville, Paiute, Pomo, Shoshoni, Thompson, cette espèce est utilisée comme antiseptique et pour traiter les maux de tête, les états de faiblesse généralisée, les oedèmes, les maladies vénériennes, les blessures, la teigne, les verrues, les diarrhées, la toux, la tuberculose, les morsures de serpents, les rhumatismes et les troubles de l’estomac.

Chez de nombreux Peuples Amérindiens, Asclepias speciosa est une plante comestible. Il est à noter que ses racines contiennent un taux peu élevé de cardénolides. Son latex contient principalement des α- et β-amyrines ainsi que leurs acétates et un peu de polyisoprène (du caoutchouc). [62]

Asclepias stenophylla. Chez le Peuple Lakota, cette espèce est utilisée pour augmenter l’appétit.

Asclepias subulata. Chez le Peuple Pima, cette espèce est utilisée comme émétique, comme cathartique et pour traiter les inflammations oculaires et les troubles de l’estomac.

Asclépiades Médicinales en Afrique

En Afrique du sud, les racines d’Asclepias physocarpa – ou Gomphocarpus physocarpus – constituent un remède traditionnel pour traiter les troubles de l’estomac. Ses feuilles sont séchées et utilisées en poudre à priser (dans le nez) pour soulager les maux de tête. Son latex est utilisé pour éliminer les verrues. [52] Il est, également, utilisé comme émétique et pour soigner la tuberculose. [66]

Ses semences sont rituellement disséminées dans le vent pour apaiser les ancêtres. La plante est introduite dans les galeries de taupes pour les chasser.

Asclepias physocarpa constitue une plante-hôte pour le papillon Petit Monarque (Danaus chrysippus orientis) qui vit en Afrique et en Asie.

En Afrique du sud, les racines d’Asclepias fruticosa – ou Gomphocarpus fruticosus – constituent un remède traditionnel utilisé par les femmes pour palier à la stérilité – en sus de leurs propriétés respiratoires et cardiotoniques.

Selon l’excellente fiche technique présentée par le site PlantUse [65], cette espèce est traditionnellement utilisée comme sédatif, anti-tussif, émétique, utéro-tonique et diurétique et pour traiter le diabète, les troubles hépatiques, le paludisme, les douleurs abdominales, la diarrhée, la gonorrhée, les vomissements de bile, la stérilité, l’asthme, les névralgies, la tuberculose, les maux de dents, l’otite, les plaies, les furoncles, les verrues, les oedèmes, les lumbagos….

En Afrique du sud, Asclepias crispa – ou Gomphocarpus cripus – est utilisé, en décoction, pour les problèmes d’estomac, les flatulences, le diabète, les maux de tête, la constipation, les douleurs menstruelles, la diarrhée, les nausées, les maux de dents, le cancer. [1]

Cette espèce d’Asclepias est, également, utilisée dans la médecine magique – en particulier par les Peuples Sotho et Nguni : la racine est mâchée et ensuite crachée vers une personne afin de l’envoûter pour qu’elle “oublie”. La plante est parfois utilisée à priser, dans le nez, afin de “penser clairement”. Dans certaines régions de l’Afrique du sud, en particulier dans le Kamiesberg, cet Asclepias constitue l’une des 15 principales plantes médicinales de leur pharmacopée traditionnelle.

En Afrique du sud, le Peuple Basotho utilise Asclepias stellifera, dans la médecine magique, lorsqu’une personne a été frappée par la foudre. [40]

Les racines d’Asclepias cancellatus – ou Gomphocarpus cancellatus – sont utilisées pour les grippes.

Les racines d’Asclepias albens sont utilisées pour les blessures, les maux de tête, les affections cutanées et la bilharziose.

Asclepias aurea est utilisé comme émétique.

Asclepias gibba est utilisé pour les morsures de serpents.

Asclepias dregeana est utilisé pour punir les chiens qui volent de la viande.

