Sommaire
Communiqué du 19 novembre 2023
Déclaration d’Intention eu égard à la Tulsi d’Ethiopie, Ocimum bisabolenum
Une Tulsi Tempérée d’Origines Inconnues
Une Tulsi tempérée aux parfums épicés, boisés, myrrhés… sur mode Bisabolènes
Bissabol, Bissa Bol et Bisabolènes
Bisabolènes dans les autres espèces d’Ocimum… ou erreurs d’identification?
Propriétés Médicinales de la Tulsi Tempérée
Résistance de la Tulsi Tempérée au Mildiou du Basilic, Peronospora belbahrii
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Addendum du 21 Septembre 2024
Caveat. Comme je suis en cours de rédiger une très longue Lettre Ouverte aux experts, auto-proclamés, du Basilic dans le monde, j’en ai profité pour scruter la Toile en quête de quelques autres études prétendant, depuis novembre 2023 – date de ma dernière contribution – analyser Ocimum tenuiflorum, Ocimum basilicum… alors qu’il s’agit, authentiquement, de la Tulsi Ethiopienne, le Besobila, à savoir, Ocimum bisabolenum.
Et, soit dit en passant – comme nous sommes à la fin de l’été – les plantes d’Ocimum bisabolenum que j’ai cultivés, durant l’été 2022, en sont, donc, à leur troisième saison de culture vivace… après avoir survécu à des températures de -7°C sur un balcon ou dans un coin du jardin protégé des vents.
Il n’est que peu d’espèces d’Ocimum qui ont le privilège de résister à de telles températures basses! C’est sans doute, également, le cas pour Ocimum kilimandsharicum originaire des altitudes du Kilimandjaro.
En tout cas, aujourd’hui, je ne connais aucune variété, ou écotype, de Basilics réputés – chez Ocimum basilicum, Ocimum tenuiflorum, Ocimum gratissimum et Ocimum selloi – qui puisse résister à de telles froidures. Par contre, certains écotypes d’Ocimum americanum semblent plus vigoureux : c’est le cas de “Malawi Camphor” (Ocimum americanum var. americanum) qui a passé l’hiver dernier sur mon balcon.
Comme je n’ai pas le temps d’insérer mes nouvelles découvertes, dans les diverses sections de cette monographie, je les présente en une section à part – avec mes commentaires afférents qui renvoient, parfois, à des données ultérieures…
… ce qui permet, d’ailleurs, de prendre conscience que, depuis sa publication originelle, en août 2022, et depuis mon communiqué de novembre 2023, il ne s’est rien passé qui permettrait d’imaginer que d’aucuns pourraient, un jour étoilé, se pencher sur ce dossier botanique scandaleux! On vit une époque formidable!
Au sujet du syndrome d’identifications botaniques erronées en Ethiopie. En Ethiopie, un certain nombre d’études, publiées sur les plantes entrant dans la composition du beurre clarifié, évoquent un Ocimum dénommé, diversement, “Koserete”, “Kosorata”, “Kusaayee”, “Kessie”, et considéré comme étant l’espèce “Ocimum hadiense” – parfois épelée “Ocimum hardiense”.
C’est le cas, par exemple, de l’étude de 2010 “Plant species used in traditional smallholder dairy processing in East Shoa, Ethiopia / Espèces végétales utilisées dans la transformation traditionnelle des produits laitiers par les petits exploitants de l’est de Shoa, en Éthiopie” qui évoque deux Basilics, Ocimum hardiense “Kosorata” et Ocimum sanctum “Besobila”, respectivement, pour la fabrication et la conservation du beurre clarifié. [31]
Selon cette étude, les espèces entrant dans la composition du beurre clarifié Ethiopien, dans cette région de l’est de Shoa, en Éthiopie, sont – en sus d’Ocimum bisabolenum “Besobila”: Allium ursinum, Aframomum angustifolium, Coriandrum sativum, Curcuma longa, Eugenia caryophylla, Mentha piperita, Nigella sativa, Satujera sp.,Trachyspermum copticum, Trigonella foenum-graecum, Zingiber officinale.
En fait, “Ocimum hardiense” n’existe pas et il s’agit, en réalité, de l’espèce, Coleus hadiensis – répandu dans une grande partie de l’Afrique du sud et de l’est. Cette espèce est très utilisée pour la conservation des produits laitiers et pour le nettoyage des ustensiles de cuisine nécessaires à la confection et préservation de ces produits laitiers. [34] [35] [36] [37] [38]
En aucune façon s’agit-il, donc, d’un Ocimum! Le problème de l’Éthiopie – et de tant d’autres pays – c’est que les PhD en génétique, en statistique, en sociologie, en ethno-médecine, etc, etc, abondent au contraire des botanistes… et c’est sans évoquer les erreurs botaniques cruciales, propagées par les banques de semences d’Etat, qui se disséminent de par le monde au fil des décennies.
Ce n’est pas tout! En effet, non seulement Ocimum hadiensis a été reclassé dans le genre Coleus mais, “Koserete” est le nom, en Amharique (un langage chamito-sémitique) de Lippia abyssinica sp. koseret – une plante dont les capacités de préservation sont réputées – y compris pour la viande réfrigérée.
Cette plante fait partie d’une tout autre Famille, celle des Verbenacées, et elle n’a rien à voir avec le Besobila Ethiopien de la Famille des Lamiacées.
Dans l’étude publiée, en novembre 2023, par le chercheur Ethiopien, Sintayehu Musie Mulugeta – en partenariat avec les chercheurs Hongrois Zsuzsanna Pluhar et Peter Radacsi – “Variations phénotypiques et constituants bioactifs parmi des espèces d’Ocimum sélectionnées”, l’un des 15 écotypes analysés est, carrément, dénommé “Green Holy Basil from Ethiopia”, “Basilic Sacré vert d’Ethiopie” – et il est présenté comme Ocimum sanctum/tenuiflorum. [1]
Cet écotype possède le n° de référence LAMIOCI55 dans la banque de semences d’Ethiopie.
Selon les conclusions de cette étude, cet écotype, d’Ocimum bisabolenum, se caractérise par une huile essentielle contenant 19% de Bisabolène (14,1% de Bisabolène et 4,9% de cis-α-Bisabolène); 12,1% de Linalool; 10,1% d’Estragole; 8,3% de 1,8-Cinéole; 7% d’Eugénol – pour les composants majeurs.
D’ailleurs, il est, également, précisé que cet écotype contient un taux d’huile essentielle inférieur à 0,5% – ce qui est la norme pour Ocimum bisabolenum.
Il ne s’agit pas d’Ocimum sanctum/tenuiflorum mais bien d’un écotype du Basilic Ethiopien, Ocimum bisabolenum.
Les trois auteurs de l’étude précédente ont publié une nouvelle étude, en juin 2024, “Diversité de la morphologie et des composés bioactifs parmi des espèces d’Ocimum sélectionnées” qui analyse 15 écotypes d’Ocimum dont le “Basilic Sacré vert d’Ethiopie” mais, cette fois-ci, incluant un authentique Ocimum sanctum/tenuiflorum, “Purple Holy Basil” – en provenance d’Inde. [4]
Leur photographie, en page 3, montre clairement une plante d’Ocimum bisabolenum.
Cet écotype possède le n° de référence LAMIOCI54 dans la banque de semences d’Ethiopie. Il provient de la banque de semences du Danemark et il est présenté comme un Ocimum sanctum alors qu’en 1999, le National Herbarium du Danemark le présentait comme un Ocimum americanum… à la suite d’Alan Paton de Kew.
Selon les conclusions de cette nouvelle étude, ce second écotype, d’Ocimum bisabolenum, se caractérise par une huile essentielle contenant 37,8% de Bisabolène (31,4% de Bisabolène et 6,4% de cis-α-Bisabolène); 12,1% de Linalool; 24% d’Estragole; 22% de 1,8-Cinéole; 35% d’Eugénol – pour les composants majeurs.
Il ne s’agit pas d’Ocimum sanctum/tenuiflorum mais bien d’un écotype du Basilic Ethiopien, Ocimum bisabolenum.
L’authentique Ocimum sanctum/tenuiflorum “Purple Holy Basil” – en provenance d’Inde – contient, principalement, dans son huile essentielle, de l’eugénol et du caryophyllène – comme on peut s’y attendre.
En ce qui concerne son taux de polyphénols, il est en moyenne de 146 mg GAE/g de matière sèche. Cet écotype contient un taux d’huile essentielle le plus bas des 15 écotypes à 0,3% – ce qui est la norme pour Ocimum bisabolenum. Sa moyenne de productivité variait, durant les deux années de culture, entre 330 grammes et 430 grammes par plante.
A noter que selon une étude de 2011, [19] ce sont les cultivars “Blue Spice” et “Spice” qui contenaient le plus de composés phénoliques sur 15 variétés de basilic (considérés alors, tous, comme Ocimum basilicum).
A souligner que selon cette étude – et ses auteurs n’ont pas mis en exergue cette différence énorme suivante: le poids pour 1000 graines varie du simple au triple entre Ocimum tenuiflorum et Ocimum bisabolenum.
Ces données sont exactes car elles correspondent aux données présentées par les semenciers bios professionnels ou par diverses études pourtant sur les caractéristiques morphologiques de différentes espèces dans le genre Ocimum.
L’écotype d’Ocimum bisabolenum, de l’Association Kokopelli, possède un poids de 0,63 g pour 1000 graines.
Ocimum tenuiflorum/sanctum se caractérise par un poids d’environ 0,3 g pour 1000 graines.
Ocimum americanum se caractérise par un poids de 1,7 g pour 1000 graines – par exemple, pour les variété “Mrs Burn” ou “Lemon” – à savoir, Ocimum americanum sp. pilosum.
Ocimum basilicum se caractérise par un poids variant de 1 g pour 1000 graines, pour la variété “Aromatto”, à 1,9 g pour 1000 graines, pour les variétés de type “Thai” – à savoir, Ocimum basilicum sp. thyrsiflorum.
Ocimum bisabolenum se caractérise par un poids de 0,62 g à 0,7 g pour 1000 graines.
En conclusion définitive:
Les semences d’Ocimum bisabolenum sont deux fois plus lourdes que les semences d’Ocimum tenuiflorum.
Les semences d’Ocimum bisabolenum sont deux fois plus légères que les semences d’Ocimum americanum.
Les semences d’Ocimum bisabolenum sont deux à trois plus légères que les semences d’Ocimum basilicum.
En cherchant sur la Toile des informations portant sur le poids pour 1000 graines des différentes espèces d’Ocimum, j’ai découvert une étude, publiée en Inde en 2016, “A comparative study of morphological and anatomical structures of four Ocimum species in Uttarakhan. India.” [33]
Les auteurs, Rajni Rawat, et al., ont analysé 4 espèces d’Ocimum: Ocimum basilicum sp. thyrsiflorum, Ocimum tenuiflorum, Ocimum gratissimum et, enfin, ce qu’ils nomment Ocimum viride… qui est, en fait, une autre dénomination pour Ocimum gratissimum.
Et lorsque les auteurs décrivent les fleurs, de leur prétendu Ocimum viride, comme étant de couleur mauve – alors que cette couleur de fleurs est inexistante chez les fleurs d’Ocimum gratissimum – ils disent vrai car selon la photographie, de leur étude, il s’agit, très clairement, d’un écotype d’Ocimum bisabolenum…
Les trois auteurs se sont, donc, totalement, fourvoyés quant à l’identification de leur écotype. C’est très grave… mais cela fait plus de 25 années que ce cirque botanique dure!
D’ailleurs, cette espèce d’autant plus connue en Inde que je l’ai introduite moi-même durant ce dernier quart de siècle en distribuant des pléthores de semences bios, de l’Association Kokopelli, à de nombreuses communautés rurales – dont tous les villages de Réfugiés Tibétains.
Cela étant dit, de l’Ethiopie en Inde, en passant par les Maldives, il n’est qu’un pas… et il est vraisemblable que cette espèce soit endémique à l’Inde depuis belle lurette – du moins, dans certains régions.
Selon leurs conclusions objectives. Le poids pour 1000 graines est d’environ 0,5 g – ce qui est correct pour Ocimum bisabolenum. Cette espèce possède un parfum qui est qualifié de betel – sans doute pour évoquer ses aromes de myrrhe et de tutti-frutti.
La couverture feuillée, en moyenne pour une plante, a été calculée à 3844 cm 2 – à savoir 5 fois plus que les 3 autres espèces…
… ce qui correspond à la générosité et à l’abondance de la bio-masse de cette espèce Ethiopienne – dont on peut réaliser trois coupes durant l’été lorsque le climat est propice… en Espagne, par exemple.
Selon leurs explications très minutieuses de la tige d’Ocimum bisabolenum. «La jeune tige est de forme quadrangulaire. La couche la plus externe est l’épiderme composé de cellules isodiamétriques allongées tangentiellement et recouvertes de leur cuticule. L’hypoderme est légèrement collenchymateux. Le cortex est parenchymateux avec des espaces aériens. Les stèles sont séparées par quatre faisceaux vasculaires. Les faisceaux vasculaires sont collatéraux et ouverts. Le xylème est dépourvu de trachéides fibreuses avec des fibres libriformes. La moelle au centre est constituée de cellules parenchymateuses lignifiées. La moelle au centre est constituée de cellules parenchymateuses lignifiées». [33]
En Ethiopie, en juin 2024, le chercheur Aynalem Gebre Gossa – de l’Ethiopian Institute of Agricultural Research – a publié une nouvelle étude portant sur l’analyse génétique de 62 écotypes de Basilics Ethiopiens considérés, à tort, comme appartenant tous à l’espèce Ocimum basilicum. “Diversité génétique et structure de la population des accessions de basilic éthiopien (Ocimum basilicum L.) à l’aide de marqueurs DArTseq”. [20]
Selon les conclusions des auteurs, «l’analyse de la structure a permis de découvrir l’existence de deux populations ancestrales au sein des accessions de basilic, ce qui a été confirmé par la mise en cluster ». A savoir que ces 62 Basilics Ethiopiens ont été classés dans deux groupes génétiquement différents… avec deux lignées ancestrales distinctes.
Pourquoi? Parce qu’il s’agit, en effet, de deux espèces différentes:
Ocimum bisabolenum (“Besobila”) et Ocimum basilicum sp. thyrsiflorum (“Ajuban” ou “Ashkuti”).
Aynalem Gebre Gossa n’a jamais répondu à mon courrier, d’août 2022, dans lequel je lui prouvais que, selon son étude de 2023, si une grande partie de ses 49 écotypes de Basilics Ethiopiens possédaient un taux considérable de Bisabolène, c’est qu’il ne s’agissait pas d’écotypes d’Ocimum basilicum sp. thyrsiflorum mais, bien plutôt, d’Ocimum bisabolenum. Selon ce chercheur: «Le β-bisabolène était le composé dominant dans presque toutes les accessions analysées, sauf dans cinq accessions (OB033, OB036, OB013, OB048 et OB047).» [5]
D’ailleurs, un botaniste, ou quelque autre généticien avisé, pourrait-il tenter de m’expliquer – même brièvement ! – pourquoi ne trouve-t-on qu’en Ethiopie des Basilics avec un taux considérable de Bisabolène dans leur huile essentielle?
Un caprice botanique, et culinaire, de la Terre-Mère savourant sa propre Beauté sur les hauts-plateaux montagneux de l’Ethiopie?
Et considérable est, encore, un euphémisme lorsqu’il s’agit d’écotypes avec jusqu’à 45,79% de Bisabolène (sous forme de β-Bisabolène et de (Z)-α-Bisabolène) selon l’étude Ethiopienne, de mars 2021, intitulée “Chemotypic Characterization of Ocimum basilicum L. Essential Oils for Ethiopian Genotypes” [22], qui a analysé l’huile essentielle de 6 écotypes Ethiopiens d’Ocimum: trois qui sont, clairement, des écotypes d’Ocimum basilicum sp. thyrsiflorum et trois écotypes qui sont, clairement, des écotypes d’Ocimum bisabolenum.
L’étude Italienne publiée, en février 2024, “Caractérisation des caractères floraux, micromorphologie du pollen et codage à barres de l’ADN des fleurs comestibles de trois taxons de basilic (Lamiaceae)”, a analysé trois écotypes d’Ocimum – dont leurs grains de pollen: “Blue Spice”, “Cannelle” et “Ocimum × africanum”. [2]
Leur écotype de “Blue Spice” provient du Conservatoire National des Plantes à Parfum, Medicinales et Aromatiques de Milly la-Forêt en France.
Selon leurs conclusions. Le pollen de “Blue Spice” présente le diamètre le plus élevé avec des grains hexacolpates/heptacolpates/octacolpates: 40% des grains de pollen sont octacolpates, 30% heptacolpates et 30% hexacolpates. Selon les micrographies au microscope optique, des grains de pollen: Ocimum × africanum, possède 6 ou 8 colpus – avec 87% hexacolpates et 13% octacolpates; Ocimum basilicum “Cannelle”, 6 colpus ; et “Blue Spice”, de 6 à 8 colpus.
En botanique et palynologie, un colpus est chacun des sillons de l’exine des grains de pollen. Les grains de pollen ayant des rainures (sillons germinaux longitudinaux) dans l’exine ont des colpus. Un ectocolpus est une rainure à la surface d’un grain de pollen. [3]
Ce qui est fascinant avec cette nouvelle et récente étude, c’est qu’elle précise, pour la première fois, la morphologie d’un écotype, en l’occurence “Blue Spice”, d’Ocimum bisabolenum. Eu égard à sa nature de pollen principalement “heptacolpate” et “octacolpate” – à 7 et 8 colpus – Ocimum bisabolenum se différencie, de suite, des espèces Ocimum basilicum, Ocimum tenuiflorum, Ocimum gratissimum, Ocimum kilimandscharicum, Ocimum filamentosum et Ocimum forsskalii – qui sont tous à 6 colpus.
Etudes mentionnant 6 colpi pour Ocimum basilicum: [8] [9] [10] [11] [12] [13] [14] [15] [16] [17] [18]
Etudes mentionnant 6 colpi pour Ocimum tenuiflorum, Ocimum americanum, Ocimum gratissimum, Ocimum kilimandscharicum, Ocimum filamentosum, Ocimum forsskalii: [11] [12] [14]
Selon cette étude Italienne et selon une étude Nigérienne [13], Ocimum americanum/africanum se caractérise par 6, 7 ou 8 colpi… alors qu’Alan Paton, dans son étude de 1992, [50] le considère de nature hexacolpate comme tous les Ocimum – incluant Ocimum lamiifolium, Ocimum forskolei, Ocimum kenyense, etc.
Aujourd’hui, donc, en sus d’Ocimum bisabolenum, il n’est qu’Ocimum americanum qui est, parfois, mentionné comme sortant de la classe des “hexacolpates” – à 6 colpi.
Une classe de trichomes capitonnés de taille moyenne (tige monocellulaire, tête monocellulaire) se trouve dans “Blue Spice” mais pas dans Ocimum basilicum “Cannelle”. Des traces de lipides sont, également, présentes dans le cytoplasme de certains trichomes non glandulaires de “Blue Spice”.
Selon les conclusions des chercheurs. Ocimum basilicum “Cannelle” et Ocimum × africanum présentent plus de similitudes morphologiques entre elles, mais les analyses histochimiques suggèrent la séparation des trois taxons.
De plus, du point de vue de la mythologie génétique, les auteurs affirment que deux haplotypes ont été identifiés car “Blue Spice” diffère des deux autres – Ocimum basilicum “Cannelle” et Ocimum × africanum – et que “Blue Spice” est d’autant plus distinct qu’Ocimum basilicum “Cannelle” et Ocimum × africanum présentent plus de similitudes morphologiques entre eux.
Pour Rappel. Ocimum bisabolenum possède son propre poids spécifique d’ADN (2843 Mbp) et est placé, par des analyses génétiques ad hoc, dans un clade, totalement, à part. [6]
Une étude Taïwanaise, de 2013, ayant recours aux marqueurs moléculaires (polymorphisme d’amplification aléatoire de l’ADN) a découvert [8] que les écotypes “Spice” et “Blue Spice” (Ocimum bisabolenum) constituaient leur propre groupe à part.
L’étude, publiée en mai 2024, “Distribution, utilisation locale et opportunité de bio-prospection d’Ocimum americanum dans la partie nord-ouest de la région d’Amhara, Éthiopie” avait pour objectif de mettre en valeur les aliments traditionnels épicés au basilic. [7]
Les deux photographies A dans leur étude, mettent clairement en évidence des plantes d’Ocimum bisabolenum – Besobila – avec leurs abondantes tiges florales violacées typiques de cette espèce au pollen de couleur orange brique.
D’ailleurs, existe-t-il, dans d’autres régions d’Afrique, des traditions de conservation de beurre clarifié ayant recours à des écotypes authentiques de l’espèce Ocimum americanum?
Il ne s’agit pas d’écotypes d’Ocimum americanum mais bien du Basilic Ethiopien, Ocimum bisabolenum.
Selon la consultation réalisée par les chercheurs au sein de la population locale – à l’aide 120 informateurs sélectionnés – il en ressort que 84% de la population locale, de cette région d’Amhara, utilise le Besobila pour préparer leur beurre clarifié… que les chercheurs appellent un Ocimum americanum.
Un tiers des personnes interrogées utilisaient ce Besobila en médecine traditionnelle, principalement pour traiter les dépressions et les maux de tête, les maux d’estomac – et pour éloigner les mauvais esprits. Un tiers l’utilise en inhalations et 10% en fumigations.
Selon leurs conclusions: « Les personnes interrogées ont indiqué que l’ajout d’Ocimum americanum au beurre en rehausse la saveur et l’arôme, et qu’il agit comme un conservateur. La méthode et la quantité d’Ocimum americanum ajoutée lors de la préparation du beurre épicé varient en fonction des opinions, des connaissances et des pratiques locales dans les différentes parties de la zone d’étude. Environ la moitié des personnes interrogées (49%) utilisent Ocimum americanum principalement pour ses arômes et ses propriétés de conservation. L’effet conservateur d’Ocimum americanum varie de 2 à 10 ans en fonction des connaissances et des pratiques de la communauté autour de la zone d’étude. La communauté locale utilise Ocimum americanum pour aromatiser les aliments tels que les épices piquantes ou le piment rouge (“Berbere”), le ragoût épicé (“Wot”), le thé et les aliments traditionnels à base de farine de céréales (“Atmit”), les céréales grillées et le beurre épicé. »
Selon cette étude, l’effet conservateur du Besobila varie, ainsi, de 2 à 10 ans en fonction des connaissances et des pratiques de la communauté autour de la zone d’étude. En sus du “Nitir qibe”, le Beurre épicé, le Besobila est utilisé, dans cette région, pour épicer et conserver un certain nombre de mets Ethiopiens: “Shiro” (Ragoût à base de farine de pois et de haricots); “Berbere” (Piments fort); “Mitmita” (Poudre de piment fort); “Awaze” (épices dissoutes); “Shiro Wet” (Ragoût épicé); “Misir Wet” (Ragoût de lentilles); “Silijo” (Aliments épicés à chair blanche); “AterAlichaWot” (Ragoût de légumes); “Dillih” (épices dissoutes dans l’eau).
Le “Silijo”, par exemple, est un mets constitué d’une portion d’un aliment fermenté traditionnel préparé à partir d’un mélange d’extraits cuits et pulvérisés de fève (Vicia faba) et de carthame (Carthamus tinctorius), transformés en un produit semi-solide et ajoutés à de la poudre de moutarde noire (Brassica nigra) non traitée après avoir été refroidis.
Communiqué du 19 novembre 2023
Je présente, aujourd’hui, une pléthore de nouvelles informations, dans cette monographie concernant Ocimum bisabolenum, publiée, originellement, en août 2022… parce que j’ai fait beaucoup de découvertes… qui, très souvent, en appellent de nouvelles !
De plus, je me suis imposé de m’impliquer sur LinkedIn car cette plate-forme constitue le seul vecteur décent pour communiquer avec les nombreux scientifiques, partout dans le monde, qui ont publié des études scientifiques – ou prétendues telles et parfois, même, “peer reviewed” – à propos de Basilics dont les conclusions sont authentiques, la plupart du temps, sauf pour l’identité des écotypes d’Ocimum qu’ils pensaient analyser. Pourquoi ? Parce qu’il s’agissait d’Ocimum bisabolenum et non d’Ocimum tenuiflorum, d’Ocimum americanum, d’Ocimum basilicum ou d’Ocimum kilimandsharicum.
D’ailleurs, beaucoup de ces études étaient fondées sur des échantillons botaniques qui avaient été, soi-disant, “authentifiés” par des “experts botaniques titulaires d’un doctorat”… ce qui en dit long sur l’état de la science botanique “in vivo” – de nos jours…
Beaucoup de biologistes sont, strictement, et existentiellement, “in vitro” et parfois les botanistes le sont tout autant – in vitro.
