Artémis s’appelait aussi, parfois, Artemisia Eileithyia. Dans la cosmogonie antique Grecque, Eileithyia est la déesse de la naissance. Son nom serait dérivé du verbe “eleutho” (ἐλεύθω), “conférer” – la déesse étant, ainsi, “celle qui confère” – et le nom qu’elle porte en Messénie et en Laconie, à savoir “Elysia”, suggérerait, de plus, une connexion directe à Eleusis, le centre des Mystères Grecs où les initiés partageaient de la boisson enthéogénique, le “Kikeon” – un breuvage concocté principalement à partir d’ergots Claviceps. Selon Pline, les deux déesses Artemisia et Eileithyia fusionnèrent à une certaine époque.
Selon certains auteurs, Artémis est la déesse la plus réputée de la Grèce. Dans l’une de ses formes originelles, elle est une déesse de l’agriculture en Arcadie et elle y devient aussi la déesse de la vie sauvage et de la chasse. Son frère jumeau est Apollon. Artémis est vierge et liée à nul homme: sa mission est de protéger les femmes et la vie sauvage.
Les femmes et la vie sauvage: cette évocation n’est pas sans rappeler une très vieille légende – dont le sujet remonte à quelques centaines de millions d’années – qui affirme que c’est de la matrice des premières femmes-fées qu’a émergé la totalité de la biosphère vivante. [3] Comme l’écrivait le poète Péruvien, Cesar Calvo, dans The Three Halves of Ino Moxo, «le premier homme n’était pas un homme, c’était une femme».
Artémis est la déesse des païens et la Mère des sorcières. Artémis est la femme sauvage qui court avec les loups, elle est la déesse de la Lune, elle est la Mère de toutes les créatures, elle est la chasseresse, elle est la sage-femme, elle est celle qui guérit par les plantes. Cela pourrait sembler une incohérence qu’elle soit la déesse de la vie tout autant que de la mort. Mais Artémis est une déesse/shamane: c’est elle qui confère à Chiron, le Centaure – un thérapeute et enseignant réputé – le coffre de médecine contenant les espèces d’Armoises médicinales et magiques. Et tout shaman qui sait guérir, sait occire.
En cette fin de civilisation – et en cette période d’urgence écologique et spirituelle – n’est-ce pas une nécessité de survie d’invoquer l’archétype et les pouvoirs d’Artémis, la déesse/shamane qui confère la vie mais aussi les pouvoirs d’Artémis, la sorcière qui décoche sa flèche? A l’encontre de quelles forces psychopathiques décoche-t-elle sa flèche – pour la protection des animaux, des enfants et des femmes, à savoir pour la protection des Tribus du Futur? Artemis est la déesse de la chasse parce qu’elle est la déesse de la vie! N’est-il pas patent qu’en cette période de démence terminale il soit urgemment vital d’inverser les rôles: de mettre fin au cycle infernal de collusion victime-perpétrateur en mettant fin, tout simplement, à la capacité des perpétrateurs/prédateurs psychopathes d’anéantir l’intégralité de l’espèce humaine et l’intégralité de la Biosphère – qui sont devenus leur terrain de chasse favori. La chasse aux prédateurs de la Pharmacratie est ouverte. Artémis nous invite, par le don de ses plantes médicinales d’Armoises, à revenir vers la Nature Sauvage pour la guérir, en nous, quotidiennement et elle nous invite, par le don de ses flèches, à nous opposer ouvertement à toutes les multinationales de la Pharmacratie (et à tous leurs valets d’Etats corrompus) qui détruisent inexorablement en nous, et autour de nous, cette Nature Sauvage. L’expression “en nous, et autour de nous” n’étant qu’une façon stérile de bavarder appartenant au vieux monde de la pensée occidentale linéaire. Il n’existe pas de frontières.
Les Artemisia, ou Armoises, en Europe, étaient les plantes des sage-femmes et des thérapeutes accompagnant les naissances car elles l’utilisaient pour des accouchements – ou contrecarrant les naissances car certaines espèces étaient abortives. Elles constituaient “la plante des mères” tout autant que “la plante-mère” – à savoir avec des propriétés couvrant un large spectre de la vie humaine: tout autant vermifuges, abortives, fébrifuges que narcotiques ou enthéogéniques. Le genre Artemisia – de la Famille des Astéracées – comprend plus de 500 espèces réparties sur la planète entière. Depuis des millénaires – pour le moins – un certain nombre de ces espèces ont été utilisées pour soulager les fièvres, de toutes sortes, transmises par moult vecteurs: moustiques, virus et autres organismes protozoaires qualifiés de “parasites”.