En Afrique centrale et occidentale – selon l’ouvrage “Plantes magiques et médicinales des féticheurs de l’Oubangui” – Asclepias lineolata (ou Pachycarpus lineolatus) est utilisé pour traiter l’orchite (inflammation des testicules). Selon le second tome de l’ouvrage de Schmelzer et GuribFakim “Plantes médicinales”, il est, également, utilisé pour soigner la hernie inguinale, les troubles gastro-intestinaux, la pharyngite, les maladies vénériennes; en application sur les seins pour favoriser la lactation; en mastication des racines pour ses propriétés abortives.

Selon ces auteurs, dans son aire de répartition Africaine: «la racine se mastique fraîche ou se prend séchée en poudre dans la bière locale pour ses vertus aphrodisiaques… En Zambie, on asperge les graines de poudre de racine pour attraper les oiseaux qui sont, parait-il, désorientés en les mangeant».

Asclepias lineolata possède, également, des tubercules comestibles, consommés crus ou bouillis – qui sont, aussi, considérés comme stomachiques. [41]

Il existe un certain nombre d’Asclépiadacées à tubercules comestibles. Par exemple: Brachystelma bingeri en Afrique de l’ouest; dans les genres Cynanchum, Secamone, Ceropegia et Marsdenia, à Madagascar; dans le genre Xysmalobium, en Afrique tropicale; Secamonopsis madagascariensis à Madagascar. [42]

Asclépiades Médicinales en Amérique du sud

Il n’existe qu’une douzaine d’espèces d’Asclepias en Amérique du sud dont: Asclepias boliviensis, Asclepias mellodora, Asclepias flava, Asclepias candida, Asclepias pilgeriana. [4]

Asclepias mellodora. C’est une espèce d’Argentine, de Bolivie, du Brésil, du Paraguay et de l’Uruguay. Il est parfois appelé “Yerba de la víbora” – ou encore “Aguila cresta blanca”, l’Aigle à la crête blanche. Ses feuilles et racines sont utilisées comme émétique. [2] Il possède également des propriétés anti-spasmodiques, respiratoires, dermatologiques, vulnéraires et cardiotoniques – ainsi que des capacités harmonisatrices des problématiques du système de reproduction féminine. Ses parties aériennes sont utilisées pour leurs propriétés alexipharmiques.

Sa capacité d’éliminer les poisons a été validée, par exemple, lors d’une étude portant sur les morsures de la vipère Bothrops diporus. [8]

Asclepias flava. Ses parties aériennes sont utilisées médicinalement. Il est parfois appelé “Leche tres”.

Asclépiades Médicinales en Amérique centrale

Il existe 68 espèces d’Asclepias répertoriées au Mexique: 17 de ces espèces possèdent un usage ethno-botanique – dont 14 espèces possédant des propriétés médicinales. [5]  [6]

Asclepias jaliscana/Asclepias contrayerba: Cette espèce possède des propriétés purgatives et dermatologiques. Les feuilles sont aussi consommées comme légumes.

Elle est également utilisée, dans l’Etat de Morelos, dans la médecine magique pour le mal d’amour et autres problématiques sentimentales et amoureuses – ainsi que pour jeter des sorts.

Asclepias glaucescens: Cette espèce possède des propriétés purgatives, et dermatologiques. Ses feuilles sont consommées comme légumes. Le latex d’Asclepias glaucescens est utilisé pour traiter les infections, les blessures et éliminer les verrues.

Cette espèce possède de la labriformine, un glycoside cardiaque [7] que l’on retrouve, également, chez Asclepias eriocarpa et Asclepias labriformis.

Asclepias linaria: Cette espèce possède des propriétés purgatives, dermatologiques et analgésiques. Le latex d’Asclepias linaria est utilisé pour traiter les infections, les blessures et éliminer les verrues. Cette espèce est, également, utilisée en bains pour les femmes sur le point d’accoucher. [11]

Des recherches pharmacologiques récentes ont mis en exergue ses propriétés anti-prolifératives, anti-carcinogéniques et anti-oxydantes. [9]

Il constitue une nourriture privilégiée pour les papillons Danaus gilippus  (Le Papillon Reine) et Danaus plexippus (le Monarque).