Par exemple: cette étude, de 2017, “Genetic diversity and chemotype selection in genus Ocimum” [183] – publiée par le CIMAP de Lucknow, en Inde – qui présente des fleurs d’Ocimum basilicum avec du pollen rouge… ou, encore, des fleurs d’Ocimum kilimandsharicum avec des corolles violettes et du pollen jaune.
Par exemple, la publication récente, juillet 2023, “African and Holy Basil – a review of ethnobotany, phytochemistry, and toxicity of their essential oil: Current trends and prospects for antimicrobial/anti-parasitic pharmacology”. L’image proposée par les auteurs, pour Ocimum gratissimum, est celle d’Ocimum bisabolenum avec ses fleurs mauves et son pollen rouge brique… alors que les fleurs d’Ocimum gratissimum sont blanches, ou jaune-vert, avec un pollen jaune ! [182]
Par exemple, la publication récente, de 2022 – encore de l’université de Lucknow, en Inde – “A Glance at the Phytochemical and Ethno-pharmacological Understanding of Four Ocimum Species” analyse 4 espèces d’Ocimum dont Ocimum sanctum et Ocimum tenuiflorum… qui constituent une unique espèce! [29]
… ou sur l’état de la conservation des ressources génétiques… puisque ce chaos botanique d’Ocimum a été disséminé par la banque de semences GRIN/USDA depuis 40 ans ou plus – en fait, depuis que les semenciers bios ont commencé à disséminer cette merveilleuse Tulsi sacrée, non tropicale, qui prospère, avec générosité, dans les jardins d’Amérique du Nord et d’Europe.
Aujourd’hui, la banque de semences GRIN/USDA propose, seulement, 9 écotypes d’Ocimum tenuiflorum dont 7 sont, strictement, Ocimum bisabolenum.
Il est à noter, d’ailleurs, que le GRIN/USDA a accueilli, en février 1951, un écotype “historique” (et non disponible en semences) de Besobila Ethiopien, avec la référence PI 194003, dénommé “Beso-bla. Abosda”.
Quant à la confusion entre Ocimum kilimandsharicum et Ocimum bisabolenum ne vient pas de la banque de semences du GRIN/USDA: elle émane du fait que la plupart des écotypes connus d’Ocimum kilimandsharicum de même que la plupart des écotypes commercialisés, aux USA et en Europe, d’Ocimum bisabolenum possèdent la même couleur de pollen – à savoir, rouge brique. Le pollen d’Ocimum bisabolenum peut être blanc – accentuant d’autant plus la confusion avec Ocimum basilicum – tandis que celui d’Ocimum kilimandsharicum a été, rarement, décrit comme gris. [185]
C’est en 1994 que j’ai moi-même introduit, en France, et donc en Europe, cette Tulsi Sacrée qui est aujourd’hui Ocimum bisabolenum – avec le premier catalogue de semences bios de ma petite société semencière, “Terre de Semences”.
En conclusion, des douzaines d’études, publiées au cours des 40 dernières années – sur Ocimum tenuiflorum, Ocimum americanum, Ocimum kilimandsharicum et Ocimum basilicum – devraient être rétractées.
Ocimum bisabolenum est la seule espèce de Basilic, que je connaisse, qui embaume le jardin dès qu’elle est légèrement touchée ou arrosée. En effet, au contact de l’eau, les plantes libèrent, de suite, des substances volatiles aux arômes très embaumants!
Tout simplement ! Ce qui explique que personne n’ait osé me répondre, en août 2022, lorsque j’ai publié la première version de cette très longue monographie.
Je publierai, donc, très prochainement, une lettre ouverte pour dénoncer la fausse science qui entoure cet Ocimum bisabolenum – et son destin – depuis les années 1970.
Eu égard à mon élucidation de ce gigantesque marasme botanique – et Basiléen – qui sommeillait depuis près d’un demi-siècle…
Eu égard à ma brillante découverte de l’origine Ethiopienne de ce “Basilic sacré”, ou “Tulsi tempérée” – Ocimum bisabolenum Xochi.
Eu égard à la rédaction de cette très longue monographie qui m’a demandé 6 semaines de travail et d’investigations très poussées.
Eu égard à ma mise en exergue de la nécessité, impérieuse, de rétracter quelques douzaines d’études “scientifiques” portant, prétendument, sur les espèces Ocimum tenuiflorum, Ocimum americanum, Ocimum basilicum ou Ocimum kilimandsharicum… alors qu’il s’agissait, authentiquement, d’Ocimum bisabolenum.
Quelle université, de par le monde – accueillant des chercheurs authentiques – aura l’imagination de me conférer un doctorat honorifique en botanique, en biologie, en logique pure, en journalisme scientifique… ou en bon sens Terrien?
Sans doute aucune, et peu me chaut – en cette période de refroidissement planétaire global et de Grand Minimum Solaire – car je butine un autre nectar des plus mutins: celui des Muses et des Dakinis. Mon bons sens Gaïen se situe aux antipodes de toutes les prétentions, vanités et faussetés du néo-darwinisme, dit scientifique… que Lynn Margulis, l’une des biologistes les plus géniales du siècle passé, et l’une de mes héroïnes, considérait comme une secte religieuse superstitieuse et pitoyable – dont les jours étaient comptés.
Déclaration d’Intention eu égard à la Tulsi d’Ethiopie, Ocimum bisabolenum
Mon objectif déclaré, en cette nouvelle monographie médicinale, est de présenter ce joyau du monde des Ocimum que constitue la Tulsi tempérée, originaire d’Ethiopie: ses origines, ses parfums, sa composition, sa dissémination en Amérique et en Europe, sa présence dans les zones Himalayennes, le marasme botanique qui lui est corrélé, sa résistance intégrale au mildiou du basilic et ses qualités extrêmement médicinales ainsi que celles du Bisabolène, son chémotype majeur.
De par cette déclaration d’intention, j’expose, déjà, ma découverte de la source de la Tulsi tempérée – à savoir, l’Ethiopie – alors que cela m’a demandé de nombreuses semaines d’investigations poussées et de remaniements, et allongements, permanents, de mon texte original publié le 26 août 2022… de par le nombre de découvertes qui ont émergé – car chaque découverte en appelait une autre. Et ce, tout en rédigeant une bonne partie de la prochaine monographie que je vais, bientôt, publier eu égard aux qualités extrêmement médicinales d’Ocimum americanum – en ses deux sous-espèces.
Cette déclaration d’intention est, ainsi, placée en avant-propos, d’un point de vue didactique – et d’éthique de transparence – mais, en fait, elle constitue le fruit de toute une quête et de tout un cheminement… à savoir, de deux mois et demis d’investigations, et d’écritures, quotidiennes, portant sur les espèces majeures d’Ocimum.
Ce sont ces investigations assidues qui m’ont permis de me dépêtrer du marasme de nomenclature et de taxonomie entourant, joyeusement, les espèces d’Ocimum tant d’un point de vue botanique officiel que d’un point de vue semencier – bio ou conventionnel. Aux USA, par exemple, cela fait six ans que j’ai informé certains semenciers que la Tulsi tempérée n’était, strictement, pas un Ocimum tenuiflorum… mais autant en emportent les vents – qui peuvent, parfois, devenir extravagants lorsque le Grand Minimum Solaire commence à bien s’ancrer au coeur de l’Atmosphère Terrienne. Pour combien de dizaines d’années?
Mon intention déclarée est, également, d’argumenter en faveur de l’attribution du statut d’espèce à la Tulsi tempérée, originaire d’Ethiopie – au parfum exotique et intense, au pollen rouge et au port compact. En nommant cette Tulsi: Ocimum bisabolenum Xochi. Merci beaucoup!
Si ce n’est, déjà, pour rendre hommage à cette singularité botanique que constitue la Tulsi tempérée originaire d’Ethiopie – parce qu’elle le mérite, existentiellement – et pour rendre hommage à la Mère qui en émané la matrice de son Temps de Rêve.
Si je puis, déjà, proposer mon témoignage de semencier bio avec 30 années d’expérience: nous n’avons jamais identifié de croisements spontanés dans les cultures de graines de notre écotype de Tulsi Tempérée (celui d’Abundant Life Seed Foundation) – et nous n’avons jamais entendu évoquer, par d’autres semenciers, de tels croisements spontanés.
Et c’est sans doute dommage. En effet, ce serait, même, un énorme privilège d’identifier un hybride naturel entre la Tulsi tempérée et une variété d’Ocimum basilicum… car cela signifierait que la résistance au mildiou de la première pourrait être transmise au second.
Si l’une des attributions les plus officielles, depuis 1999 – tant au niveau de la Tulsi tempérée commercialisée dans les pays Occidentaux que des Besobila tempérés croissant, naturellement, en Ethiopie – fut de lui conférer l’espèce Ocimum americanum (ou Ocimum africanum), cela ne fait pas de sens de par l’absence stricte de croisements spontanés entre cette Tulsi tempérée et d’autres écotypes d’Ocimum americanum sp. pilosum ou d’Ocimum americanum sp. americanum.
Il serait fort instructif que les botanistes Ethiopiens s’enquièrent des possibilités de croisements spontanés entre les Besobila et d’autres écotypes d’Ocimum americanum sp. pilosum ou Ocimum americanum sp. americanum croissant en Ethiopie. A priori, il suffirait de requérir l’information de ceux qui, sur les hauts-plateaux, vivent en synergie avec les Besobila… depuis des milliers d’années.
Ainsi donc. Si l’origine de la Tulsi tempérée est clairement déterminée, et relativement localisée – à savoir l’Ethiopie. Si ses caractéristiques morphologiques sont particulièrement uniques – port compact, croissance rapide, très grosse production de bio-masse, peu de production d’huile essentielle, grande résistance au froid, caractère vivace, très grosse production de semences; si son parfum est embaumant ; si son chémotype est Bisabolène et, ensuite, Eugénol, Eucalyptol, Estragole, α-Bergamotène et β-Caryophyllène – pour les composants majeurs et/ou permanents.
Selon l’étude de Simon, de 1999, “Basil: A Source of Aroma Compounds and a Popular Culinary and Ornamental Herb”, les 40 écotypes d’Ocimum étudiés fleurissaient de 72 jours à 134 jours après le semis. L’écotype “Spice”, de Tulsi tempérée, faisait partie des 5 premiers écotypes à fleurir avec 76 jours – à savoir dans le même espace de temps que les écotypes d’Ocimum americanum sp. pilosum.
Et, surtout, si aucun témoignage de semenciers n’a évoqué de croisements spontanés avec d’autres espèces d’Ocimum depuis une grosse quarantaine d’années… ne serait-il pas raisonnable de lui accorder un statut d’espèce?
Dès 1981, Paulos Cornelis Maria Jansen, dans son ouvrage, “Spices, condiments and medicinal plants in Ethiopia, their taxonomy and agricultural significance”, affirmait que le groupe des basilics Ethiopiens, nommés “Basobila”, se caractérisaient par un pollen ou blanc ou orange (rouge brique). Cette seule mention aurait du alerter les botanistes car, aujourd’hui, le pollen de couleur orange/rouge brique caractérise, seulement, Ocimum kilimandscharicum et Ocimum bisabolenum… du moins chez les principales espèces d’Ocimum cultivés commercialement, ou traditionnellement.
Il précise, également – et c’est une information très précieuse – que les filaments des étamines des “Basobila” Ethiopiens, sont de couleur blanche ou mauve. C’est tout à fait exact: chez Ocimum bisabolenum, les filaments des étamines sont de couleur blanche lorsque le pollen est blanc et ils sont de couleur mauve lorsque le pollen est de couleur orange/rouge brique.
Aujourd’hui, si l’on me posait la question de déterminer l’espèce d’Ocimum la plus proche de la Tulsi tempérée – parmi les plus connues mondialement – je répondrais, sans nul doute, Ocimum kilimandscharicum, la Tulsi du Kilimandjaro… d’un point de vue sensoriel et intuitif.
Les hauts plateaux d’Ethiopie, à vol d’oiseau, ne sont pas très éloignés du Kilimandjaro – qui est à la frontière de la Tanzanie et du Kenya. Les deux régions participent des mêmes conditions tempérées de moyenne et haute altitude.
D’ailleurs, il est à noter que Klaudija Carovic – dans son étude, en Croatie, analysant 4 écotypes de Tulsi tempérée en lieu d’Ocimum tenuiflorum – a précisé très clairement qu’il existait des incongruences dans les résultats de ses analyses: «Dans l’arbre NJ (de Neighbor-Joining ) et dans l’arbre MP (de Parcimonie Cladistique), deux incongruités, concernant l’écotype d’Ocimum basilicum, “Erevanskii”, et Ocimum kilimandscharicum, ont pu être notées… Sur l’arbre MP, Ocimum kilimandscharicum a été regroupé avec les écotypes d’Ocimum tenuiflorum comme un taxon frère.» [21]
Ainsi donc, selon les conclusions de Klaudija Carovic, les quatre écotypes de Tulsi tempérée analysés sont, génétiquement parlant, les plus proches d’Ocimum kilimandscharicum.
En ce qui concerne l’écotype d’Ocimum basilicum, “Erevanskii” – ainsi que je l’ai évoqué dans ma monographie sur Ocimum americanum – il s’agit de l’un des deux écotypes violacés provenant de Russie qui sont, manifestement, des Ocimum americanum… et c’est pour cela qu’ils apparaissent, selon les conclusions de Klaudija Carovic, dans le clade d’Ocimum americanum. Dans son étude de 2017, intitulée “Morphological and biochemical intraspecific characterization of Ocimum basilicum”, “Erevanskii” et un second écotype Russe de basilic violacé, (S60 et S63), apparaissent, de nouveau, dans un clade à part. [102]
Et on retrouve ces 4 écotypes analysés par Klaudija Carovic, en Croatie, tout autant que par Noelle Fuller, en Georgie (USA) [53], dans l’étude “Population structure, genetic diversity and downy mildew resistance among Ocimum species germplasm” [23] dont le clade K3/1 constitue une population autonome évidente (selon la conclusion des auteurs) constituée de : “Blue Spice”, “Blue Spice F1”, “Spice”, PI 414204, PI 414205, PI 652056 et PI 652059 – à savoir, tous, des écotypes d’Ocimum bisabolenum ainsi que je l’ai prouvé dans cette présente monographie.
Et il faut, strictement, rajouter, à cette “population autonome évidente”, la séquence d’écotypes PI 414201, PI 414202, PI 414203 – précédant PI 414204, PI 414205 – car pour ces 5 écotypes, je suis allé vérifier les photographies proposées par la banque de semences de l’USDA/GRIN. Ce sont, résolument, et sans aucun doute, cinq écotypes d’Ocimum bisabolenum – avec une croissance compacte, des fleurs mauves et du pollen rouge brique. [189]
Ainsi, ne serait-il pas raisonnable – juste d’un point de vue cartésien – d’imaginer qu’une espèce unique, à savoir la Tulsi tempérée ( au pollen rouge ou blanc) puisse avoir émané des hauts-plateaux Ethiopiens… alors que ceux-ci concentrent les deux tiers des massifs montagneux de l’Afrique?
D’un point de vue Gaïen, l’émanation d’une espèce (ou sa pérennité) n’a rien à voir avec l’amplitude d’un territoire, en fait. Je connais une espèce de lupin nain qui ne pousse que sur le sommet du Mt. Ashland en Oregon. [74] De même, je connais une espèce d’Eriogonum qui ne pousse que sur une falaise au nord de Medford, à Acker Rock, en Oregon. [75] Et plus encore.
D’ailleurs, en parlant d’Eriogonum, et autres Sarrazins sauvages, n’est-il pas troublant qu’il ait fallu presque un demi-siècle pour que soit évoqué le statut d’espèce de la Tulsi tempérée au pollen rouge… alors que la seule espèce Eriogonum umbellatum, aux USA, comprend plus de 40 sous-espèces – qui sont, franchement, parfois, peu similaires. [80] J’en ai, même, découverte une, moi-même, sur le Mount Adams, dans l’état de Washington – selon feu James Reveal, l’expert US des Polygonacées.
Un statut d’espèce d’autant plus – ô combien d’autant plus selon le mythos de la génétique moderne – qu‘Ocimum bisabolenum possède son propre poids spécifique d’ADN (2843 Mbp) et qu’elle est placée, par des analyses génétiques ad hoc, dans un clade, totalement, à part – ainsi que décliné dans une section subséquente. En effet, l’étude de 2009, publiée dans Israël Journal of Plant Sciences, a analysé l’écotype GRIN/USDA PI 652059 des Maldives – en pensant que c’était un Ocimum tenuiflorum – alors que c’est un Ocimum bisabolenum… indubitablement, car je l’ai cultivé, moi-même, durant l’été 2022. [55]
C’est pourquoi, aujourd’hui, je propose “Ocimum bisabolenum” en tant qu’espèce – en bonne et due forme.
D’ailleurs, en vérité, c’est James Simon, lui-même, qui, en 1999 , qualifia l’écotype “Spice” – à savoir le Basilic Sacré Ethiopien – de chémotype “β-bisabolene”.
Une Tulsi Tempérée d’Origines Inconnues
La Tulsi tempérée au parfum épicé de vanille, de tutti-frutti, ou de myrrhe – et au pollen rouge – est proposée, commercialement, en semences bios, depuis une bonne quarantaine d’années et je l’ai introduite, moi-même, en France, dès 1994, avec Terre de Semences – l’ancêtre de l’Association Kokopelli – sous l’appellation “Basilic sacré”.
En fait, cette Tulsi est l’une des plus faciles à cultiver dans les pays tempérés. Elle est “tempérée” sur le plan des conditions agricoles… mais point eu égard à son parfum qui est très intense. D’ailleurs, actuellement, lorsque j’arrose mon jardin de désert – à raison de trois bonnes heures, quotidiennement, quasiment tous les jours de l’été… parce que les orages tournent et éclatent ailleurs! – cette Tulsi vanillée est la seule, des 30 types de Basilics que je cultive, à se faire remarquer, du nez, en dégageant son fort parfum sous l’effet de l’arrosage.
J’avais découvert cette “Tulsi”, dans le catalogue – de type Caverne d’Ali Baba – de l’organisation à but non lucratif, “Abundant Life Seed Foundation” qui possédait, alors, 3000 variétés, ou espèces, en semences – en grande partie bios – et qui fut consumée par un incendie criminel dans des conditions très suspectes, en 2003.
Abundant Life Seed Foundation avait été créé, par Forest Shomer, à Port Townsend: il publia son premier catalogue de semences en 1974. J’ai échangé avec Forest, à plusieurs reprises, mais il ne pouvait pas se souvenir de l’origine de cette Tulsi tempérée qu’il avait introduite dans le milieu du jardinage bio, sur la côte ouest des USA – il y a une quarantaine d’années.
Mais il est fort possible que j’en aie obtenu, également, des semences de mon ami Mushroom – alias Alan Kapuler de Peace Seeds. Mushroom les avait lui-même reçues, originellement, du semencier J. L. Hudson, Seedsman, de la Honda en Californie – un autre catalogue -de semences de type Caverne d’Ali Baba. [81]
Les plantes de cette Tulsi sont compactes, avec un port très ramifié: elles font environ 30/45 cm d’amplitude et 35 cm de hauteur à pleine floraison/fructification. Les feuilles, bien découpées, et de couleur vert foncé, peuvent atteindre 50 mm de longueur, avec un pétiole de 10 mm – cependant, la plupart d’entre elles sont beaucoup plus petites. Les fleurs mauve pâle, de 6 à 7 mm de longueur, sont sessiles – à savoir, qu’elles possèdent un très court pédoncule. L’intérieur de la corolle est totalement glabre. Quatre étamines – qui s’étendent, à maturité, bien au-delà de la corolle – produisent un pollen de couleur rouge brique. La production de semences est abondante et rapide. La plante se caractérise par une très grande résistance aux froids de l’automne.
La production de bio-masse est énorme et dans certaines régions d’Europe, il est aisé de produire une seconde récolte durant la même saison – après avoir tout coupé à 10 cm de hauteur lors de la première récolte. Selon une étude, en Georgie, aux USA, mentionnée ci-dessous [53], la production des divers écotypes de Tulsi tempérée est quasiment le double des divers écotypes d’Ocimum tenuiflorum.
En 2022, le célèbre Josep Pamies, en Espagne [153] – et le promoteur rebelle de la Stevia – m’a confirmé son étonnement lorsque son entreprise Pamies cultiva, pour la première fois, la Tulsi tempérée, Ocimum bisabolenum – avec des semences de l’Association Kokopelli. Pourquoi? Parce que la production fut surabondante et que Pamies a pu récolter trois fois dans la saison de culture.
En conclusion, la production extrêmement généreuse de biomasse, pour Ocimum bisabolenum, ne peut être comparée à celle, parcimonieuse, d’Ocimum tenuiflorum – d’autant plus qu’Ocimum tenuiflorum a besoin de beaucoup de chaleur estivale… alors qu’Ocimum bisabolenum pousse, joyeusement, partout.
A l’automne 2016 – alors que je commençai, assidument, à photographier une pléthore d’écotypes et de variétés d’Ocimum – afin d’enrichir la gamme de semences bios médicinales de Kokopelli – j’ai mis en exergue qu’il ne pouvait s’agir de l’espèce Ocimum sanctum/Ocimum tenuiflorum, originaire de l’Inde, car cette Tulsi, très rustique au froid et très compacte de port, se caractérise, botaniquement, par du pollen de couleur rouge brique et par des semences très mucilagineuses lorsqu’elles sont humidifiées – bien que cette dernière caractéristique ne soit pas suffisante car les semences d’Ocimum tenuiflorum le sont, également, quelque peu.
Voici les espèces d’Ocimum qui possèdent des graines mucilagineuses. Toutes les espèces de la sous-section Ocimum de la section Ocimum, du genre Ocimum: Ocimum basilicum, Ocimum americanum, Ocimum kilimandscharicum, Ocimum forskolei, Ocimum fisheri, Ocimum kenyense et Ocimum citriodorum. Les espèces de la section Gymnocymum: Ocimum campechianum et Ocimum ovatum.
Voici les espèces qui ne possèdent pas de graines mucilagineuses. Les espèces de la sous-section Gratissimum de la section Ocimum: Ocimum gratissimum, Ocimum cufodontii, Ocimum jamesii, Ocimum mummularia, Ocimum spicatum, Ocimum urticifolium.
Quant à Ocimum tenuiflorum, dans la section Hyérocimum, son mucilage est considéré beaucoup moins abondant que celui de la sous-section Ocimum. Qui plus est, l’une des clés botaniques d’Alan Paton le mentionne avec des semences non mucilagineuses. Nonobstant, selon l’étude “Morphological variability in holy basil (Ocimum tenuiflorum L.) from India” [184], qui a analysé 49 accessions de cette espèce, originaires de l’Inde: «Les semences sont de couleur jaune rougeâtre brunâtre et globuleuses-subglobuleuses avec un tégument brillant qui devient mucilagineux lorsqu’il est humidifié. »
De plus, la morphologie de ses fleurs, tout comme de ses feuilles, est différente – strictement et totalement – de celle d’Ocimum tenuiflorum. En effet, les fleurs d’Ocimum tenuiflorum possèdent un très long pédoncule – au contraire de la Tulsi tempérée.
De plus le pollen d’Ocimum tenuiflorum est de couleur jaune alors que celui d’Ocimum bisabolenum est de couleur rouge brique – pour sa forme la plus répandue dans les pays Occidentaux – ou de couleur blanche.
J’ai, donc, alerté mes amis et collègues semenciers, dans tous les USA (en particulier Richo Cech de Strictly Medicinal Seeds, Mushroom de Peace Seeds, Frank Morton de Wild Garden Seeds, CR Lawn de Fedco, etc) quant au fait que l’Ocimum, originaire d’Inde, au pollen rouge, que nous commercialisions, depuis des dizaines d’années, sous les dénominations “Holy Basil”, “Tulsi”, “Basilic Sacré” – et, qui fut, ensuite, commercialisé sous les dénominations “Spice” et “Blue Spice”… pour faire plus épicé – n’était, “spécifiquement” parlant, rien de ce dont l’affublaient, les uns et les autres… au petit bonheur de la chance botanique.
Richter’s Seeds, au Canada, le vend, depuis très longtemps, sous le nom “Spice”. D’ailleurs, ce semencier ne prend pas de risque, spécifique, car il le présente en Ocimum sp. – à savoir, un Ocimum non spécifié. [9]
En effet, certains le nommaient “Kapoor”… alors que cette dénomination caractérise, strictement, Ocimum kilimandsharicum, dans toute l’Inde.
Le 24 novembre 2016, j’ai informé mon voisin Richo Cech, de Strictly Medicinal Seeds, dans le sud de l’Oregon, qu’il ne pouvait pas continuer à nommer la Tulsi tempérée “Kapoor” et “Ocimum sanctum” – ce qu’il faisait depuis au moins 2013 dans son catalogue alors nommé Horizon Herbs – parce qu’elle n’était ni l’un, ni l’autre. Après beaucoup d’hésitations, Richo l’a alors affublé de la dénomination “Ocimum africanum”.
Sur la côte ouest des USA, le marasme entourant Ocimum bisabolenum – le Basilic “Sacré” – est profondément ancré. Peut-être cela participe-t-il de la même pathologie dont souffrent tous ces vieux hippies qui “votent” pour le “démocrates”, et autres woke – sous le prétexte qu’ils seraient les plus vertueux des vertueux – ou qui se font vacciner contre une pandémie inexistante… pour sauver les voisins, le grand-père…
Il est vrai que cette confusion peut, aisément, émaner du fait que la Tulsi tempérée, alors d’origine inconnue, et la Tulsi du Kilimandjaro, possèdent, toutes deux, un pollen de couleur rouge brique. Voir, à ce sujet, ma monographie intitulée “Les Qualités Extrêmement Médicinales de la Tulsi du Kilimandjaro, Ocimum kilimandscharicum”.
Pour comble de confusion botanique, aujourd’hui, ce Basilic est encore commercialisé sous ce nom par des dizaines de semenciers aux USA. Par exemple, sous le nom de Tulsi “Kapoor”, Ocimum africanum, par Johnny’s Seeds. [12] D’ailleurs, Johnny’s Seeds précise bien que l’autre appellation de ce Basilic est “Spice Basil”.
Ou, encore, sous le nom de Tulsi “Kapoor”, Ocimum sanctum, par Southern Exposure Seed Exchange… et tant d’autres semenciers. [24]
Par contre, toutes ces dizaines de compagnies semencières proposent la photographie correcte d’Ocimum bisabolenum – à savoir avec les fleurs mauves, le pollen rouge, le port compact…
D’autres le nommaient “Tulsi Rama”… alors que cette dénomination caractérise, principalement, Ocimum tenuiflorum (dans sa forme verte) et, parfois, selon certaines investigations pharmacologiques, Ocimum gratissimum – telle une étude, de 2015, [30] portant sur les activités anti-bactériennes, et anti-fongiques, d’Ocimum kilimandscharicum, Ocimum tenuiflorum et Ocimum gratissimum.
Certaines investigations pharmacologiques l’identifiaient comme un “Ocimum basilicum” tandis que d’autres comme un “Ocimum americanum” ou, encore, un Ocimum americanum sp. pilosum – selon l’étude de James Simon en 1999.
Aujourd’hui, Richo, de Strictly Medicinal Seeds le présente comme un “Ocimum africanum” [7]… que certains botanistes préfèrent considérer comme une sous-espèce, à savoir Ocimum americanum sp. pilosum.
Il est à noter, également – ce qui ne facilite pas le répertoriage – que de très nombreux auteurs utilisent la dénomination spécifique “Ocimum canum” afin d’indiquer tout écotype d’Ocimum africanum – et, parfois, d’Ocimum americanum.
Richo précise, sur son site (Strictly Medicinal Seeds) qu’une analyse génétique l’a identifié comme tel – “Ocimum africanum”… alors que toutes les analyses authentiquement publiées (concernant “Spice”, et “Blue Spice”, par exemple) prouvent le contraire – ainsi que je l’évoque ci-après.
Richo précise, également, que les chémotypes majeurs de cet écotype sont: linalool, nerol, geraniol, citral. Tout cela est complètement erroné car ces composants – lorsqu’ils existent chez Ocimum bisabolenum – ne sont que des composants mineurs. Répétons que les composants majeurs, d’Ocimum bisabolenum, sont bisabolène, eugénol, estragol, eucalyptol, β-Caryophyllène et α-Bergamotène.
Richo a été informé, as a special guest, de ma découverte depuis août 2022… mais il a préféré s’enfouir la tête dans les terres sableuses de l’Applegate – comme les cacahuètes!
Nonobstant, si l’on accepte cette forme de mythos scientifique, que constitue la génétique moderne, il faut, alors, concéder que les diverses formes de cette Tulsi tempérée, au pollen rouge, constituent un groupe à part, génétiquement parlant, de toutes les variétés, ou espèces, d’Ocimum commercialisées.
Que devons-nous en déduire – d’un point de vue spécifique?
En effet, une étude Taïwanaise, de 2013, ayant recours aux marqueurs moléculaires (polymorphisme d’amplification aléatoire de l’ADN) a découvert [8] que les écotypes “Spice” et “Blue Spice” constituaient leur propre groupe à part.
Cette même étude génétique a découvert que les écotypes “Mrs. Burns”, et “Sweet Dani”, n’appartenaient pas du tout à Ocimum basilicum – comme ils furent caractérisés auparavant – mais bien à Ocimum americanum sp. pilosum.
A savoir que cette étude Taïwanaise a divisé tous les écotypes analysés en quatre groupes distincts:
Le premier groupe ne contenait que des variétés d’Ocimum basilicum.
Le second groupe contenait les variétés (ou écotypes) “Lemon”, “Lime”, “East Indian”, “Mrs. Burns” et “Sweet Dani” – qui sont considérés appartenir à Ocimum citriodorum… qui, selon les uns, serait un hybride interspécifique impliquant Ocimum basilicum et Ocimum americanum sp. pilosum. Selon les autres [38], Ocimum citriodorum et Ocimum americanum sp. pilosum ne constitueraient qu’une seul taxon eu égard à la stricte proximité, pour ne pas dire similarité, des composants de leurs huiles essentielles, du moins dans certains écotypes – à savoir: linalol, nérol, géraniol et citral… et parfois bisabolène.
Le troisième groupe contenait les écotypes “Spice” et “Blue Spice” – à savoir, la Tulsi tempérée au pollen rouge.
Le quatrième groupe contenait l’espèce Ocimum tenuiflorum.
De plus, cette étude Taïwanaise a clairement affirmé qu’il n’existait aucune différence entre les écotypes “Spice” et “Blue Spice”. D’ailleurs, le semencier Canadien, Richter’s Seeds, qui commercialisait les deux, auparavant, ne commercialise plus que “Spice”.
Par contre, cette étude a continué (tout comme un certain nombre de chercheurs) à inclure ces deux écotypes dans l’espèce Ocimum basilicum – tout en affirmant qu’ils étaient, vraiment, excessivement distants, génétiquement parlant de tout le reste d’Ocimum basilicum… à l’instar des écotypes citronnés “Sweet Dani” et “Mrs Burn”.
Il en est de même de l’étude, de 2018, “Traditional Plant Breeding in Ocimum”, qui attribue Ocimum basilicum, et un chémotype Bisabolène, à “Blue Spice” – en en proposant, d’ailleurs, une photographie correcte. [2]
En 2016, j’ai pris conscience qu’aucun botaniste ne s’était jamais, vraiment, penché sur le sujet de cette Tulsi tempérée – à savoir, de décliner sa nature spécifique et ses origines. J’ai, alors, contacté Alan Paton, du Jardin Botanique de Kew, qui est un expert es Ocimum – et l’auteur de nombreux essais, et clés botaniques, sur ce genre botanique. Il pensait, à l’époque, du moins, que cette “Tulsi”, au pollen rouge brique, pourrait constituer une forme d’Ocimum africanum ou un hybride interspécifique entre Ocimum basilicum et Ocimum africanum.
En 2002, lors d’une étude intitulée “Leaf flavonoid glycosides as chemosystematic characters in Ocimum”, Alan Paton étudia les chémotypes principaux des glycosides flavonoïdes foliaires comme caractères chimio-systématiques chez les diverses espèces d’Ocimum. [35] Les principaux glycosides flavonoïdes de la Tulsi tempérée – enregistrée, alors, au Jardin Botanique de Kew, en Angleterre, comme “Ocimum americanum. CV Sacred. BI 6442” – étaient différentes formes de quercétine tandis que les mineurs étaient le kaempférol et la lutéoline. La vicénine n’était présente que chez Ocimum americanum sp. pilosum.
C’est une hypothèse comme une autre… mais que je ne ressens pas très satisfaisante. Selon Paton et Putievsky (1996), la faisabilité de croisement entre Ocimum basilicum et Ocimum africanum dépend des variétés: elle fut, dans leur étude, de 0% pour la variété “Dark Opal” et de 12,5% pour un écotype non dénommé d’Ocimum basilicum sp. purpurascens – avec jusqu’à 50% de semences fertiles dans le cas des croisements couronnés de succès. [38]
Caveat. Cette étude est très loin de prouver un potentiel de croisement, entre Ocimum basilicum et Ocimum africanum, car certains écotypes d’Ocimum basilicum sp. purpurascens sont très proches d’Ocimum americanum. En effet, des informaticiens généticiens ont, récemment, déterminé deux clades dans la section Ocimum du genre Ocimum: le clade Ocimum basilicum et le clade Ocimum americanum. Selon leurs conclusions, le clade Ocimum basilicum comprendrait les espèces Ocimum basilicum et Ocimum minimum (une de ses sous-espèces) tandis que le clade Ocimum americanum comprendrait les espèces Ocimum americanum, Ocimum africanum et deux accessions d’Ocimum basilicum var. purpurascens. [14]
De plus, l’étude de 2013 – qui portait sur la résistance au mildiou de 113 types de Basilics – a affirmé que tous les croisements effectués entre des variétés d’Ocimum basilicum, susceptibles au mildiou, et des écotypes d’Ocimum americanum, résistants au mildiou, étaient strictement stériles. [10]
De plus, encore, ainsi que je l’ai longuement expliqué dans ma section “Quasiment toutes les variétés, commercialisées, d’Ocimum basilicum sont décimées par le mildiou, Peronospora belbahrii”, il est quasiment, strictement, impossible de transférer vers Ocimum basilicum une résistance au mildiou émanant d’une quelconque espèce connue… que ce soit Ocimum americanum, Ocimum tenuiflorum, Ocimum gratissimum, Ocimum selloi, etc, etc.
Les barrières spécifiques, dans le genre Ocimum, paraissent très infranchissables… Mais qui pourrait affirmer qu’elles l’ont toujours été? Car la Mère se donne un grand plaisir à jouer avec la Matière… depuis des éons.
C’est, ainsi, que cette année, je cultive, dans mon jardin de désert, une trentaine de variétés ou écotypes d’Ocimum – dont certains de la banque de semences de l’USDA. J’espère que les abeilles, et autres vecteurs volants, honoreront leur tâche de telle manière à nous régaler, un jour, d’une quelconque forme nouvelle d’Ocimum – une singularité de Basilic émanant du Temps de Rêve de notre Mère Planétaire.
A cet égard, je vais recueillir, plus particulièrement, des semences: de la Tulsi du Kilimandjaro, de la Tulsi tempérée, d’une variété d’Ocimum basilicum de Rutgers (Devotion) très résistante au mildiou, d’un écotype très citronné d’Ocimum basilicum Iranien… en espérant que cette joyeuse compagnie, de Basiles et autres Ocimum, se laisse aller aux fusions propres à tous les flux génétiques au sein de la Biosphère.
En fait, aujourd’hui, il semble avéré que les seuls croisements fertiles, impliquant Ocimum basilicum, le soient avec Ocimum kilimandsharicum – et ils ne sont pas très nombreux pour ne pas dire … qu’ils sont rares et, même, spontanés. Voir ma section intitulée “Flux Génétiques de la Tulsi du Kilimandjaro”.
Aujourd’hui, répétons, une nouvelle fois, que le seul écotype, d’Ocimum basilicum, résistant au mildiou est dénommé “Mrihani”.
L’écotype Africain, Mrihani, représente, aujourd’hui, la seule chance pour les chercheurs, et les obtenteurs, d’avoir une source “Ocimum basilicum” de totale résistance au mildiou. “Mrihani” signifie Basilic en Swahili. C’est un terme usité dans toutes les langues Sémites et signifiant, de nos jours, basilic: Reyhan, ריחן, en Hébreu; ريحان Rihan en Arabe; Reyhan/Reyhoon en Perse, Ryhon au Tajikistan, etc. Il est issu de la Racine Sémite “Reyhan”.
C’est Richo – qui est, également, un explorateur botanique – qui l’a ramené, aux USA, de Zanzibar. Merci Richo! Que serait le monde du Basilic, aujourd’hui, si l’université de Rutgers n’avait pas eu le privilège de transférer ses résistances dans des variétés plus “classiques”?
Pour la petite histoire, nous fûmes voisins, avec Richo, dans le sud de l’Oregon, pendant de très nombreuses années. En fait, ses petits-enfants étaient dans l’école alternative où ma compagne, Sofy, professait l’une des seules matières non-phagocytées par le système de l’éducastration des enfants: les travaux manuels… authentiques: tricots, mocassins, etc… C’était une école de type Waldorf pour enfants pauvres du sud de l’Oregon… un sud abandonné aux cupidités de la Mafia du Cannabis – sous tous aspects et, surtout, eu égard à la récupération, de cette Plante Médicinale Maîtresse, par la Mafia Pharmacratique.
En conclusion, en attendant qu’un chercheur avisé résolve l’origine de cet écotype de basilic, je l’avais dénommé “Ocimum pollini-coccineo” – si je puis en appeler à la traduction en Latin, et au datif, de l’expression “Ocimum au pollen rouge”.
Au sujet des écotypes de Tulsi tempérée, au pollen rouge, répertoriés comme Ocimum tenuiflorum dans la banque de semences de l’USDA, par les scientifiques… ou par les semenciers Occidentaux
J’ai évoqué, à plusieurs reprises, dans mes monographies médicinales sur les Ocimum, que je cultive, depuis quelques années, des écotypes d’Ocimum fournis gracieusement, à titre de recherches, par la banque de semences de l’USDA – à savoir, du ministère de l’agriculture US.
Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir, cette année, que l’écotype PI 652059, originaire des Maldives, n’était pas un Ocimum tenuiflorum, comme supposé, mais une Tulsi tempérée au pollen rouge. Je me suis dit, alors, qu’il me restait à vérifier, la saison prochaine, que cela ne soit pas une erreur de ma part.
Les Maldives sont ces îles de l’Ocean Indien… à l’est, en ligne droite, de l’Ethiopie!
Et alors que je pensais en avoir fini avec ce présent essai sur les origines de cette Tulsi, je vérifiais sur le web si une étude avait, déjà, évalué cet écotype – car de nombreuses investigations pharmacologiques, agronomiques, botaniques, etc, s’en remettent soit aux sociétés de commercialisation de semences, soit aux banques de semences officielles.
Les deux constituent une source d’erreurs botaniques incroyables. Ce n’est pas une rumeur… mais un fait avéré.
C’est ainsi que je viens de découvrir l’écotype PI 652059 dans l’étude analysant les capacités de résistances, de multiples écotypes, au mildiou du basilic. “Resistance Against Basil Downy Mildew in Ocimum Species”. [29] Il est considéré comme très résistant au mildiou… ce qui s’explique, tout simplement, par le fait que toutes les formes, de Tulsi tempérée, le sont.
Il en est de même, d’ailleurs, de l’écotype PI 414201… et des autres écotypes de cette série (PI 414203, PI 414205) qui sont présentés comme Ocimum tenuiflorum. Seraient-ce, également, des Tulsis tempérées?
C’est, trés vraisemblablement, le cas si l’on en juge par les conclusions de l’étude, publiée en 2018, et intitulée “Variation in Growth and Development, and Essential Oil Yield between Two Ocimum Species (O. tenuiflorum and O. gratissimum) Grown in Georgia”. [53]
En effet, cette étude affirme que les écotypes nommés “Kapoor”, PI 414201, PI 414202, PI 414203, PI 414204, PI 414205, PI 652056 et PI 652059 présentent, tous, le même type de feuilles, la même haute productivité de bio-masse, le même port très compact, le même taux très bas dans son huile essentielle… toutes caractéristiques qui définissent une Tulsi tempérée au pollen rouge.
L’étude de Simon and Vieira, de 2016, attribua un taux de 0,27% d’huile essentielle chez l’écotype de Tulsi tempérée, PI 414204.
Les écotypes PI 414201, PI 414202, PI 414203, PI 414204, PI 414205, PI 652056 et PI 652059 sont tous présentés comme Ocimum tenuiflorum et, à part le dernier originaire des Maldives, ils sont répertoriés dans la banque de semences USDA de l’état du Maryland.
Une erreur de répertorisation botanique, eu égard à cette espèce inconnue de Tulsi, est aisément explicable de par le fait qu’elle a été commercialisée, depuis plus de 40 années, sous la dénomination de “Basilic Sacré”; de par le fait qu’Ocimum tenuiflorum était anciennement Ocimum sanctum – à savoir, “Basilic Sacré”; et, également, de par le fait les “Besobela” Ethiopiens ont été commercialisés, très récemment, sous l’appellation de “Basilic Sacré Ethiopien”.
Il semblerait que la première erreur d’identification botanique remonte à des très anciennes études de 1980, 1985 et 1988 – par Lawrence, B. M et par Damodaran N. P. – qui rapportèrent un chémotype Bisabolène (de 30 à 33,4%) dans un écotype Thaïlandais d’Ocimum tenuiflorum. [122] [127]
Ensuite. Il semblerait que la même erreur d’identification botanique remonte à une très ancienne étude Finlandaise, de 1990, intitulée “Constituents of the essential oil from the holy basil or tulsi plant, Ocimum sanctum”. En effet, les auteurs (I. Laakso, T. Seppänen-Laakso) attribuèrent à Ocimum sanctum 15,4% de β-bisabolène et 19,6% d’α-bisabolène dans son huile essentielle. [131]
L’écotype de “Kapoor” provient de chez Richo (Strictly Medicinal Seeds). Je n’ai prévenu Richo que fin 2016 eu égard à cette erreur botanique… car “Kapoor” est, strictement, Ocimum kilimandsharicum. Nonobstant, Noelle Fuller, la responsable de l’étude, ayant réalisé ses cultures, en Georgie, en 2015 et 2016, ne pouvait pas être au fait de cette erreur.
Cependant, elle s’en doutait car elle précise, en conclusion que: «Malheureusement, il existe une grande confusion quant à l’origine du cultivar Kapoor, et il est difficile de l’identifier botaniquement».
De plus, il existe une forme de confirmation génétique, sous forme de clade, pour certains de ces écotypes USDA – PI 414201 et PI 414203- dans l’étude, de 2018, intitulée “Population structure, genetic diversity and downy mildew resistance among Ocimum species germplasm”. [23] En effet, il y est précisé, dans un jargon très “mytho-génétique”, que «Trois descendances F1 de l’accession 139 (“Spice”) de k3.1 hybridées avec les accessions k1.1 d’Ocimum basilicum – à savoir, 22 (RUSB_09), 6 (“DiGenova”) et 47 (MRI) – forment un clade bien supporté (0.938) avec les accessions 135 (PI 414201) et 136 (PI 414203). La stérilité de cette descendance suggère l’existence d’une barrière reproductive majeure entre les accessions d’Ocimum basilicum k1.1 d’importance commerciale et ce clade k3 le moins basal, très soutenu (1.00).».
Ces deux écotypes – PI 414201 et PI 414203 – seraient-ils alors des hybrides entre “Spice” et Ocimum basilicum?
Cela ne fait pas beaucoup de sens car historiquement, les écotypes PI 414201 et PI 41420 datent de plusieurs décennies. Ensuite, en quarante années de production de cette Tulsi tempérée (Spice, etc…), aucun semencier n’a été le témoin de pollinisations croisées impliquant d’autres espèces d’Ocimum. Ensuite, cette même étude génétique affirme qu’aucune descendance fertile n’est possible impliquant “cette population autonome” comprenant “7 accessions phénotypiquement indiscernables”.
Depuis lors, je suis allé vérifier sur le site de l’USDA/GRIN qui, maintenant, propose des photographies pour un grand nombre de ses références: PI 414201 et PI 414203 sont, résolument, et sans aucun doute, des écotypes d’Ocimum bisabolenum – avec une croissance compacte, des fleurs mauves et du pollen rouge brique. [186] [187]
De plus, il est, clairement, précisé, dans cette étude, que: «Deux autres entrées USDA/GRIN, PI 414201 (acc. 140) et PI 414203 (acc. 141), sont incluses dans ce clade et leur parenté est inconnue». En fait, sont incluses dans ce clade, également: PI 414205, PI 414204. Ces quatre écotypes sont répertoriés comme Ocimum tenuiflorum par USDA/GRIN – ainsi que je l’ai mentionné ci-dessus. [79]
Leur parenté est, maintenant, connue: il s’agit d’écotypes d’Ocimum bisabolenum.
Cette étude précise – et c’est une information très précieuse – que: « Le cluster k3.1 comprend 7 accessions phénotypiquement indiscernables provenant de sociétés de semences commerciales et de l’USDA-GRIN. Ce groupe est fortement soutenu (1,00) et constitue manifestement une population autonome».
Dois-je répéter? 7 accessions phénotypiquement indiscernables. Manifestement une population autonome.
D’ailleurs, ces 7 écotypes d’Ocimum bisabolenum sont tous strictement résistants au mildiou du Basilic.
Et quelles sont les 7 accessions constituant cette “population autonome”: “Blue Spice”, “Blue Spice F1”, “Spice”, PI 414204, PI 414205, PI 652056, PI 652059 – à savoir des écotypes d’Ocimum bisabolenum. Et ce, en sus des écotypes PI 414201 et PI 414203 – qui seraient des hybrides de “Spice” et Ocimum basilicum.
Puis-je répéter? que le PI 652059, des Maldives, est, indubitablement, Ocimum bisabolenum… car je l’ai cultivé, moi-même, durant l’été 2022. [55]
Les 3 types de “Spice” sont présentés, officiellement, comme Ocimum americanum tandis que les autres accessions sont présentées Ocimum tenuiflorum.
C’est, également, cette étude qui a tenté d’hybrider la Tulsi tempérée, dénommée “Spice”, avec les trois variétés d’Ocimum basilicum sus-citées. Ces chercheurs ont, donc, même, tenté de croiser la Tulsi “Spice” avec l’unique variété d’Ocimum basilicum totalement résistante au mildiou, à savoir Mrihani (MRI)… sans succès car les progénitures étaient totalement stériles.
Ils ont, également, tenter de croiser ces trois variétés d’Ocimum basilicum avec un écotype d’Ocimum kilimandsharicum sans plus de succès
En conclusion, il semble raisonnable, en attendant de cultiver de nouveau tous ces écotypes – PI 414201, PI 414202, PI 414203, PI 414204, PI 414205, PI 652056 et PI 652059 – d’affirmer que ce sont des formes de Tulsi tempérée au pollen rouge et au port très compact… et non pas des Ocimum tenuiflorum.
Le seul doute que j’ai, pour l’instant, concerne PI 652056 que j’ai retrouvé, dans une autre étude, [120] avec un chémotype eugénol et pas de trace de bisabolène – à savoir eugénol, (trans)-β-guaiène, eucalyptol, α-cadinène, (β)-caryophyllène, α-bergamotène, (trans)-β-farnésène pour les majeurs composants. Il est à noter, tour d’abord, que le (trans)-β-guaiène, en très haute teneur (de 4 à 20% dans cet écotype), se retrouve rarement chez les Ocimum et que, secondement, sa heute teneur en eugénol ne correspond pas aux analyses de Noelle J. Fuller en Georgia.
Récemment, je suis allé vérifier les photographies proposées par la banque de semences de l’USDA/GRIN. PI 652056 est, résolument, et sans aucun doute, un Ocimum bisabolenum.
Le seul doute que j’ai, pour l’instant, concerne PI 652056 que j’ai retrouvé, dans une autre étude, [120] avec un chémotype eugénol et pas de trace de bisabolène – à savoir eugénol, (trans)-β-guaiène, eucalyptol, α-cadinène, (β)-caryophyllène, α-bergamotène, (trans)-β-farnésène pour les majeurs composants. Il est à noter, tout d’abord, que le (trans)-β-guaiène, en très haute teneur (de 4 à 20% dans cet écotype), se retrouve rarement chez les Ocimum et que, secondement, sa haute teneur en eugénol ne correspond pas aux analyses de Noelle J. Fuller en Georgia.
En tout cas, cet écotype PI 652056 fait bien partir d’un clade génétique – avec “Blue Spice”, “Blue Spice F1”, “Spice”, PI 414204, PI 414205, PI 652059 – tel que Robert Pyne l’a mis en exergue dans une étude par ailleurs présentée dans cette monographie. [23]
En fait, cette découverte possède des répercussions considérables sur le plan scientifique – botanique, génétique, pharmacologique, médicinal, etc.