Asclepias subulata: Cette espèce possède des propriétés purgatives, émétiques, carminatives et analgésiques. Une infusion est préparée avec les racines d’Asclepias subulata est appliquée sur le cuir chevelu, en cas de maux de tête, ou pour les douleurs dentaires.

Des recherches pharmacologiques récentes ont mis en exergue ses propriétés anti-prolifératives, anti-carcinogéniques, anit-mutagéniques et anti-oxydantes. [10]  [27]  [29]

Asclepias similis: Cette espèce possède des propriétés dermatologiques. Ses gousses de semences sont comestibles.

Le latex d’Asclepias similis est utilisé pour éliminer les tumeurs bénignes dessous la peau et pour traiter la gale.

Asclepias lynchiana: Cette espèce possède des propriétés dermatologiques.

Le latex d’Asclepias lynchiana est utilisé pour éliminer les grains de beauté.

Asclepias albicans: Cette espèce possède des propriétés analgésiques et tonicardiaques. 

Une infusion est préparée avec les racines d’Asclepias albicans et est appliquée sur le cuir chevelu en cas de maux de tête, ou pour les douleurs dentaires. Selon les recherches pharmacologiques, réalisées en 1980, cet Asclepias possède des propriétés anti-carcinogéniques et anti-leucémiques. [12]

Il constitue une nourriture privilégiée pour les papillons Danaus gilippus  (Le Papillon Reine) et Danaus plexippus (le Monarque).

Asclepias mexicana: Cette espèce possède des propriétés dermatologiques.

Le latex d’Asclepias mexicana est utilisé pour éliminer les verrues.

Asclepias oenotheroides: Cette espèce possède des propriétés analgésiques et purgatives. Ses gousses de semences sont comestibles.

Le latex d’Asclepias oenotheroides est utilisé pour soulager les maux de dents.

Asclepias quinquedentata: Cette espèce, relativement menacée, possède des propriétés respiratoires, fébrifuges, expectorantes. Ses feuilles sont consommées cuites ou frites.

Asclepias woodsoniana: Cette espèce possède des propriétés cardiotoniques.

Asclepias hypoleuca: Cette espèce possède des propriétés purgatives, carminatives et stomacales.

Asclépiades et Pucerons

L’épopée entre les Asclépiades et les Pucerons est, sans doute, tout aussi longue que l’histoire d’amour entre les Asclépiades et les Papillons Monarques – à savoir une pléthore de millions d’années, selon le paradigme linéaire des phylogénéticiens évolutionnistes.

Ce sont principalement deux espèces de pucerons qui apprécient tellement les Asclepias que leurs sommités fleuries s’en parent, intégralement, de leurs couleurs. Il s’agit des espèces Aphis nerii (le Puceron du Laurier-Rose) et Aphis asclepiadis (le Puceron de l’Asclépiade) – qui sont tous deux de couleur jaune.

Le Laurier-Rose – Nerium oleander – fait, également, partie de la Famille des Apocynacées.

Il existe d’autres espèces de pucerons qui privilégient, plus particulièrement, telle ou telle espèce d’Asclépiade – par exemple Myzocallis asclepiadis sur Asclepias syriaca ou Myzus persicae (le Puceron vert du pêcher) et Aphis spiraecola (le Puceron vert des agrumes) sur Asclepias incarnata. [73]

Puceron jaune du Laurier-Rose sur Asclepias incarnata

Il semble que l’antagoniste principal des Asclépiades soit le Puceron du Laurier-Rose – une espèce Méditerranéenne, sub-tropicale et tropicale. Cette espèce est strictement parthénogénique et se reproduit donc par clonage: en effet, les pucerons adultes d’Aphis nerii sont tous femelles. Ces pucerons vivent, environ, durant 25 jours et chaque femelle peut produire environ 80 nymphes – qui constituent, donc, des clones d’elle-même.

Ces femelles sont dépourvues d’ailes mais, lorsque les conditions le requièrent (surpopulation ou vieilles plantes peu appétissantes), elles s’en font croître… pour aller compter fleurettes d’Asclepias sous d’autres horizons – ou vagabonder dans d’autres familles botaniques, telles que les Familles des Astéracées, Solanacées, Fabacées, Convolvulacées, Caricacées, Rutacées ou Euphorbiacées.

Si le propos, dans le jardin potager, est de cultiver des plantes-hôtes (ou plantes-pièges) pour y concentrer les pucerons, afin de protéger des plantes comestibles sensibles, il n’est rien à faire d’autre que de disséminer des Asclepias dans l’espace jardiné – en attendant que des hordes de pucerons s’y agglutinent afin d’en sucer la sève goulûment. 

Si le propos est de cultiver diverses espèces d’Asclepias pour la Beauté, pour augmenter la diversité des insectes pollinisateurs ou pour confectionner des préparations médicinales, il est alors impératif de mettre en place des stratégies d’éradication impitoyable de ces pucerons. En effet, une fois bien installés, il est extrêmement difficile de les déloger des Asclepias – en particulier le Puceron du Laurier-Rose dont les populations explosent en nombres lorsqu’elles entrent en contact avec des espèces de la Famille des Apocynacées.

La problématique d’infestation est d’autant plus sérieuse qu’un champignon, la fumagine (Fumago salicina), est fortement enclin à s’épancher sur le miellat sucré exsudé par les pucerons – en élaborant une couche noire empêchant, en partie, la photosynthèse et induisant, éventuellement, l’asphyxie des feuilles.

Il faut donc, alors, les éliminer manuellement, un à un, lorsqu’ils ne sont pas encore très nombreux, ou bien alors les pulvériser avec diverses préparations: purin d’ortie, eau mélangée à du savon noir, macération de tabac, eau mélangée à de l’huile d’olive et du bicarbonate de soude, macération d’ail, macération de feuilles de rhubarbe,  purin de frondes de fougères, macération de feuilles d’Artemisia, etc…

Il est, également, conseillé de planter, dans le jardin, des espèces de plantes compagnes ou auxiliaires qui peuvent soit repousser les pucerons, soit accueillir leurs prédateurs naturels. Il s’agit, alors, du Calendula, de la Tanaisie, du Basilic, de la Lavande, de la Sauge, des Tagètes, de la Menthe, des Artemisia, etc…

Les prédateurs naturels des pucerons sont les syrphes, les coccinelles, les chrysopes (du genre Chrysoperla), les araignées, les acariens, les cécidomyies du puceron (Aphidoletes aphidimyza) et les petites petites guêpes parasitoïdes de 2 mm de long (Aphidius matricariae ou Aphidius colemani).

Cependant, leur prédation n’est pas des plus aisées lorsqu’il s’agit des pucerons se délectant des Asclepias. En effet, ces pucerons séquestrent les cardénolides, qui y sont produits, et lorsqu’ils sont attaqués par des insectes prédateurs, ils les exsudent dans une substance cireuse sécrétée par leurs cornicules – dont l’objectif est de coller les pièces buccales du prédateur.

Les insectes prédateurs qui consomment des pucerons gavés de cardénolides n’ont pas une fin de vie facile: les araignées tissent des toiles étranges, les larves de chrysopes s’étiolent et les coccinelles développent des ailes déformées.

En conclusion, plus les Asclepias contiennent des cardénolides – en fonction des diverses espèces – dans leur latex ou dans leurs feuilles, et plus les pucerons se protègent à l’encontre de leurs prédateurs naturels… tout comme le font, en fait, le Papillon Monarque et le Papillon Reine.

Germination des Semences d’Asclépiades

La germination des semences d’Asclépiades peut s’avérer délicate. Généralement, les semences fraîches de certaines espèces – telles qu’Asclepias syriaca et Asclepias tuberosa – peuvent germer sans stratification. Néanmoins, la stratification va améliorer la capacité germinative – tant sur le plan du nombre de semences germées que sur la vitesse de germination. L’objectif de la stratification est de briser ce processus de dormance.

Voici la quantité approximative de semences au kilo pour quelques espèces majeures d’Asclepias. Asclepias incarnata: 110 000; Asclepias speciosa: 158 000; Asclepias syriaca: 200 000; Asclepias tuberosa: 154 000; Asclepias viridiflora: 195 000. Asclepias curassavica: 140 000.