En ce qui me concerne, j’ai, de suite, pris conscience que l’étude Croate – intitulée “Molecular and chemical characterization of the most widespread Ocimum species” – qui prétendait avoir découvert des chémotypes Bisabolène dans quatre écotypes d’Ocimum tenuiflorum – MAP01627, MAP00160, MAP01656, MAP01628 – s’était complètement fourvoyée.
En conclusion, j’ai informé la professeur Klaudija Carović-Stanko, de l’université de Zagreb, que la section de son étude qui a trait au placement génétique d’Ocimum tenuiflorum – dans le grand arbre des Ocimum – est totalement erronée… car il s’agit de divers écotypes de la Tulsi tempérée.
Et ce type d’erreurs scientifiques – par défaut d’authentification botanique authentique – se dissémine, comme le feu, car tout un chacun fait référence à d’autres pour y aller de sa publication de thèse.
Ainsi l’étude, de 2015, intitulée “Sources of variability in essential oil composition of Ocimum americanum and Ocimum tenuiflorum”, décline les divers chémotypes Bisabolène proposés par Klaudija Carović-Stanko et son équipe. [83]
Ainsi l’étude, de 2021, intitulée “A glance at the chemodiversity of Ocimum species: Trends, implications, and strategies for the quality and yield improvement of essential oil” [103], évoque des chémotypes Bisabolène pour Ocimum tenuiflorum et pour Ocimum americanum alors que, dans les deux cas, ce sont des écotypes de Tulsi tempérée qui ont été analysés dans les études référées – ainsi que je le prouve, également, pour Ocimum americanum dans ma monographie portant sur cette espèce. [105] Les auteurs affirment que le chémotype Eucalyptol/β-bisabolene est exceptionnel chez Ocimum tenuiflorum (Carovic´-Stanko et al. 2011) et que le chémotype β-bisabolene/1,8-cineole (Vieira and Simon 2006) est exceptionnel chez Ocimum americanum. Tout simplement parce ce que ces auteurs ont analysé, authentiquement, des écotypes d’Ocimum bisabolenum
Ainsi l’étude, de février 2023, “An Update on the Therapeutic Anticancer Potential of Ocimum sanctum L.: “Elixir of Life”” qui affirme que «L’huile essentielle de Tulsi contient une source précieuse de composés bioactifs, tels que le camphre, l’eucalyptol, l’eugénol, l’α-bisabolène, le β-bisabolène et le β-caryophyllène.» [124] J’ai, donc, informé le professeur Mohammad Raghibul Hasan, en Arabie Saoudite, qu’il s’était fourvoyé quant à cette assertion car le bisabolene n’existe pas chez Ocimum tenuiflorum et très peu dans les autres espèces de Tulsis de l’Inde. Quant au camphre, il n’a jamais été mentionné pour cette espèce – pour ce que je sache.
En effet, cette équipe Croate a identifié le “β-bisabolène” dans ces quatre écotypes à hauteur, respectivement, de 51,98%; de 26,68%; de 25,89%; et de 24,60%. [21]
De plus, ce serait une forte coïncidence que quatre écotypes d’Ocimum tenuiflorum partagent du même chemotype Bisabolène – alors que cet élément n’existe pas chez cette espèce. Les composants majeurs, de l’huile essentielle de ces 4 écotypes, étaient ceux que l’on retrouve dans la plupart des écotypes d’Ocimum bisabolenum : eugénol, estragol, eucalyptol, β-Caryophyllène α-Bergamotène.
Il n’est que d’étudier les multiples analyses des composants des huiles essentielles d’Ocimum tenuiflorum/Ocimum sanctum afin de prendre conscience que le Bisabolène n’est strictement jamais mentionné. Par exemple les études suivantes: “Chemo-Divergence in Essential Oil Composition among Thirty One Core Collections of Ocimum sanctum L. Grown under Sub-Tropical Region of Jammu, India”. [178] “Chemical characterization of aroma compounds in essential oil isolated from “Holy Basil” (Ocimum tenuiflorum L.) grown in India”. [180] “Characteristic of aroma components and antioxidant activity of essential oil from Ocimum tenuiflorum leaves”. [181]
A ce jour, je n’ai découvert, en fait, que deux seules mentions de bisabolène, en infime pourcentage – à prendre, donc, avec des pincettes – chez Ocimum tenuiflorum. Il s’agit de l’étude, de 2023, “Repellency Potential, Chemical Constituents of Ocimum Plant Essential Oils, and Their Headspace Volatiles against Anopheles gambiae s. s., Malaria Vector”, qui aurait identifié 0.4662% du “(E)-c-Bisabolène” [128]; et de l’étude, de 2015, “Essential Oil Composition of the Aerial Parts of Five Ocimum species from Western India”, qui aurait identifié du “trans-γ-Bisabolène” à hauteur de 0,1%. [3]
Ces quatre écotypes (MAP01627, MAP00160, MAP01656, MAP01628) sont issus de la banque de semences de l’université de Zagreb, en Croatie… et il y a fort à parier qu’ils sont originaires de la banque de semences de l’USDA.
Pourquoi? Parce que les banques de semences, et les jardins botaniques, de toute la planète, s’échangent des semences. Lorsque j’ai créé le Jardin Botanique de la Mhotte, en 1994, j’ai beaucoup échangé avec des jardins botaniques du monde entier.
Klaudija Carović-Stanko, la chef de file de cette équipe Croate, a publié une nouvelle analyse, en 2013, intitulée “Effects of Ocimum spp. essential oil on Monilinia laxa in vitro” analysant les huiles essentielles de 4 écotypes de Basilics dont un écotype, prétendument, d’Ocimum tenuiflorum – MAP00160 de la banque de semences de Zagreb – qui est, en fait, un Ocimum bisabolenum, avec un taux de bisabolène d’environ 27%. [46]
Cet écotype d’Ocimum bisabolenum possédait, également, un taux de 21,77% d’eucalyptol, 21,62% d’estragole, 5,12% d’eugénol, 3,78 d’α-Bergamotène et 3,71% de linalool.
De plus, l’équipe Croate n’est pas la seule à s’être laissée fourvoyer dans des impasses botaniques. Je viens de découvrir quelques études qui, manifestement, ont analysé l’huile essentielle d’écotypes de Tulsi tempérée – en pensant avoir affaire à Ocimum tenuiflorum.
Selon l’étude Iranienne, de 2013, intitulée “Chemical Compositions and Antimicrobial Activities of Ocimum sanctum L. Essential Oils at Different Harvest Stages”, l’écotype d’Ocimum tenuiflorum analysé se caractérise par un chémotype Bisabolène, Eugénol et Eucalyptol, à parts égales, dans son huile essentielle. [20] Il contient du β-Bisabolène à hauteur de 20,99%, 13,29% et 18,76% en fonction des stades de croissance de la plante.
. Il s’agit, très certainement, de la Tulsi tempérée d’Ethiopie – Ocimum bisabolenum. On y retrouve les composants majeurs, et/ou quasiment permanents, d’Ocimum bisabolenum – à savoir en sus des Bisabolènes: l’Eugénol, l’Estragole, l’Eucalyptol/1,8-Cinéole, l’α-Humulène, l’γ-Elémène et l’α-Bergamotène.
Cette étude Iranienne a été mentionnée par la publication récente, de juillet 2023, “African and Holy Basil – a review of ethnobotany, phytochemistry, and toxicity of their essential oil: Current trends and prospects for antimicrobial/anti-parasitic pharmacology”. [182]
Cette étude, parue dans Arabian Journal of Chemistry a pour objectif d’analyser les huiles essentielles d’Ocimum tenuiflorum et d’Ocimum gratissimum – appelé “African Basil”. Il est donc très surprenant que la photographie proposée pour Ocimum gratissimum soit celle d’Ocimum bisabolenum avec ses fleurs mauves et son pollen rouge brique… alors que les fleurs d’Ocimum gratissimum sont de couleur blanche, ou jaune-vert, avec un pollen de couleur jaune!
Selon l’étude Iranienne, de 2015, intitulée “The Effect of Different Harvest Stages on the Quality and Quantity of the Essential Oil of Tulsi (Ocimum sanctum L.)”, l’écotype d’Ocimum sanctum analysé contenait de 7 à 10% de β-bisabolène. [63]
Il s’agit, très certainement, de la Tulsi tempérée d’Ethiopie – Ocimum bisabolenum. On y retrouve les composants majeurs, et/ou quasiment permanents, d’Ocimum bisabolenum – à savoir en sus des Bisabolènes: l’Eugénol, l’Estragole, l’Eucalyptol/1,8-Cinéole et l’α-Bergamotène.
Selon l’étude Indienne, de 2016, intitulée “Comparative Volatile Oil Composition of Three Ocimum Species from Western Himalaya”, l’Ocimum tenuiflorum analysé contient 16,1% de bisabolène – et 23,6% d’eugénol. [71]
Il s’agit, très certainement, de la Tulsi tempérée d’Ethiopie – Ocimum bisabolenum.
Selon l’étude, de 2005, intitulée “Composition of the Essential Oil of Ocimum in Poland During Vegetation”, l’écotype d’Ocimum tenuiflorum analysé contenait, en fin de croissance, 20,4% de β-bisabolène et 6,9% de trans-α-bisabolène – et 7% d’eugénol. [64] Cette étude est, ensuite, mentionnée par l’étude, de 2014, intitulée “Chemical composition of the essential oil of Ocimum tenuiflorum L. (Krishna Tulsi) from North West Karnataka, India”. [132] Cette étude est, ensuite, mentionnée par l’étude, de 2014, intitulée “Phytoconstituents, traditional medicinal uses and bioactivities of Tulsi (Ocimum sanctum Linn.): A review”. [133]
Il s’agit, très certainement, de la Tulsi tempérée d’Ethiopie – Ocimum bisabolenum
Selon l’étude, de 2012, intitulée “Pharmacognostical, phytochemical and pharmacological variations in various species of Ocimum genus a review”, l’écotype d’Ocimum tenuiflorum analysé contenait de 13 à 20% de β-bisabolène et de 4 à 7% d’(E)-α-bisabolène. [104] Cette étude reprenait les informations véhiculées par l’étude, de 2010, “Ocimum Sanctum (tulsi): Bio-pharmacological Activities”. [123] Ces données erronées ont été reprises, de plus, en mars 2022, dans l’étude “A Systemic Review of Ocimum sanctum (Tulsi): Morphological Characteristics, Phytoconstituents and Therapeutic Applications”. [126]
Il s’agit, très certainement, de la Tulsi tempérée d’Ethiopie – Ocimum bisabolenum
Selon l’étude Egyptienne, de 2016, intitulée “Introduction of Ocimum tenuiflorum plant to the Egyptian cultivation”, l’écotype d’Ocimum tenuiflorum analysé contenait 17,2% de β-bisabolène. [82]
Il s’agit, très certainement, de la Tulsi tempérée d’Ethiopie – Ocimum bisabolenum.
La question ne se pose sans doute pas car la souche de semences provient du semencier Californien J. L. Hudson, Seedsman qui, justement, possède la réputation d’être l’un des introducteurs de la Tulsi tempérée, au pollen rouge, aux USA, dans les années 80. Aujourd’hui, ce catalogue vend de la semence de Tulsi tempérée au kilo (en bio) et il continue de la présenter comme Ocimum sanctum.
Ainsi, donc, en conclusion constructive… et au risque de poser une question épicée. De par les cas présents, avérés et flagrants, d’usage d’une ressource génétique Ocimum de type “Tulsi tempérée” – “Sacred Basil”, “Spice”, “Blue Spice” – en lieu, officiellement, d’Ocimum tenuiflorum (strictement originaire de l’Inde), il serait intéressant de connaître, exactement, le nombre d’études scientifiques officielles dont la mission était de réaliser des investigations très coûteuses, et complexes, à partir d’écotypes d’Ocimum tenuiflorum qui s’avéraient être, authentiquement, des “Tulsi” tempérées aux parfums épicés, boisés, myrrhés – sur mode Bisabolènes… et originaires d’Ethiopie.
Pourquoi? Parce que ces études ont fait confiance, directement, à la banque de semences de l’USDA/GRIN – ou, indirectement, aux banques de semences des jardins botaniques et universités, de par le monde, en partenariat avec cette branche de l’USDA.
Et, également, parce que ces études ont puisé dans les ressources-semences proposées par les semenciers US – et Européens depuis les années 1980. Et, assurément, tous les semenciers des USA qui proposaient, 40 ans en arrière, et qui continuent de proposer un basilic “Sacré” – à savoir la Tulsi tempérée, sous le nom de “Sacred Basil”, “Spice” et “Blue Spice” – lui ont attribué l’espèce Ocimum sanctum/Ocimum tenuiflorum – dans la majorité des cas. En effet, cette dénomination est auréolée de tout un prestige – ô combien mérité! More Spicy, Baby!
Et ce, malgré qu’ils vantent son parfum tellement exotique et vanillé, son port compact, sa résistance au froid, sa croissance et floraison très rapides… toutes qualités, strictement, antinomiques à la nature intrinsèque d’un Ocimum tenuiflorum – dans un environnement au “climat” dit tempéré.
Il ne saurait en être autrement car, d’une part, le but d’un semencier est de vendre des semences qui s’achètent parce qu’elles sont cultivées avec amour. Or, tout autant en Amérique du nord, dans la majorité des régions, qu’en Europe, la Tulsi Ocimum tenuiflorum s’avère très difficile à cultiver car il lui faut beaucoup, et longtemps, de chaleur – ou une serre. La Tulsi Ocimum tenuiflorum ne produit de la bio-masse que dans des conditions de très bonne chaleur – ou sous serre.
Aujourd’hui, afin de vérifier ce qui se passe aux USA, dans le monde des semences de basilics, il n’est que de faire une recherche sur la Toile, avec les mots clés “Sacred, Basil, Seeds, Organic, Ocimum tenuiflorum”, pour découvrir des dizaines de semenciers qui continuent de prétendre que la Tulsi tempérée au pollen rouge – qu’ils présentent, très clairement en photographies et en descriptions – soit un Ocimum tenuiflorum.
D’autre part, au vu de l’extrême renommée des basilics Besobila en Ethiopie, il est aisé de considérer qu’ils possèdent, pour ces Peuples, un caractère “Sacré” car, c’est sûrement la réalité… comme pour les diverses Tulsi en Inde. Pour ces Peuples, cette Tulsi tempérée constitue l’une des bases de leur alimentation et de leur thérapie – donc de leur Vie.
“Sacré”, du moins, son expression la plus sacrée, à savoir “qui confère du Pouvoir”. En effet, les termes “sacré”, “sacrement”, “sacrifice”, etc, participent de la même étymologie: “Sak” en Sanskrit, signifiant “la force, la puissance” – à savoir le Pouvoir. Ce qui est “sacré”, pour l’Anthropos, génère un partage de Pouvoir … avec celles qui le détiennent, à savoir les Forces Telluriques.
Ainsi, depuis 25 années, au moins, il y a fort à suspecter qu’une grande partie des études scientifiques Occidentales, portant sur Ocimum tenuiflorum, ont eu comme sujet la Tulsi tempérée – pour manque de ressources génétiques authentiques.
Aujourd’hui, je serais, donc, enclin à proposer de remettre en question toute les études portant sur Ocimum tenuiflorum lorsqu’elles ont été réalisées en Europe ou en Amérique du nord – et même du sud – en l’absence d’une photographie afférente permettant d’authentifier la plante.
Je pensais, malheureusement, que l’on pouvait faire toute confiance à des études portant sur l’espèce Ocimum tenuiflorum lorsqu’elles sont réalisées en Inde – ou en Thaïlande – par des chercheurs vivant dans le pays, ayant accès à des ressources génétiques vivantes, sauvages ou cultivées, et ayant la possibilité de faire établir une détermination botanique authentique digne de ce nom…
… car Ocimum tenuiflorum siège au coeur du foyer de centaines de millions de familles, en Inde – et il serait rare qu’un scientifique de ce pays ne sache pas reconnaitre cette Tulsi.
Nonobstant, mes découvertes – présentées dans la section suivante – eu égard à des études réalisées en Inde avec des Tulsi tempérées, Ocimum bisabolenum, en lieu d’Ocimum tenuiflorum ou Ocimum americanum m’ont fait remettre un certain nombre de phénomènes “scientifiques” en question.
Ainsi, j’ai découvert des photographies de cet écotype, provenant de deux blogs en Inde. Un blog de plantes médicinales dans l’état de Manipur [78] et un blog commercial, pour jardiniers, plein de publicités atroces et d’erreurs botaniques monstrueuses [77]. Chez ces deux blogs, la Tulsi tempérée est présentée comme Ocimum tenuiflorum.
L’une des conclusions, de ce marasme de détermination spécifique botanique, c’est qu’il serait nécessaire de reprendre toutes les études “scientifiques”, Occidentales, qui ont utilisé la Tulsi tempérée, depuis un quart de siècle, en lieu d’Ocimum tenuiflorum… afin de remettre certains pendules biologiques, chimiques, génétiques, morphologiques, à l’heure.
Et, surtout, afin de rassembler des informations précieuses, quant à la nature de la Tulsi tempérée, qui étaient présentées, en toute clarté, depuis tant d’années… mais sous un autre nom. Pourquoi? Afin d’argumenter, encore mieux, au sujet de la nécessité de conférer un nom d’espèce à la Tulsi tempérée car il semblerait que ses caractéristiques morphologiques, et agronomiques, n’aient pas suffi à persuader les experts Occidentaux du monde du basilic…
Des experts Occidentaux du monde du basilic qui, d’ailleurs, en l’espace d’un quart de siècle, n’ont jamais découvert qu’une sérieuse erreur de détermination botanique invalide un certain nombre d’études Européennes et Américaines portant sur Ocimum tenuiflorum.
Par exemple, commençons par cette étude, de 2003, intitulée “Genetic Diversity of Basil (Ocimum spp. based on RAPD Markers”. [188] En fait, tout ce qui est décrit, dans cette étude, portant sur Ocimum tenuiflorum concerne un écotype dénommé “Sacré”, distribué par Nichols Gardens, et dont l’identité est clairement celle d’une Tulsi tempérée – selon les photographies, et la description, de cette société semencière – malgré qu’il soit présenté comme un Ocimum tenuiflorum. [57]
Dans cette étude, il est remarqué que malgré que les espèces Ocimum tenuiflorum et Ocimum selloi partagent de la même section botanique, ils ne présentent que 36% de similarité – eu égard à leur analyse génétique – parce qu’il s’agit, en fait, d’Ocimum bisabolenum. On peut, donc, en déduire qu‘Ocimum bisabolenum ne peut pas être placé dans la même section botanique incluant Ocimum tenuiflorum et Ocimum selloi – ce qui est bien évident pour tout botaniste, ou observateur, avisé.
Il est à noter que, dans cette même étude, l’écotype Ot21 – à savoir Ocimum bisabolenum PI 414204 – présenté, alors, comme Ocimum americanum var. pilosum est complètement isolé dans la charte de similarité – tout comme le prétendu Ocimum tenuiflorum à l’autre bout de la charte.
Par exemple, ensuite. Il existe une étude Australienne, intitulée “Antimicrobial Activity of Tulsi (Ocimum tenuiflorum) Essential Oil and Their Major Constituents against Three Species of Bacteria” [98], dont l’écotype, supposé, d’Ocimum tenuiflorum contient plus de 27% de bisabolène dans ses sommités fleuries et, bizarrement, très peu dans son huile essentielle. En effet, selon les résultats obtenus par cette étude, cet écotype contenait, pour le β-bisabolène, 10,65% dans les fleurs, 3,29% dans les feuilles et 2,2% dans l’huile essentielle; pour l’α-bisabolène,16,71% dans les fleurs, 5,38% dans les feuilles et 23,83% dans l’huile essentielle. Par contre, l’autre élément prépondérant, le camphre, se caractérisait par un taux relativement constant: 22,55% dans les fleurs, 24,15% dans les feuilles et 31,52% dans l’huile essentielle.
Il s’agit d’un très fort taux de camphre.
Et, d’ailleurs, les auteurs précisent, très clairement, que: «Bien que les principaux types de composés volatils identifiés par cette étude (monoterpènes et sesquiterpènes) aient également été identifiés dans d’autres études, il existe d’importantes différences quantitatives dans la distribution de ces composés dans les plantes cultivées dans d’autres zones géographiques. Dans les études précédentes, l’huile essentielle de Tulsi a généralement été signalée comme contenant des composés volatils comprenant des monoterpènes tels que le linalol, l’estragol, l’eugénol, et de petites quantités de cinnamate de méthyle, de cinéole, de tanins, de camphre et d’autres composés.»
C’est peu de le dire, de leur part – et je présume qu’ils ne possèdent aucune notion de botanique – car, à ce jour, il n’existe aucune mention de camphre, chez Ocimum tenuiflorum, et des mentions exceptionnelles à des taux infimes pour la présence de bisabolène. D’ailleurs, les auteurs mentionnent l’étude de Prakash et Gupta (2005). “Therapeutic uses of Ocimum sanctum (Tulsi) with a note on eugenol and its pharmacological actions: a short review”… alors qu’il n’y est nulle part mention de camphre chez Ocimum tenuiflorum. [154]
Il s’agit, très certainement, de la Tulsi tempérée d’Ethiopie – Ocimum bisabolenum. Il s’agit, très vraisemblablement, donc, d’un chémotype “Bisabolène/Camphre”.
Par exemple, encore. Selon l’étude, de 1996, “Essential oils of Ocimum gratissimum L. and Ocimum tenuiflorum grown in Andhra Pradesh” [106], Lawrence et al., en 1980, et Philip et Damodaran, en 1985, ont rapporté l’existence d’un écotype Thaïlandais d’Ocimum tenuiflorum contenant de 30% à 33,4% de bisabolène.
Il s’agit, très certainement, de la Tulsi tempérée d’Ethiopie – Ocimum bisabolenum.
Par exemple, une fois de plus. L’étude Iranienne, de 2015, “Chemical Compositions and Antimicrobial Activities of Ocimum sanctum L. Essential Oils at Different Harvest Stages”, a analysé un écotype d’Ocimum tenuiflorum et identifié deux éléments principaux dans les feuilles: l’eucalyptol et le β-bisabolène à hauteur de 20,99%; et trois éléments principaux dans les sommités fleuries: l’eucalyptol, l’eugénol et le β-bisabolène à hauteur de 18,76%. [118] Les résultats de cette étude sont repris par une autre étude Iranienne, de 2020, “Constituents and Biological Activities Some of the Selected Ocimum Species: A Review”. [119]
Il s’agit, très certainement, de la Tulsi tempérée d’Ethiopie – Ocimum bisabolenum.
Une autre information précieuse est pourvue dans une étude intitulée “Estimation of nuclear DNA content of cultivated Ocimum species by using flow cytometry”. [55] Selon cette étude, le contenu en ADN, de l’écotype de Tulsi tempérée – PI 652059 originaire des Maldives – est de 2843 Mbp. Cette étude, bien sûr, prétend analyser un écotype d’Ocimum tenuiflorum mais cette erreur nous permet d’apprécier l’amplitude génétique de l’ADN d’un écotype de Tulsi tempérée – pour valoir ce que de droit.
Cet écotype des Maldives est celui de la banque de semences USDA que j’ai cultivé cette année – en compagnie de l’écotype “Spice”, du semencier Canadien Richter’s, et de l’écotype “Tulsi. Basilic sacré” de l’Association Kokopelli que j’ai introduit, en France, en 1994. Ces trois écotypes sont, strictement, identiques – du moins d’un point de vue morphologique si ce n’est eu égard au contenu de leur huile essentielle. Et encore… car le parfum de ces trois écotypes est tout aussi intense et exotique.
C’est une information précieuse car la taille du génome d’Ocimum tenuiflorum a été, calculée, plusieurs fois… et il ne s’agit, pas du tout, des mêmes amplitudes d’ADN.
En effet, selon les publications ci-après, le génome d’Ocimum tenuiflorum serait de 5 à 6 fois plus petit que celui de la Tulsi tempérée.
Rastogi et al., en 2015, dans leur étude “Unravelling the genome of Holy basil: An “incomparable” “elixir of life” of traditional Indian medicine” – avec photographies à l’appui – déclarent que le génome d’Ocimum tenuiflorum est de 386 Mbp. [58]
Ces informations sont confirmées, dans l’essai de 2016, intitulé “The Holy Basil (Ocimum sanctum L.) and its Genome” – avec photographies à l’appui. [61]
Upadhyay et al., en 2015, dans leur étude intitulée “Genome sequencing of herb Tulsi (Ocimum tenuiflorum) unravels key genes behind its strong medicinal properties” – avec photographies à l’appui – déclarent que le génome d’Ocimum tenuiflorum est de 374 mbp – pour 61% de couverture avec une estimation de 612 Mbp. [58]
Selon l’étude intitulée “The complete chloroplast genome of Ocimum tenuiflorum L. subtype Rama Tulsi and its phylogenetic analysis”, la longueur du génome circulaire complet du chloroplaste est de 151 722 pb. [60] Selon l’étude de Rastogi et al., la longueur du génome circulaire complet du chloroplaste d’Ocimum tenuiflorum est de 142 524 pb. A l’époque, selon Rastogi, Ocimum tenuiflorum constituait le plus petit génome (analysé) dans la Famille des Lamiacées. Car le génome de Salvia miltiorrhiza est de 151 328 pb.
Nous retrouvons Klaudija Carović-Stanko et al., de l’université de Zagreb, dans leur étude, de 2010, intitulée “Genetic relations among basil taxa (Ocimum L.) based on molecular markers, nuclear DNA content, and chromosome number” [62]. Cette équipe de chercheurs Croates a utilisé un écotype d’Ocimum tenuiflorum provenant d’Allemagne (MAP01628) et a évalué la taille du génome d’Ocimum tenuiflorum à 386 Mbp.
Contrairement à son étude subséquente, ayant recours, par erreur, à quatre écotypes de Tulsi tempérée, il semblerait que, cette fois-ci, il s’agisse d’un écotype authentique d’Ocimum tenuiflorum car les résultats, obtenus par Klaudija Carović-Stanko, correspondent à d’autres études. On peut supposer que cet écotype d’Ocimum tenuiflorum provienne de la très antique (et très extensive) banque de semences de Gatersleben… qui est beaucoup plus proche de l’Inde que le Maryland, aux USA, ne l’est.
Quant au nombre de chromosomes basiques d’Ocimum tenuiflorum, il a identifié comme 2 N = 16, 32 ou 36 en Asie et comme 2N = 72, par Paton, aux USA, en 1996. La question se pose de savoir si Paton, à cette époque, était au fait du marasme botanique prévalent et s’il a, réellement, analysé un écotype d’Ocimum tenuiflorum – et non pas un écotype de Tulsi tempérée.
Et nous ne sommes pas au bout de nos surprises “génétiques” avec l’étude, de 2016, “Genetic characterization of Ocimum genus using flow cytometry and inter-simple sequence repeat markers” – par Monika Rewers, Iwona Jedrzejczyk – qui a publié les résultats de son calcul de la taille du génome pour un certain nombre d’espèces, et de populations, d’Ocimum incluant 5 écotypes présentés comme Ocimum tenuiflorum. Ces 5 écotypes proviennent de la banque de semences de l’USDA/GRIN et sont : PI 652059 (Maldives), PI 652056, PI 414205, PI 652057, et PI 288779. [179]
Cette étude provient de Pologne et, pour mémoire, j’ai déjà signalé une erreur monumentale dans une autre étude Polonaise de 2005, intitulée “Composition of the Essential Oil of Ocimum in Poland During Vegetation”. Selon les auteurs, l’écotype d’Ocimum tenuiflorum, ou prétendu tel, analysé contenait, en fin de croissance, 20,4% de β-bisabolène et 6,9% de trans-α-bisabolène – et 7% d’eugénol. [64] C’était, donc, un Ocimum bisabolenum.
Les trois premiers sont des écotypes d’Ocimum bisabolenum – PI 652059 (Maldives), PI 652056 et PI 414205 – ainsi que je le prouve dans cette monographie. Quant à PI 288779, c’est vraisemblablement un réel Ocimum tenuiflorum – avec beaucoup d’huile essentielle (2,2%) et un chémotype Eugénol /, β-Cariophyllène. Quant à PI 652057, la morphologie de ses feuilles est semblable à PI 288779 – selon une autre étude déjà citée [53] – tout autant que sa teneur en huile essentielle, et son chémotype eugénol, et c’est, vraisemblablement, également, un réel Ocimum tenuiflorum.
Et ce, d’autant plus que cette même étude [53] les décrit similaires aux écotypes Rama et Krishna, les formes vertes et violettes des Tulsis Sacrées, Ocimum tenuiflorum, en Inde.
Récemment, je suis allé vérifier les photographies proposées par la banque de semences de l’USDA/GRIN. PI 652057 et PI 288779, sont bien des Ocimum tenuiflorum. [190]
La taille du génome, des 5 écotypes, est présentée comme étant 4489 Mbp pour PI 652056, 4372 Mbp pour PI 652059 (Maldives), 4421 Mbp pour PI 414205, 1848 Mbp pour PI 288779 et 900 Mbp pour PI 652057.
La mythologie génétique n’étant pas une science totalement exacte, on peut considérer que les tailles du génome des écotypes PI 652059 (Maldives), PI 652056 et PI 414205, correspondent, grosso modo, aux 2843 Mbp proposés par l’étude, plus ancienne, de 2009, publiée dans Israël Journal of Plant Sciences.
Quant à la taille beaucoup plus petite du génome des deux autres écotypes – vraisemblablement Ocimum tenuiflorum – elle semble plus logique eu égard aux autres analyses génétiques de ce génome.
Et pour ne pas en finir avec les erreurs concernant Ocimum tenuiflorum.
Je viens de découvrir une étude Ethiopienne, très récente,“Chemical composition and antioxidant activities of the essential oils of Lippia adoensis and Ocimum sanctum” – publiée en 2022 dans la revue Bulletin of the Chemical Society of Ethiopia – qui a analysé deux populations appartenant, prétendument, à Ocimum tenuiflorum, originaires de Bishoftu (1920 mètres d’altitude) et de Debre Berhan (2840 mètres d’altitude). Les échantillons ont été achetés sur le marché local. L’écotype de Bishoftu contient un taux de 31,38% d’E-α-bisabolène tandis que l’écotype de Debre Berhan contient un taux de 24,50% d’E-α-bisabolène et 0,55 % d’(E)-γ-bisabolène. [108]
Avec un tel chémotype Bisabolène, il s’agit, manifestement, de deux écotypes non pas d’Ocimum tenuiflorum mais bien de Besobila croissant sur les hauts-plateaux Ethiopiens. Les autres éléments prédominants, dans l’huile essentielle de ces deux écotypes de Tulsi tempérée, sont le méthylcyclohexane, l’eucalyptol et l’estragol.
Une autre étude, publiée en 2018, “A review on: Indian traditional shrub Tulsi (ocimum sanctum): The unique medicinal plant”, propose, manifestement, des photographies impliquant Ocimum bisabolenum – dont des feuilles de l’écotype d’Ocimum bisabolenum dénommé Spice. [125]
Une autre étude, très récente car publiée en Août 2023, “Swiss ADME Predictions of Phytoconstituents Present in Ocimum sanctum Linn”, fait comme si la présence de bisabolène était on ne peut plus normale dans Ocimum tenuiflorum. [121]
Une autre étude, de 2021, s’intitule “Tulsi – A Review Based Upon Its Ayurvedic and Modern Therapeutic Uses”. Malheureusement pour ses auteurs, la photographie présentée dans cette publication représente, strictement, la Tulsi tempérée, Ocimum bisabolenum. [130]
Cette étude a été rédigée par quatre chercheurs, du réseau de cliniques Ayurvédiques dénommé “Shuddhi Ayurveda clinics”, qui sont basés dans le Punjab. Peut-être n’ont-ils jamais vu la Tulsi, Ocimum tenuiflorum, dans un jardin? En effet, ils sauraient, alors, que le pollen d’Ocimum tenuiflorum/Ocimum sanctum n’est pas de couleur rouge brique mais de couleur jaune.
Une autre étude Iranienne, de 2017, “Protection of polyunsaturated fatty acids of fish oil from common Kilka (Clupeonella cultriventris caspia) using holy basil (Ocimum sanctum) essential oil”, a identifié le β -bisabolène à hauteur de 15,89% dans un écotype local supposé être Ocimum tenuiflorum. [160]
Il s’agit, très certainement, de la Tulsi tempérée d’Ethiopie – Ocimum bisabolenum – et il est à noter que ses autres composants majeurs sont ceux que l’on retrouve habituellement chez Ocimum bisabolenum: l’eugénol à 13,82%; l’eucalyptol à 12,10%; l’estragole à 17,97%.
Il faut également souligner la publication du chapitre 6, “Phytochemical and Pharmacological Overview on Ocimum sanctum: effect of growth stages”, par Geeta Tewari et Lata Rana, dans l’ouvrage “Natural Products and Their Utilization Pattern” publié en 2020 par Nova Science Publishers. [162]
Ces deux scientifiques, Geeta Tewari et Lata Rana – de l’université de Kumaun dans l’état d’Uttarakhand en Inde – sont mentionnées plusieurs fois dans le prochain chapitre, de cet essai, car elles ont publié un certain nombre d’études portant sur Ocimum americanum qui caractérisent, en fait, Ocimum bisabolenum.
Ce chapitre est complètement erroné car il présente toutes les erreurs d’attribution de Bisabolène – que j’ai déclinées ci-dessus – à des écotypes d’Ocimum tenuiflorum qui sont, en vérité, des écotypes d’Ocimum bisabolenum.
L’ouvrage “Natural Products and Their Utilization Pattern” vaut la bagatelle de 226 dollars… et il faut espérer que le reste du livre ne soit pas à l’aune du chapitre 6 – complètement fourvoyant!
Il faut, également, souligner la parution d’une très récente étude, de juillet 2023, “A comparison of high- and low-resolution gas chromatography–mass spectrometry for herbal product classification: A case study with Ocimum essential oils” qui commente la présence commune de Bisabolène, chez Ocimum tenuiflorum, en faisant référence à toutes les études que j’ai, strictement, invalidées – par exemple, celle de Pologne – et qui devraient être rétractées. [177]
Attention. Lors des recherches sur la Toile impliquant Ocimum tenuiflorum/Ocimum sanctum, quelle que soit la langue, les robots vont proposer, très souvent, des images qui sont, très résolument, des photographies du Basilic Sacré Ethiopien, Ocimum bisabolenum – dans de très nombreuses occasions: des blogs de santé: [165]; des sections botaniques d’universités: [170] ; des commerçants en semences sur la Toile – dont de l’Inde: [168], [173], [174], [175] et dont Amazon: [169], des revues scientifiques: [176], etc, etc.
Une telle image, d’Ocimum bisabolenum, au pollen rouge, est même proposée par le Jardin Botanique de Kew – en lequel oeuvre l’expert des Ocimum, Alan Paton… mais, mystérieusement, l’image cliquée ne renvoie pas vers le site web de Kew.
Au sujet des écotypes de Tulsi tempérée, au pollen rouge, répertoriés comme Ocimum americanum en Amérique du nord et en Asie
Ainsi donc, aujourd’hui, si l’on se targue de précision botanique, ou scientifique, il faut prendre, impérativement, conscience du fait que la Tulsi tempérée a été le sujet des études Occidentales, portant sur Ocimum tenuiflorum – pour les raisons précises exposées ci-dessus – alors même que les botanistes Occidentaux (Alan Paton, James Simon, etc) l’avaient assimilée à un Ocimum americanum.
Et je réitère que cette détermination spécifique, Ocimum americanum, par ces botanistes, concerne tout autant la Tulsi tempérée commercialisée en Amérique du nord, et en Europe, que la Tulsi tempérée, Besibola, d’Ethiopie.
Par conséquent, il semble logique de suspecter que le même type d’erreur ait pu se produire en Asie – à savoir que certaines études ont eu pour sujet la Tulsi tempérée… en lieu d’écotypes d’Ocimum americanum sp. americanum ou sp. pilosum.
Il faut imaginer que si, depuis des milliers d’années, Ocimum kilimandsharicum (originaire du Kilimandjaro) est naturalisé en Inde, que si des écotypes d’Ocimum americanum sp. americanum ou sp. pilosum (originaires d’Afrique) le sont tout autant… il en est de même avec la Tulsi tempérée originaire d’Ethiopie.
Ainsi, je serai enclin à être tout aussi vigilant eu égard aux études, provenant de l’Amérique, concernant certains écotypes supposés être des Ocimum americanum – par exemple, lorsqu’ils se caractérisent par un fort taux de Bisabolène.
Pourquoi? Parce que, parallèlement, je suis en train de terminer ma prochaine monographie médicinale sur Ocimum americanum et que j’ai, expressément vérifié: le Bisabolène n’est que rarement mentionné comme composant de l’huile essentielle des écotypes d’Ocimum americanum sp. pilosum ou Ocimum americanum sp. americanum en Afrique – et même en Asie du sud-est.
Par exemple. Une étude de l’université de Purdue, réalisée en 2003 – par James Simon et Roberto Vieira – a analysé trois écotypes d’Ocimum americanum. [68] Le troisième (Ocimum americanum sp. pilosum) était de chémotype “Bisabolène” et contenait de 30 à 40% de β-bisabolène – avec, également, un fort taux d’eucalyptol. Mais il est stupéfiant de constater que cet écotype est le PI 414204, de la banque de semences de l’USDA. C’est donc un écotype de Tulsi tempérée.
C’est, donc, le même PI 414204, analysé, dans l’étude en Georgie, en 2015 et 2016… sauf que 13 années plus tard, ce n’est plus un Ocimum americanum sp. pilosum mais un Ocimum tenuiflorum. Que faut-il faire?
Et de même en ce qui concerne l’Inde ou du Népal. En effet, tout comme Ocimum kilimandsharicum est bien adapté, de par ses origines, à des zones Himalayennes assez hautes, ou des régions montagneuses du sud de l’Inde, il en est de même de la Tulsi tempérée d’Ethiopie qui est bien résistante, même, à des températures en-dessous de 0°C.
Ainsi, j’ai découvert des photographies de cet écotype, provenant de Katmandou, au Népal, présentées par un botaniste requérant sa détermination spécifique. Chez cet écotype au Népal, le style est, parfois, extrêmement long. [25] [26]
Je suis, donc, en cours de vérifier auprès de ces botanistes Népalais si la Tulsi Ethiopienne, au pollen rouge, est également dispersée dans des régions lointaines du Népal – et pas seulement dans la région de Katmandou, à Bhaktapur et à Gyaneswor., vers 1350/1500 mètres d’altitude. Pourquoi? Parce je suis allé au Népal, plusieurs fois, vers 2010 – et, également, au Bhoutan, une fois, invité par le ministère de l’agriculture à y donner un cours sur la production bios de semences potagères…
J’ai distribué des tonnes de semences bios, de l’Association Kokopelli, alors que nous étions en cours de monter une antenne au Népal, “Kokopelli Himalayas” – avec l’aide de Stéphane Fayon, le directeur de la banque de semences d’Auroville, dans le Tamil Nadu, que nous avions créée en 2000.
Ces semences ont été distribuées dans la grande région de Katmandou, dans la grande région du lac de Pokara et dans le Mustang, dans la vallée de la Kaligandaki. L’antenne “Kokopelli Himalayas” n’a pas existé très longtemps car notre charmant partenaire local ne versait pas dans les mêmes notions d’éthique et de transparence que les nôtres!
En 2000, j’ai contrebandé 250 kilos de semences bios en Inde – par le port de Chennai… Avec Stéphane Fayon, le directeur d’Annadana, la banque de semences d’Auroville, dans le Tamil Nadu, nous avons distribué de très grandes quantités de semences dans toute l’Asie – dont, très certainement, une multitude de sachets de la Tulsi tempérée. Par exemple, à tous les villages de réfugiés Tibétains répartis dans l’Inde entière.
Parmi ces milliers de sachets de semences de Kokopelli distribués, gratuitement, à des paysans Népalais, se trouvait, bien sur, la Tulsi tempérée, au pollen rouge, que nous distribuons commercialement, en France, depuis 1994. Ainsi, donc, en Asie, l’Association Kokopelli a distribué des dizaines de milliers de sachets – dont la Tulsi tempérée au pollen rouge – au Népal, en Inde, au Sri Lanka, au Cambodge… et ce de façon très structurée car j’étais le sujet de ces voyages.
De plus, ce sont de multiples ONGs qui distribuent les semences de Kokopelli – dans le cadre du programme “Semences sans Frontières” – depuis plus de 20 années au Népal, en Inde et dans de nombreux autres pays pauvres d’Asie, d’Afrique et des Amériques latines.
En conclusion, la présence endémique de la Tulsi tempérée, au pollen rouge, dans les Himalayas est a vérifier, par des botanistes chevronnés… afin d’authentifier qu’il ne s’agisse pas d’une introduction très récente. Et si l’on en juge par l’étude suivante, au vu du nombre de chémotypes analysés, il devrait s’agir de plusieurs écotypes de Tulsi tempérée.
Tout en sachant, que nous-mêmes, avec Terre de Semences et, subséquemment, l’Association Kokopelli, nous avons, très certainement, disséminé différents écotypes/chémotypes d’Ocimum bisabolenum, de par le monde… car, depuis 1994, nous nous ressourcions, parfois, en semences bios d’Ocimum bisabolenum, aux USA, pour la simple raison que notre réseau de producteurs bios n’en produisait pas assez.
En effet, une étude Indienne, de 2013, a analysé 10 écotypes, sauvages, d’Ocimum americanum croissant dans le nord-ouest des Himalayas – et en ont identifié 6 groupes de chémotypes. [69] Quatre écotypes appartenaient au groupe “Bisabolène/Eugénol” – avec, respectivement, de 19,7% à 33,6% de bisabolène et de 27,6% à 38,2% d’eugénol. Un écotype appartenait au groupe “Estragol/Bisabolène” – avec, respectivement, 28,9% d’estragol et 21,8% de bisabolène. Les autres éléments majeurs, de l’huile essentielle, étaient: Eugénol (de 14% à 38%), Méthyl chavicol, Eucalyptol et Germacrène D.
Avec 5 écotypes d’Ocimum americanum, sur 10 écotypes analysés, possédant un chémotype Bisabolène, il a fort à parier qu’il s’agit de la Tulsi tempérée sous une forme ou sous une autre. Il est à noter, d’ailleurs, que l’un de ces écotypes provient de la plaine tandis que les quatre autres croissent à des élévations entre 1620 mètres et 1950 mètres.
Une autre étude Indienne, de 2018, “Impact of Drying Methods on Essential Oil Composition of Ocimum americanum L. From Kumaun Himalayas,” a analysé un écotype d’Ocimum americanum croissant dans le nord-ouest des Himalayas – à savoir à Ranikhet, dans l’état d’Uttarakhand, à 1900 mètres d’altitude. Selon l’analyse de son huile essentielle, il s’agit d’un chémotype à près de 50% de Bisabolène – à savoir à hauteur de 29,23% de β-bisabolène et de 17,49% de (Z)-α-bisabolene. [158]
Cette étude semble reprendre les résultats obtenus par l’étude, de 2016, de la même équipe, “Chemical profile of Ocimum americanum L. from north- western Himalayan region: A comparative study”. [70]
Il s’agit, très certainement, de la Tulsi tempérée d’Ethiopie – Ocimum bisabolenum. C’est d’ailleurs, la même équipe de Geeta Tewari (Université de Kumaun) qui a publié des études analysant Ocimum Bisabolenum – en pensant analyser Ocimum tenuiflorum ou Ocimum americanum. J’ai écrit, en août 2022, à Geeta Tewari … mais elle ne m’a jamais répondu ! Un groupe de scientifiques PhD doit être en panique – c’est évident.
A noter que toutes ces erreurs, concernant la présence prépondérant de Bisabolène chez Ocimum americanum, sont reprises, et déclinées, dans l’étude, de 2019, “Effect of Natural Drying Methods on Flavour Profile of Camphor Rich Ocimum americanum L. from North India”, toujours de la même équipe. [159]
Une troisième étude Indienne – Geeta Tewari (Université de Kumaun) – publiée en mai 2022, “Identification of the Aroma Compounds of Ocimum americanum as a Function of Growth Stages and their In Vitro Antioxidant and Anti-inflammatory Potential”, a analysé des plantes sauvages d’Ocimum americanum croissant, dans le nord-ouest des Himalayas, dans l’état d’Uttarakhand – savoir à Ranikhet, à 1900 mètres d’altitude et à Champawat à 1850 mètres d’altitude. Pour ces deux écotypes, le taux de β-bisabolène était de 14,46% à 29,74% tandis que celui (E)-α–bisabolène était de 11,42% à 22,17%. [72]
Il s’agit, très certainement, de la Tulsi tempérée d’Ethiopie – Ocimum bisabolenum. De plus, il est à noter que ses autres composants majeurs sont ceux que l’on retrouve habituellement chez Ocimum bisabolenum: l’eugénol à hauteur de 10,42%; l’eucalyptol à 17,40%; l’estragole à 17,83% – ainsi que le germacrène D et le (E)-β-ocimène.
De plus, en Ethiopie, une étude, de 2010, a analysé la composition de l’huile essentielle d’un écotype de “Besobila” identifié comme un Ocimum americanum – avec le β-bisabolène à 15,93% et le trans-α-bisabolène à 13,74% – ce qui en fait un chémotype à prédominance de “Bisabolène”. [50] Selon cette étude, les autres composants majeurs de cet écotype d’Ocimum bisabolenum – collectée dans la région du Northern Showa – étaient: eucalyptol (21,82%), estragole (13,41%) and cis-β-ocimène (11.42%), germacrène D (3,90%) et eugénol (3,57%). Les rendements en huile essentielle d’Ocimum americanum – à savoir Ocimum bisabolenum – et d’Ocimum basillicum var. thyrsiflorum étaient, respectivement, de 0,04% et de 0,25%. Ce qui correspond fort bien au peu d’huile essentielle délivrée par Ocimum bisabolenum. 40% des terpénoïdes étaient des sesquiterpènes… versus 4,81% chez Ocimum basilicum var. thyrsiflorum.
Il s’agit, très certainement, de la Tulsi tempérée d’Ethiopie – Ocimum bisabolenum.
Qui plus est. Dans une étude, de 2018, intitulée “Product authenticity versus globalisation – The Tulsi case”, on peut découvrir, lors d’une classification des Ocimum en clades génétiques, qu’un écotype dénommé “Vana 8258” est, parfois, présenté comme un Ocimum americanum et parfois comme un Ocimum gratissimum et parfois comme un Ocimum tenuiflorum. [84]
C’est sans évoquer l’échelle présentée, dans cette étude, pour une série de photographies de fleurs floues… qui est totalement fausse.
Mais, ce qui est, encore, plus surprenant, c’est qu’il ait été inclu dans le grand clade rassemblant Ocimum basilicum, Ocimum americanum et Ocimum kilimandscharicum – loin des Ocimum gratissimum.
Les chercheurs, de cette étude, précisent, en effet, que deux écotypes, commerciaux, d’Ocimum gratissimum, “Vana”, sont arrivés de Milan et que l’un d’entre eux leur a donné quelques soucis au niveau de l’identification. On retrouve, d’ailleurs, l’un de ces Ocimum “Vana” (Milanais) dans une autre étude, de 2010, intitulée “A comparative study of different DNA barcoding markers for the identification of some members of Lamiaceae”. [85]
Et ce qui est, encore, plus surprenant, c’est que les photographies, proposées pour cet écotype (Milanais) présentent, très vraisemblablement, un écotype de Tulsi tempérée Ethiopienne, au pollen blanc.
Si j’étais producteur de Tulsi, dans la région de Milan, j’opterais pour une forme de la Tulsi tempérée (au pollen rouge ou blanc) parce que la production est beaucoup plus considérable – surtout eu égard au très tropical Ocimum gratissimum. C’est ce dont s’est rendu compte, cette année, un ami distributeur de plantes médicinales, dans le nord de l’Espagne, qui a commandé, par erreur, la Tulsi tempérée de Kokopelli, au pollen rouge, en lieu d’Ocimum tenuiflorum, et qui était tellement heureux de cette erreur – sur le plan de la production de bio-masse de Tulsi.
Une Tulsi tempérée aux parfums épicés, boisés, myrrhés… sur mode Bisabolènes
Richo évoque, sur son site, que l’écotype de Tulsi tempérée, au pollen rouge – commercialisé par Strictly Medicinal Seeds – est de chémotype “Eugénol”.
Je présume que cette détermination a pour source l’étude, sus-citée, de Noelle Fuller en Georgie… qui cherchait le taux d’eugénol dans une collection de Tulsis, envoyées par Richo, et d’Ocimum tenuiflorum (prétendument) de l’USDA. Cependant, il n’est que de consulter le tableau du taux d’eugénol, pour tous les écotypes, pour découvrir que nous ne savons rien de leurs chémotypes majeurs. L’eugénol n’est présent qu’à hauteur de 7% à 17% dans les écotypes “Kapoor”, PI 414201, PI 414202, PI 414203, PI 414204, PI 414205, PI 652056 et PI 652059 – du moins pour la saison de culture 2015.