Semences d’Asclepias speciosa

La dormance des semences est un phénomène très commun dans les espèces d’Asclepias et son amplitude peut varier en fonction des espèces et en fonction, même, des populations.

Ainsi une étude de 2018, intitulée “Seed dormancy and germination vary within and among species of milkweeds” [75], a mis en exergue que sur 15 populations d’Asclepias speciosa, 8 se caractérisaient par une dormance – qui fut brisée par 2 à 4 semaines de stratification.

La dormance dans les semences d’Asclepias a été confirmée pour une quinzaine d’espèces. Aucune dormance n’a été détectée dans des espèces telles qu’Asclepias subulata, Asclepias asperula, Asclepias latifolia et Asclepias subverticillata.

Voici quelques conseils concernant la stratification de certaines espèces.

Les semences d’Asclepias incarnata peuvent être stratifiées sur une période d’un mois à trois mois, à une température de 4 ou 5°C, et vont ensuite requérir une température de germination d’environ 18 à 23°C. Au-delà de 30°C, la germination est très erratique. Ces semences préfèrent germer à la lumière.

Les semences d’Asclepias incarnata se contentent, souvent, pour germer, d’un trempage d’une douzaine d’heures dans une eau un peu chaude  – sans stratification. Ce trempage peut être réalisé deux ou trois fois avant de semer les graines – pour obtenir environ 50% de germination.

Les semences d’Asclepias tuberosa peuvent être stratifiées sur une période de trois semaines à quatre mois, à une température de 4 ou 5°C, et vont ensuite requérir une température de germination d’environ 25°C. Ces semences peuvent germer sans lumière.

Les semences d’Asclepias tuberosa se contentent, souvent, pour germer, d’un trempage d’une douzaine d’heures dans une eau un peu chaude – sans stratification.

Les semences d’Asclepias speciosa peuvent être stratifiées sur une période d’un mois  à trois mois, à une température de 4 ou 5°C, et vont ensuite requérir une température de germination d’environ 18°C.

Une plante d’Asclepias speciosa peut produire environ 600 semences. Les semences de cette espèce peuvent rester dans de l’eau durant 3 à 12 mois et germer à environ 55%. Lorsque les semences sont semées directement à l’extérieur, elles vont principalement germer durant le mois de mai.

Les semences d’Asclepias syriaca peuvent être stratifiées sur une période d’une semaine à trois mois, à une température de 4 ou 5°C, et vont ensuite requérir une température de germination d’environ 18/25°C.

Environ 2% des fleurs d’Asclepias syriaca, en moyenne, vont produire des gousses fertiles – de 4 à 6 par plante – contenant, chacune, de 150 à 425 semences.

L’étude sus-citée a mis en valeur que près de 40% des semences d’Asclepias syriaca germaient sans stratification.

Les semences d’Asclepias curassavica peuvent être stratifiées sur une période d’une semaine à trois mois, à une température de 4 ou 5°C, et vont ensuite requérir une température de germination d’environ 25°C.

Les semences d’Asclepias curassavica se contentent, souvent, pour germer, d’un trempage d’une douzaine d’heures dans une eau un peu chaude  – sans stratification.

La statification avec les semences d’Asclepias s’opère comme suit. Les semences sont mises à tremper durant toute la nuit dans une eau tiédie. Elles sont ensuite déposées dans un sac fermé contenant un médium de germination bien humide (telle qu’un mélange de terreau, de sable, de vermiculite et de tourbe) – mais pas détrempé. Ce sac hermétique est ensuite déposé dans le réfrigérateur durant la période nécessaire. Il est impératif de surveiller la situation de ces semences, de temps en temps, car elles peuvent, un jour, décider de germer dans le réfrigérateur.

Plus la période de stratification est longue, plus le taux de germination est élevé… mais plus les risques de pourriture des semences sont élevés aussi si le suivi n’est pas correct au fil des semaines.

Les jardiniers n’ayant pas le temps d’opérer un suivi conséquent, des semences stratifiées, sont invités à les conserver (sèches) au congélateur durant quelques semaines ou quelques mois.

Xochi, le 27 Décembre de l’An 03 des Gilets Jaunes.