En effet, Noelle Fuller exprime sa très grande stupéfaction de constater que, lors de la saison de culture 2016, le taux d’eugénol est monté pour atteindre 30% à 39%. Ce qui est, réellement, très surprenant, car, par exemple, l’écotype PI 414203 titrait, en eugénol, à 7% en 2015 et à 39% en 2016. Il est très rare qu’il y ait une telle différence dans la composition en huile essentielle d’un même écotype cultivé dans le même site.
Cela étant dit, une étude, de 2014, a mis en exergue la variabilité dans l’huile essentielle de l’écotype sus-cité, PI 652056, en ce qui concerne son taux d’eugénol, et de ses deux autres composants majeurs, en fonction de la date de récolte et de croissance. Les évolutions sont en effet drastiques: pour l’eugénol, de 25,3% à 51,5%; pour le β-caryophyllène d’1,2% à 25,4%; pour le trans-β-guaiène de 9,4% à 19,2%. Serait-ce une Tulsi tempérée, au pollen rouge, de chémotype Eugénol? [54]
Selon l’analyse de Noelle Fuller, ce n’est pas le cas, du moins, pour 2015, car son taux d’eugénol est de 14% à 27%, en fonction des deux années de culture
Quant aux trois écotypes de Tulsi tempérée présentés dans une étude récente Ethiopienne, de mars 2021 – et décrits dans une prochaine section – possédant un très fort taux de bisabolène, leur taux d’eugénol est, respectivement, de 13,96%; 12,08% et 7,4%.
A noter que selon l’étude (à rétracter), de 2013, “Variation in essential oil composition of Ocimum americanum L. from north-western Himalayan region”, le taux d’eugénol dans 5 écotypes d’Ocimum bisabolenum varie de 14% à 38% et que, selon les auteurs: « Dans des conditions chaudes, la plante synthétise plus de (E)-caryophyllène. Dans les sols humides, les chances de synthèse de l’eugénol sont moindres.» [42]
Il serait fort intéressant que Richo puisse réaliser l’analyse précise, et complète, de tous les composants, de son huile essentielle, car, à ce jour, les analyses, concernant les diverses formes de cette Tulsi tempérée, lui ont, toutes, attribué un chémotype “Bisabolène” – à hauteur de 33%.
Et, même, encore plus, si l’on prend en considération le fait que cette Tulsi tempérée, au pollen rouge brique, ne fasse qu’une, spécifiquement parlant, avec les trois écotypes Ethiopiens, au pollen blanc, présentés dans une section subséquente. En effet, ces trois écotypes Ethiopiens titrent, respectivement, à 45,79%, 43,92% et 27,22% de Bisabolène.
Par exemple. Selon une étude Serbe, de 2015, [11], un écotype de cette “Tulsi” tempérée, sous le nom de “Blue Spice”, se caractérisait par un chémotype “β-bisabolène” à hauteur de 23,8% – avec, également, 7% de trans-α-bisabolène.
En sus du β-bisabolène et du trans-α-bisabolène, les composants prédominants, de son huile essentielle, étaient: eugénol (16,2%), eucalyptol (14,3%), estragol (11,8%) et α-trans-bergamotène (3,2%).
Par exemple. Selon l’étude de James Simon, aux USA, en 1999, portant sur une quarantaine d’accessions d’Ocimum, l’écotype “Spice” – qu’il attribuait, alors, à Ocimum americanum sp. pilosum – contenait 33% de bisabolène en sus de 32% d’eucalyptol et de 16% d’estragol… sans eugénol. James Simon précisait que «Un groupe de basilics ornementaux ont été sélectionnés et nommés en fonction de leur arôme caractéristique, notamment “Anis” (estragol), “Cannelle” (cinnamate de méthyl), “Réglisse” (estragol) et “Spice” (β-bisabolène). »
Cet écotype se caractérisait, de plus, par une faible teneur en huile essentielle, à hauteur de 0,22%, la plus basse de l’étude – alors que les teneurs les plus élevées caractérisaient Ocimum kilimandsharicum (avec 5,22%) et “African Blue” (Ocimum kilimandsharicum X Ocimum basilicum) avec 2,34%. [39]
En fait, il semble que les premières études, mentionnant le bisabolène en lien avec l’écotype “Spice”, datent des travaux de Helen H. Darrah, en 1974 [129] et, ensuite, en 1980 – in “The cultivated basils” (Thomas Buckeye Printing Company). C’est, ensuite, le Brésilien Ulysses Paulino de Albuquerque qui le mentionna lors de ses travaux sur les Ocimum – dans l’étude “Taxonomy and ethnobotany of the genus Ocimum”. [1]
Par exemple. Une étude de l’université de Purdue, réalisée en 2003 – par James Simon et Roberto Vieira – a analysé trois écotypes d’Ocimum americanum. [68] Le troisième écotype, PI 414204, de la banque de semences de l’USDA, était de chémotype “Bisabolène” et contenait de 30 à 40% de β-bisabolène. A l’époque, Simon l’attribua, également, à Ocimum americanum sp. pilosum.
Le β-bisabolène – un sesquiterpène – pourrait-il, peut-être, nous conduire sur la piste de l’identification de cet écotype “Blue Spice”/“Spice”/“Basilic sacré/Tulsi Tempérée”?
Bissabol, Bissa Bol et Bisabolènes
Dans l’industrie des breuvages, le Bisabolène se caractérise par un parfum fruité, balsamique, citronné, myrrhé, épicé, boisé, vert, banane. C’est le β-bisabolène qui est approuvé, en Europe, comme complément alimentaire.
Il existe trois isomères de Bisabolène: α-, β-, et γ-bisabolène.
De plus, il a été identifié, entre 1985 et 2020, 356 composés sesquiterpénoïdes de type bisabolène dans 24 familles botaniques dont les Lamiacées, les Astéracées et les Zingibéracées.
Etymologiquement, la classe des sesquiterpènes “Bisabolènes”,, tire son nom du Bisabol. Le Bisabol, ou Bissabol, ou Bissa Bol (un terme Hindi, repris en Arabe) est une résine réputée qui est produite par un arbre Africain à Myrrhe, Commiphora guidotti – croissant en Ethiopie et en Somalie.
Sur le marché de Londres, en 1852, le Bissa Bol était présenté comme “Gum Bhesaboll”.
Le Bisabol est, également, dénommé “Myrrhe parfumée, “Myrrhe douce” et “Opoponax”, ainsi que, localement, en Somali, “Xabak xadi” – qui se prononce “habak hadi”.
Un écotype de Commiphora guidotti, provenant d’Ethiopie, contient, par exemple, 22,2% de cis-α-bisabolène, comme second composant. [1]
Cette résine fut décrite, en 1852, par le chirurgien Vaughan – dans son article intitulé “Notes upon the drugs observed at Aden, Arabia” – qu’il dénomma “Bissa Bol”. Selon son rapport, cette résine était exportée vers la Chine et l’Inde afin d’être mélangée à la nourriture du bétail afin d’en augmenter, et d’améliorer, la production laitière. Voir l’essai, de 1991, “The botanical origin of scented myrrh (Bissabol or Habak Hadi)”. [24]
Dans les contrées Arabes, l’autre myrrhe est la résine de l’espèce Commiphora myrrha, appelée localement “Hirabol” ou “Heera Bol” – et “Bola” en Hindi.
En sus de Commiphora guidotti, d’autres espèces du même genre – Commiphora erythrea [2], Commiphora kua [3], Commiphora africana – contiennent de nombreux éléments de la classe des Bisabolènes en tant que composés majeurs.
Un écotype de Commiphora africana contient, par exemple, 61,6% d’α-oxobisabolène, 10% d’γ-bisabolène, 4% d’α-bisabolol et 3,4% de β-bisabolène – à savoir quasiment 80% d’éléments de type Bisabolène.
Cependant, du point de vue l’Industrie – qui s’avère toujours un point de vue néfaste et biocidaire – le monde végétal ne produit pas assez de Bisabolène. C’est ainsi, par exemple, qu’une étude, en février 2021, intitulée “High-efficiency production of bisabolene from waste cooking oil by metabolically engineered Yarrowia lipolytica”, a présenté la production chimérique de Bisabolène à partir de levures transgéniques de l’espèce Yarrowia lipolytica. [66]
Les gènes d’α-bisabolène, de β-bisabolène et d’ γ-bisabolène proviennent, respectivement, du Sapin de Vancouver (Abies grandis), du Gingembre (Zingiber officinale ) et du Tournesol (Helianthus annuus).
En fait, il existe de plus en plus de recherches dont l’objectif est de chimériser les Bisabolènes afin que l’Industrie puisse en produire plus:
“Advances in metabolic engineering for the microbial production of naturally occurring terpenes-limonene and bisabolene: a mini review”. [149]
“Engineering Saccharomyces cerevisiae for enhanced (–)-α-bisabolol production”. [151]
“Highly Efficient Biosynthesis of γ-Bisabolene with a New Sesquiterpene Synthase AcTPS5 by Dual Cytoplasmic-Peroxisomal Engineering in Saccharomyces cerevisiae”. [163]
“Engineering Saccharomyces cerevisiae for synthesis of β-myrcene and (E)-β-ocimene”. [164]
“Combining Metabolic Engineering and Lipid Droplet Storage Engineering for Improved α-Bisabolene Production in Yarrowia Lipolytica”. [166]
Abondance de Bisabolènes dans les Basilics Sacrés Ethiopiens:
La Tulsi tempérée, au pollen rouge, est d’origine Ethiopienne – indubitablement
En Ethiopie, les basilics traditionnels, très réputés sur le plan alimentaire et médicinal, sont dénommés “Besobela”, “Besobila”, “Besobla” et “Basobila”.
Toutes ces dénominations traditionnelles sont en Amharique – un langage Ethiopien qui est tout autant Sémitique, du point de vue de ses origines linguistiques, que l’Hébreu, l’Arabe, etc. Besobila s’écrit በሶብላ.
Il est évident que ces dénominations sont inspirées de leur parfum induit, en partie, par un fort taux de bisabolène – à savoir, un parfum très intense tel que celui de la “Myrrhe douce”…
J’ai découvert, pour la première fois, l’existence des “Besobela” avec la thèse, de 1999, intitulée “Chemical Investigations of Three Ocimum Species of Ethiopia”. [43] Son auteur, Abebe Getachew présenta les huiles essentielles de trois espèces d’Ocimum croissant en Ethiopie. Il s’agissait d’Ocimum basilicum sp. thyrsiflorum, d’Ocimum americanum et d’Ocimum lamiifolium.
Traditionnellement, en Ethiopie, Ocimum basilicum sp. thyrsiflorum est dénommé, “Ajuban” ou “Ashkuti”. Quant à Ocimum lamiifolium, il est dénommé “DamaKesse”. C’est l’une des espèces médicinales d’Ocimum les plus utilisées dans certaines régions d’Ethiopie. Ocimum cufodontii est une autre espèce médicinale d’Ocimum croissant en Ethiopie [18] – en compagnie de nombreuses autres espèces d’origine Africaine ou Asiatique: Ocimum americanum, Ocimum gratissimum, etc.
En effet, ce qui m’a interpellé, dès le premier paragraphe – eu égard à ma quête de l’origine de la Tulsi tempérée au pollen rouge – c’est le nom traditionnel donné par Abebe Getachew à l’une des trois espèces, à savoir “Besobla”, qu’il attribua à l’espèce Ocimum americanum dans ses deux formes – sp. americanum et sp. pilosum.
Qui plus est, en 1999, Abebe Getachew précisa que la nomenclature venait de changer car, auparavant, les deux formes de “Besobla”, en Ethiopie, étaient attribuées à l’espèce Ocimum basilicum. En effet, ces deux “Besobla” venaient d’être, strictement, identifiés comme des écotypes d’Ocimum americanum sp. americanum et d’Ocimum americanum sp. pilosum – à la fois par Alan Paton, au Jardin Botanique de Kew, au Royaume-Uni, et par le National Herbarium du Danemark.
Ce qui signifie que l’écotype d’Ocimum americanum qu’il venait d’analyser était peut-être, dénommé “Besobla” à tort – ou bien que cette appellation recouvre diverses espèces dans certaines régions Ethiopiennes. En effet, selon le chémotype qu’Abebe Getachew donne de son huile essentielle, sur deux années de culture, il ne s’agissait pas du tout de la Tulsi tempérée au parfum de myrrhe. Les composants étaient principalement le linalool – à hauteur de 43% (la seconde année) – l’eucalyptol, le trans-géraniol et le méthyl cinnamate…
tous composés qui, à part l’eucalyptol, ne caractérisent pas du tout les principaux écotypes de Tulsi tempérée, Ocimum bisabolenum.
Au fil de mon enquête, j’ai, ensuite, découvert l’ouvrage réputé de Paulos Cornelis Maria Jansen (1981), “Spices, condiments and medicinal plants in Ethiopia, their taxonomy and agricultural significance” – qui est épuisé. [49] Dans cet ouvrage, Jansen tente de décrire ce qu’il appelle le groupe des “Basobila” – une autre dénomination pour les “Besobla” ou “Besibola” – et il évoque le fait qu’il a découvert que certaines de ces plantes, la seconde année, repartaient en végétation et en floraison.
A la page 87, l’illustration botanique d’un basilic Ethiopien le détermine, spécifiquement, comme un Ocimum basilicum alors que les illustrations et les descriptions semblent plutôt, caractériser un Ocimum americanum: de par la base du style gynobasique, la forme du calice, ainsi que la forme en coeur des anthères – alors que les anthères d’Ocimum basilicum sont, normalement, plus réniformes.
A la page 109 de l’essai “Reproductive Ecology of Ocimum americanum and Ocimum basilicum. Lamiaceae) in India” (1989), [52] l’auteur, Jacob Solomon Raju Aluri, de l’université d’Andhra, présente des illustrations botaniques d’Ocimum basilicum et d’Ocimum americanum
Des illustration botaniques d’Ocimum americanum sont, également, disponibles dans quelques études – dont l’étude Brésilienne, de 2008, intitulée “Biologia floral e mecanismos reprodutivos de Ocimum canum”. [45]
Quant à la morphologie de la fleur de la Tulsi tempérée, elle est, relativement, identique à celle de la fleur d’Ocimum basilicum et à celle de la fleur d’Ocimum americanum (sous ses deux sous-espèces) – tout autant qu’à celle de la fleur d’Ocimum kilimandsharicum. Tout n’est que question de taille, d’amplitude – ou bien, question de la base du style ou de la forme des anthères.
Et ces dernières caractéristiques (style et anthères) ne sont pas aisées a établir – même avec un bon appareil photo macro… car il faut disséquer afin d’arriver à la base du style. Ou bien vivre dans une région sans vent.
Pour l’instant, je décrirais, pour la Tulsi tempérée, une anthère beaucoup moins réniforme que celle d’Ocimum basilicum – et surtout de moindre échancrure à la jonction avec le filet de l’étamine.
C’est ainsi que du point de vue de la morphologie de la fleur, je serais enclin à proposer de positionner la Tulsi tempérée dans le même section Ocimum du sous-genre Ocimum du genre Ocimum – selon la classification d’Alan Paton – en très bonne compagnie, donc, d’Ocimum basilicum, d’Ocimum americanum et d’Ocimum kilimandsharicum.
Manifestement, si Jansen décrit, très précisément, l’une des formes de Besobila Ethiopiens, ce n’est pas celle que nous connaissons avec un port très compact. Par contre, les photographies proposées par deux sociétés commercialisant des épices, en Ethiopie – évoquées un peu plus avant – présentent des plantes beaucoup plus grandes – et avec un plus grand espacement, entre les glomérules verticillés de fleurs mauves, tel que le décrit Jansen.
Ce qui m’a beaucoup surpris, dans la description de Jansen, c’est son affirmation selon laquelle la couleur des anthères est blanche ou orange (rouge brique) – à savoir que la couleur du pollen est blanche ou orange (rouge brique)… alors que seule la forme au pollen rouge fut distribuée dans le monde occidental pendant près d’un demi-siècle.
Je suis alors allé enquêter sur la Toile du côté des négoces Ethiopiens. Le premier indice d’importance me fut offert par la société Ethiopienne, Damascene Essential Oil, qui commercialisa 10 tonnes, pour l’année 2021/2022, de Besobila séché – par 100 g, 250 g, 1 kg et 5 kgs.[47] Ce Besobila séché, et en poudre, est annoncé comme un Ocimum basilicum mais les photographies proposées sont très claires qui présentent, sans nul doute, un écotype de Tulsi tempérée aux fleurs de couleur mauve et blanche et au pollen de couleur rouge brique.
Le second indice d’importance est conféré par la société Ethiopienne, Brundo Ethiopian Spice Company, qui propose sur son Fakebook, des photographies du Besobila/Bessobela (au pollen rouge) qu’elle commercialise. [67] Il s’agit, strictement, de la Tulsi tempérée.
Le troisième indice – pour ne pas dire la troisième preuve – découvert en septembre 2024, est présenté par la société commerciale, GENA Investment Group, basée à Addis Ababa, en Éthiopie, qui distribue le Besobila certifié bio. [32]
Il semblerait que la piste du Bisabolène nous ait conduit vers la source géographique possible de la Tulsi tempérée – à savoir l’Ethiopie!
D’ailleurs, n’est-il pas logique qu’un tel basilic au port compact, et avec une bonne résistance au froid, viennent des régions Africaines d’altitude? Et une partie de l’Ethiopie se situe à environ 2300/2500 mètres d’altitude… avec un climat tempéré et parfois des gelées matinales.
La Tulsi tempérée, au pollen rouge, est originaire des hauts-plateaux Ethiopiens: c’est une Tulsi d’altitude! “Tulsi Tulana Nasti Ataeva Tulasi”.
Aujourd’hui, encore, en Ethiopie, certains botanistes ne s’embarrassent pas et considèrent le “Besobela” comme un Ocimum sp, à savoir non reconnu en tant qu’espèce déterminée – tant sur le plan de l’observation que sur le plan existentiel.
C’est le cas d’une étude ethnobotanique Ethiopienne, de 2014, portant sur la région de West Shoa, qui considère que la dénomination “Basobila” concerne peut-être trois espèces: deux sauvages, ou à moitié sauvages, et une domestiquée… qui serait Ocimum basilicum. [48]
C’est le cas d’une étude Ethiopienne, de 2017, “Agronomic and Bio-chemical Variability of Ethiopian Sweet basil (Ocimum basilicum) Accessions” qui porte sur la description de 28 écotypes Ethiopiens – prétendument présentés comme des populations d’Ocimum basilicum. [147] Les auteurs ont réussi le tour de force de ne jamais mentionner la couleur du pollen, ou des anthères, de ces 28 écotypes Ethiopiens! Il n’est question que d’internodes, de longueur de feuilles, de longueur d’inflorescences, etc. Si les auteurs s’étaient penchés sur la couleur du pollen, ils auraient sûrement fait des découvertes fascinantes!!!
Aujourd’hui, si l’on retourne enquêter sur la Toile, il est très intéressant de souligner que l’écotype “Besobela”, proposé commercialement, est présenté comme un “Basilic Sacré Ethiopien”.
Cependant, il semblerait que ce “Basilic Sacré Ethiopien” participe des mêmes approximations, et faussetés, que le Basilic Sacré à pollen rouge. En effet, ses négociants en semences, en ligne, ne présentent pas du tout les mêmes photographies.
De nombreux vendeurs – tel qu’Experimental Farm Network [4] – présentent un écotype que je qualifie d’identique à celui que je cultive, cette année, dans mon jardin – à savoir l’écotype Ethiopien PI 197442. Cet écotype se caractérise par 61,57% de linalol, 19,4% de géraniol et 8% d’eucalyptol. Il ressemble fortement à la variété de Basilic dénommée “Siam Queen” car c’est un écotype d’Ocimum basilicum sp. thyrsiflorum – à savoir Thaïlandais.
Les photographies présentées par la banque de semences de l’USDA/GRIN ne font aucun doute quant à son identité.
D’ailleurs, nos collègues semenciers, de Southern Seed Exchange, aux USA, listent un écotype de la proche Érythrée, avec des caractéristiques rappelant l’écotype Ethiopien PI 197442, comme étant, malheureusement, un Ocimum gratissimum… ce que la forme de ses feuilles invalide de suite. [5]
Un autre vendeur, sur la Toile – Grow Artisan – présente la photographie [6] d’un écotype dont le feuillage ressemble fort à celui de la Tulsi tempérée au pollen rouge brique – à fort taux de bisabolène – sauf qu’il semble, selon la photographie floue, que le pollen soit de couleur blanche.
Addendum. En novembre 2023, j’ai retrouvé l’origine de cette forme d’Ocimum bisabolenum proposée par le semencier Grow Artisan. Il s’agit de l’Ethiopien, Menkir Tamrat, qui cultivait, et commercialisait, à Frémont en Californie, des variétés Berbères originaires de son Ethiopie natale: du basilic, des piments, du teff, etc. Menkir Tamrat prépare, également, deux boissons alcoolisées Ethiopiennes: la bière “Tella” et l’hydromel “Tej” à partir des plantes de l’espèce médicinale, Rhamnus prinoides, le “Gesho”.
Menkir Tamrat est arrivé en Californie en 1971 en tant qu’étudiant. Il fut cadre chez IBM et lorsqu’il en fut licencié, il devint un paysan à plein temps en 2009.
Selon Menkir Tamrat, le basilic sacré Ethiopien, le Besobila, constitue l’épine dorsale des sauces Berbères. [135]
En effet, répétons que le “Besobela”, outre ses immenses propriétés médicinales, constitue l’un des éléments fondamentaux des sauces Berbères. De plus, toutes les parties du “Besobela” – les feuilles, les fleurs, les fruits et les tiges tendres – sont séchées, et réduites en poudre, afin d’être utilisées comme condiments dans la préparation d’un beurre de cuisine épicé – en sus d’autres espèces condimentaires. Ce mélange spécial est réputé accroître la conservation de ce beurre épicé… jusqu’à une quinzaine d’années – sans altération de saveur.
En fait, dès Octobre 2012, [135] un journal Californien, le San Francisco Gate, a révélé l’origine Ethiopienne de la Tulsi tempérée – mais personne n’a prêté attention.
Ne serait-ce pas, peut-être, Menkir Tamrat, lui-même, qui introduisit ce Besobila Ethiopien lorsqu’il arriva sur la côte ouest en 1971?
De par cette couleur, cela signifie que cet écotype, commercialisé sous le nom de “Basilic Sacré Ethiopien/Besobela”, est l’une des formes de Tulsi tempérée originaires d’Ethiopie – et qui provient, récemment, d’Ethiopie.
Lorsqu’on accordera, à ces Tulsis tempérées, un statut d’espèce, il faudra la caractériser par deux couleurs de pollen.
Ce qui semble plausible dans la mesure où selon certains botanistes, Ocimum kilimandscharicum se caractériserait, parfois, par un pollen de couleur grise au lieu de la couleur rouge brique – qui est celle de la majorité des écotypes de cette espèce. Selon l’étude “Diversity of the genus Ocimum (Lamiaceae) through morpho-molecular (RAPD) and chemical (GC–MS) analysis”. [185]
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Je vais, maintenant, présenter les études publiées, par des scientifiques Ethiopiens, qui mettent clairement en exergue l’existence d’Ocimum bisabolenum en tant qu’espèce à part entière.
Une étude Ethiopienne, de mars 2021, intitulée “Chemotypic Characterization of Ocimum basilicum L. Essential Oils for Ethiopian Genotypes” [40], a analysé l’huile essentielle de 6 écotypes Ethiopiens d’Ocimum: trois qui sont, clairement, des écotypes d’Ocimum basilicum sp. thyrsiflorum et trois écotypes dont les photographies sont identiques à celles proposées par le semencier Grow Artisan.
La première conclusion d’importance est que ces trois derniers écotypes possèdent un très fort taux de Bisabolène: ils contiennent, respectivement, jusqu’à 45,79%, 43,92% et 27,22% de bisabolène – sous forme de β-Bisabolène et de (Z)-α-Bisabolène.
Ce sont, bien évidemment, trois écotypes d’Ocimum bisabolenum.
Depuis la publication originelle de cet essai, des chercheurs d’Ethiopie ont publié, en octobre 2022, une étude intitulée “Effect of Drying Methods and Drying Days on Essential Oil Content and Physicochemical Properties of Basil (Ocimum basilicum) Varieties in Ethiopia” dont l’objectif est d’étudier les impacts du type de séchage (plein soleil ou ombre) et la durée du séchage (de 1 à 15 jours) sur les composants des huiles essentielles de deux populations de Basilic Ethiopien supposés être des Ocimum basilicum. [146]
Nonobstant, au vu de leur très haute teneur en Bisabolène, il ne peut s’agir que de deux populations d’Ocimum bisabolenum.
Il est à noter que pour la première population, le taux de Bisabolène évolua de 14,2% à 23,69% en fonction des conditions et de la durée de séchage. Quant à la seconde population, elle évolua de 4,32% à 16,65% – ce qui représente une très forte augmentation.
En novembre 2023, des chercheurs d’Ethiopie, et du Kenya, ont publié une nouvelle étude qui est intitulée “The chemotypes of Ethiopian Ocimum basilicum (sweet basil) germplasms”. [140] Il s’agit, entre autres, d’Aynalem Gebre de l’Ethiopian Institute of Agricultural Research.
Ces chercheurs ont analysé, génétiquement, 49 populations de basilic Ethiopiens tous issus d’Ethiopie – sauf OB047 et OB048 qui proviennent de Norvège et d’Israël et qui ne contiennent aucun bisabolène. Ces basilic Ethiopiens sont tous des basilics d’altitude – entre 1800 et 2600 mètres – à l’exception de deux populations, OB034 et OB035 venant d’une altitude plus basse, environ 1400 mètres. Selon leur répertoriation:
38 populations constituent le groupe 1 possédant entre 9,44% et 23,03% de bisabolène.
4 populations constituent le groupe 2 possédant entre 8,5% et 14% de bisabolène.
En fait, sur 49 populations, 29 ont le Bisabolène comme composant majeur.
Les populations OB013, OB036, OB047, OB048 du groupe 3, ne contiennent pas du tout de bisabolène – alors que OB015 en contient seulement 3,22% et que OB042 en contient 17,7%.
La population OB033 – du groupe 4 – ne contient pas du tout de bisabolène.
Il est à noter, également, la présence d’α-bisabolol, en petites quantités – avec un maximum de 1,56% – dans la plupart des populations. Cependant, les populations exemptes de β-bisabolène sont, également, exemptes d’α-bisabolol.
Etrangement, ces chercheurs ont attribué un chémotype “eugenol/estragole/eucalyptol/ β-bisabolène” au premier groupe alors que le second groupe contient, également, une forte proportion de β-bisabolène… tout en déclarant que «le β-bisabolène était le composé dominant dans presque toutes les accessions analysées, sauf dans cinq accessions (OB033, OB036, OB013, OB048 et OB047).»
Les quatre photographies proposées – dont l’objectif est d’illustrer les quatre groupes génétiques – mettent fort bien en exergue la différence entre ces 4 groupes.
Les deux photographies supérieures, illustrant les deux premiers groupes contenant du Bisabolène, indiquent clairement qu’il s’agit d’Ocimum bisabolenum sous deux formes: l’une avec du pollen blanc et l’autre avec du pollen rouge brique.
Les deux photographies inférieures indiquent clairement que ce sont des basilics de type Thai – à savoir Ocimum basilicum sp. thyrsiflorum – avec ses chémotypes classiques “linalool”, “géraniol” et “cinnamate de méthyle”… qui n’ont rien à voir avec le chémotype “Bisabolène”. Ces Basilics de type Thai sont nommés, en Ethiopie, “Ajuban” ou “Ashkuti”.
Cela signifie, vraisemblablement, que la population OB042 – qui contient 17,7% de bisabolène – n’a pas été placée correctement, d’un point de vue génétique, suite à une erreur quelconque.
Les auteurs évoquent qu’il existe peut-être des croisements interspécifiques – afin d’expliquer cette grande variabilité dont ils sont les témoins en Ethiopie. Il existe, certainement, une très grande variabilité intra-spécifique chez Ocimum basilicum.
Nonobstant, j’ai déjà invalidé la possibilité qu’un Ocimum basilicum Ethiopien se soit croisé avec un Ocimum bisabolenum Ethiopien – car, en plus de 40 années de production de semences, il n’a jamais existé le moindre soupçon d’hybridation inter-spécifique impliquant Ocimum bisabolenum, la Tulsi tempérée d’Ethiopie.
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Au fait, quels sont les élements principaux composant les huiles essentielles des divers écotypes d’Ocimum bisabolenum? En existe-t-il une grande diversité ou, seulement, une variation de leurs taux respectifs de terpènes?
A savoir en sus des Bisabolènes…. dont le niveau peut atteindre 52% chez Ocimum bisabolenum
Afin de découvrir les réponses à ces questions, j’ai repris plus d’une vingtaine d’études analysant, authentiquement, Ocimum bisabolenum – malgré ce qu’en disent les auteurs, à tort – et ce pour plusieurs dizaines d’écotypes.
Les composants majeurs, et/ou quasiment permanents, d’Ocimum bisabolenum – à savoir en sus des Bisabolènes – sont, indubitablement, l’Eugénol, l’Estragole, l’Eucalyptol/1,8-Cinéole, le β-Caryophyllène et l’α-Bergamotène.
Ces divers composant majeurs sont confirmés, par l’étude de 2023, “The chemotypes of Ethiopian Ocimum basilicum (sweet basil) germplasms” [140] pour la majorité des 42 populations d’Ocimum bisabolenum Ethiopiens possédant un chémotype Bisabolène.
Les autres composants récurrents, d’Ocimum bisabolenum, sont: le Cinnamate de méthyle, le Camphre, l’γ-Elémène, l’α-Humulène, le Germacrène, le β-Ocimène, l’α-cadinène – avec, parfois, des taux très bas de Citral, d’α-Bisabolol, de Linalool, de Néral, de β-Pinène, de Myrcène, d’α-Terpinéol, de β-Copaène.
Bisabolènes dans les autres espèces d’Ocimum… ou erreurs d’identification?
Il existe trois études Ethiopiennes qui affirment avoir découvert d’autres écotypes Ethiopiens d’Ocimum, possédant un taux élevé de Bisabolène dans leur huile essentielle. Nonobstant, au fil de l’écriture de cet essai, et au fil de la découverte de très nombreuses erreurs botaniques, dans des études publiées dans des revues scientifiques, j’émets quelques réserves de prudence quant à l’identification réelle de ces écotypes.
Il est vrai que ces erreurs botaniques n’invalident pas les conclusions de ces études… mais elles en invalident le sujet.
Ainsi, une étude, de 2017, a mis en exergue un taux de 29,52% de β-bisabolène suivi de 14,57% de caryophyllène, 14,29% d’élémicine et 11,45% de germacrène D., dans un écotype local d’Ocimum lamiifolium. [46]
Je n’ai pas trouvé d’autre mentions de bisabolène, dans l’huile essentielle d’autres écotypes d’Ocimum lamiifolium – mais il faut concéder que les études sont peu nombreuses concernant cette espèce.
En effet, selon l’étude très récente, de 2023, “Sub-chronic toxicity of the aqueous leaf extract of Ocimum lamiifolium Hochst. ex Benth on biochemical parameters and histopathology of liver and kidney in rats: in vivo and in- silico toxicity studies” [145], les composants majeurs, de l’huile essentielle d’Ocimum lamiifolium, sont l’acétate de bornyle, le p-cymène, le camphène, l’a-pinène et le sabinène.
Par exemple, l’étude de 2007, “Composition, antimicrobial and free-radical scavenging properties of the essential oil of Damakese (Ocimum lamiifolium): A popular home remedy in Ethiopia”, ne mentionne nullement la présence de bisabolène concernant un écotype Ethiopien, d’Ocimum lamiifolium, dont le chémotype est “Sabinène” – à hauteur de 31,28%. [136]
Par exemple, selon l’étude de 2006, “Variability in the Chemical Compositions of the Essential Oils of Five Ocimum Species from Tropical African Area”, l’écotype Camerounais d’Ocimum lamiifolium possède un chémotype “Sabinène”. – à hauteur de 33,8%. [148]
Par exemple, selon l’étude de 2017, “Chemical composition and antimicrobial activity of leave extract of Ocimum lamiifolium (Damakese) as a treatment for urinary tract infection”, l’écotype Ethiopien d’Ocimum lamiifolium possède un chémotype “Linalool/1-octen-3-yl-npropionate”. [138]
Par exemple, selon l’étude de 2010, “Chemical composition and antimicrobial activity of the essential oils of four Ocimum species growing in Tanzania”, l’écotype Tanzanien d’Ocimum lamiifolium possède un chémotype “acétate de bornyle/p-Cymène”. [150]
En conclusion, cet écotype Ethiopien d’Ocimum lamiifolium – avec 29,52% de β-bisabolène – est, résolument, un écotype d’Ocimum bisabolenum.
Ainsi, une étude, de 2016, a mis en exergue un taux de 10% d’α-bisabolène suivi de 22% d’α-pinène, 21% d’eugénol, 11% d’α-cubébène, etc, dans un écotype Ethiopien d’Ocimum urticifolium – à savoir Ocimum suave et, maintenant, Ocimum gratissimum sp. gratissimum. [99]
Ainsi, une étude, de 2003, a mis en exergue un taux de 19,02% de β-bisabolène suivi de 14,05% de β-caryophyllène, dans l’huile essentielle des fleurs d’un écotype Ethiopien d’Ocimum urticifolium – à savoir Ocimum suave et, maintenant, Ocimum gratissimum sp. gratissimum. [41]
Selon ces études, les écotypes d’Ocimum gratissimum sp. gratissimum analysés croissent naturellement sur les hauts plateaux de l’Ethiopie – à savoir, à 2200/2300 mètres d’altitude.
N’y aurait-il pas un problème d’identification, au moins pour ces deux derniers écotypes analysés, car, normalement, en Afrique, Ocimum gratissimum sp. gratissimum prospère entre 400 et 1600 mètres d’altitude?
Il faut repréciser que la température peut être froide sur ces plateaux Ethiopiens. Si la Tulsi tempérée résiste à quelques degrés en-dessous de 0°C, il n’en est sans doute pas de même pour Ocimum gratissimum sp. gratissimum qui est une espèce beaucoup plus tropicale.
J’émets les mêmes réserves de prudence eu égard à un chémotype “eugénol/bisabolène”, d’Ocimum kilimandscharicum, qui a été identifié en Inde, à Lucknow, avec 32% d’eugénol, 15,4% de β-bisabolène et 10,9% d’(E)-α-bisabolène – en sus de 10,2% d’estragol et 8,2% d’eucalyptol.[15]
La question se pose, de nouveau, de savoir s’il ne s’agit pas d’une erreur d’identification botanique car Ocimum kilimandscharicum, tout comme la Tulsi tempérée, possède un pollen de couleur rouge brique, de forts arômes, une résistance au froid, une prédilection pour les terres d’altitude et une nature vivace… Et ce, d’autant plus que cette étude a été réalisée dans l’Uttarakhand, la même région où des chémotypes, locaux, de Tulsi tempérée ont été analysés, dans plusieurs études, en lieu d’Ocimum americanum.
En fait, Ocimum kilimandscharicum est, surtout, connu, répandu et cultivé dans le sud de l’Inde – dans les plaines et les montagnes.
Il s’agit, manifestement, d’un écotype d’Ocimum bisabolenum.
Il en est de même avec 4 écotypes d’Ocimum kilimandscharicum, qui ont été identifiés en Inde – dans l’Uttarakhand entre 1100 et 2000 mètres d’altitude. En effet, selon l’étude “Exploring compositional diversity in the essential oils of 34 Ocimum taxa from Indian flora”, de 2013, [143], ces 4 écotypes d’Ocimum kilimandscharicum se caractérisent, respectivement, par 8,5%, 4,5%, 22,9% et 14,7% de β-bisabolène et par 6,7%, 3,0%, 10,9% et 9,0% d’(E)-α-bisabolène.
La photographie M, en page 11 de l’étude, ne représente absolument pas Ocimum kilimandscharicum mais, bien plutôt, Ocimum bisabolenum.
La question d’une erreur d’identification botanique ne se pose plus, sans doute, car ces niveaux de Bisabolène sont très hauts et de plus – malheureusement pour les auteurs de cette étude – leur description, de ces 4 écotypes, est similaire et, surtout, ils proposent des photographies qui, manifestement, correspondent à Ocimum bisabolenum – tout en affirmant que c’est la première fois que de tels niveaux de bisabolène sont identifiés chez Ocimum kilimandscharicum.
Ainsi, il est clair que les 5 écotypes d’Ocimum kilimandscharicum, croissant en moyenne altitude, en Inde, qui sont caractérisés par un très haut niveau de Bisabolène, sont résolument des écotypes d’Ocimum bisabolenum.
De plus, cette même étude identifie un écotype d’Ocimum basilicum avec 25,6% de Bisabolène – provenant de Khatima, dans l’Uttarakhand – qui, manifestement, correspond à Ocimum bisabolenum… d’autant plus qu’une photographie proposée le met clairement en exergue. [143]
Quant à la présence – réelle parce que minimale – de Bisabolène dans Ocimum kilimandscharicum, une étude, du Kenya, de 2020, présente deux écotypes dont l’un possède 3,32% de β-bisabolène et l’autre 1,82% de β-bisabolène et 0,76% d’α-bisabolène – suite à l’analyse des composés volatiles de sa fumée. [117]
Pour en finir avec ce sujet, des éléments du groupe des Bisabolènes ont été identifiés, à plus petit taux, dans un certain nombre de variétés d’Ocimum basilicum ou d’écotypes d’Ocimum americanum.
Ainsi, en 2020, le CIMAP enregistra une nouvelle variété d’Ocimum basilicum, dénommée “CIM Sukhda” – développée pour l’agriculture de l’Inde du sud – avec un contenu en huile de 0,53% et une productivité de 105 kg par hectare. Son chémotype est “linalol”, à près de 80%, avec environ 4% de bisabolène, et autant de citral, comme composés majeurs.
Cette variété fut obtenue à partir de la découverte, en 2013, d’un hybride naturel dans une culture d’Ocimum basilicum, d’Ocimum americanum sp. americanum et Ocimum americanum sp. pilosum. [27]
Selon la littérature pharmacologique, le bisabolène a, également, été identifié dans un chémotype “limonène” d’Ocimum basilicum du Cameroun (N-bisabolène à 0,3%); dans un écotype très “citronné”, à 85%, de “Nouvelle-Guinée” (cis-α-bisabolène à 3,8%); dans un écotype d’Ocimum x. citriodorum – à hauteur de 11% [13]; dans la variété “Lime” (à hauteur de 8,9%) et dans la variété “Lemon” (à hauteur de 10%).
En Thaïlande, en 2007, avec 1,91% de (Z)-α-bisabolene dans un écotype d’Ocimum americanum. [107]
Il a été identifié – en très petit taux d’environ 1% – dans certaines variétés commerciales d’Ocimum basilicum tels que Dark Opal, Purple Ruffles, Green Ruffles, Mammoth, Cannelle, Thai.
En conclusion, à ce point de mes investigations, j’ai découvert sept études identifiant le bisabolène, dans les huiles essentielles de l’espèce Ocimum gratissimum, qui semblent dignes de confiance quant à leur identification botanique.
Au Cameroun, à Bali, en 2012, un écotype d’Ocimum gratissimum sp. gratissimum a été analysé avec 21,6% de β-bisabolène – 33% d’eugénol et 18% d’élémicine. [100]
Au Cameroun, à Battak en 2022, un écotype d’Ocimum gratissimum sp. gratissimum a été analysé avec 22,79% de Benzène, 19,10% de β-bisabolène ainsi que 18,69% de spathulénol. [110]
Au Cameroun, en 2016, un écotype d’Ocimum gratissimum sp. gratissimum a été analysé avec un chémotype Eugénol/Bisabolène. [111]
Au Brésil, un écotype d’Ocimum gratissimum (feuilles) a été analysé, en 2012, avec 73% d’eugénol et 18,3% de β-bisabolène. Cet écotype a été le sujet de deux analyses portant sur l’anesthésie des poissons Rhamdia quelen. [101] [109]
Au Brésil, un écotype d’Ocimum gratissimum (feuilles) a été analysé, en 2005, avec 57,82% d’eugénol et 17,19% de (Z)-α- bisabolène. Cet écotype a été le sujet d’une analyse portant sur son activité fongicide à l’encontre de Cryptococcus neoformans. [113]
En Inde, dans l’Uttarakhand, un écotype d’Ocimum gratissimum sp. gratissimum a été analysé avec 29,52% de β-bisabolène – en sus de 11,33% d’estragol et 9,75% d’eucalyptol. [114]
Au Congo, en 2006, un écotype d’Ocimum gratissimum a été analysé avec un chémotype Thymol à 72,3% et un taux de bisabolène à 6,8%. [148]
Au Congo, en 2006, un écotype d’Ocimum gratissimum a été analysé avec un chémotype Thymol à 72,3% et un taux de bisabolène à 6,8%. [148]
Et, également, à très petits taux de Bisabolène, dans divers écotypes d’Ocimum gratissimum. Au Bénin avec 0,73% de β-bisabolène. [115] En Inde, dans l’Andra Pradesh, avec 0,10% de β-bisabolène . [116] Au Kenya avec 0,74% de β-bisabolène. [112]
Le bisabolène est également présent dans d’autres espèces d’Ocimum beaucoup moins connues.
Par exemple, chez Ocimum ciliatum selon l’étude “Changes in composition and essential oil yield of Ocimum ciliatum at different phenological stages” [155] et “Chemical composition and yield of essential oil from two Iranian species of basil (Ocimum ciliatum and Ocimum basilicum)”. [156]
Par exemple, chez Ocimum campechianum selon l’étude “Evaluación del aceite asencial extraído de dos especies de albahaca: comercial (Ocimum basilicum L) y silvestre (Ocimum campechianum Mill) aplicado a soporte de papel patrimonial. Aspectos químicos y microbiológicos”. L’écotype d’ Ocimum campechianum analysé contenait 18,11% d’α-bisabolène. [172]
Propriétés Médicinales de la Tulsi Tempérée
En ce qui concerne les propriétés médicinales de la Tulsi d’Ethiopie, Ocimum bisabolenum, en tant que Plante Médicinale Maîtresse – avec tous ses principes actifs…
… à savoir le célèbre “effet entourage”!
Selon une étude Ethiopienne, mentionnée ci-dessus, [50] l’activité anti-oxydante de la Tulsi tempérée est très forte… et c’est ce qui explique sa capacité de conserver le beurre épicé clarifié pendant une quinzaine d’années.
Il faut, nonobstant, préciser que la Tulsi tempérée n’y est pas la seule plante médicinale/aromatique. Certaines ethnies Ethiopiennes ont recours à une douzaine d’espèces pour le beurre épicé et à une quinzaine d’espèces pour le ghee – à savoir le beurre clarifié… qui se conserve à jamais. Voir l’étude, de 2005, “Radical scavenging activity of volatile oils of herbs traditionally used to spice cooking butter in Ethiopia”, qui affirme que c’est le Basilic qui est le facteur majeur de préservation dans ce beurre clarifié – tout en l’identifiant comme Ocimum basilicum var. purpurascens. [139]
Ce beurre est appelé “Niter kibbeh” (ንጥርቅቤ), en Aramique et, également, “Tesmi”, en Tigriña (un autre langage chamito-sémitique).
Par exemple, dans les districts de West Showa, en Ethiopie, voici quelques espèces entrant dans la composition de ces beurres: la Nigelle (Nigella sativa), le Curcuma (Curcuma domestica), la Cannelle (Cinnamomum verum), le Coriandre (Coriandrum sativum) le Fenugrec (Trigonella foenum), l’Ail (Allium sativum), le Gingembre (Zingiber officinale), la Cardamome Africaine (Aframomum angustifolium), l’Ammi (Trachyspermum ammi), le Poivre noir (Piper nigrum), le Koseret (Lippia abyssinica)…
Les espèces entrant dans la composition du beurre clarifié Ethiopien, dans la région de l’est de Shoa, en Éthiopie, sont – en sus d’Ocimum bisabolenum “Besobila”: Allium ursinum, Aframomum angustifolium, Coriandrum sativum, Curcuma longa, Eugenia caryophylla, Mentha piperita, Nigella sativa, Satujera sp.,Trachyspermum copticum, Trigonella foenum-graecum, Zingiber officinale. [31]
C’est non seulement le Poivre noir (Piper nigrum) qui contient beaucoup de Bisabolène mais il en est de même pour d’autres espèces dans le genre: par exemple, au Pérou, chez Piper tuberculatum et Piper coruscans.
Il est à noter, d’ailleurs, que certaines de ces espèces sont réputées pour leur haute teneur en Bisabolène… le chémotype majeur d’Ocimum bisabolenum. Il en est ainsi pour le Poivre noir (Piper nigrum) [142], pour les Curcuma (Curcuma sps.) [144], pour la Cardamome (Elettaria cardamomum) [5], pour la Nigelle (Nigella sativa) [137], pour les Cannelles (Cinnamomum sps.) [141], pour le Gingembre (Zingiber officinale)…
En fait, la base botanique du beurre épicé et clarifié, des hauts-plateaux Ethiopiens, ce sont les plantes à Bisabolène.
Selon une étude Indienne, très technique, mentionnée ci-dessus, [72] l’activité anti-oxydante et anti-inflammatoire de la Tulsi tempérée est très forte.
Cette étude fait également mention à l’étude de Mohsen Kazemi qui, en 2014, a mis en exergue la forte activité anti-oxydante du β-bisabolène. [73]
Voir, également, l’étude de 2022, “Identification of the Aroma Compounds of Ocimum americanum as a Function of Growth Stages and their In Vitro Antioxidant and Anti-inflammatory Potential”, [72], qui a analysé le fort potentiel anti-inflammatoire d’Ocimum bisabolenum – en pensant analyser un écotype d’ Ocimum americanum.
Il faut souligner, également, que, selon l’étude Serbe sus-citée, la Tulsi tempérée, sous le nom de “Blue Spice”, possède la plus grande capacité anti-oxydante (IC50 = 0.03 µg/mL) de leurs 12 variétés analysées. Son taux en huile essentielle, par contre, est le plus bas avec, seulement, 0,65% – alors que la variété Purple Opal en contenait 1,90%. Diverses analyses ont évoqué le peu de productivité en huile essentielle de cette Tulsi, Ocimum bisabolenum.
Selon cette étude, l’activité anti-oxydante de cette forme de Tulsi tempérée, sous le nom de “Blue Spice”, est principalement due à son taux élevé en β-bisabolène, en trans-α-bisabolène et en eugénol.
Une autre étude Serbe, de juillet 2014, a déterminé la composition en minéraux de 13 écotypes de Basilics. Selon cette étude, l’écotype “Spice” (de chémotype “Bisabolène”) possédait la seconde place pour le fer avec 1507 mg/kg – le plus élevé à 3576 mg/kg (“Grec”) et le plus bas à 202 mg/kg. [41] C’est la variété “à Feuilles de Laitue” qui était au troisième rang avec 1126 mg/kg.
Cet écotype “Spice” fixait très peu le plomb mais, par contre, fixait très aisément le chrome, le cadmium, le nickel. Il est préférable de cultiver cette Tulsi en jardinage biologique car c’est une espèce nécro-accumulatrice – comme toutes les Tulsis. Elle accumule les poisons de l’industrie agricole (et autre), dans tous ses tissus, sauf, prétendument, dans les composés de son huile essentielle – selon ce qu’en dise les industriels de la parfumerie… ce qui est bien pratique, surtout pour eux-mêmes.
Il est vrai que toutes ces espèces nécro-accumulatrices et bio-remédiantes ont de fortes capacités à métaboliser, et désactiver, les toxiques de l’Industrie. Nonobstant, ce n’est pas une raison suffisante pour les consommer béatement.
Une étude, de juin 2020, a déterminé le taux en caroténoïdes des fleurs de trois Basilics: 51,59µg/g pour l’écotype “Blue Spice”; 68,33µg/g pour la variété “Cannelle”; 81,86µg/g pour la variété “Thai Lemon” – en poids frais. [7] Elle a déterminé, de plus, leur taux d’anthocyanines: 0,16 mg ME/g pour l’écotype “Blue Spice”; 0,06 mg ME/g pour la variété “Cannelle”; 0,03 mg ME/g pour la variété “Thai Lemon” – en poids frais.
L’activité anti-bactérienne de Blue Spice a été validée à l’encontre de: Bacillus cereus, Listeria monocytogenes, Micrococcus flavus, Pseudomonas aeruginosa, Salmonella typhimurium, Escherichia coli, Enterococcus faecalis. [11]
Selon cette étude Serbe, Blue Spice constituait le Basilic le plus actif, des douze analysés, à l’encontre des bactéries suivantes: Bacillus cereus, Micrococcus flavus, Pseudomonas aeruginosa et Salmonella typhimurium.
L’activité fongicide de Blue Spice a été validée à l’encontre de: Aspergillus fumigatus, Aspergillus niger, Aspergillus versicolor, Aspergillus ochraceus, Penicillium funiculosum, Penicillium ochrochloron et Trichoderma viride. [11]
Selon l’étude, d’Alan Paton et al., de 2003, intitulée “Chemical profiling of Ocimum americanum using external flavonoids” – qui analyse 111 écotypes d’Ocimum – les trois écotypes d’Ocimum americanum, cultivés par Vieira et Simon (1997), sont de phénotype “Névadensine/Salvigénine” quant à leur flavonoïdes majeurs. [87] Or un écotype de Tulsi tempérée faisait partie de ces trois écotypes d’Ocimum americanum cultivés par Vieira et Simon.
On peut, donc, en déduire que cet écotype de Tulsi tempérée, en 1997, possédait un chémotype “Bisabolène”, pour son huile essentielle, et un chémotype “Névadensine/Salvigénine” pour ses flavonoïdes.
La Névadensine possède des propriétés hypotensives, anti-tumorales, anti-cancéreuses, anti-inflammatoires, anti-tuberculeuses, anti-allergiques, anti-microbiennes et anti-leishmaniennes. [95] [96] [97]
La Névadensine est, également, un puissant inhibiteur de la carboxylestérase humaine. [94]
Quant à la Salvigénine, elle possède des propriétés anti-tumorales [93], anti-nociceptives, anxiolytiques, anti-dépressantes, anti-diabétiques, anti-inflammatoires, analgésiques [90] et trypanocides. [92]
La Salvigénine est, également, un puissant inhibiteur de l’activité enzymatique des monoamines oxydases de type A [88] ainsi qu’un inhibiteur des leucotriènes. [89]
Malheureusement, la salvigénine est, également, le sujet de recherches démentes consistant à créer des composés nano-technologiques l’impliquant ainsi que de l’oxyde de fer… afin d’améliorer, prétendument, son potentiel thérapeutique à l’encontre du cancer du sein. [91]
Propriétés Médicinales des Bisabolènes et des autres composants majeurs et/ou constants des huiles essentielles d’Ocimum bisabolenum
Propriétés Médicinales des Bisabolènes
En ce qui concerne les propriétés médicinales des Bisabolènes – sous leurs diverses formes: ils possèdent une activité cytotoxique, anti-microbienne, anti-inflammatoire, anti-paludique, anti-hyperglycémique, anti-hypertensive, hépato-protectrice, néphro-protectrice, anti-épileptique, anti-athérosclérotique …
Selon la littérature scientifique, et les études in vitro et in vivo, qu’elle rapporte, ce sont les propriétés antibactériennes, anti-inflammatoires et cytotoxiques qui sont les propriétés pharmacologiques les plus fréquemment rapportées des sesquiterpénoïdes de type Bisabolène.
C’est, en effet, en raison de leur haute teneur en Bisabolènes que certaines Plantes Médicinales Maîtresses sont utilisées, traditionnellement, par les Peuples – depuis l’aube des Temps.
Ces Plantes Médicinales Maîtresses, au Bisabolène, sont par exemple: la Matricaire (Matricaria recutita), l’Immortelle (Helichrysum italicum), le Citron (Citrus limon), les Origans (Origanum sp.), le Poivre noir (Piper nigrum) [142], les Curcuma (Curcuma sps.) [144], la Cardamome (Elettaria cardamomum) [5], la Nigelle (Nigella sativa) [137], les Cannelles (Cinnamomum sps.) [141], le Gingembre (Zingiber officinale)…
L’Immortelle (Helichrysum italicum) est réputée, entre autres bienfaits, pour son activité anti-épileptique. Certains de ses écotypes peuvent contenir 20% de β-bisabolène dans leur huile essentielle.
Par exemple, les Bisabolènes sont réputés cytotoxiques à l’encontre d’un très grand nombre de cancers.
Ainsi, une étude, de 2015, “β-Bisabolene, a Sesquiterpene from the Essential Oil Extract of Opoponax (Commiphora guidottii), Exhibits Cytotoxicity in Breast Cancer Cell Lines” à mis en valeur les propriétés anti-carcinogéniques du β-Bisabolène, extrait d’une Myrhe, à l’encontre du cancer du sein. [17]
Selon les conclusions de cette étude, de 2015: «En résumé, nous avons identifié un agent anticancéreux, dans l’huile essentielle d’Opoponax, qui présente une cytotoxicité spécifique aux cellules tumorales mammaires humaines et murines in vitro et in vivo, ce qui justifie une étude plus approfondie de l’utilisation du β-bisabolène dans le traitement des cancers du sein.»
Ainsi, une étude, de 2022, “Chlorinated bisabolene sesquiterpenoids from the whole plant of Parasenecio rubescens”, a découvert quatre nouveaux terpénoides de type Bisabolène, très médicinaux, chez Parasenecio rubescens. [4]
Selon les conclusions de cette étude, le potentiel anti-cancérigène du Bisabolène, extrait de l’espèce Parasenecio rubescens – une Astéracée originaire de Chine – à l’encontre du cancer du sein, du cancer du foie, du mélanome ainsi que son potentiel anti-bactérien à l’encontre de Staphylococcus aureus, Escherichia coli et Monilia albicans.
L’activité anti-bactérienne du Bisabolène avait, déjà, été validée, à l’encontre de Staphylococcus aureus, par une ancienne étude de 2007. [18].
Ainsi, une étude, de 2015, “Quantitative phosphoproteomic analysis reveals γ-bisabolene inducing p53-mediated apoptosis of human oral squamous cell carcinoma via HDAC2 inhibition and ERK1/2 activation” a mis en exergue les capacités médicinales du γ-Bisabolène à l’encontre du carcinome épidermoïde oral humain. [5]
Ainsi, une étude, de 2016, “Anticancer Activity of γ-Bisabolene in Human Neuroblastoma Cells via Induction of p53-Mediated Mitochondrial Apoptosis” a mis en exergue les capacités médicinales du γ-Bisabolène à l’encontre du Neuroblastome humain. [6]
Ainsi, une étude, de 2012, “Comparative study of the chemical composition and biological activities of Magnolia grandiflora and Magnolia virginiana flower essential oils” a mis en exergue que l’huile essentielle, de certains écotypes de ces deux espèces, possèdent une activité cytotoxique à l’encontre des cancers des poumons et du sein – en raison de ses composants majeurs: β-bisabolène et germacrène D. [134]
Ainsi, en 2022, une étude à validé le potentiel anti-cancérigène du Xanthorrhizol – un sesquiterpénoïde de type Bisabolène – isolé du Curcuma de Java, Curcuma xanthorrhiza, à l’encontre des cancers: du sein, du col de l’utérus, du côlon, du foie, du poumon, de la bouche et de l’œsophage et de la peau. Qui plus est, cette étude a décliné ses autres activités pharmacologiques: anti-oxydantes, anti-inflammatoires, anti-microbiennes et anti-diabétiques, en plus d’un effet protecteur sur plusieurs organes. [32]
Une étude, de 2015, avait déjà décliné, précisément, les activités anti-microbiennes anti-oxydantes, anti-inflammatoires, estrogéniques, anti-estrogéniques, anti-hyperglicémiques, anti-hypertensives, hépato-protectrices, néphro-protectrices de ce Bisabolène. [36]
Ainsi, en 2015, de nouveaux sesquiterpénoïdes, de type Bisabolène, ont été isolés des racines du Ylang-Ylang grimpant, Artabotrys hexapetalus. Leur activité cytotoxique a été validée à l’encontre de divers types de cancer: du colon, du foie, des ovaires, des poumons, de l’estomac. [28]
Ainsi, en 2015, une étude a mis en exergue l’activité cytotoxique du γ-bisabolène à l’encontre du carcinome spinocellulaire. [34]
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Voici, maintenant, quelques autres études mettant en lumière d’autres activités médicinales du bisabolène.
Ainsi, en 2012, une étude a mis en valeur l’activité anti-épileptique des sesquiterpénoïdes, de type Bisabolène, isolés d’une espèce de Curcuma, Curcuma longa. [31] Leur activité anti-épileptique a été confirmée par une étude systémique de 2021 intitulée “Mechanism of Curcuma longa and Its Neuroactive Components for the Management of Epileptic Seizures: A Systematic Review” [33]
Ainsi, en mars 2023, une étude a mis en valeur l’activité anti-athérosclérotique des sesquiterpénoïdes, de type Bisabolène, isolés, également, de Curcuma longa. [144]
Ainsi, en juillet 2023, une étude a mis en valeur l’activité anti-adipogène du β-bisabolene extrait de la Menthe de l’Himalaya, Colquhounia coccinea – de la Famille des Lamiacées. [161]
Ainsi, en janvier 2007, une étude a mis en valeur l’activité anti-bactérienne du β-bisabolène à l’encontre de souches de Staphylococcus aureus résistantes à l’antibiotique ampicilline. [152]
Au comble de l’hypocrisie, ces chercheurs attribuent au β-bisabolène la capacité de renforcer l’ampicilline inopérante au lieu d’utiliser, directement, le β-bisabolène dont les capacités anti-bactériennes, à l’encontre de souches résistantes de Staphylococcus aureus, ne sont plus à prouver.
Si l’on se réfère à l’étude, de 2016, “Antimicrobial Activity of Tulsi (Ocimum tenuiflorum) Essential Oil and Their Major Constituents against Three Species of Bacteria” [98], dont l’écotype est, supposément, un Ocimum tenuiflorum avec plus de 27% de bisabolène dans ses sommités fleuries… donc, en réalité, un Ocimum bisabolenum: cet écotype possède une forte activité anti-bactérienne à l’encontre de Staphylococcus aureus (dont des souches résistantes), Escherichia coli et Pseudomonas aeruginosa.
L’étude, de 2021, “Anti-Inflammatory Potential of the Oleoresin from the Amazonian Tree Copaifera reticulata with an Unusual Chemical Composition in Rats” a mis en exergue les propriétés très anti-inflammatoires du β-bisabolène extrait de l’huile de Copaïba. [157]
Propriétés Médicinales du α-Bisabolol.
De nombreuses études expérimentales, et pharmacologiques, ont mis en exergue les propriétés médicinales de l’α-Bisabolol: anti-cancéreuses, anti-oxydantes, anti-nociceptives, neuro-protectrices, cardio-protectrices et antimicrobiennes. [171]
En sus d’Ocimum bisabolenum – qui n’en possède que peu – l’α-Bisabolol se retrouve, à forte teneur, par exemple, chez Matricaria recutita. [167]
Propriétés Médicinales de l’Eugénol
En sus des espèces d’Ocimum, l’eugénol se trouve, principalement, dans le Clou de Girofle (Syzygium aromaticum), dans la Cannelle (Cinnamomum verum), dans la Noix de Muscade (Myristica fragrans) – ainsi que dans les bananes, les semences de carotte, le café, le laurier, etc.
L’eugénol [82] est réputé pour ses propriétés anti-cancéreuses [13], anti-tumorales, anti-prolifératives [53], anti-oxydantes, anti-inflammatoires [2], anti-diabétiques [21], anti-convulsives [4] [77], antiseptiques, neuro-protectrices [32], hépato-protectrices, cardio-vasculaires [48], gastriques [10] [23], anti-nociceptives [9], anti-pyrétiques, anti-génotoxiques, anti-dépressives, anti-stress, anti-parasitaires, nématocides, anti-bactériennes (fongicides et bactéricides), anthelmintiques [165] et anti-herbivores.
C’est, également, un tonique aphrodisiaque pour les mâles souffrant de dysfonctionnement érectile. [11]
Sur le plan de son activité anti-cancer [3] [47], de nombreuses études ont validé le mécanisme moléculaire de l’apoptose, induite par l’eugénol, dans les mélanomes, les ostéosarcomes, les leucémies, les tumeurs gastriques et cutanées et les mastocytes. L’eugénol est, ainsi, actif à l’encontre des cancer du sein [5] [12] [18] [19] [26], des poumons [6] [44] [57], du colon-rectum [22], du col de l’utérus [27] [34], de la prostate, de l’estomac, de la peau et de la leucémie.
L’eugénol empêche la formation de protéines amyloïdes et inhibe l’hémolyse induite par les amyloïdes. [45]
L’eugénol a été validé actif à l’encontre des bactéries suivantes: Mycobacterium tuberculosis, Salmonella enterica [20], Salmonella typhi, Neisseria gonorrhoeae, Listeria monocytogenes, Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa, Escherichia coli, Streptococcus agalactiae, Klebsiella pneumoniae.
L’eugénol a été validé actif à l’encontre des fungi suivants: Candida albicans, Candida tropicalis, Candida krusei, Aspergillus niger, Penicillum glabrum, Penicillium italicum, Fusarium oxysporum, Fusarium solani, Saccharomyces cerevisiae, Trichophyton mentagrophytes, Lenzites betulina, Laetiporus sulphurous, Trichophyton rubrum, Rhizoctonia solani, Botrytis cinerea.
L’eugénol a été validé actif à l’encontre des parasites suivants: Giardia lamblia, Fasciola gigantica, Haemonchus contortus.
Dans l’agriculture, l’eugénol est actif à l’encontre des fungi suivants: Aspergillus ochraceus, Phlyctena vagabunda, Penicillium expansum, Botrytis cinerea, Monilinia fructigena, Sclerotinia sclerotiorum, Rhizopus stolonifer, Mucor spp., Saccharomyces bayanus, Rhodotorula bacarum, Pichia membranifaciens.
Son activité insecticide a été validée à l’encontre de: Aedes albopictus, Psoroptes cunicul, Spodoptera frugiperda, Rhipicephalus sanguineus.
Propriétés Médicinales du β-Caryophyllène
Le β-caryophyllène, un sesquiterpène, est l’un des terpènes les plus présents dans les plantes médicinales et alimentaires. Il se trouve, par exemple, en abondance dans les huiles essentielles du giroflier, du poivre noir, du romarin, du houblon, de l’origan, de la cannelle et … du cannabis.
Sur le site gouvernemental de PubMed, aux USA, il existe près de 3000 études se rapportant au (β)-caryophyllène. Une méta-étude, de 2018, a passé en revue 545 études relatives à l’impact du β-caryophyllène dans la seule sphère neurologique. [69]
Le β-caryophyllène est, également, un cannabinoïde. C’est ce qu’a découvert une équipe de scientifiques Suisses et Allemands en 2008 [78]: il agit, ainsi, spécifiquement sur les récepteurs CB2. C’est un agoniste fonctionnel CB2 et les investigations pharmacologiques récentes ont amplement, démontré l’extrême intérêt des cannabinoïdes sélectifs CB2 pour soigner l’arthrite [85], la sclérose en plaques et la démence – entre autres pathologies neuro-sensorielles.
Depuis la découverte, dans l’organisme, du système endocannabinoïde, les récepteurs cannabinoïdes CB2 ont été mis en exergue de par leurs activités thérapeutiques anti-oxydantes, anti-inflammatoires, immuno-modulatrices et anti-apoptotiques qui peuvent être obtenues sans provoquer d’effets psychotropes par les CB1.
Depuis un certain nombre d’années, le système endocannabinoïde est devenu essentiel dans le traitement de nombreuses pathologies – tels que le cancer, les maladies neurodégénératives, l’obésité, etc. Aujourd’hui, en France, la très grande majorité des médecins généralistes n’a jamais entendu parler de l’existence du système endocannabinoïde dans l’organisme.
Le β-caryophyllène est réputé pour ses propriétés vulnéraires [94], anti-bactériennes, cardio-protectrices [64], anti-inflammatoires [107], neuro-protectrices [80], anti-stress, anti-dépressives [67], anti-addictions, anti-oxydantes, hépato-protectrices, gastro-protectrices, néphro-protectrices, immuno-modulatrices, anti-spasmodiques, analgésiques, anti-cancers [76], chémo-préventives.
Sur le plan des addictions, le β-caryophyllène a été validé actif à l’encontre de l’addiction à la cocaïne [72], de l’alcoolisme [73] [95], à la nourriture [79], aux amphétamines [74].
Sur le plan neuro-protecteur [88], le β-caryophyllène a été validé actif à l’encontre de la Maladie d’Alzheimer [86], de la sclérose en plaques, de la démence [105], de l’anxiété, du stress, des convulsions, de l’ischémie cérébrale, de la perte de mémoire, etc.
Le β-caryophyllène possède une forte activité anti-proliférative, anti-oxydante et anti-néoplasique – à savoir anti-carcinogénique. Cette activité a été validée, lors de récentes investigations pharmacologiques, à l’encontre des cancers du colon-rectum, du pancréas, des seins [83] [103], du cerveau, de la peau, du foie, des ovaires [81], de la prostate [98], des poumons [102], de la vessie, de la peau, de l’estomac, etc, etc.
Sur le site gouvernemental de PubMed, aux USA, il existe près de 200 études portant sur l’activité anti-carcinogénique du β-caryophyllène.
Propriétés Médicinales de l’Estragol
L’Estragol – dénommé, également, Méthylchavicol – doit son nom à l’Estragon, Artemisia dracunculus, dont il est un composé majeur de son huile essentielle – à hauteur de 85%, en fonction des écotypes.
L’Estragon est utilisé, dans les Médecines Asiatiques, pour ses propriétés anti-inflammatoires, digestives, analgésiques, anti-épileptiques, anit-pyrétiques, hypnotiques, anti-parasitaires. De plus, pharmacologiquement, il a été validé, également, pour ses activités thérapeutiques anti-oxydantes [17], anti-tumorales, immuno-modulatrices, hépatoprotectives et hypoglycémiques.
Il existe, également, par exemple, beaucoup d’Estragol dans l’huile essentielle d’Agastache rugosa et d’Agastache foeniculum – à hauteur de 93% en fonction des écotypes. [14] [16]
L’Estragol est réputé pour ses propriétés anti-oxydantes [3] [6], anti-inflammatoires [12], anti-cancérigènes, immuno-modulatrices, anti-microbiennes, anti-édématogéniques [4], acaricides [10], anthelmintiques [10], anti-nociceptives [8], insecticides. [15]
Son activité anti-bactérienne, fongicide et anti-parasitaire a été, plus particulièrement, mise en évidence à l’encontre de: Aspergillus flavus [1], Staphylococcus aureus [5] Toxoplasma gondii [9], Pseudomonas syringae pv. actinidiae [11].
Selon l’étude, de janvier 2023, “Investigation of Bioactivity of Estragole Isolated from Basil Plant on Brain Cancer Cell Lines Using Nuclear Method”, l’Estragol possède une action thérapeutique à l’encontre du cancer du cerveau. [2]
Il existe un certain nombre d’études portant sur les troubles provoqués par l’Estragol chez les rongeurs – sur le plan hépatique. Nonobstant, selon l’étude, de 2011, “Artemisia dracunculus L. (Tarragon): A Critical Review of Its Traditional Use, Chemical Composition, Pharmacology, and Safety”, au sujet de l’Estragon [13], ce ne serait pas le cas.
En effet, selon ses conclusions: «Des études in vivo menées principalement sur des rongeurs, notamment de source russe, mettent en évidence des effets anti-inflammatoires, hépatoprotecteurs et antihyperglycémiques potentiels. Malgré les inquiétudes concernant les effets toxiques de deux de ses principaux composants, l’estragole (jusqu’à 82%) et le méthyleugénol (jusqu’à 39%), aucune toxicité aiguë ou activité mutagène n’a été rapportée à des doses pertinentes pour la consommation humaine. »
Propriétés Médicinales de l’Eucalyptol
L’Eucalyptol est réputé pour ses propriétés anti-cancérigènes [29], anti-oxydantes [21] [22], anti-inflammatoires [20], anti-microbiennes, broncho-dilatatrices, pro-apoptotiques, analgésiques, dermato-protectrices.
Il possède, également, une activité thérapeutique à l’encontre des pathologies neuronales [31], des bronchites, des pathologies pulmonaires chroniques obstructives, de l’asthme et d’autres troubles respiratoires, du diabète, des pathologies cardiaques, des ulcères, des diarrhées, de l’épilepsie, etc.
L’Eucalyptol est reconnu comme ayant la capacité de traverser, très aisément, la barrière hémato-encéphalique. [25]
L’Eucalyptol a été validé, pharmacologiquement, à l’encontre de la leucémie, des tumeurs [34] et des cancers de la peau [23], des seins, des ovaires [26], du foie [27], du colon [30].
L’Eucalyptol est l’un des composants majeurs de l’espèce Artemisia argyi qui est la source des Moxas, et de la Moxibustion, dans l’Acupuncture de la Médecine Traditionnelle Chinoise. [35] La moxibustion est réputée améliorer l’humeur et soigner les troubles du système nerveux et les pathologies mentales – telles que les douleurs, l’insomnie, la dépression, la neurasthénie, etc.
Résistance de la Tulsi Tempérée
au Mildiou du Basilic, Peronospora belbahrii
Une étude, de 2014, intitulée “Morphological Characteristics and Susceptibility of Basil Species and Cultivars to Peronospora belbahrii”, a mis en exergue que les écotypes dénommés “Spice”, “Blue Spice” – et, même, “Blue Spice F1” qui, actuellement n’est plus proposé commercialement et qui était un fake hybride F1 – sont très peu susceptibles au mildiou du Basilic qui provoque, depuis un certain nombre d’années, des catastrophes chez les maraichers dans le monde entier – et ce, d’autant plus, de par l’extrême fragilité de tout le système agricole fondé sur la chimie. [19]
Lors de cette étude, il n’y eut, strictement, aucune sporulation du mildiou chez ces trois écotypes “Spice”.
Lors de cette étude, les chercheurs étaient en quête d’une corrélation entre la susceptibilité au mildiou du basilic et le nombre de stomates par millimètre carré. Ainsi les écotypes, non susceptibles, “Spice”, “Blue Spice”, et “Blue Spice F1”, se caractérisent, respectivement, par 117, 107 et 101 stomates par millimètre carré – à savoir trois fois moins que les types avec le maximum de stomates.
De plus, il semble établi que les stomates en forme ovale – qui caractérisent “Spice”, “Blue Spice”, “Blue Spice F1” et les écotypes citronnés – sont beaucoup moins susceptibles, ou pas du tout, à Peronospora belbahrii… en comparaison des types aux stomates arrondis.
L’étude Israélienne déjà mentionnée, de 2015, intitulée “Resistance against Basil Downy Mildew in Ocimum species” [29] a, également, mis en exergue le peu de susceptibilité des écotypes “Spice”, “Blue Spice” et “Blue Spice F1” à Peronospora belbahrii.
Selon cette étude, qui porte sur 113 accessions d’Ocimum, les scores, de résistance, des écotypes “Spice” et “Blue Spice”, sont, respectivement, 0,15 et 0,30 – sur l’échelle de 0 à 4. Il est à noter, également, que, selon cette étude, les écotypes “Spice” et “Blue Spice” ne sont pas déterminés spécifiquement mais “Ocimum sp.”
En fait, la résistance des écotypes “Spice” et “Blue Spice” a été identifiée dans plusieurs études [37] et ce dès 2010 – par exemple, par McGrath et al. dans l’étude intitulée “Susceptibility of Basil Cultivars and Breeding Lines to Downy Mildew”. [22] La photographie, présentée en page 1417, de la revue HortScience, de septembre 2010, met clairement en évidence la couleur rouge brique de leur pollen.
Lors de cette étude, les écotypes citronnés – “Sweet Dani”, “Lemon”, “Lime” et “Mrs Burn” – ainsi que les variétés d’Ocimum basilicum “Red Rubin” et “Sweet Aden”, ont été évalués comme peu susceptibles.
Ainsi, de par sa résistance totale au mildiou du Basilic, l’écotype “Spice”, selon une étude de 2018, a été utilisé pour créer des hybrides avec Ocimum basilicum dont certains étaient résistants… mais stériles. [23]
Les chercheurs de cette étude ont également croisé l’écotype “Kivumbasi Lime”, et un écotype d’Ocimum kilimandsharicum, avec Ocimum basilicum… sans plus de succès car les hybrides inter-spécifiques étaient stériles.
Il a, également, été utilisé, en 2014, en tant qu’espèce Ocimum americanum, dans une expérimentation – avec Ocimum basilicum et Ocimum x. citriodorum – dont l’objectif était de discerner si la susceptibilité au mildiou commence à se manifester dès l’émergence des cotylédons. [51]
“Tulsi Tulana Nasti Ataeva Tulasi”.
Tulsi est Incomparable… dans le sens qu’elle ne puisse, à rien d’autre, être comparée. De par cet attribut, elle constitue une manifestation de la Mère Céleste en Terre.